Étiquette : Marabout

 

Récits cruels par C. Seignolle

Fiche de Récits cruels

Titre : Récits cruels
Auteur : C. Seignolle
Date de parution : 1967
Editeur : Marabout

Sommaire de Récits cruels

  • Récits cruels
    • Les chevaux de la nuit
    • Le dernier visiteur
    • Minnah l’étoile
    • Le retour à Tiburiac
  • Bestiaires et cruautés rustiques
    • Lou Siblaire
    • Le dormeur
    • Celui qui s’y frotta
    • Le marchand de rats
    • Les deux plumes
    • Le chien pourri
  • Nuits
    • Nuits
    • Le Hupeur
    • L’auberge du Larzac

Première page de Les chevaux de la nuit

« Venant de Paris par chemin de fer, je descendis en fin d’après-midi à Landivisiau. C’était la première fois que je me rendais en Bretagne, où le temps de ce mois de mars 1892, doux et humide, se montrait plus clément qu’en la capitale. La nuit se hâtait de clore le jour, mais l’éclairage municipal, bien que faible, l’empêchait d’effacer complètement les rues de cette petite ville dont l’architecture provinciale, voilée par l’atmosphère crépusculaire, me dépaysa ; sensation accrue par la vision de ses habitants en costume local et par les étranges sonorités de leur langue, qui évoquèrent pour moi une époque révolue.

Je dînai à la table d’hôtes du meilleur hôtel de la ville et, malgré la possibilité d’y coucher confortablement, je décidai de repartir le soir même vers ma destination. L’impatience de mon cœur voulait me rapprocher encore de Kerentran où je n’étais attendu que le lendemain. Mais, sachant que la nuit me serait moins longue à proximité de Joceline, je désirais passer ce temps à l’auberge voisine de son manoir. »

Extrait de : Claude Seignolle. « Récits cruels. »

Les loups verts par C. Seignolle

Fiche de Les loups verts

Titre : Les loups verts
Auteur : C. Seignolle
Date de parution : 1970
Editeur : Marabout

Sommaire de Les loups verts

  • Les loups verts
  • Masques et malfarces
  • Monsieur le cerf

Première page de Les loups verts

« Cette nuit-là, une nuit de juillet 1944, une nuit d’eau, la pluie diluvienne nous avait tenu éveillés, Micheline et moi, dans cette ferme des Quatre-Vents, que l’on connaît également sous d’autres noms moins rassurants : les Mauvents ou la Hardière, terres et bâtiments marqués des haines environnantes, qu’elles fussent humaines ou animales. Quant à la végétation, victime d’une terre sableuse et avare de sève, elle ne pouvait servir que de cape au Satan solognot, partout chez lui dans ce pays pourri d’étangs glauques, auréolé de landes mauves et verminé de reptiles sifflants. Sologne sauvage où je faisais retraite et méditation, me croyant momentanément éloigné de la folie guerrière mais livré à la sourde démence de la magie paysanne que j’étudiais alors, notant mes constats et écrivant mes premiers contes de sorcellerie. »

Extrait de : C. Seignolle. « Les loups verts. »

La malvenue par C. Seignolle

Fiche de La malvenue

Titre : La malvenue
Auteur : C. Seignolle
Date de parution : 1965
Editeur : Marabout

Sommaire de La malvenue

  • La malvenue
  • Désirée la sangsue
  • La huche
  • Marie la louve
  • Le gâloup
  • Le diable en sabots

Première page de La malvenue

« L’air de cette nuit d’août pèse. Ce n’est pas encore le moment où l’haleine fraîche du matin délie les senteurs pour les répandre de loin en loin. Le silence peine à se glisser entre les bruits qui animent la nuit : coassements naissants des mares, réguliers et lassants comme des battements d’horloge ; cris forts ou inquiets venant des bois que le noir rend encore plus mystérieux ; craquements qui effritent la quiétude. La ferme de la Noue, aux murs crépis d’une chaux blême, brille à la lune au milieu de ses terres enlisées dans le sombre. Les volets de bois et les fenêtres sont ouverts pour aspirer le peu d’air errant. Sur les lits défaits, chacun dort d’un sommeil commun, profond, pénible. Les muscles ont gardé la cadence du labeur de la journée et par moments se mettent à moissonner dans le vide. Chacun souffre à froid mais ne se réveille pas pour fuir ce cauchemar d’efforts inutiles. Les femmes geignent d’épuisement. Elles sentent leurs reins se tordre comme si elles continuaient véritablement à relever les javelles hargneuses pourries de chardons agressifs. »

