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Les magiciens d’Andromède par Max-André Rayjean

Fiche de Les magiciens d’Andromède
Titre : Les magiciens d’Andromède
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les magiciens d’Andromède
« Du côté de l’énorme, du gigantesque, du prodigieux et éblouissant ramassis d’étoiles d’Andromède, un point scintillait faiblement, pâle, décoloré, d’un rouge anémique.
C’était un Soleil : Hérédian. Ridiculement petit, dérisoirement terne dans la périphérie éclatante de la Grande Nébuleuse, il n’en éclairait pas moins un système planétaire.
Huit mondes, à peu près glacés, orbitaient dans son sillage avec sagesse, précision, docilité, à la façon de ces boules manipulées par un jongleur et qui tournent, sautent, virevoltent, sans jamais se heurter.
La deuxième planète, par ordre en partant de ce soleil, avait à peu près le même diamètre que la Terre. Un anneau semblable à celui de Saturne, composé d’un amas corpusculaire gelé, l’enlaçait à quelque trois cent mille kilomètres de sa surface.
On ne pouvait pas dire qu’Enrutas était une planète privilégiée. Elle devenait de plus en plus l’ombre d’elle-même, à mesure que le temps accentuait son emprise, modifiait les conditions climatiques. C’était un monde vieillissant au même rythme que son soleil. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Magiciens d’Andromède. »
Les forçats de l’énergie par Max-André Rayjean

Fiche de Les forçats de l’énergie
Titre : Les forçats de l’énergie
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les forçats de l’énergie
« Ernest Malban regarde tomber la neige, le nez collé à la vitre sale de sa cabane. Les premiers flocons de la saison. Bientôt, toute la chaîne des Pyrénées sera recouverte d’hermine. Au pic du Midi, on grelotte à l’observatoire et au relais de T.V. Ici, dans la vallée, on attend l’hiver.
L’homme est célibataire. À quarante-cinq ans, il n’a su trouver la compagne de sa vie. Il le regrette et parfois, la nostalgie ombre son visage pâle, l’ennui plisse son front, fronce ses sourcils.
Oui, Malban, le solitaire, n’est pas heureux. Il vit parce qu’il faut vivre, sans ambition, sans but. Dans sa cabane de bûcheron, un poêle flambe. Les flammes se tortillent, le bois craque, pète sèchement, éveillant le silence profond de la forêt.
L’homme lorgne vers sa cognée, pendue au mur, et hausse les épaules. Non. Aujourd’hui, le mauvais temps stoppe son travail. Les doigts gèleraient au manche. Les flocons aveugleraient. Dans la cabane isolée, il fait chaud, presque trop. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Forçats de l’énergie. »
Les clés de l’univers par Max-André Rayjean

Fiche de Les clés de l’univers
Titre : Les clés de l’univers
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les clés de l’univers
« La masse ovoïde oscilla doucement, s’anima, bougea. Elle s’anima d’une curieuse façon, comme un objet se déplaçant au ras du sol, sans soutien, comme soulevée par un flux d’air, ou par tout autre moyen, un faisceau d’ondes par exemple.
Cet œuf monstrueux, aussi volumineux qu’un homme, était-il une créature vivante, quelque chose de palpable, assumant une tâche déterminée ? Ou bien un innommable amas, un conglomérat de matière synthétique, téléguidé à distance par un cerveau, une intelligence ?
Ni l’un ni l’autre. C’était un prodigieux intermédiaire aux frontières de la vie. entre la chair palpitante, chaude, nourrie, et la matière froide, inerte. Une intelligence humaine dans un corps, une enveloppe créée, confectionnée, aux milliards de cellules bourrées d’électrons-volts.
L’androïde émettait une légère lumière bleutée, une sorte de halo, provenant de l’énergie contenue dans ses corpuscules microscopiques, soudés magnétiquement, intimement liés. Des corpuscules dont l’ensemble formait un être, non de chair, mais de synthèse. Une fausse créature qui raisonnait comme une vraie. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Clés De l’Univers. »
Les acteurs programmés par Max-André Rayjean

