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Le pont vertical par Red Port

Fiche de Le pont vertical

Titre : Le pont vertical (Tome 2 sur 6 – Dan Dubble)
Auteur : Red Port
Date de parution : 1974
Editeur : Marabout

Première page de Le pont vertical

« Rien ne serait arrivé si Dan Dubble n’avait pas téléphoné ce soir-là à l’auberge des Chardons. Pour son quinzième anniversaire, qu’il venait de passer comme tous les 27 décembre de sa vie à White-Lamb(1), Dan, en raison de ses excellents résultats au collège d’Édimbourg, avait obtenu de sa tante Jane l’autorisation de séjourner quelque temps aux Orcades, chez Jack Neil. Une bourse d’études de trois mois venait de lui être attribuée pour lui permettre, sur sa demande, de visiter et d’explorer la région du cap Nord. Il ne rejoindrait Édimbourg qu’au lendemain des vacances de Pâques, pour le troisième trimestre.
Il fut donc convenu que Dan partirait de White-Lamb dès le lendemain de la soirée d’anniversaire pour rejoindre Neil aux Orcades, qu’il y passerait quelques jours et qu’il partirait ensuite avec le marin avisé qu’était Jack Neil pour sa petite expédition hivernale. »

Extrait de : Red Port. « Dan Dubble – Le pont vertical. »

Destination Flora par Red Port

Fiche de Destination Flora

Titre : Destination Flora (Tome 1 sur 6 – Dan Dubble)
Auteur : Red Port
Date de parution : 1974
Editeur : Marabout

Première page de Destination Flora

« La soirée d’anniversaire

C’est dans les Highlands, la partie pauvre et montagneuse de l’Écosse, que tout a commencé, le soir de mon treizième anniversaire. Je ne connaissais rien de la vie ou presque, mais, bien sûr, je croyais tout connaître. Ma mère était morte lorsque j’avais quatre ans, et tout ce que je revois d’elle, c’est un sourire immense et triste penché sur moi comme un bouquet de fleurs sauvages dans les landes. Mon père élevait des moutons qu’il gardait lui-même avec un autre berger, le cousin Wilmore. À ma naissance, il acheta d’autres bêtes et se construisit une ferme si petite qu’on l’appela toujours « la fermette ». Une fois par mois, il allait avec le cousin Wilmore vendre les produits de sa ferme au port de Wick, à plus de vingt lieues. J’avais sept ans quand la voiture, par un soir d’orage, se renversa sur la route du retour. »

Extrait de : Red Port. « Dan Dubble – Destination Flora. »

Derrière le mur blanc par E. C. Bertin

Fiche de Derrière le mur blanc

Titre : Derrière le mur blanc
Auteur : E. C. Bertin
Date de parution : 1977
Traduction : H. Fagne
Editeur : Marabout

Sommaire de Derrière le mur blanc

  • Fait de toiles d’araignée
  • Quelque chose de petit, quelque chose d’affamé
  • Deux roses pour Carl
  • Le cercueil dans la mer
  • L’homme vide
  • L’horreur murmurante
  • Un pentagramme pour Cenaïde
  • Un goût de pluie et de ténèbres
  • Le prix à payer
  • L’homme qui collectionnait les yeux
  • Claudia
  • La saveur de ton amour
  • Derrière le mur blanc

Première page de Fait de toiles d’araignée

« Comme il était assis là, laissant reposer sa tête en feu sur ses deux mains, posées comme deux taches blanches débraillées sur le volant glacé, ses pensées lui parurent faites de toiles d’araignées ; elles flottaient à sa vue, comme apportées par une brise folâtre, mais avant qu’il pût les saisir pour découvrir à quoi elles s’attachaient vraiment, elles se dissolvaient en fils de soie qui se rompaient et s’éparpillaient.

Il venait tout juste de reprendre place dans sa voiture après avoir sonné trois fois en vain à l’appartement de Radstone. Les fenêtres paraissaient froides et obscures, et personne ne venait ouvrir. Il avait déjà remarqué les fenêtres sans lumière en arrivant, mais il avait quand même essayé ; il ne parvenait pas à admettre que Radstone ne fût pas chez lui. »

Extrait de : E. C. Bertin. « Derrière le mur blanc. »

Lutte avec la nuit par W. M. Sloane

Fiche de Lutte avec la nuit

Titre : Lutte avec la nuit
Auteur : W. M. Sloane
Date de parution : 1937
Traduction : G. Godard
Editeur : Marabout

Première page de Lutte avec la nuit

« Fin de soirée

Le vieux taxi descendait avec prudence la route qui plongeait vers la falaise. Les roues, en écrasant le gravier, m’avertirent que je devais ouvrir les yeux, que j’étais très près de la maison. Encore une minute à rester dans ce tacot, à me laisser emporter sans effort et sans pensée. Ensuite la torpeur du voyage qui m’avait permis de m’abandonner au simple mouvement du train et de la voiture s’effacerait. Durant cinq mille kilomètres et pendant trois jours, j’avais essayé d’imaginer ce que je ferais lorsque les roues s’arrêteraient et que j’aurais à reprendre conscience.
L’air qui entrait par le carreau était déjà plus froid ; il avait la fraîcheur de Long Island Sound. Je me suis redressé sur mon siège et j’ai regardé autour de moi. »

