Étiquette : Marabout
Pitié pour les ombres par T. Owen
Fiche de Pitié pour les ombres
Titre : Pitié pour les ombres
Auteur : T. Owen
Date de parution : 1973
Editeur : Marabout
Sommaire de Pitié pour les ombres
- Pitié pour les ombres
- Son époux regretté
- Le coffret
- Passage du Dr Babylon
- Métamorphose
- La montre
- Les vilaines de nuit
- Les petites filles modèles
- Lumineuse dans la nuit
- Et la vie s’arrêta
- L’assassinat de Lady Rhodes
- Nocturne
- Donatienne et son destin
- Fantôme es-tu là ?
- Villa à vendre
Première page de Pitié pour les ombres
« Nous avions emprunté des routes peu fréquentées, suivant un itinéraire qui rompait avec les banalités touristiques. Le chemin de terre jaune, où nous roulions à petite allure, se tortillait à travers une campagne roussie. Le sol, sous des affleurements de pierre blanche et poreuse, avait crevé en maints endroits comme une peau trop sèche. Il faisait torride. Le bruit des cigales était si aigu, si régulier, que nous nous étions arrêtés déjà, croyant à quelque avarie mécanique. Immobiles alors, les tympans vibrants, nous avions compris que nous étions au centre même de millions de crissements inlassablement répétés.
Sous un ciel pur, d’un bleu impitoyable, les vallonnements se présentaient à nous avec une monotonie presque hallucinante. Après notre passage, un nuage de poussière flottait dans l’air très longtemps et dérobait à nos yeux toute la contrée parcourue. Le passé immédiat s’en trouvait aboli comme si, derrière nous, à mesure que nous progressions, des pans d’univers sombraient dans le néant. »
Extrait de : T. Owen. « Pitié pour les ombres. »
Les maisons suspectes par T. Owen
Fiche de Les maisons suspectes
Titre : Les maisons suspectes
Auteur : T. Owen
Date de parution : 1978
Editeur : Marabout
Sommaire de Les maisons suspectes
- Le parc
- L’informateur ambigu
- Les taches
- Comme un page…
- Le coeur de jade
- La poule noire
- La robe de cheviotte
- Les maisons suspectes
Première page de Le parc
« Sabine devait traverser le parc deux fois par jour en fin d’après-midi. Non dans toute la longueur, mais selon une oblique qui la faisait pénétrer du côté de l’allée des Marronniers et ressortir en face du monument au caporal Muratori. Elle allait ainsi régulièrement, du lundi au vendredi, suivre un cours d’anglais. Elle prenait le raccourci par le parc et revenait par le même chemin.
Elle aurait pu choisir un itinéraire un peu différent, en longeant le parc par l’extérieur, mais elle aimait s’enfoncer dans la petite vallée sombre plantée de grands arbres, vestiges d’une propriété privée qui avait été morcelée et dont la ville s’était réservé les derniers hectares en guise de zone verte.
Les chemins de cendrée étaient propres et bien entretenus. Lorsqu’un orage y avait creusé parfois des ornières, mettant ainsi à jour les pierres blanches du sous-sol, des jardiniers s’affairaient très vite à réparer les dégâts. »
Extrait de : T. Owen. « Les maisons suspectes. »
La truie de T. Owen
Fiche de La truie
Titre : La truie
Auteur : T. Owen
Date de parution : 1972
Editeur : Marabout
Sommaire de La truie
- La truie
- La boule noire
- Les guetteuses
- L’impromptu d’Evora
- Une véritable chinoiserie
- La femme forcée
- Les moments difficiles
- Les retrouvailles
- Motel party
- Le voyageur
- La mort d’Alexis Balakine
- Les affaires d’autrui
- La belle vaincue et le troubadour
Première page de La truie
« Le brouillard ne se dissiperait pas de sitôt. Bien au contraire, il allait sans cesse s’épaississant. Les nappes en devenaient toujours plus fréquentes, plus denses, opposant au double faisceau lumineux des phares, la blancheur soudaine d’un mur surgissant de la nuit. Rouler devenait de plus en plus dangereux. On eût dit que, nées un peu partout dans la campagne, ces impalpables et floconneuses entités s’appelaient, se rejoignaient, se fondaient peu à peu en une masse bientôt impénétrable.