Fiche de Les acteurs programmés
Titre : Les acteurs programmés
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les acteurs programmés
« Malgio est un homme massif. Ses yeux noirs se perdent dans la graisse. Chaque fois qu’il ouvre la bouche, il envoie des postillons.
Il crie fort. Comme un charretier. D’un tempérament peu commode, il ne s’apitoie jamais. Bourreau de travail. Pour lui et pour les autres. Toujours anxieux et stressé.
Il se drogue aux tranquillisants. Son visage bouffi et son gros ventre s’infiltrent partout entre les techniciens. La combinaison bleue du personnel de Villarama le boudiné. Il porte le badge obligatoire sur la poitrine.
Il bouge sans cesse au milieu des installations, jette un coup d’œil pétrifié sur le vaste amphi couvert, plein à craquer. Un public soigneusement sélectionné. Des spécialistes. Par rotations successives, il en accueillera ainsi des milliers, pendant la phase de projection. Il saura rapidement s’il a réussi ou échoué. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Acteurs Programmés. »
Le septième continent par Max-André Rayjean

Fiche de Le septième continent
Titre : Le septième continent
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le septième continent
« Edward Jans reposa son verre d’orangeade sur la table puis se replongea dans la lecture du journal. Il était distant, lointain, rêveur. Son front soucieux se plissait constamment et la fixité de son regard prouvait qu’un grave problème le préoccupait.
Sa femme savait qu’il était déprimé, pour tout dire, qu’il se remettait mal d’une dépression nerveuse. D’un coup, son activité s’était arrêtée, comme une pendule privée de son ressort. Il demeurait taciturne, inquiet, malgré les tranquillisants dont il se bourrait.
Jane soupira, navrée par cet état de choses qui durait depuis plusieurs semaines, et aucun symptôme d’amélioration ne s’annonçait.
— Tu veux une autre orangeade ?
Il secoua négativement la tête. Il parlait peu, très peu, le moins souvent possible. Il restait plutôt prostré, immobile, silencieux. Il se repliait sur lui-même. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Le Septième Continent. »
Le quatrième futur par Max-André Rayjean

Fiche de Le quatrième futur
Titre : Le quatrième futur
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le quatrième futur
« Sur l’immense spatiodrome de San Francisco règne une activité fébrile. Les opérateurs de la tour de contrôle sont à leur poste. Les employés du service de sécurité attendent fiévreusement. Des badauds, comme il en existe partout et à toutes les époques, s’agglutinent sur les terrasses. Ceux qui attendent un parent, un ami, patientent dans les salles vitrées, climatisées.
La voix impersonnelle d’une hôtesse sort d’invisibles haut-parleurs, s’infiltre dans les moindres recoins, secoue l’apathie de la foule, l’anxiété des uns, la dignité des autres.
— Le Transmartien numéro 17 se posera à San Francisco à dix-sept heures quarante-deux minutes. Le commandant Jef Howell signale que tout va bien à bord. Actuellement, le vaisseau aborde les hautes couches de l’atmosphère et commence sa décélération. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Le quatrième futur. »
Le péril des hommes par Max-André Rayjean

Fiche de Le péril des hommes
Titre : Le péril des hommes
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le péril des hommes
« Le terrible « fog » enveloppait Londres. Il était deux heures de l’après-midi et à moins de quatre mètres, on discernait les choses avec la plus grande difficulté. Toutes les lumières de la ville brillaient, mais aucune d’elles ne dissipait vraiment le brouillard.
Des policiers, fantômes encapuchonnés de cirés blancs, réglaient la circulation considérablement réduite, appauvrie, prudente. Les véhicules roulaient au pas. Les passants se hâtaient. Mais les Londoniens, en habitués, s’accommodaient avec flegme de cette purée de pois et vaquaient à leurs occupations.
En ce début de février, un froid très vif accompagnait ce fog persistant, généralisé sur l’ensemble du pays, et même sur l’Europe, selon la météo. Quand Joan Auburn sortit de chez elle, un long frisson la parcourut. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Le péril des hommes. »
Le monde noir par Max-André Rayjean