Extrait de : W. M. Sloane. « Lutte avec la nuit. »

La rive incertaine par W. M. Sloane

Fiche de La rive incertaine

Titre : La rive incertaine
Auteur : W. M. Sloane
Date de parution : 1939
Traduction : J. Cathelin
Editeur : Marabout

Première page de La rive incertaine

« Il se peut que l’homme pour qui je raconte cette histoire soit encore en vie. Il se peut aussi qu’il soit déjà mort. Mais s’il vit, j’ignore son nom, je ne sais ni où il est, ni rien le concernant, si ce n’est que j’ai quelque chose de vital à lui dire. Sans doute est-ce une étrange et bien maladroite méthode de communication que d’écrire un livre entier sans même avoir la certitude qu’il lui tombera entre les mains, et c’est pourtant le seul expédient dont j’imagine pouvoir faire usage pour l’avertir. J’ai tout lieu de croire qu’il y a de fortes chances pour que cela réussisse. Peut-être un jour dans une librairie, ou bien dans une bibliothèque, aura-t-il en main un exemplaire de ce récit. Ou bien quelqu’un de sa connaissance lui en parlera accidentellement et il se sentira poussé à rechercher cet ouvrage et à le lire. »

Extrait de : W. M. Sloane. « La rive incertaine. »

Huit histoires de Cthulhu par A. Derleth

Fiche de Huit histoires de Cthulhu

Titre : Huit histoires de Cthulhu
Auteur : A. Derleth
Date de parution : 1969
Traduction : C. Boland-Maskens
Editeur : Marabout

Sommaire de Huit histoires de Cthulhu

  • Le visiteur venu des étoiles par R. Bloch
  • L’ombre du clocher par R. Bloch
  • Sueurs froides par R. Campbell
  • La cité soeur par B. Lumley
  • Le rempart de béton par B. Lumley
  • On rôde dans le cimetière par J. V. Shea
  • Epouvante à Salem par H. Kuttner
  • Manuscrit trouvé dans une maison abandonnée par R. Bloch

Première page de Le visiteur des étoiles

« Je suis ce que je prétends être, un écrivain fantastique. Tout enfant déjà, je fus captivé et fasciné par ce pouvoir occulte de l’inconnu, de l’irréel. Depuis toujours, craintes indicibles, rêves absurdes, chimères étranges et semi-intuitives qui hantent nos esprits ont exercé sur ma personne un charme puissant et inexplicable.
En littérature, j’ai accompagné Poe le long des sombres chemins de la nuit et je me suis faufilé avec Machen aux Enfers. Baudelaire m’a conduit au domaine des astres horrifiques et je me suis repu de la démence interne de la terre en compagnie des contes ancestraux. Mon maigre talent pour le croquis et le dessin me poussa à visualiser grossièrement les hôtes insolites de mes rêveries. Cette même tendance triste qui me poussait à dessiner provoqua en moi un grand intérêt pour les royaumes obscurs de la composition musicale ; ma préférence allait aux accords passionnés de la Planets Suite et autres œuvres de la même veine. »

Extrait de : A. Derleth. « Huit histoires de Cthulhu. »

Eden par S. Lem

Fiche de Eden

Titre : Eden
Auteur : S. Lem
Date de parution : 1972
Traduction : E. & E. Pomorski
Editeur : Denoël

Sommaire de Eden

« Il y avait eu une erreur dans les calculs. Ils n’avaient pas survolé l’atmosphère, ils venaient de la heurter et le vaisseau s’enfonçait dans l’air avec un bruit de tonnerre qui faisait gonfler les tympans. Aplatis sur leurs gîtes, ils avaient senti les derniers mouvements des amortisseurs. Les flammes traversèrent subitement les écrans et s’éteignirent, le coussin des gaz incandescents s’écrasa contre la proue en noyant les objectifs extérieurs. Le freinage était insuffisant et retardé ; une odeur de caoutchouc brûlé envahit la cabine de pilotage. Sous la pression de la décélération, ils devenaient sourds et aveugles ; c’était la fin, mais ils étaient incapables d’y penser : ils n’avaient pas assez de force pour soulever la poitrine, la gonfler d’air. C’étaient les pulsoréacteurs d’oxygène qui enfonçaient l’air dans leurs poumons, comme dans des ballons craquants. Brusquement, le grondement cessa. »

Extrait de : S. Lem. « Eden. »

Les sables de Falun par P. Curval

Fiche de Les sables de Falun

Titre : Les sables de Falun
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1975
Editeur : Marabout

Première page de Les sables de Falun

« Une lanière invisible lui cingla le dos. Nils serra les dents ; la douleur était plus forte qu’il ne l’avait pensé. Le gardien l’observait avec un sourire moqueur :

— Alors, on apprécie ?

