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Procrastination par T. Pratchett

Fiche de Procrastination

Titre : Procrastination (Tome 26 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2002
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Procrastination

« Selon le premier manuscrit de Wen l’Éternel Surpris, Wen sortit de la caverne où il avait eu l’illumination pour émerger dans l’aube du premier des jours lui restant à vivre. Il fixa un moment le soleil qui se levait car il ne l’avait encore jamais vu.

Il poussa du bout de sa sandale la forme assoupie de Maremotte, l’apprenti, et déclara : « J’ai vu. Maintenant je comprends. »

Puis il s’interrompit et regarda la chose auprès de Maremotte.

« Quelle est cette chose étonnante ? demanda-t-il.

— Euh… euh… c’est un arbre, maître, répondit un Maremotte pas encore tout à fait réveillé. Vous vous souvenez ? Il était là hier.

— Il n’y a pas eu d’hier.

— Euh… euh… je crois que si, maître, rétorqua Maremotte en se relevant péniblement. Vous vous souvenez ? On est montés ici, je vous ai préparé un repas, c’est même moi qui ai épluché votre sklang parce que vous vouliez pas manger la peau. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Procrastination. »

Le dernier continent par T. Pratchett

Fiche de Le dernier continent

Titre : Le dernier continent (Tome 22 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1998
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Le dernier continent

« Sur fond d’immensité étoilée passe une tortue portant quatre éléphants sur sa carapace.

Tortue comme éléphants sont plus grands qu’on ne l’imagine, mais au milieu des étoiles la différence entre immense et minuscule est relativement dérisoire.

Cette tortue et ces éléphants sont pourtant, selon les normes des tortues et des éléphants, franchement grands. Ils soutiennent le Disque-monde et ses vastes continents, formations nuageuses et océans.

L’homme ne vit pas plus sur le Disque qu’il ne vit, dans des secteurs du multivers moins élaborés, sur des boules. Oh, il se peut que son enveloppe charnelle prenne le thé sur des planètes, mais il vit en réalité dans des mondes à part qui orbitent idéalement autour du noyau de son cerveau. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le dernier continent. »

Les petits dieux par T. Pratchett

Fiche de Les petits dieux

Titre : Les petits dieux (Tome 13 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1992
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Les petits dieux

« PRENONS l’aigle et la tortue.

La tortue dite terrestre – puisqu’il en existe une espèce marine – vit sur terre, comme son nom l’indique. Impossible de vivre plus près de la terre sans passer dessous. Son horizon ne s’étend guère au-delà de quelques pas. Sa vitesse de pointe excède tout juste celle nécessaire pour prendre une laitue en chasse. Pendant que le reste de l’évolution la dépassait, elle a survécu en n’étant dans l’ensemble dangereuse pour personne et consommable qu’au prix de mille peines.

L’aigle, maintenant. Un animal aérien, un animal des cimes, dont l’horizon s’étend jusqu’au bord du monde. Une vue assez perçante pour repérer à un kilomètre le frémissement d’une petite bête couinante. La puissance et la maîtrise incarnées. La mort instantanée sur ailes. Assez de serres et de griffes pour faire son repas de tout ce qui est plus petit et prendre au moins un morceau sur le pouce de tout ce qui est plus gros. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Les petits dieux. »

Gazelle de la nuit par Gudule

Fiche de Gazelle de la nuit

Titre : Gazelle de la nuit
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2002
Editeur : Pocket

Première page de Gazelle de la nuit

« Mardi 21 juin

Aujourd’hui, je commence mon journal. Ce n’est pas un journal ordinaire — celui d’une lycéenne qui n’a à raconter que des petits faits quotidiens sans intérêt —, mais plutôt un journal de bord. Le récit au jour le jour d’une aventure géniale. Il y a des souvenirs qu’on souhaite garder toute sa vie intacts, et je pense que ceux de cet été en feront partie. En plus, j’ai promis à Nina un compte rendu complet, à la rentrée. Grâce à ces notes, je n’oublierai aucun détail.

Tout a commencé hier matin, avec l’arrivée de mon bulletin scolaire par la poste.

J’ai la moyenne partout, même en maths (à un point près… ouf ! je l’ai échappé belle !), et un dix-huit en français. Bref, je passe en seconde sans problème.

Mes parents étaient très contents. »

Extrait de : Gudule. « Gazelle de la nuit. »

Mécomptes de fées par T. Pratchett

Fiche de Mécomptes de fées

Titre : Mécomptes de fées (Tome 12 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1991
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Mécomptes de fées

« VOICI LE DISQUE-MONDE qui navigue dans l’espace sur le dos de quatre éléphants, eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande A’Tuin, la tortue stellaire.

Autrefois un tel univers passait pour exceptionnel, voire impossible.

Mais… tout était si simple, autrefois.

L’univers baignait alors dans l’ignorance, et le savant le passait à la bâtée tel un prospecteur accroupi au-dessus d’une rivière de montagne, cherchant l’or de la connaissance parmi les graviers de la déraison, le sable de l’incertitude et les petits octopodes aquatiques poilus de la superstition.

De temps en temps il se relevait et lançait une phrase du genre : « Hourra, j’ai découvert la Troisième Loi de Boyle. » Et chacun de savoir où il en était. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Mécomptes de fées. »

Le faucheur par T. Pratchett

Fiche de Le faucheur

Titre : Le faucheur (Tome 11 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1991
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Le faucheur

« LA DANSE MORRIS est commune à tous les mondes habités du multivers.