Extrait de : Claude Seignolle. « La Malvenue. »

Histoires vénéneuses par C. Seignolle

Fiche de Histoires vénéneuses

Titre : Histoires vénéneuses
Auteur : C. Seignolle
Date de parution : 1970
Editeur : Marabout

Sommaire de Histoires vénéneuses

  • Le venin de l’arbre
  • Chaque chose à sa place
  • Une veillée
  • La vierge maudite
  • L’Odile
  • La fille gagnée
  • Les roses d’en-haut
  • L’impossédable
  • La brume ne se lèvera plus

Première page de Le venin de l’arbre

« Moi, Simon, il faut que je regarde la Malvina, et, si je ne l’avais pas, je crois bien que je n’aurais rien pour aider ma vie qui n’a pas les mêmes goûts que celle des autres. 
Quand je la regarde, je crois visiter une personne aussi grande mais bien plus douce que le Bon Dieu qu’on raconte au catéchisme. Lui, il me fait peur, tellement il est puissant pour faire naître les gens, dire aux plantes de pousser et commander aux choses.
C’est par crainte de Lui que je mets sur moi beaucoup de Signes de Croix.
La Malvina, elle, ne m’oblige à rien. Je sais qu’elle ne peut pas autant, mais, si je veux une grande lumière, c’est à elle que je la demandé sans être forcé de me mettre à genoux, et de faire le plus petit signe obligé.
Je la regarde et je vois qu’elle voit dans sa tête, plus loin que plus loin, des pays pas comme celui d’ici, avec des châteaux de fer couverts de toits de cuivre et habités par des princes d’argent ou des rois d’or. »

Extrait de : Claude Seignolle. « Histoires vénéneuses. »

Histoires maléfiques par C. Seignolle

Fiche de Histoires maléfiques

Titre : Histoires maléfiques
Auteur : C. Seignolle
Date de parution : 1965
Editeur : Marabout

Sommaire de Histoires maléfiques

  • L’âme boiteuse
  • Le bahut noir
  • Pauvre Sonia !
  • Ce que me raconta Jacob
  • L’exécution
  • Les âmes aigries
  • Le millième cierge
  • Le chupador
  • Le faucheur
  • L’homme qui ne pouvait mourir
  • Le rond des sorciers
  • Un petit monstre à louer au quart d’heure
  • Et si c’était !
  • Delphine

Première page de L’âme boiteuse

« Oncle Christian est étendu sur son lit, encore en tenue de promenade matinale, mais nous lui avons retiré sa veste, débouclé sa ceinture, dénoué sa cravate et largement ouvert le col de sa chemise. Nous… ses proches, venus hâtivement : son frère Michel et ses deux fils, mes cousins Louis et Henri ; le docteur, son ami de toujours ; Marthe, sa vieille bonne et moi, autre neveu par sa sœur.
Subitement poignardé par une attaque, l’oncle se meurt dans cette tenue négligée, lui pour qui la correction vestimentaire est devenue le bouclier de l’âge. Son visage buriné par tous les vents de la terre et que le soleil a cuit comme une brique, se déteint en gris cendres et se boursoufle de tourments. On dirait un grossier nœud de chêne. Ses paupières, closes, lui montrent déjà le noir revers de la vie. Son cœur, coupable d’abandon, ne spasme plus qu’après hésitation, et ce n’est pas, hélas ! »

Extrait de : Claude Seignolle. « Histoires Maléfiques. »

Contes sorciers par C. Seignolle

Fiche de Contes sorciers

Titre : Contes sorciers
Auteur : C. Seignolle
Date de parution : 1974
Editeur : Marabout

