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Que sont les fantômes devenus ? par B. Blanc

Fiche de Que sont les fantômes devenus ?

Titre : Que sont les fantômes devenus ?
Auteur : B. Blanc
Date de parution : 1980
Editeur : Néo

Sommaire de Que sont les fantômes devenus ?

  • Goudrons
    • Bitume terreur par B. Léandri
    • City music par D. Walther
    • Car ceci est de la chair, et ceci est du sang par S. Brussolo
  • Misères
    • Lady Victoria par L. Korb
    • Toc toc ouvrez-moi la porte par R. Milési
    • Une maille à l’endroit, une maille à l’envers par P. Curval
    • Mesquinerie des morts par M. Benoit-Jeannin
  • Psychoses
    • Vaudou contre Fantomas par J.-P. Bastid
    • Joémi, évanoui, épanoui par R. Durand
    • A quoi pensent les fantômes dans les prisons modernes ? par S. Corgiat
  • Tortures
    • Après moi la nuit par M. Grimaud
    • Les deux dents par A. Carbaret
  • Média
    • Une séance médiumnique par G. Masson
    • Les messagers de la tribu par J.-P. Hubert
    • Le fantôme du répondeur par J. Mondoloni
  • Deux futurs
    • Tristes tropismes par J. Wintrebert
    • Utopie à jamais par M. Favarel

Première page de Bitume terreur

« L’employé du central de dépannage autoroutier de Beaune était sur le point de s’assoupir. Sa tête dodelinait et le livre posé devant lui sur le standard se refermait de lui-même, entraîné par la rigidité de la couverture. Quand la sonnerie retentit, en même temps que clignotait le bouton d’appel, l’employé sursauta et son premier réflexe fut de regarder la pendule murale. Il était trois heures et demie du matin. Il répondit.

— Central autoroutier de Beaune, j’écoute.

Une voix dont le grésillement cachait peu l’énervement répondit :

— Je suis en panne. Vous pouvez venir ?

— Vous êtes sur l’autoroute ? Vous appelez d’une borne téléphonique ?

— Oui…

— Quel est le numéro de la borne ?

Le correspondant sembla hésiter. »

Extrait de : B. Blanc. « Bitume Terreur par B. Léandri – Que sont les fantômes devenus ?. »

Chute libre par A. Crémieux

Fiche de Chute libre

Titre : Chute libre
Auteur : A. Crémieux
Date de parution : 1954
Editeur : Néo

Première page de Chute libre

« Mystérieuse arrivée de l’aérolithe

J’ai toujours pensé que les hommes étaient stupides de s’agglomérer dans de grandes villes où ils sont la proie du bruit, de la poussière et de la saleté ; aussi ai-je, depuis bien longtemps, transporté mes pénates dans un petit bourg du Puy-de-Dôme. Je vis là entre mes livres, mes poulets, mon chien, ma chèvre, ma bibliothèque et mes souvenirs.

Ma vie a été unie, toute simple. Je suis, de mon naturel, fort paisible. Cependant, j’ai activement participé à la guerre comme « chiffreur » et « déchiffreur » sous le pseudo de BG 48 !

Pourquoi diable, moi, Frédéric Boisson, ai-je pris parti ? M. de la Bardinière, mon vieil ami, professeur de psychologie comparée à la Faculté de Clermont-Ferrand, m’a fourni, de cette extravagante attitude, la seule explication plausible : chaque être vivant est, paraît-il, formé de la juxtaposition de deux êtres, « l’habituel » et, en quelque sorte, son contraire. »

Extrait de : A. Crémieux. « Chute libre. »

La vierge du soleil par H. Rider Haggard

Fiche de La vierge du soleil

Titre : La vierge du soleil
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1922
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : Néo

Première page de La vierge du soleil

« Il en est qui trouvent un grand intérêt, et même une consolation, en contrepartie des tracas et des angoisses de la vie, à collectionner les reliques du passé, trésors à la dérive ou longtemps immergés que l’océan du temps rejette sur nos modernes rivages.

Les grands collectionneurs ne sont pas de cette catégorie : disposant de sommes importantes, ils achètent tout objet rare qui se présente sur le marché et l’ajoutent à leur collection vouée à être mise en vente un jour (peut-être même aussitôt après leur mort) et à passer entre les mains d’autres connaisseurs. Ne sont pas non plus de cette classe les négociants qui achètent pour revendre et s’enrichir ou les représentants des musées de nombreux pays, acquéreurs pour le compte de la nation de choses inestimables rassemblées ensuite dans certains grands édifices publics qui seront peut-être – bien que cette idée fasse frémir – mis à sac ou incendiés par des ennemis ou par des pillards déchaînés. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « La vierge du soleil. »

La fille de Montezuma par H. Rider Haggard

Fiche de La fille de Montezuma

Titre : La fille de Montezuma
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1893
Traduction : R. Lécuyer, R. Nolane
Editeur : Néo

Première page de La fille de Montezuma

« Pourquoi Thomas Wingfield entreprend ce récit

Gloire soit rendue à Dieu qui nous a donné la victoire !