Nils se retourna et replongea ses mains dans le sable. Il en aimait la fluidité un peu rêche. La fureur montait en lui. Il n’avait rien fait pour mériter cette punition : une simple minute de paresse. Il fit une boule en pétrissant une poignée de boue claire arrachée au banc de sable et, se retournant à nouveau, projeta la masse molle vers le gardien. L’homme ne parvint pas à éviter le projectile : le sable mouillé s’écrasa sur son visage. Nils se précipita pour neutraliser le gardien. Celui-ci fit un écart pour éviter le choc, s’essuya d’un geste de l’avant-bras pendant que Nils s’affalait sur le sol, emporté par son élan. Le gardien serra la poignée de son fouet électronique et en dirigea l’embout vers le prisonnier resté à terre. Une lueur zébra l’espace. Nils se tordit de douleur et gémit comme une bête blessée.

— On en redemande ? »

Extrait de : P. Curval. « Les sables de Falun. »

La mante au fil des jours par C. Renard

Fiche de La mante au fil des jours

Titre : La mante au fil des jours
Auteur : C. Renard
Date de parution : 1977
Editeur : Marabout

Première page de La mante au fil des jours

« Le père de Jacques Bréal se plaisait à raconter l’histoire suivante :
Un homme alla un jour trouver un psychanalyste, car il était la proie d’hallucinations répétées : tous les soirs, il voyait, sortant de dessous son lit à petits pas pressés, une mante religieuse énorme et menaçante. L’insecte terrifiant le fixait alors d’un regard immobile, claquait deux fois des mâchoires, et retournait sous le lit. Il était ensuite impossible de le retrouver. Pour comble de malheur, cette mante n’apparaissait que lorsque l’homme était seul. Ainsi ne pouvait-il jamais en apporter la preuve. C’est pourquoi ses meilleurs amis lui avaient conseillé d’aller voir un psychanalyste. Après avoir longtemps hésité, il avait décidé de tenter l’aventure.
Ainsi allait-il régulièrement raconter ses rêves, décrire ses phantasmes, errer dans les jardins de son enfance, se perdre dans le labyrinthe du rêve éveillé ; après quoi, il rentrait chez lui, dînait légèrement et gagnait avec appréhension sa chambre à coucher. Et, tous les soirs, à la même heure, il voyait la mante sortir de dessous son lit.
Un jour, le psychanalyste attendit en vain son patient.
Celui-ci ne vint pas davantage le lendemain, pas davantage le jour suivant. Le psychanalyste l’appela au téléphone, lui écrivit, et, n’obtenant pas de réponse, se rendit à son domicile. Personne ne répondit à son coup de sonnette. Inquiet, il alla sonner à la loge où une concierge désagréable lui annonça sans préambule que celui qu’il voulait voir était mort.
Stupéfait, il interrogea la femme hâtivement.
— Mort ? Mais comment ? Comment ?
— Il a été mangé par une mante. Une mante religieuse grosse comme ça.
 »

Extrait de : C. Renard. « La Mante au Fil des Jours. »

Kâ le Terrifiant par L. Sprague de Camp

Fiche de Kâ le Terrifiant

Titre : Kâ le Terrifiant et autres nouvelles insolites
Auteur : L. Sprague de Camp
Date de parution : 1970
Traduction : C. et L. Meistermann
Editeur : Marabout

Sommaire de Kâ le Terrifiant

  • Les fantômes de Melvin Pye
  • Sagesse orientale
  • Chamane malgré soi
  • La pile de bois dur
  • Monsieur incendiaire
  • Rien dans le règlement
  • Kâ le Terrifiant

Première page de Les fantômes de Melvin Pye

« Ça recommençait.

Bernard Rigoulot se releva sur un coude et fixa les ténèbres.

Il se dit : « Ne sois pas idiot, Barney. C’est ton imagination. Ces trucs-là n’existent pas… c’est ton imagination. Tu vieillis… faudrait voir un docteur. Si tu ne peux pas te payer un docteur, l’hôpital, alors ! »

La discussion entre deux personnes, murmures et gazouillis, parcourait le plancher et escaladait le mur.

Rigoulot songea : « S’ils doivent me tenir éveillé, qu’ils parlent au moins à voix haute pour que je les entende. »

La discussion s’amplifia soudain, comme une radio dont on augmente le volume.

— Scélérat, il est réveillé, fit une voix.

— Je sais, collègue, fit la seconde voix.

— Tu vas lui faire peur ?

— C’est ce que je veux.

— C’est contraire au règlement.

Une bouche produisit un bruit vulgaire. Puis une apparition surgit.

C’était l’image d’un homme corpulent et brun de quarante ans, avec une petite moustache, et vêtu d’un costume croisé sombre bien repassé. »

Extrait de : L. Sprague De Camp. « Kâ le Terrifiant et autres nouvelles insolites. »