On la danse sous des cieux d’azur pour célébrer le réveil de la terre et sous des étoiles stériles parce que c’est le printemps et qu’avec un peu de chance le dioxyde de carbone se dégèlera une fois encore. Ce besoin impérieux anime aussi bien des créatures abyssales qui n’ont jamais vu le soleil que des citadins dont le seul contact avec les cycles de la nature remonte au jour où leur Volvo a écrasé un mouton.

Elle est dansée innocemment par de jeunes mathématiciens à la barbe hirsute au son d’un accordéon qui maîtrise mal Le Locataire de madame Widgery, et impitoyablement par des groupes tels que les Danseurs Morris Ninja de La Nouvelle-Ankh, capables des pires horreurs avec un simple mouchoir et une clochette.

Et on ne la danse jamais correctement.

Sauf sur le Disque-monde, monde plat porté à dos de quatre éléphants qui naviguent à travers l’espace sur la carapace de la Grande A’Tuin, la tortue stellaire. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le faucheur. »

Les zinzins d’Olive Oued par T. Pratchett

Fiche de Les zinzins d’Olive Oued

Titre : Les zinzins d’Olive Oued (Tome 10 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1990
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Les zinzins d’Olive Oued

« Voyez…

Voici l’espace. On l’appelle parfois l’ultime frontière.

(Sauf, bien entendu, qu’il ne peut exister d’ultime frontière, car il n’y aurait rien derrière à délimiter, on devrait donc parler de pénultième frontière…)

Et sur fond de lavis stellaire flotte une nébuleuse, immense et noire, où une géante rouge luit comme la folie des dieux.

Puis la lueur se précise comme le reflet d’un œil monstrueux qu’éclipse régulièrement le battement d’une paupière, les ténèbres dévoilent une nageoire, et la Grande A’Tuin, la tortue stellaire, fend le vide de l’espace.

Sur son dos, quatre éléphants géants. Sur leurs épaules, bordé d’eau, étincelant sous son minuscule soleil en orbite, en rotation majestueuse autour des montagnes de son Moyeu glacé, repose le Disque-monde, à la fois monde et miroir des mondes. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Les zinzins d’Olive-Oued. »

Eric par T. Pratchett

Fiche de Eric

Titre : Eric (Tome 9 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1990
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Eric

« Grosses et noires sont les abeilles de la Mort, grave et lugubre leur bourdonnement ; elles entreposent leur miel dans des rayons de cire aussi blancs que des cierges d’autel. Le miel est lui-même noir comme la nuit, consistant comme le péché, sucré comme la mélasse. Nul n’ignore que le blanc se décline en huit coloris. Mais, pour ceux qui savent les voir, il existe aussi huit nuances de noir, et les ruches de la Mort se dressent sur l’herbe noire, dans le verger noir, sous les antiques rameaux aux fleurs noires d’arbres qui finiront par donner des pommes… disons… sûrement pas rouges. L’herbe était maintenant rase. La faux responsable s’appuyait contre le tronc noueux d’un poirier. Pour l’instant, la Mort inspectait ses ruches, soulevait doucement les rayons de ses doigts squelettiques. Quelques abeilles bourdonnaient autour de lui1. Comme tous les apiculteurs, la Mort portait un voile de protection. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Eric. »

Au guet par T. Pratchett

Fiche de Au guet

Titre : Au guet (Tome 8 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1989
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Au guet

« La retraite des dragons.

Ils sont couchés…

Ils ne sont pas morts, ni endormis. Ni en attente, parce que l’attente suppose une espérance. L’expression que nous cherchons dans leur cas, c’est peut-être…

… en sommeil.

Et bien que l’espace qu’ils occupent ne ressemble pas à l’espace habituel, ils s’y tiennent serrés les uns contre les autres. Pas un centimètre cube que ne remplisse une griffe, une serre, une écaille, un bout de queue, si bien qu’on a l’impression de ces dessins astucieux où l’œil finit par s’apercevoir que l’intervalle séparant chaque dragon est en réalité un autre dragon.

Ils pourraient faire penser à une boîte de sardines, à condition d’imaginer les sardines gigantesques, squameuses, fières et arrogantes.

Et, quelque part, existe sûrement l’ouvre-boîte. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Au guet. »

La pluie du siècle par A. Reynolds

Fiche de La pluie du siècle

Titre : La pluie du siècle
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2004
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de La pluie du siècle

« Une Seine d’octobre, grise et plate comme un vieux linoléum, coulait mollement sous le pont de la Concorde. Les autorités, qui avaient relancé la lutte contre la contrefaçon et multipliaient les opérations coup de poing, avaient installé un poste de contrôle éclair au bout du pont et les voitures étaient bloquées jusqu’à la rive droite.

— Il y a un truc que j’aimerais bien tirer au clair, dit Custine. Est-ce qu’on est des musiciens qui arrondissent leurs fins de mois en jouant un peu les détectives, ou est-ce que c’est le contraire : on est détectives, et on met un peu de beurre dans les épinards en faisant de la musique ?

Floyd jeta un coup d’œil dans le rétroviseur.

— Qu’est-ce que tu préférerais, toi ?

— Je pense que je préférerais avoir le genre de fins de mois qui n’auraient pas besoin d’être arrondies. »

Extrait de : A. Reynolds. « La pluie du siècle. »