Arthur Crowley avait déjà ralenti son allure. À chaque instant, maintenant, il lui fallait freiner brusquement devant d’imaginaires obstacles. Il croyait voir surgir tantôt l’arrière d’un camion non éclairé, ou un arbre en travers de la route, ou même des choses déraisonnables en ces lieux, un canot, un corbillard, une troupe de jeunes scouts à bicyclette… »
Extrait de : T. Owen. « La truie. »
La cave aux crapauds par T. Owen
Fiche de La cave aux crapauds
Titre : La cave aux crapauds
Auteur : T. Owen
Date de parution : 1945
Editeur : Marabout
Sommaire de La cave aux crapauds
- Le péril
- Du même bord
- Non-lieu
- La maquette de cire vierge
- Tu es poussière…
- L’épervier
- Le destin des mains
- 15.12.38
- Le manteau bleu
- Une aile de papillon mort
- La cave aux crapauds
- La présence désolée
- La princesse vous demande
- Ma cousine
- Le châtelain
- Dans la maison vide
- Père et fille
- Elfriede
- Le serpent bleu
- Le testament de M. Breggins
Première page de Le péril
« Mirone Prokop entra dans la chambre et, sans prendre le temps de se dévêtir, alla secouer joyeusement le gros garçon aux cheveux noirs ébouriffés qui ronflait sauvagement dans son lit en fer.
— Debout, Kamilo Tompa ! fit-il d’un ton théâtral. Debout ! L’heure a sonné… à mon tour de dormir.
Mirone Prokop était un grand gaillard d’une trentaine d’années, blond, rêveur, avec des yeux bleus si pâles, si doux, si naïfs, qu’ils lui donnaient l’air un peu perdu d’un bébé poussé en hauteur et errant ainsi sur la terre, hors mesure, sans défense et sans expérience, destiné à se meurtrir au coin des meubles et à trembler au bord des trottoirs, incapable de se décider à traverser les rues tout seul.
Celui qu’il venait d’appeler Kamilo Tompa se dressa sur sa couche en désordre et s’étira.
— Quelle heure est-il ?
— Neuf heures… »
Extrait de : T. Owen. « La cave aux crapauds. »
Cérémonial nocturne par T. Owen
Fiche de Cérémonial nocturne
Titre : Cérémonial nocturne
Auteur : T. Owen
Date de parution : 1966
Editeur : Marabout
Sommaire de Cérémonial nocturne
- Cérémonial nocturne
- Woim am abend ?
- Mutation
- La fille de la pluie
- Elna 1940
- Le chasseur
- Les lectures dangereuses
- La passagère
- La soirée du baron Swenbeck
- Un beau petit garçon
- Le grand amour de Mme Grimmer
- Le petit fantôme
- Au cimetière de Bernkastel
- La dame de Saint-Pétersbourg
- Bagatelles douces
- La tentation de Saint Antoine
- Etranger à Tabiano
Première page de Cérémonial nocturne
« Mon père ne m’imposait jamais aucune heure de rentrée lorsque je sortais le soir. Je devais uniquement me porter présent. Je frappais alors discrètement à la porte de la chambre.
Mon père faisait : « oui ! » d’une voix bourrue. J’entrais et déjà la lampe à son chevet se trouvait allumée. Ma mère dormait paisiblement. Mon père regardait sa montre et me dévisageait d’un coup d’œil. Selon que l’heure était raisonnable ou tardive, il y avait de la bienveillance ou de la réserve sur son visage. Je l’embrassais au front. Son nez très fin percevait alors si j’avais trop fumé, trop bu, ou si le parfum d’une femme flottait autour de moi. Aucun mot n’était prononcé. Je montais alors me coucher à l’étage supérieur, heureux ou inquiet selon l’état de ma conscience.
