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Noël au chaud par G. J. Arnaud

Fiche de Noël au chaud

Titre : Noël au chaud (Tome 58 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1979
Editeur : Plon

Première page de Noël au chaud

« Lorsqu’elle passait sur la route, tirant sa poussette à provisions derrière elle, Mme Mallet n’imaginait que des regards malveillants la suivant d’une maison à l’autre, que des femmes à l’affût derrière leurs rideaux, qui hochaient la tête avec un mélange de pitié et d’irritation, surveillant sa démarche déhanchée depuis cette fracture du col du fémur l’année dernière.

Raymonde eut un petit sourire sarcastique. Ils avaient bien cru être débarrassés d’elle après cet accident. Un mois d’hôpital, deux mois en rééducation. La grande maison abandonnée, le jardin livré au pillage. Elle se répéta mentalement « au pillage » sans se rendre compte qu’elle prononçait les deux mots à voix intelligible. D’abord les gosses venus voler les dernières pêches, les poires et les pommes, puis les adultes. Elle avait relevé des empreintes de pas révélatrices. Du quarante-quatre au moins. Ses lapins avaient disparu, de même que ses poules naines. On avait dû tuer son vieux chat Roudoudou. Ou bien il avait trouvé un autre foyer, car évidemment personne n’avait pris la peine de le nourrir. Maudite chute. Dans sa salle de bains. Sur un peu d’eau qu’elle n’avait pas vue. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Noël au chaud – Special Police. »

Les profondeurs de Kyamo par J.-H. Rosny aîné

Fiche de Les profondeurs de Kyamo

Titre : Les profondeurs de Kyamo
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1896
Editeur : Plon

Sommaire de Les profondeurs de Kyamo

  • Les profondeurs de Kyamo
  • La contrée prodigieuse des cavernes
  • Le champion
  • Le combat
  • L’exécution
  • Dans l’ombre
  • Le sacrifice
  • L’enfant
  • La mine d’or
  • Le monstre
  • La charité amoureuse
  • Le rendez-vous
  • La juste adultère
  • La veuve
  • La part du feu
  • La confidence
  • L’oiseau des bagnes
  • Dans la montagne
  • Le végétarien
  • Un baiser
  • Le barbe-bleue du divorce
  • Le mal du bonheur
  • La tentation
  • Lydia

Première page de Les profondeurs de Kyamo

« C’était le soir, au village nègre d’Ouan-Mahléi, proche, à l’Orient, de la forêt Kyamo, une des plus vastes du Continent mystérieux.

Au firmament, la lune, écornée par le décours, flottait entre des nuages à peine visibles, nuages longs, frêles, en forme d’esquifs, qui tous partaient, se perdaient lentement vers un même horizon. La plaine se prolongeait en ondes légères, avec des palmiers sur les hauteurs ; par ce mois de floraisons, la confidence des parfums, suave dans les chuchotis de la brise, semblait le verbe profond et pénétrant des plantes, l’hymne de leur amour, de leur ardeur à croître et se multiplier. 

Le vent se levait, se taisait alternativement. Il était triste et doux comme le ciel sous sa couverture mince de nues. Il soulevait, dans un rythme de mouvement et de musique, pour l’œil et pour l’oreille, les herbes longues, les feuillages dentelés. Des insectes vibraient ; on entendait par intervalles le rugissement d’un lion, et, plus lointain, le rugissement d’un autre lion, puis des cris, des abois, des rumeurs imprécises. Tout cela, comme la brise, s’interrompait en de magnifiques silences.

 »

Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « Les profondeurs de Kyamo. »

La vague rouge par J.-H. Rosny aîné

Fiche de La vague rouge

Titre : La vague rouge
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1909
Editeur : Plon

Première page de La vague rouge

« C’était vers le crépuscule, en avril. Le soleil croulait sur la banlieue sinistre. Déjà rouge, il ouvrait une gueule de fournaise à la cime d’un peuplier, entre deux cheminées d’usine, hautes comme des clochers.

Un homme s’arrêta sur la route, près de Gentilly. Il considéra le paysage misérable et puissant, les fumées vénéneuses, l’occident frais et jeune comme aux temps de la Gaule celtique. Malgré les toits, les fourneaux, les cheminées, les dures fabriques, malgré les tramways, les automobiles et les locomotives, c’était, comme pour les premiers êtres, le mariage de la terre et du soleil, toute force puisée dans cet immense feu de l’espace : la forêt vierge et les grandes industries ne sont pas des choses opposées, ce sont des choses analogues.

L’homme, levant la trique qu’il tenait au poing, grommela :

— Il faut en finir avec la houille !