Sommaire de Contes sorciers

  • L’oubliette
  • Mais, qui est le plus fort ?
  • Une santé de cerisier
  • La morsure de Satan
  • Un viol
  • Il ne faut jamais
  • La “Panard”
  • A l’enseigne de l’étrange
  • Un vieux mélomane
  • Hupe et Pupuler
  • La main de pierre
  • Une enfance sorcière

Première page de L’oubliette

« Saint-Gaudrans est ce bourg aux maisons grisâtres tassées contre le château, comme peureuses, soumises à cet énorme monstre trapu d’épaisses murailles rousses, toujours roi de son passé terrifiant, mais vide de guerriers et grignoté par des vents rongeurs qui, après seigneurs et batailles, a continué à ruiner les finances municipales.
On le tint en vente pendant des années, mentant aux acheteurs ses inconvénients et vantant ses qualités perdues. Mais, qui eût acheté cinquante immenses pièces, toutes à refaire ? C’eût été plus coûteux que de construire à neuf ! Personne, ni richissime excentrique, ni milliardaire américain, n’en voulait malgré les avantages que promettait désespérément le maire, accablé par ce legs de pierres reçu de la vieille et dernière demoiselle châtelaine.
Il fallut la chance du député qui, devenant ministre, put imposer qu’on y installât un hospice de vieillards, poussant si adroitement l’affaire que les travaux de réfection commencèrent aussitôt l’achat conclu. »

Extrait de : Claude Seignolle. « Contes sorciers. »

Contes macabres par C. Seignolle

Fiche de Contes macabres

Titre : Contes macabres
Auteur : C. Seignolle
Date de parution : 1966
Editeur : Marabout

Sommaire de Contes macabres

  • Le miroir
  • L’homme qui savait d’avance
  • L’Isabelle
  • Un exorcisme
  • Les Gorel
  • Celui qui avait toujours froid
  • Non, pas moi !
  • Le bout du monde
  • Le Christ est vengé
  • Deux dents, pas plus…
  • La mémoire du bois
  • Pris entre Dieu et Diable
  • Comme une odeur de loup
  • Un hasard minutieux
  • Un bel ensorcelé
  • Le matagot

Première page de Le miroir

« Elle arriva seule, au volant d’une luxueuse conduite intérieure. Le gardien de la villa l’attendait, impatient depuis des heures, la guettant dans la grisaille de ce crépuscule de décembre.
Le vent d’hiver lacérait de plaintes agressives cette petite ville balnéaire, déserte et d’allure méchante comme en affectent les lieux aigris par l’abandon saisonnier.
Elle descendit la vitre et se fit connaître. Sa voix était douce, harmonieuse, mais feutrée par une grande tristesse. Elle demanda aussi qu’il l’excusât.
Troublé, aimable à contrecœur, le gardien répondit qu’attendre faisant partie de son métier, il en avait l’habitude ; qu’il n’y portait plus attention. Et il s’empressa de lui ouvrir la portière.
Mais, en voyant sortir l’arrivante, il fut saisi de méfiance : si elle était majestueuse, bottée de daim, couverte d’une riche fourrure dont la houppelande lui recouvrait la tête, son visage, presque entièrement dissimulé sous un châle noir, ne laissait entrevoir que ses yeux, éperdument fixes et absents. »

Extrait de : Claude Seignolle. « Contes macabres. »

Requiem pour demain par D. Walther

Fiche de Requiem pour demain

Titre : Requiem pour demain
Auteur : D. Walther
Date de publication : 1976
Editeur : Marabout

Sommaire de Requiem pour demain

  • Antienne au commandeur
  • Solstice (aux portes d’Obriariatan)
  • Tristes derniers jardins du monde
  • Maskakrass
  • Les fourches patibulaires
  • Maintenant que Friedberg est mort …
  • Deux lunes endeuillées pour veiller la planète mourante
  • Fragments de la biographie de Vladimir Kostenstko ou un cas désespéré
  • Klimax
  • Mon cher amour, je suis si loin de toi !
  • Deus vel machina ?
  • Nocturne en bleu
  • Neiges et gel d’amour sur le château du Couchant
  • Un vent de furie