Je m’étais habitué à ce cérémonial nocturne et l’idée ne me serait jamais venue de m’y soustraire ou d’en être agacé. »
Extrait de : T. Owen. « Cérémonial nocturne. »
Mort au champ d’étoiles par B. Villaret
Fiche de Mort au champ d’étoiles
Titre : Mort au champ d’étoiles
Auteur : B. Villaret
Date de parution : 1970
Editeur : Marabout
Première page de Mort au champ d’étoiles
« En ce début de printemps, le village s’éveille doucement des torpeurs hivernales. Les merles s’ébattent dans mon jardin revenu à la sauvagerie, tandis que les six grands peupliers d’Italie que j’ai moi-même plantés jadis derrière la ferme, éventent le ciel de leurs plumets parallèles. Par-delà, du côté du noroît, s’étend le Marais poitevin, à présent encore plus désert qu’avant son aménagement en canaux par les ingénieurs hollandais au temps de Louis XIV. Et plus loin encore, à travers les marais salés, on aboutit par une route qui fut belle, au Cosmoport de La Rochelle.
Jérôme Balumba s’incline pour me saluer et boucle sa petite valise plate en cuir de zébu — il l’appelle son tachéka, mais je crois bien me souvenir qu’autrefois cet objet se nommait un « attaché-case »… »
Extrait de : B. Villaret. « Mort au champs d’étoiles. »
Appelez-moi un exorciste par J. Bixby
Fiche de Appelez-moi un exorciste
Titre : Appelez-moi un exorciste
Auteur : J. Bixby
Date de parution : 1974
Traduction : C. Noudel
Editeur : Marabout
Sommaire de Appelez-moi un exorciste
- Un pari de pêcheur
- Les femmes sont des sorcières
- Le meilleur amant de tout l’enfer
- La statue du désir
- La plus sale blague du diable
- Le dernier souhait
- La diseuse de mauvaise aventure
- La meilleure cliente du diable
- Les étranges habitudes de Robert Prey
- Le démon grossier et le satyre raffiné
- La fiole d’amour
- Un goût du ciel sur l’île de l’enfer
- L’escapade à Shangri-la
- Vengeance dans la jungle
- La plus triste histoire de l’enfer
- Le baiser de sang
- La potion magique du marquis
- Le mortel et la déesse
- La déesse de la caverne tabou
Première page de Un pari de pêcheur
« Jack Pauling et Dar Jhabvalla se serrèrent la main et les autres se regardèrent, en se demandant ce qui allait arriver ensuite. Le pari était à la fois amusant et un peu effrayant.
Nous savions que Jack n’était pas assez riche pour miser dix mille dollars même s’il gagnait très bien sa vie comme correspondant à l’étranger du magazine Life. Nous tous, photographes et écrivains, qui roulions notre bosse à travers le monde, nous arrivions à joindre les deux bouts, mais dix mille dollars, cela faisait une somme qui dépassait nos moyens. Du reste, le pari semblait gagné d’avance. Le rire sardonique de Jack nous avertit qu’il ne croyait pas plus que nous qu’une corde pouvait s’élever toute seule dans les airs. C’est pour cela qu’il avait joyeusement accepté lorsque Jhabvalla avait offert de parier avec lui que c’était possible. »
Extrait de : J. Bixby. « Appelez-moi un exorciste. »
L’aventure impersonnelle par M. Béalu
Fiche de L’aventure impersonnelle
Titre : L’aventure impersonnelle
Auteur : M. Béalu
Date de parution : 1966
Editeur : Marabout
Sommaire de L’aventure impersonnelle
- L’aventure impersonnelle
- Le bruit du moulin
- L’ange gardien
- Dangecour
- Les trois livreurs
- L’homme de la nuit
- Le dernier domestique
- Les pains à cacheter
- L’autobus sans retour
- L’archange aux flambeaux
- Le bocal
- La pêche au sang
- La place
Première page de L’aventure impersonnelle
