Étiquette : Presses Pocket
Le faiseur d’univers par P. J. Farmer
Fiche de Le faiseur d’univers
Titre : Le faiseur d’univers (Tome 1 sur 7 – Saga des Hommes Dieux)
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1965
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le faiseur d’univers
« PLAINTIF, l’appel fantomatique d’une trompe s’éleva de l’autre côté de la double porte. Sept notes faibles et lointaines, épanchement ectoplasmique d’un spectre d’argent, eût-on dit, si le son pouvait être la matière dont sont faites les ombres.
Robert Wolff savait qu’il était impossible qu’il y eût une trompe ou quelqu’un pour souffler dans une trompe derrière les portes coulissantes. Une minute auparavant, il avait jeté un coup d’œil à l’intérieur du cagibi et il n’y avait rien vu de particulier hormis un plancher de ciment, des murs de plâtre, des tringles et des patères, une étagère et une ampoule électrique.
Pourtant, l’appel de la trompe lui avait paru assourdi, comme s’il venait de par-delà la frontière même du monde. Comme il était seul, personne ne pouvait lui confirmer la réalité matérielle de cette fanfare dont il savait qu’elle ne pouvait être qu’imaginaire. »
Extrait de : P. J. Farmer. « Le Faiseur d’Univers – Saga des Hommes Dieux. »
Le seigneur des arbres par P. J. Farmer
Fiche de Le seigneur des arbres
Titre : Le seigneur des arbres (Tome 2 sur 2 – Lord Grandrith)
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1970
Traduction : M. Decourt
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le seigneur des arbres
« Les Neuf ont dû tenir ma mort pour certaine.
Je ne sais pas si le pilote du chasseur à réaction m’a vu tomber ou non, mais dans l’affirmative il ne s’est apparemment pas soucié de venir y regarder de plus près. Il a dû penser que si l’explosion m’avait épargné, le plongeon, lui, me tuerait. Après une chute de quelque trois cent cinquante mètres, j’allais m’écraser comme une galette au large des côtes gabonaises, et au moment de l’impact la surface de l’Atlantique serait à peu près aussi souple que l’acier trempé de Sheffields.
Ce pilote ignorait probablement que certains hommes ont survécu à des chutes encore plus vertigineuses. Sinon il serait descendu en piqué au ras des vagues pour s’assurer que j’étais bien mort. »
Extrait de : P. J. Farmer. « Le seigneur des arbres – Lord Grandrith. »
La jungle nue par P. J. Farmer
Fiche de La jungle nue
Titre : La jungle nue (Tome 1 sur 2 – Lord Grandrith)
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1968
Traduction : F. Lasquin
Editeur : Presses Pocket
Première page de La jungle nue
« Conçu en 1888, j’ai vu le jour la même année.
Je suis né des œuvres de Jack l’Éventreur.
J’en ai l’absolue certitude, quoique je serais bien en peine d’en faire la preuve devant un tribunal. Je n’ai rien d’autre que le journal intime de celui qui fut mon père au regard de la loi. Bien qu’uni à ma mère par les liens du mariage, il n’était en réalité que mon oncle.
Mon père légal a tenu ce journal jusqu’aux instants ultimes de son existence. Il l’avait soigneusement rangé dans une armoire quelques jours avant d’être tué. Les derniers mots qu’il écrivit de sa main exposent l’état de désespoir auquel il se trouvait alors réduit : ma mère venait de rendre l’âme et moi, âgé d’à peine un an, je pleurais pour avoir du lait. Or, à sa connaissance, il n’y avait pas d’êtres humains à des centaines de kilomètres à la ronde. »
Extrait de : P. J. Farmer. « La jungle nue – Lord Grandrith. »
Mythes d’un futur proche par J. G. Ballard
Fiche de Mythes d’un futur proche
Titre : Mythes d’un futur proche
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1982
Traduction : J. Chambon
Editeur : Presses Pocket
Sommaire de Mythes d’un futur proche
- Mythe d’un futur proche
- La belle vie
- Hôte de furieux fantasmes
- Zodiaque 2000
- Nouvelles du soleil
- Théâtre de guerre
- Le temps mort
- Le sourire
- Décor de motel
- Service de réanimation
Première page de Mythe d’un futur proche
« À la tombée de la nuit Sheppard était toujours assis dans le cockpit de l’avion échoué, indifférent à la marée du soir qui s’avançait vers lui sur la plage. Déjà les premières vagues avaient atteint les roues du Cessna, fouettant le fuselage d’embruns. Inlassablement, les flots sombres lançaient leur écume phosphorescente à l’assaut des côtes de la Floride, comme pour réveiller les occupants fantômes des bars et des motels abandonnés.
