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Le docteur Lerne sous-dieu par M. Renard

Fiche de Le docteur Lerne sous-dieu

Titre : Le docteur Lerne sous-dieu
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1908
Editeur : Mercure de France

Première page de Le docteur Lerne sous-dieu

« Ceci arriva certain soir d’hiver, il y a plus d’un an. C’était après le dernier dîner que j’offris à mes camarades avenue Victor-Hugo, dans ce petit hôtel que j’avais loué tout meublé.
Rien d’autre que mon humeur vagabonde n’ayant motivé ce changement de domicile, on avait dépendu ma crémaillère nomade aussi joyeusement que nous l’avions accrochée naguère à ce même foyer, et, le temps des liqueurs étant venu avec celui des boutades, chacun de nous s’ingéniait à briller, surtout,
naturellement, ce grivois de Gilbert, Marlotte, — l’homme aux paradoxes, le Triboulet de la bande, — et Cardaillac, notre mystificateur attitré.
Je ne sais plus très bien comment il se fit qu’au bout d’une heure de fumoir, quelqu’un éteignit l’électricité, exprima l’urgence de faire tourner une table et nous groupa dans l’ombre autour d’un guéridon. Ce quelqu’un — remarquez-le — n’était pas Cardaillac. Mais peut-être Cardaillac l’avait-il pris pour compère, si toutefois Cardaillac fut coupable. »

Extrait de : M. Renard. « Le Docteur Lerne, sous-dieu. »

Le carnaval du mystère par M. Renard

Fiche de Le carnaval du mystère

Titre : Le carnaval du mystère
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1929
Editeur : Les éditions G. Crès

Sommaire de Le carnaval du mystère

  • La main morte
  • L’excellente farce de Bloomstetter
  • Le rail sanglant
  • La merveilleuse énigme
  • Le verre d’eau
  • Sonia Maniewska
  • L’écharpe gris souris
  • Le témoin
  • L’homme qui a été mort
  • La sonette
  • Un crime
  • La vision
  • Cambriole
  • Le fils
  • La découverte
  • Un masque
  • Le secret de Parcival
  • La visite crépusculaire
  • Elle
  • Tout un roman
  • Qui sait ?
  • Alcool
  • Le fantôme de Baslieu
  • L’étrange souvenir de M. Liserot
  • A l’eau de rose
  • L’épouvantail
  • Plus haut que jamais
  • Les inconnus
  • Le papillon de la mort
  • L’homme au couteau
  • La grimace
  • La vérité sur Faust

Première page de La main morte

« J’avais neuf ans lorsque ma mère mourut. Une pleurésie l’emporta.
Elle était jeune et très belle. Je l’aimais passionnément. Cet amour éperdu, inquiet, farouche, emplissait ma vie. La mort de ma mère faillit me tuer. Je restai plusieurs semaines en danger, brûlant de fièvre et délirant, coiffé de glace.
Un jour, pourtant, mes yeux cessèrent de plonger dans le monde des fantômes ; ils se rouvrirent à la réalité. J’aperçus, penché sur moi, le visage anxieux de mon père.
Nous vécûmes durant plusieurs mois dans une étroite intimité, serrés l’un contre l’autre. La mémoire de maman régnait sur nous comme un charme funèbre et bien-aimé. Mon père m’adorait. Il faisait des prodiges de tendresse pour tâcher de remplacer auprès de moi celle qui n’était plus. Je sais d’ailleurs qu’à cette époque ma santé lui donnait de cruelles inquiétudes. Les médecins avaient parlé d’une rechute possible, qu’il fallait éviter à tout prix. »

Extrait de : M. Renard. « Le Carnaval du mystère. »

La rumeur dans la montagne par M. Renard

Fiche de La rumeur dans la montagne

Titre : La rumeur dans la montagne
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1920
Editeur : BeQ

Première page de La rumeur dans la montagne

« Ce fut le deuxième jour que Florent Max entendit vraiment la rumeur, et qu’il l’écouta. La veille au matin, en passant, il l’avait perçue sans y faire attention ; elle s’était mêlée pour lui aux innombrables murmures de la montagne. La veille au soir, en repassant, il s’était rappelé confusément ; son oreille avait reconnu… Il y avait par là un essaim de mouches, ou quelque ruisseau souterrain.
Le deuxième jour, il s’arrêta.
Florent Max avait quitté sa maisonnette montagnarde avant l’aurore. La boîte de couleurs en sautoir, le chevalet pliant sous le bras, il gravissait les hauts sentiers vers le site repéré et la tâche à finir. Le paysagiste marchait lentement. L’aube répandait sa lueur progressive. Les splendeurs environnantes reparaissaient dans l’insensible crescendo de la clarté. Florent Max, courbé, regardait ses brodequins se poser parmi les pierres. »

