Étiquette : NEO
Les chemins étranges par T. Owen
Fiche de Les chemins étranges
Titre : Les chemins étranges
Auteur : T. Owen
Date de parution : 1943
Editeur : Néo
Sommaire de Les chemins étranges
- Le péril
- Du même bord
- Non-lieu
- La maquette de cire vierge
- Tu es poussière…
- L’épervier
- Le destin des mains
- 15.12.38
- Le manteau bleu
- Une aile de papillon mort
Première page de Le péril
« Mirone Prokop entra dans la chambre et, sans prendre le temps de se dévêtir, alla secouer joyeusement le gros garçon aux cheveux noirs ébouriffés qui ronflait sauvagement dans son lit en fer.
— Debout, Kamilo Tompa ! fit-il d’un ton théâtral. Debout ! L’heure a sonné… à mon tour de dormir.
Mirone Prokop était un grand gaillard d’une trentaine d’années, blond, rêveur, avec des yeux bleus si pâles, si doux, si naïfs, qu’ils lui donnaient l’air un peu perdu d’un bébé poussé en hauteur et errant ainsi sur la terre, hors mesure, sans défense et sans expérience, destiné à se meurtrir au coin des meubles et à trembler au bord des trottoirs, incapable de se décider à traverser les rues tout seul.
Celui qu’il venait d’appeler Kamilo Tompa se dressa sur sa couche en désordre et s’étira.
— Quelle heure est-il ?
— Neuf heures…
Le visage du dormeur à peine réveillé exprima l’affolement le plus total. Il se jeta lourdement hors du lit et, encore tout engourdi, fit quelques pas, puis se débarbouilla en hâte. »
Extrait de : T. Owen. « Les Chemins Étranges. »
Samantha par H. Fast
Fiche de Samantha
Titre : Samantha
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1967
Traduction : M.-B. Endrèbe
Editeur : Néo
Première page de Samantha
« AL GREENBERG
À BEVERLY HILLS, comme dans bien des cités, villes ou villages des États-Unis, il y a le bon et le mauvais côtés de la voie ferrée qui divise l’agglomération en deux parties. Au nord de Santa Monica Boulevard – où passe le chemin de fer – se trouve le plus compact rassemblement de gens riches qui se puisse rencontrer. Vers le sud, jusqu’à Wilshire Boulevard, c’est le quartier des magasins élégants, puis au sud de Wilshire Boulevard s’étend la partie « pauvre » de Beverly Hills où vous pouvez encore acheter une villa pour quarante-cinq mille dollars.
Le sergent Masao Masuto, de la police de Beverly Hills, n’habitait pas la partie « pauvre » de Beverly Hills, mais Culver City. Il s’estimait très heureux de posséder un cottage, une bonne épouse, trois enfants, plus un jardin plein de roses qu’il cultivait et soignait avec amour. »
Extrait de : H. Fast. « Samantha. »
Sally par H. Fast
Fiche de Sally
Titre : Sally
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1967
Traduction : P. Sergine
Editeur : Néo
Première page de Sally
« Le pharmacien était corpulent et avait dépassé la soixantaine. Lentement, il monta l’escalier puis marqua une pause sur le palier et s’essuya le front. La journée était chaude. Le bureau de consultation du docteur Kaldish se trouvait au premier étage au-dessus de la rue. Le pharmacien se nommait Jeremiah Potts, mais tout le monde l’appelait Oncle Jerry – il était l’un des deux pharmaciens de Timmerville, de même que Kaldish en était un des deux médecins.
Oncle Jerry entra chez Kaldish en geignant et Rita Saxon, l’infirmière de Kaldish, âgée, maigre, aux cheveux teints, le regarda avec aigreur et sans la moindre trace de sympathie.