Sheppard, lui, était tranquillement installé aux commandes, songeant à sa femme défunte et à toutes les piscines asséchées de Cocoa Beach, ainsi qu’à l’étrange boîte de nuit qu’il avait aperçue l’après-midi même à travers le dais de verdure qui recouvrait désormais l’ancien Centre Spatial. Mi-casino de Las Vegas avec sa flamboyante façade de néons, mi-Petit Trianon un élégant fronton classique soutenait le toit chromé – elle s’était soudain matérialisée au milieu des palmiers et des chênes tropicaux, plus irréelle que n’importe quel décor de cinéma. En la survolant à seulement une quinzaine de mètres de sa toiture réfléchissante, il s’était presque attendu à voir Marie-Antoinette en personne, en costume façon Golden Nugget, jouer les laitières devant un public d’alligators agités. »
Extrait de : J. G. Ballard. « Mythes D’Un Futur Proche. »
Le vent de nulle part par J. G. Ballard
Fiche de Le vent de nulle part
Titre : Le vent de nulle part
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1962
Traduction : R. Lathière
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le vent de nulle part
« AU début, il y eut la poussière.
Donald Maitland s’en rendit compte lorsqu’un taxi le ramena de l’aéroport de Londres, après quarante-huit heures d’une vaine attente pour le vol de la Pan American à destination de Montréal. Cela faisait maintenant trois jours qu’aucun avion ne décollait plus. La météo persistait dans l’insolite – ciel totalement bouché et plafond à deux cents mètres, le tout accompagné de remous inhabituels, de vents contraires dont la force furieuse atteignait presque celle des ouragans et qui, balayant l’aérodrome, avaient déjà endommagé deux 707 sur les pistes d’envol. Le grand bâtiment du terminal ainsi que les hangars groupés derrière étaient archipleins de passagers prostrés en longues files traînantes parmi leurs valises, tout le monde cherchant à s’y retrouver au milieu des ordres et contrordres donnés sans arrêt. »
Extrait de : J. G. Ballard. « Le vent de nulle part. »
Le rêveur illimité par J. G. Ballard
Fiche de Le rêveur illimité
Titre : Le rêveur illimité
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1979
Traduction : R. Louit
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le rêveur illimité
« Et d’abord, pourquoi ai-je volé l’avion ?
Si j’avais su que, dix minutes seulement après avoir décollé de l’aéroport de Londres, l’appareil en flammes irait s’abîmer dans la Tamise, serais-je quand même monté dans le cockpit ? Peut-être, dès ce moment, pressentais-je les étranges événements qui allaient se dérouler dans les heures qui suivirent mon sauvetage.
Je me tiens au centre de cette commune située en bordure du fleuve, et maintenant déserte. En voyant se refléter, dans les vitres d’un proche supermarché, les lambeaux de ma combinaison de pilote, je me rappelle avec précision le moment où j’ai pénétré dans ce hangar non gardé, à l’aéroport. Il y a une semaine, mon esprit était aussi froid et aussi tendu que le plafond métallique au-dessus de ma tête. Tandis que je m’attachais au siège du pilote, je savais que toute une vie d’échecs et de faux départs allait enfin laisser la place au plus simple, au plus mystérieux de tous les actes : le vol ! »
Extrait de : J. G. Ballard. « Le réveur illimité. »
Le livre d’or par J. G. Ballard
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1980
Traduction : R. Louit
Editeur : Presses Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- L’homme subliminal
- L’homme saturé
- Treize pour le centaure
- Chronopolis
- Fin de partie
- Demain, dans un million d’années
- Le jour de toujours
- Un assassin très comme il faut
- Le Vinci dispary
- Perte de temps
- Le géant noyé
- La cage de sable
- Les statues qui chantent
- Amour et napalm : export USA
Première page de L’homme subliminal
« Les signaux, docteur ! Avez-vous vu les signaux ? » Le front barré par la contrariété, le docteur Franklin pressa l’allure et se hâta de descendre le perron de l’hôpital pour gagner les files de voitures en stationnement. Il apercevait du coin de l’œil le jeune homme en jean taché de peinture et en sandales effilochées, qui agitait le bras de l’autre côté de l’allée.
