Étiquette : Phebus
Mémoires de l’ombre par M. Béalu
Fiche de Mémoires de l’ombre
Titre : Mémoires de l’ombre
Auteur : M. Béalu
Date de parution : 1972
Editeur : Phebus
Sommaire de Mémoires de l’ombre
- Plusieurs enfances
- Elles et elle
- Théâtre souterrain
- Le dormeur debout
Première page de Plusieurs enfances
« CHAQUE chose était une serrure qu’il suffisait d’ouvrir, mais s’égarer derrière n’était pas sans danger. Souvent il fallait descendre sous terre, ramper à travers de longs boyaux humides. Malheur à qui tournait la tête pour regarder le chemin parcouru : il se retrouvait immédiatement vidé de son apparence et tel qu’au premier jour, poussière au milieu du monde. Mais pour celui qui n’obéissait qu’à l’indicible curiosité se découvrait bientôt un nouvel univers, immenses grottes à voûtes invisibles où des lunes couleur d’arc-en-ciel étaient suspendues, peuples silencieux et actifs flottant sur des rives au flot transparent comme l’air même. »
Extrait de : M. Béalu. « Mémoires de l’ombre. »
Contes du demi-sommeil par M. Béalu
Fiche de Contes du demi-sommeil
Titre : Contes du demi-sommeil
Auteur : M. Béalu
Date de parution : 1960
Editeur : Phebus
Sommaire de Contes du demi-sommeil
- Contes du demi-sommeil
- La bouche ouverte
- Passion de la lecture
- La vitrine aux poupées
- Professeur à la boule
- Une statue perfectible
- Petite jeune fille dans Paris
- Modeste et Irvine
- Un roi comme tout le monde
- Les trois livreurs
- L’homme de la nuit
- Le pont aux fauves
- L’île au trésor
- Destinée singulière
- L’empreinte professionnelle
- Le chat bleu
- La fenêtre interdite
- L’enfant de porcelaine
- Naissance des vocations
- L’oreille
- La légendes siècles
- La pérégrination fantasque
- Ville volante
- Coutumes et métiers
- Ouvrières et monstres guerriers
- Les pains à cacheter
- Miroirs
Première page de La bouche ouverte
« Yeux ronds, bouche ouverte, le petit bonhomme entra chez le Grand Charcutier Impérial. Dans sa poche sa main fermée tenait une pièce de dix francs. Le petit bonhomme se dirigea timidement vers le centre du magasin. Là, debout sur un échafaudage de saindoux, vrai chef-d’œuvre d’architecture, était exposée l’Andouille Impériale, spécialité de la maison.
— Regardez ! Mais regardez donc sa bouche !… chuchota la plus jeune des vendeuses.
Cette demoiselle tenait la cuillère à pâté avec une élégance visible, l’auriculaire levé, et ses ongles étincelaient autant que les vitrines où s’alignait le menu fretin des Saucisses Royales, autre spécialité de la maison.
— S’il pouvait seulement fermer sa bouche ! répéta-t-elle presque à haute voix en lançant un regard éploré au gérant dont le buste massif trônait au-dessus de la caisse aussi blanche que le saindoux. »
Extrait de : M. Béalu. « Contes du demi-sommeil. »