C’en est fait, cette fois, de l’Espagne et de sa puissance. Sa grande Armada, que l’on proclamait invincible, vient d’être détruite par notre marine et par les tempêtes ; des centaines et des milliers de ses soldats ont été engloutis dans les flots, et l’Angleterre, affranchie de la menace qui l’opprimait, peut enfin respirer librement.

Ils étaient venus pour nous conquérir, pour nous apporter la torture et le bûcher… Pour nous traiter, nous, les libres Anglais, comme Cortez l’avait fait pour les Indiens d’Anahuac. Ils voulaient faire connaître l’esclavage à nos hommes, le déshonneur à nos filles, ils voulaient donner nos âmes à leurs prêtres et nos richesses à l’Empereur et au Pape ! Et Dieu leur a répondu par sa tempête et Drake par ses canons. Ils se sont évanouis et, avec eux, la gloire de l’Espagne ! »

Extrait de : H. Rider Haggard. « La fille de Montezuma. »

L’esclave reine par H. Rider Haggard

Fiche de L’esclave reine

Titre : L’esclave reine
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1918
Traduction : J. Petithuguenin
Editeur : Néo

Première page de L’esclave reine

« Le scribe Ana

Ceci est l’histoire de moi-même, Ana, le scribe, fils de Méri, et de certains des jours que j’ai passés sur la terre. J’écris ces choses maintenant que je suis très vieux, sous le règne de Ramsès, troisième du nom, lorsque l’Égypte est redevenue puissante comme autrefois. Je les écris avant que la mort me prenne, pour qu’elles soient ensevelies avec moi dans la tombe, car, de même que mon âme s’éveillera à l’heure de la résurrection, ces mots que j’ai tracés s’éveilleront peut-être quand le temps sera venu et révéleront à ceux qui vivront après moi ce que j’avais appris sur la terre. Qu’il en soit selon les décrets de Ceux d’en-haut ! Moi, j’écris et ce que j’écris est vrai.

Je conte l’histoire de Sa Majesté divine, que j’ai aimée et aime comme mon âme, Séti Méneptah II, qui est né le jour où je suis né, l’épervier qui a pris son vol avant moi vers le ciel. Je conte l’histoire d’Userti la Superbe, sa reine, qui épousa ensuite Sa Majesté divine Saptah, et que j’ai vue gisant dans sa tombe à Thèbes. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « L’Esclave Reine. »

Coeur du monde par H. Rider Haggard

Fiche de Coeur du monde

Titre : Coeur du monde
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1930
Traduction : R. Lécuyer, R. Nolane
Editeur : Néo

Première page de Coeur du monde

« Don Ignatio

Les circonstances auxquelles les pages qui suivent doivent d’avoir été imprimées sont assez curieuses pour mériter d’être racontées. Il y a quelques années, un Anglais, que nous appellerons Jones, bien que ce ne soit pas son vrai nom, se retrouva par hasard à la tête d’une mine proche de la rivière Usamacinto, dont le cours supérieur sert de frontière entre l’État mexicain du Chiapas et la République du Guatemala.

Force est de constater que la vie de mineur au Chiapas, bien qu’elle offre des compensations, ne correspond guère à l’idéal pour un Européen. Pour commencer, le travail y est éprouvant, désespérément dur, et quoique le climat soit assez sain dans les montagnes, il existe des vallées où les hommes meurent des fièvres. Quant à la chasse, il ne faut pas y compter car les forêts sont trop denses pour y traquer le gibier et, si ce n’était cela, les essaims des diverses espèces d’insectes venimeux qui les hantent rendraient de toute façon ce sport impossible. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Coeur du Monde. »

La fille de la sagesse par H. Rider Haggard

Fiche de La fille de la sagesse

Titre : La fille de la sagesse (Tome 4 sur 4 – Elle)
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1923
Traduction : H. Demeurisse, E. Renoir
Editeur : Néo

Première page de La fille de la sagesse

« Le manuscrit que l’on va lire ici fut découvert dans les papiers de feu Horace Holly assez longtemps après sa mort. Une enveloppe le renfermait ; en quelques mots griffonnés dessus, ordre était donné de renvoyer au présent éditeur « à l’époque prescrite », termes tout d’abord incompréhensibles. Il lui parvint néanmoins en temps voulu sans aucune explication ; le timbre de la poste portait Londres W. et l’adresse était dactylographiée, si bien que le destinataire en ignore encore la provenance.