Extrait de : M. Renard. « La rumeur dans la montagne. »

L’homme truqué par M. Renard

Fiche de L’homme truqué

Titre : L’homme truqué
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1921
Editeur : Bibebook

Première page de L’homme truqué

« Le corps fut trouvé par les gendarmes Mochon et Juliaz, des brigades de Belvoux. Ils rentraient, au petit jour, d’une tournée de surveillance, et, venant de Salamont, ils chevauchaient sur la route départementale, lorsque, à six kilomètres de Belvoux, dans le bois des Thiots, ils aperçurent la chose lugubre.

L’aube était grise. La pluie, qui tombait depuis plusieurs jours, n’avait cessé que la veille au soir. Un vent aigre fronçait l’eau des flaques et tourmentait les feuillages éclaircis. Retenu par une touffe de chardons, un mouchoir palpitait. On voyait de loin des objets par terre et, sur le bas-côté, la forme noir et blanc d’un homme étendu.

Les gendarmes, avec l’expérience de la guerre et du métier, savaient déjà que l’homme était mort. Ils mirent pied à terre à distance, les chevaux furent attachés à un poteau télégraphique, et les deux compagnons s’approchèrent du cadavre en prenant soin de marcher sur l’herbe, afin de ne brouiller aucune trace.

— Eh bien !… C’est le docteur Bare, dit Juliaz.

L’autre regardait en silence. »

Extrait de : M. Renard. « L’homme truqué. »

Fantômes et fatoches par M. Renard

Fiche de Fantômes et fatoches

Titre : Fantômes et fatoches
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1905
Editeur : Bibebook

Première page de Fantômes et fatoches

« Il y avait à Gênes, sous le dogat d’Uberto Lazario Catani, un lapidaire allemand fameux entre tous les marchands de pierreries.
C’était une époque favorable aux célébrités pacifiques.

La peste, dont la dernière épidémie avait fait des ravages très meurtriers, ne sévissait plus depuis deux ans.

Entre Venise et sa rivale, la haine séculaire mourait dans une lassitude et un affaiblissement militaire simultanés.

Enfin, Andrea Doria venait de délivrer sa patrie en chassant les Français, et dans Gênes indépendante il avait constitué un nouveau gouvernement républicain dont la force et l’harmonie promettaient une ère florissante de paix intérieure. Là était l’important ; car les Génois, prenant parti dans les querelles pontificales contre le pape ou contre l’empereur, entraînés dans les dissensions urbaines vers l’une ou l’autre des grandes familles ennemies, poussant au pouvoir telle classe de la population qu’il leur convenait, puis encore divisés sur le choix des prétendants, allumaient la guerre civile à propos de futilités, et jusqu’alors ce n’avait été que perpétuels combats entre Gibelins et Guelfes, Spinola et Grimaldi, noblesse et bourgeoisie, amis de Julio et partisans d’Alberto, discorde au sein des factions et bataille dans la bataille. »

Extrait de : M. Renard. « Fantômes et fatoches. »

Château hanté par M. Renard

Fiche de Château hanté

Titre : Château hanté
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1920
Editeur : Feedbooks

Première page de Château hanté

« Un jour – c’était avant la guerre-, on m’apprit que le duc de Castièvre venait d’acheter le fameux château de Sirvoise. Et, quelques semaines après, par une lettre scellée à ses armoiries, M. de Castièvre me conviait à le rejoindre dans sa nouvelle résidence.
« Ma femme s’est mis en tête que je me porte mal, écrivait le duc, et que vos soins me sont nécessaires. Il me semble pourtant que ma santé ne laisse rien à désirer. Mais vous me voyez trop heureux de pouvoir satisfaire, avec le désir de la duchesse, la grande envie que j’ai de vous recevoir ici. Venez. »
Mon amitié pour lui et la connaissance que j’avais acquise de son tempérament nerveux – pour ne pas dire plus – me firent un devoir de répondre à son appel. Je décidai de lui consacrer mes vacances.
Le château m’apparut au soleil, historique et grandiose, comme l’une des plus merveilleuses créatures de pierre que la Renaissance ait enfantées. »

Extrait de : M. Renard. « Château hanté. »