Première page de Antienne au commandeur

« astronef quenouille d’absence englué dans la gelée du non-temps semble parfaitement immobile, semble parfaitement mort. Nous approchons rapidement, dérapant sur des rails invisibles, à bout de course. Encore quelques minutes TG et nous saurons peut-être à quoi nous en tenir. Nous sommes tous crispés, les entrailles nouées, on dirait que nous sommes gelés dans notre attente. L’angoisse nous empêche de parler. Encore quelques petites minutes de Temps Galactique et nous connaîtrons peut-être la réponse à la question qui nous dévore : quelle force mystérieuse tapie dans le gouffre de l’espace entraîne nos vaisseaux dans les cavernes du néant. Nous nous tenons debout dans les coursives et nous avons l’impression que le froid du dehors s’insinue dans l’astronef, tapisse de givre les parois luminescentes. C’est une sensation à peine supportable et il faut une longue habitude des courses silencieuses dans les plaines ténébreuses du cosmos pour lutter victorieusement contre la »

Extrait de : D. Walther. « Requiem pour demain. »

Le druide noir par F. B. Long

Fiche de Le druide noir

Titre : Le druide noir
Auteur : Frank Belknap Long
Date de parution : 1977
Traduction : J. Parsons
Editeur : Marabout

Sommaire de Le druide noir

  • Le druide noir
  • Un visiteur venu d’Egypte
  • La chance du pêcheur
  • Le danger des sacs à malice
  • Le curieux
  • La seconde nuit
  • Sombre vision
  • La petite fille en or
  • La tête de pont
  • L’esprit élémentaire

Première page de Le druide noir

« M. Stephen Benefield –entra dans la bibliothèque et suspendit son pardessus de ville noir à l’un des rares portemanteaux que les administrateurs avaient fait installer pour y accrocher les accessoires destinés à protéger des intempéries et du froid. Il y avait déjà sept pardessus. M. Benefield prit le temps de les compter car c’était un homme méthodique, doué du sens de l’observation, puis il alla au bureau du catalogue. Lorsque la bibliothécaire s’approcha, il lui fit un signe de tête aimable.

— Je désirerais, s’il vous plaît, consulter Les Cromlechs de Lucian Brown. C’est le n° 3268 A. Je l’ai vu hier dans le catalogue.

La bibliothécaire prit un air renfrogné et alla chercher le livre. Quand elle le rapporta à M. Benefield, celui-ci le saisit fermement dans ses longues mains gantées et le feuilleta jusqu’à ce qu’il eût trouvé le passage qu’il recherchait « Rutilius Namatianus affirmait que les Druides transféraient à tous les objets qu’ils touchaient quelque chose du pouvoir maléfique qui leur était particulier, à tel point que quiconque effleurait seulement le bas de leur robe était exposé au terrible danger de devenir un participant de leur culte aboli.  »

Extrait de : F. B. Long. « Druide noir.  »

Trafic interstellaire par C. Vauzière

Fiche de Trafic interstellaire

Titre : Trafic interstellaire
Auteur : C. Vauzière
Date de parution : 1961
Editeur : Marabout

Première page de Trafic interstellaire

« Le disque vert orange de Tzula – ou Antarès II – la seconde planète du système antarien, rapetissait graduellement dans l’espace. L’auréole diaphane de son atmosphère – parfaitement respirable pour les humains ou pour leurs homologues humanoïdes appartenant à d’autres espèces pensantes – commençait à dessiner un anneau lumineux, dégradé à sa périphérie. Déjà, Antarès, le soleil pourpre géant, semblait lui aussi s’éloigner, perdre insensiblement son aveuglante clarté, déconcertante au milieu de ce vide d’une noirceur d’encre.
Le Stars Rider, astronef-cargo-mixte affecté de longue date aux liaisons commerciales entre la Terre et Antarès II, avait décollé deux heures plus tôt. Sa masse trapue, inélégante, terne – rafistolée comme une vieille baderne, raillaient les mauvaises langues – avait quitté à seize heures locale l’astrodrome de Krolg-City, la capitale planétaire de Tzula…
Krolg-City, cette vaste métropole ultra-moderne édifiée 200 ans plus tôt par les pionniers terriens, an début du XXIIe siècle, et qui tenait son nom des Krolgs, les autochtones de cette planète. »

Extrait de : C. Vauzière. « Trafic Interstellaire. »