Une fois ouvert, le paquet se trouva contenir deux épais carnets reliés en parchemin ou plutôt en peau de chèvre ou de mouton. Chacun de ces carnets, en papier extrêmement mince et résistant, contient un grand nombre de feuillets. Leur fabrication n’est pas européenne et leur aspect indique plutôt une origine orientale, peut-être chinoise.

Aucun doute n’était possible sur l’identité de l’ancien détenteur de ces carnets : le nom de M. Holly lui-même figure en effet à l’encre rouge sur la couverture du premier. Lui seul doit avoir également rédigé les notes de voyage des premières pages ; les feuillets suivants sont recouverts d’une sténographie à première vue indéchiffrable, mélangée à de minuscules caractères arabes. Elle se trouva n’appartenir à aucun système connu et, malgré tous les efforts, resta plus de deux ans sans être lue. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « La fille de la Sagesse – Elle. »

Aycha par H. Rider Haggard

Fiche de Aycha

Titre : Aycha (Tome 2 sur 4 – Elle)
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1905
Traduction : M. Benoit
Editeur : Néo

Première page de Aycha

« Franchement, c’est toujours ce que l’on n’attend pas qui arrive !… S’il est quelqu’un au monde dont je croyais bien ne plus entendre jamais parler, c’est de Louis-Horace Holly et cela pour la bonne raison que je le supposais mort.

Et dire que j’ai pu, lui trouvant l’aspect banal de quelque communication sans intérêt, jeter de côté ce paquet fripé, enveloppé de papier brun, à l’adresse tracée d’une main inconnue, et le laisser deux jours entiers sommeiller dans l’oubli ! De fait, il y sommeillerait peut-être encore si une autre personne, intriguée, ne l’avait ouvert pour y trouver un manuscrit en partie brûlé et deux lettres à mon nom. La première était signée : L. -H. Holly ; je la transcris ci-dessous :

Mon cher Monsieur,

J’ai pu m’assurer que vous viviez encore et – chose étrange –, je suis, moi aussi, encore de ce monde… pour quelque temps.

Dès que j’eus repris contact avec la civilisation, je tombai sur un exemplaire de She, votre livre – le mien plutôt –, traduit en hindoustani. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Aycha – Elle. »

She par H. Rider Haggard

Fiche de She

Titre : She (Tome 1 sur 4 – Elle)
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1886
Traduction : J. Hillemacher
Editeur : Néo

Première page de She

« Mon visiteur

Il y a des événements dont chaque circonstance, chaque détail semblent gravés dans la mémoire de telle manière que nous ne saurions les oublier. C’est le cas pour la scène que je me propose de décrire : elle se présente aussi clairement à mon esprit, en ce moment, que si elle s’était déroulée hier.

Il y aura ce mois-ci environ vingt ans que moi, Louis-Horace Holly, j’étais assis, une nuit, dans mon appartement de Cambridge, piochant je ne sais plus quel problème de mathématiques. J’allais passer mon agrégation dans une semaine, et mon tuteur aussi bien que mon collège s’attendaient à ce que je m’y distinguasse. Finalement, exténué de fatigue, j’envoyai promener mon livre et, m’approchant de la cheminée, je pris une pipe que je bourrai. Sur cette cheminée, il y avait une bougie devant un miroir long et étroit. Comme j’allais allumer ma pipe, j’aperçus ma figure dans la glace et me mis à songer ; l’allumette enflammée se consuma jusqu’à me brûler les doigts, m’obligeant ainsi à la jeter. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « She – Elle. »

Le peuple du brouillard par H. Rider Haggard

Fiche de Le peuple du brouillard

Titre : Le peuple du brouillard
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1894
Traduction : J.-P. Debenat
Editeur : Néo

Première page de Le peuple du brouillard

« La faute du père retombe sur la tête du fils

Cet après-midi de janvier s’acheminait vers la nuit, l’air était froid et calme, si calme que pas la moindre ramille des hêtres dénudés ne remuait ; un frimas ténu, mi-givre, mi-neige, recouvrait l’herbe des prairies ; les sapins s’élançaient, ténébreux, vers un ciel d’acier, et une étoile solitaire dominait la cime du plus grand d’entre eux. Une route courait à la lisière des sapins, et là, en cette soirée qui marque le début de notre histoire, un jeune homme indécis tournait son regard tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche.
À sa droite, il y avait deux grilles de fer forgé aux volutes fantastiques, soutenues par des piliers de pierre surmontés de griffons de marbre noir qui serraient des écussons et des bannières où s’inscrivait la devise Per ardua ad astra. Au-delà des grilles s’étirait une large allée carrossable, bordée de chaque côté par une double rangée de chênes, de ceux que l’Angleterre seule puisse nourrir, grâce aux conditions remarquables du sol, aux soins de l’homme et à trois ou quatre siècles de maturation. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Le peuple du brouillard. »