Fiche de Le monde noir
Titre : Le monde noir
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le monde noir
« Ron Jyorg remit en route le magnéto pour la troisième fois consécutive. Il écouta avec attention la voix enregistrée quelque part dans un ministère.
« — Vous avez le feu vert. Néanmoins, sachez une chose. Non seulement vous prenez vos responsabilités mais en cas de litige nous ne pourrions absolument pas vous couvrir… »
Rageur, le médecin arrêta la bande. Son visage se crispa. Il avait des sourcils épais, des yeux profondément enfoncés dans les orbites. Sa barbe, bien que rasée, laissait une trace noire sur ses joues creuses.
Il était maigre, les pommettes saillantes. La cinquantaine largement passée. Il gardait volontiers une tenue négligée. Juste une blouse blanche jetée en hâte sur un costume de mauvaise coupe. Il abhorrait la cravate et n’en mettait pratiquement jamais. Il trouvait ridicule, inutile, ce petit nœud noué autour du cou et qui étranglait.
Des cheveux grisonnants, coupés par une raie de côté, modelaient son crâne et retombaient en mèches sur son front. Quand il souriait, il découvrait un dentier qui lui allait très mal. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Le Monde Noir. »
Le monde figé par Max-André Rayjean

Fiche de Le monde figé
Titre : Le monde figé
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le monde figé
« À New York, dans l’immense stadium souterrain de cent mille places, plein à craquer, le brouhaha augmente lorsque les quatre « vedettes » de la soirée montent sur le podium.
Les applaudissements crépitent. Mais quelques sifflets fusent aussi de la foule compacte car tout projet possède ses détracteurs, ses sceptiques, ses contestataires. Ils sont là uniquement pour semer le trouble, la confusion.
À vrai dire, ce soir-là, ils ne font pas le poids face à la grande masse des enthousiastes. Leurs protestations s’étouffent bien vite sous les acclamations frénétiques.
— Vive Edward Tood !
— Vive Véra ! Vive Bob Bévan !
— Vive Mikel !
Les supporters sont très nombreux et ils manifestent leur joie, leur confiance. Ils tapent des pieds, battent des mains, scandent les noms de leurs héros.
Le stadium devient une arène bruyante. Il paraît encore trop petit pour contenir ce public venu des quatre coins du globe. Des milliers de journalistes, américains et étrangers, de reporters de radio et de télévision se pressent au coude à coude. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Le Monde figé. »
Le grand retour par Max-André Rayjean

Fiche de Le grand retour
Titre : Le grand retour
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le grand retour
« Un calendrier électronique indéréglable indique la date du 24 septembre 2103, 17 h 30. Toutes les secondes, un chiffre saute sempiternellement sur le cadran, en silence.
Le gardien-chef Sam Lane perçoit alors l’onde psycho-émettrice du poste central de surveillance automatique. Son cerveau enregistre une impulsion, comme un flux télépathique. Pour lui, l’appel se traduit par une sorte de petite décharge électrique au niveau des neurones.
Cela le réveille. Il sait que le poste de surveillance sollicite la coopération de l’homme.
Étendu dans un hamac de relaxation, il bâille, s’étire, grommelle une insulte à l’adresse de l’ordinateur. Il dormait et avait branché son inducteur mental. Celui-ci déversait dans sa tête un rêve euphorique.
Lane déconnecte le casque à électrodes, soupire, se lève et coiffe sa casquette noire à visière. Il rajuste son uniforme galonné. Une glace lui renvoie son image. »
Extrait de : M.-A. Rayjean. « Le Grand retour. »