« Les signaux, docteur Franklin ! »
Tête baissée, Franklin évita un couple d’âge mur qui s’approchait de la sortie de la consultation. La voiture du médecin était garée à plus de cent mètres de là. Trop fatigué pour se mettre à courir, Franklin se laissa rattraper par le jeune homme. »
Extrait de : J. G. Ballard. « Le livre d’or de la science-fiction. »
I. G. H. par J. G. Ballard
Fiche de I. G. H.
Titre : I. G. H. (Tome 3 sur 3 – Béton)
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1975
Traduction : R. Louit
Editeur : Presses Pocket
Première page de I. G. H.
« PLUS tard, installé sur son balcon pour manger le chien, le Dr Robert Laing réfléchit aux événements insolites qui s’étaient déroulés à l’intérieur de la gigantesque tour d’habitation au cours des trois derniers mois. Maintenant que les choses avaient repris leur cours normal, il constatait avec surprise l’absence d’un début manifeste, d’un seuil précis au-delà duquel leurs existences avaient pénétré dans une dimension nettement plus inquiétante. Avec ses quarante étages et ses mille appartements, ses piscines et son supermarché, sa banque et son école primaire – tout cela, en fait, livré à l’abandon en plein ciel –, la tour n’offrait que trop de possibilités de violences et d’affrontements. Son propre deux-pièces au vingt-cinquième étage était bien le dernier endroit que Laing eût envisagé comme théâtre d’un premier
accrochage. S’il avait acheté, après son divorce, cette cellule hors de prix, fichée comme à l’aveuglette dans le front de falaise de l’immeuble, c’était précisément à cause de sa tranquillité et de son anonymat. »
Extrait de : J. G. Ballard. « I.G.H. – Béton. »
Extase sanglante par R. Garton
Fiche de Extase sanglante
Titre : Extase sanglante
Auteur : R. Garton
Traduction : J. Guiod
Date de parution : 1987
Editeur : Presses Pocket
Première page de Extase sanglante
« Après son boulot, Vernon Macy demanda au chauffeur de taxi de l’arrêter à quelques pâtés de maison de Times Square, par sécurité. Sa mallette à la main, il fit à pied le reste du chemin, dardant comme une souris ses grands yeux gris de peur que quelqu’un ne le reconnaisse, auquel cas il se serait engouffré dans une bouche de métro, aurait pris la première rame et aurait tout oublié en rentrant chez lui….
Il n’était pas très grand. Il avait un nez plutôt fort, et ses cheveux poivre et sel, aujourd’hui couverts d’une capuche, avaient commencé à se clairsemer sur le sommet de son crâne il y a une quinzaine d’années. Sa peau flasque, couleur de papier mâché, était la conséquence de quarante-sept années passées à éviter le soleil et les exercices physiques. Quand il n’était pas assis a son bureau, au travail, il trônait à son autre bureau, à la maison, occupé à lire, à fumer un cigare, à faire n’importe quoi pour ne pas se trouver dans la même pièce que sa femme, Doris, ou Janice, sa fille de vingt-deux ans »
Extrait de : R. Garton. « Extase sanglante. »
Le livre d’or par J. Verne
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1986
Editeur : Presses Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Dans le labyrinthe
- Sur le toit du monde
- Le point de rupture
- La faim
- Au fond de l’Amazone
- Le sphinx des glaces
- Une fantaisie du Docteur Ox
- La guerre future
- Au XXIXe siècle : la journée d’un journaliste américain en 2889
- Frritt-Flacc
- M. Ré-dièze et Mlle Mi-Bémol
- L’ennemi public
- La nuit des temps
- Embuches dans l’espace
- L’éternel Adam
Première page de Dans le labyrinthe
« Le 7 août, nos descentes successives nous avaient amenés à une profondeur de trente lieues, c’est-à-dire qu’il y avait sur notre tête trente lieues de rocs, d’océan, de continents et de villes. Nous devions être alors à deux cents lieues de l’Islande.
Ce jour-là le tunnel suivait un plan peu incliné.
Je marchais en avant. Mon oncle portait l’un des deux appareils de Ruhmkorff, et moi l’autre. J’examinais les couches de granit.
Tout à coup, en me retournant, je m’aperçus que j’étais seul.
« Bon, pensai-je, j’ai marché trop vite, ou bien Hans et mon oncle se sont arrêtés en route. Allons, il faut les rejoindre. Heureusement le chemin ne monte pas sensiblement. »
Je revins sur mes pas. Je marchai pendant un quart d’heure. Je regardai. Personne. J’appelai. Point de réponse. Ma voix se perdit au milieu des caverneux échos qu’elle éveilla soudain. »
Extrait de : J. Verne. « Le livre d’or de la science-fiction. »