— Je ne devrais pas être ici. Je ne devrais pas davantage faire des biopsies. Il faudrait un hôpital, ou pour le moins un laboratoire dans une ville de cette importance. Je ne devrais pas, non plus, monter des escaliers par une journée aussi chaude. – Il portait un costume Palm Beach, vieux et jauni. »
Extrait de : H. Fast. « Sally. »
Pénélope par H. Fast
Fiche de Pénélope
Titre : Pénélope
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1965
Traduction : G. Molinari
Editeur : Néo
Première page de Pénélope
« Le 14 janvier 1964, un mardi, la toute nouvelle et rutilante succursale de la City Federal Bank de New York fut dévalisée. Le hold-up eut lieu à 14 h. 33 très exactement, et le voleur prit la fuite avec cinquante-deux mille dollars et six cent onze cents en billets du trésor américain.
Située au coin de Madison Avenue et de la 77e Rue, cette agence était la trentième de cette grande banque en développement constant et son inauguration remontait à dix-huit jours ouvrables. Son installation au rez-de-chaussée de ce luxueux building résidentiel de vingt-deux étages avait été prévue dès l’origine de cette construction. Ses chambres fortes étaient à douze mètres sous terre, creusées dans le roc et à l’épreuve de tout hormis l’impact direct d’une bombe atomique. Aucun chalumeau oxhydrique ne devait pouvoir en venir à bout, encore bien moins un simple voleur.
Le rez-de-chaussée était différemment mais non moins efficacement protégé. Outre les quatre gorilles armés qui s’y tenaient en permanence, il était équipé de sonnettes d’alarme disséminées un peu partout. »
Extrait de : H. Fast. « Pénélope. »
Cynthia par H. Fast
Fiche de Cynthia
Titre : Cynthia
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1968
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : Néo
Première page de Cynthia
« Alex Hunter, mon patron, admire les gens qui sont conséquents dans leurs actes et leurs paroles. Personne ne l’a jamais accusé de ne pas l’être ; il est désagréable quand il veut l’être et il est tout aussi désagréable quand il cherche à se rendre aimable. Il paraît qu’il a une femme et des enfants. Je ne les envie pas. Il est mon patron parce qu’il dirige le service des enquêtes de la troisième plus grande compagnie d’assurances du monde, et je continue de rester sous ses ordres parce que, chaque fois qu’il me renvoie, les gros bonnets lui parlent et l’amadouent, et parce que je dois payer mon loyer et ma pension alimentaire. Il frise la soixantaine, il est amer et grisonnant et il a une mentalité de flic.
Il m’accueillit avec sa grimace habituelle en ce matin du début de mars et me révéla le fond de sa pensée quant au temps qu’il faisait. »
Extrait de : H. Fast. « Cynthia. »
Cour martiale par H. Fast
Fiche de Cour martiale
Titre : Cour martiale
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1960
Traduction : C. Meaux
Editeur : Néo
Première page de Cour martiale
« Le général Kempton venait de tuer un moustique. Assis à son bureau, sous le ventilateur dont les pales tournaient lentement, il contemplait avec un dégoût philosophe la bestiole écrabouillée. Puis il prit un bout de papier et transféra la souillure dans sa corbeille à papier – essayant de se rappeler lequel, d’Alfred ou d’Alexandre le Grand, avait trouvé matière à inspiration à la vue d’une araignée. – Les araignées sont des copains, se confia-t-il, – ce sont des petites bêtes amicales et gentilles.