« D’UN SOUVENIR OUBLIÉ À UNE DÉCISION
Ayant terminé les affaires qui me conduisirent à A…, rien ne me retient plus dans cette ville. Cependant, rien non plus ne me presse de revenir dans une autre. Rares sont les instants où nous retrouvons le sentiment de notre disponibilité. En cet état de vacance, feuilletant l’agenda qui me sert d’aide-mémoire, j’y découvre un nom et une adresse à demi effacés. Et brusquement me revient le conseil d’un ami, depuis perdu de vue : S’il vous arrive d’aller à A…, ne manquez pas de rendre visite à Og… Og…s (le nom est absolument illisible), vous trouverez certainement chez lui ce que vous cherchez. Mais tout cela est si lointain que le motif même de ce conseil, je l’ai oublié. Que pouvais-je désirer, en ce temps-là, dans une ville où je croyais n’avoir jamais à me rendre ? Cet oubli aiguillonne ma curiosité. En maugréant contre la négligence qui me contraint trop souvent à prendre des notes au crayon, ce qui les rend bien éphémères, je m’enquiers aussitôt de la rue des Carmes ou rue des Larmes… »
Extrait de : M. Béalu. « L’aventure impersonnelle. »
Au seuil du futur par H. Fast
Fiche de Au seuil du futur
Titre : Au seuil du futur
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1961
Traduction : G. Colson
Editeur : Marabout
Sommaire de Au seuil du futur
- Les premiers hommes
- La fourmi géante
- Du temps et des chats
- Caton le martien
- L’affaire Kovac
- Made in Mars
- La vue de l’Eden
Première page de Les premiers hommes
« Mrs. Jean Arbalaid. Washington, D. C.
Ma chère sœur,
Je l’ai trouvée. Je l’ai vue de mes propres yeux et j’ai compris que j’avais maintenant un but dans la vie : enquêteur d’outre-mer pour la satisfaction des caprices anthropologiques de ma sœur. Ce qui, tout bien considéré, est préférable à l’inactivité et à l’ennui. Je n’ai aucune envie de rentrer à la maison ; et je ne m’étendrai pas sur mes raisons. Je suis névrosé et instable, je vais à la dérive. Comme tu le sais, j’ai été démobilisé à Karachi. J’étais très heureux d’être un ex-G.I. et un touriste, mais il ne me fallut que quelques semaines de cette vie pour m’ennuyer jusqu’à l’écœurement. J’ai donc été très content lorsque tu m’as chargé d’une mission. Cette mission est accomplie. »
Extrait de : H. Fast. « Au seuil du futur. »
Le crocodile électrique par D. G. Compton
Fiche de Le crocodile électrique
Titre : Le crocodile électrique
Auteur : D. G. Compton
Date de parution : 1970
Traduction : J. Betanoff
Editeur : Marabout
Première page de Le crocodile électrique
« Gryphon tourna le bouton de l’émetteur à haute fréquence. Son bureau, avant d’être repris par l’université, avait appartenu à une compagnie d’assurances et possédait, de ce fait, un réseau électronique complet. Dès qu’il y eut emménagé, Gryphon enleva cet équipement et s’acheta un petit microphone. Celui-ci se trouvait maintenant sur son bureau, pas trop en vue, mais pas trop dissimulé non plus. Matthew le reconnut à cause de la publicité qui lui était faite et aussi parce que c’était le modèle recommandé dans le bulletin du Comité des Libertés Civiles, le mois précédent. Matthew n’était pas personnellement membre du C.L.C., mais il figurait sur leur liste de courrier en raison même du travail qu’il effectuait.
— Vous a-t-on suivi jusqu’ici ?
Matthew acquiesça de la tête.
— Et alors ?
— Alors, j’ai fait ce que vous aviez dit. »
Extrait de : D. G. Compton. « Le crocodile électrique. »