Une poudre crayeuse blanchissait ses bottines et grisaillait les grandes ailes de son chapeau. »

Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « La Vague rouge. »

La mort de la Terre par J.-H. Rosny aîné

Fiche de La mort de la Terre

Titre : La mort de la Terre
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1912
Editeur : Plon

Sommaire de La mort de la Terre

  • La mort de la Terre
  • Contes
    • Le hanneton
    • La mère
    • La petite aventure
    • Mon ennemi
    • En Angleterre
    • Le dormeur
    • Dans le néant
    • La bataille
    • Le condamné à mort
    • Histoires de bêtes
    • Un soir
    • L’alligator
    • L’oncle Antoine
    • Au fond des bois
    • Le sauveteur
    • Le clou
    • La plus belle mort
    • Le mage rustique
    • Le vieux biffin
    • La boucherie des lions
    • Les pommes de terre sous la cendre
    • Le dormeur
    • Le quinquet
    • La bonne blague
    • La jeune saltimbanque
    • L’avare
    • La fille du menuisier
    • La marchande de fleurs
    • Après le naufrage
    • Le sauvetage de Népomucène
    • Le lion et le taureau
    • Des ailes !

Première page de La mort de la Terre

« L’affreux vent du Nord s’était tu. Sa voix mauvaise, depuis quinze jours, remplissait l’oasis de crainte et de tristesse. Il avait fallu dresser les brise-ouragan et les serres de silice élastique. Enfin, l’oasis commençait à tiédir.
Targ, le veilleur du Grand Planétaire, ressentit une de ces joies subites qui illuminèrent la vie des hommes, aux temps divins de l’Eau. Que les plantes étaient belles encore ! Elles reportaient Targ à l’amont des âges, alors que des océans couvraient les trois quarts du monde, que l’homme croissait parmi des sources, des rivières, des fleuves, des lacs, des marécages. Quelle fraîcheur animait les générations innombrables des végétaux et des bêtes ! La vie pullulait jusqu’au plus profond des mers. Il y avait des prairies et des sylves d’algues comme des forêts d’arbres et des savanes d’herbes. Un avenir immense s’ouvrait devant les créatures ; l’homme pressentait à peine les lointains descendants qui trembleraient en attendant la fin du monde. Imagina-t-il jamais que l’agonie durerait plus de cent millénaires ? »

Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « La Mort de la Terre. »

Frisson, amour et maléfice par Gudule

Fiche de Frisson, amour et maléfice

Titre : Frisson, amour et maléfice (Tome 2 sur 2 – Valentin Letendre)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2008
Editeur : Plon

Première page de Frisson, amour et maléfice

« Le miaulement du portable tire Valentin de sa somnolence. Allongé sur son lit, les doigts de pied en éventail, il rêvassait, engourdi par l’inactivité et le soleil de juillet qui pénètre à flots dans sa chambre.

– Allô ?

– Salut, crâne de piaf, c’est Rémi. Un stage de plongée aux Baléares, ça te chauffe ?

Il y a des mots magiques qui, d’un coup, vous remplissent le corps d’étincelles. « Stage de plongée » en fait partie. « Baléares » également.

– QUOI ? Qu’est-ce que tu racontes ? s’étrangle Valentin.

– Mon frangin ne veut pas venir : les parents de sa copine l’invitent chez eux, en Corse. Du coup, je me retrouve tout seul. »

Extrait de : Gudule. « Valentin Letendre – Frisson, amour et maléfice. »

Amour, magie et sorcellerie par Gudule

Fiche de Amour, magie et sorcellerie

Titre : Amour, magie et sorcellerie (Tome 1 sur 2 – Valentin Letendre)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2006
Editeur : Plon

Première page de Amour, magie et sorcellerie

« – Encore dans la lune, monsieur Letendre ? Qu’y a-t-il donc de si passionnant, là-haut ?

Toute la classe éclate de rire – excepté l’intéressé, à mille lieues du cours de français et des plaisanteries de ce blaireau de Pajol dont le dada, tout le collège le sait, est d’humilier ses élèves en public.

– Alors ? insiste le prof, surpris par son mutisme. Tu as perdu ta langue ?

Contrairement à son habitude, Valentin ne réplique pas. Il se contente de lui décocher un regard glacé qui coupe court à l’interrogatoire. Vexé, le prof sort son carnet de notes.

– Comme tu voudras… Mais je te préviens : tu auras un zéro en expression orale !

Ça, Valentin s’en fout éperdument. Tout ce qu’il demande, c’est qu’on lui fiche la paix. Qu’on l’oublie. Qu’on le laisse attendre quatre heures et demie sans essayer, surtout, de lui tirer les vers du nez. »

Extrait de : Gudule. « Valentin Letendre – Amour, magie et sorcellerie. »