Le général Kempton était un homme de grande taille, paisible, et dans l’ensemble, d’un naturel accommodant. À la fois sentimental et imaginatif, il en avait conscience comme la plupart de ceux en qui se combinent ces deux qualités, et il y parait en s’imposant des attitudes de stricte discipline. »
Extrait de : H. Fast. « Cour martiale. »
Alice par H. Fast
Fiche de Alice
Titre : Alice
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1963
Traduction : F. Jérôme
Editeur : Néo
Première page de Alice
« L’INCONNU DU MÉTROPOLITAIN
JE SUPPOSE QUE LA plupart des hommes ne prennent que lentement conscience qu’ils n’atteindront jamais leur but. Nous vivons dans une société où règne l’opulence, où ce but est la richesse. Certains appellent cela la sécurité, mais vous pouvez posséder un siècle de sécurité enfoui dans votre cave ou votre coffre sans pour autant jouir d’un certain statut, non celui qui accompagne manteau de vison, diamants, titres, propriété somptueuse, mais le bonheur qui n’est plus à la mode dans les conversations. De nos jours les ingrédients qui composent le bonheur sont d’ailleurs trop complexes. J’avais une femme que j’aimais et qui m’aimait et nous avions une petite fille de quatre ans que nous adorions tous deux. »
Extrait de : H. Fast. « Alice. »
Ce qui vient de la nuit par J.-P. Andrevon
Fiche de Ce qui vient de la nuit
Titre : Ce qui vient de la nuit
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1984
Editeur : Néo
Sommaire de Ce qui vient de la nuit
- La veuve
- Les épées
- Le léopard
- La maison d’Emilie
- Apparition des monstres
- Les crocs de l’enfance
- Et le sommeil ne reviendra plus
- Nocturne
- Ce qui vient de la nuit
- Le coupable
Première page de La veuve
« J’avais rencontré Léonora à Paris. La tristesse et la sévérité qui émanaient d’elle furent-elles pour quelque chose dans les tendres sentiments qui s’emparèrent de moi ? Je n’en peux douter. Elle résista à mes avances mais ne se déroba point à ma cour, me prévenant toutefois que ce serait le mariage ou rien car, disait-elle, son éducation s’était faite dans un milieu des plus stricts. J’acceptai, en dépit de toutes mes résolutions passées : Léonora m’avait, comme on dit, ensorcelé. Elle m’avoua par la suite qu’elle était veuve, mais cela n’entama pas ma décision. Comme elle tenait à sacrifier aux coutumes de son village, nous dûmes nous y rendre. Sitôt après la cérémonie, célébrée civilement, en coup de vent et dans la plus rigoureuse discrétion à la mairie de son arrondissement, nous sautâmes dans un taxi, du taxi dans un train, et du train dans un autocar, mais nous n’atteignîmes Némencade, après un »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Ce qui vient de la nuit. »
L’amulette tibétaine par A. Derleth
Fiche de L’amulette tibétaine
Titre : L’amulette tibétaine
Auteur : A. Derleth
Date de parution : 1985
Traduction : J. Papy, P. Goffin, M. Deutsch, D. Mols, R. Lathière, M. Roth, M.-B. Endrèbe
Editeur : NEO
Sommaire de L’amulette tibétaine
- Le tertre du gibet
- Vignes sauvages
- Ils ressusciteront
- Le retour de Sarah
- La main de gloire
- Le vent de la rivière
- L’obsession de McGovern
- Trois messieurs vêtus de noir
- Tourbillons de neige
- L’amulette tibétaine
- Le petit garçon perdu
- La chambre aux volets clos
- Mademoiselle Esperson
- La couverture à damier
- Dîner de têtes
Première page de Le tertre du gibet
« Sir Hilary James vit l’apparition pour la première fois au crépuscule, à son retour d’une promenade à travers les marais.
« Je dois être fatigué », dit-il à mi-voix en se passant une main sur les yeux.
Comme l’apparition ne s’évanouissait pas, il la regarda attentivement pendant quelques secondes, puis décida que c’était une illusion d’optique, un de ces mirages qui leurrent tant de voyageurs épuisés par une marche trop longue. Bien qu’il ne fût pas fatigué le moins du monde, cette explication suffit à dissiper le vague malaise qu’il venait de ressentir. Une fois rentré chez lui, il n’accorda plus la moindre pensée à l’incident.
Au milieu de la nuit, il s’éveilla soudain, en proie à une terreur inexplicable. Étouffant de chaleur, il rejeta les couvertures, puis se leva et alla soulever le châssis de la fenêtre. Alors, il vit l’apparition pour la deuxième fois : une grande ombre noire se »
Extrait de : A. Derleth. « L’amulette tibétaine. »