Celui qui n’a pas tué par M. Renard

Fiche de Celui qui n’a pas tué

Titre : Celui qui n’a pas tué
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1927
Editeur : L’illustration

Première page de Celui qui n’a pas tué

« — Constant, pas de bruit, une seconde…
Le vieux valet de chambre, courbé sur le tiroir ouvert d’une commode, se redressa et attendit, au repos.
À travers les rideaux de fin velours uni, couleur lilas, le grondement de Paris s’étouffait.
On entendit se refermer la grille de l’hôtel, avec son cliquetis de pesanteur et de précision. Puis, successifs, les quatre chocs assourdis d’une « boîte de vitesses » indiquèrent qu’une automobile puissante démarrait sagement, dans l’ombre.
Un klaxon caqueta au tournant de l’avenue.
Jean Fortel souriait, couché dans un lit soyeux et brodé. Il ôta de sa bouche une cigarette bleu pâle à bout d’argent, qu’on eût dite avoir été roulée au clair de lune, et il aspira largement l’air de la chambre close.
Un grand parfum très merveilleux y demeurait, sillage enchanté. Le cartel anglais sonna neuf heures.
Jean Fortel remarqua :
— Elles vont manquer les premières mesures… »

Extrait de : M. Renard. « Celui qui n’a pas tué. »

Maurice Renard

Présentation de Maurice Renard :

Maurice Renard était un écrivain français de science-fiction, né le 28 février 1875 à Châlons-sur-Marne et décédé le 18 novembre 1939 à Rochefort-sur-Mer. Il est considéré comme l’un des précurseurs de la science-fiction en France et a écrit de nombreux romans et nouvelles dans le genre.

Renard a étudié le droit avant de se tourner vers l’écriture. Il a commencé sa carrière en écrivant des romans d’aventure, mais s’est rapidement tourné vers la science-fiction. Son premier roman dans ce genre, « Le Docteur Lerne, sous-dieu », a été publié en 1908 et est considéré comme un classique de la science-fiction française.

Son œuvre se caractérise par une exploration des thèmes de la science, de la technologie et de l’humanité. Il a notamment écrit sur des sujets tels que l’intelligence artificielle, les voyages dans le temps et les mondes parallèles.

En plus de son travail de romancier, Renard a également été actif en tant que journaliste, critique littéraire et traducteur. Il a traduit des œuvres de H.G. Wells et de Edgar Allan Poe en français.

Renard a reçu plusieurs prix et distinctions pour son travail, notamment le Prix Jules Verne en 1931. Son travail a influencé de nombreux écrivains de science-fiction français, tels que Jules Verne et Michel Houellebecq. Son héritage continue d’inspirer les lecteurs et les écrivains aujourd’hui.

Livres de Maurice Renard :

Celui qui n’a pas tué (1927)
Château hanté (1920)
Fantômes et fatoches (1905)
L’homme truqué (1921)
La rumeur dans la montagne (1920)
Le carnaval du mystère (1929)
Le docteur Lerne, sous-dieu (1908)
Le maître de la lumière (1933)
Le papillon de la mort (1985)
Le péril bleu (1912)
Le professeur Krantz (1932)
Les mains d’Orlac (1920)
M. d’Outremort (1913)
Un homme chez les microbes (1928)
Vox saeculi (1902)

Pour en savoir plus sur Maurice Renard :

La page Wikipédia de M. Renard
La page Noosfere de M. Renard
La page isfdb de M. Renard

Tarrano le Conquérant par R. Cummings

Fiche de Tarrano le Conquérant

Titre : Tarrano le Conquérant
Auteur : R. Cummings
Date de parution : 1930
Traduction : C. Renard
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Tarrano le Conquérant

« JE ME TROUVAIS dans l’entourage immédiat du président de la République des pays anglophones quand fut commis le premier des meurtres qui devait ouvrir cette nouvelle série. Le président tomba presque à mes pieds. Je fus alors absolument sûr que le Vénusien qui se trouvait à côté de moi était le meurtrier. Je ne sais pas pourquoi : de l’intuition, direz-vous. Le Vénusien n’avait pas fait un mouvement. Comme moi, pressé par la foule, il paraissait aussi absorbé que nous tous par les paroles du président.

C’était la fin de l’après-midi. La soleil descendait derrière les falaises, de l’autre côté de la rivière. Il y avait bien cent cinquante mille personnes réunies là, toutes se pénétrant intensément du discours du président. Cela se passait dans le Soixantième Parc. Pour moi, j’avais trouvé une place au dixième niveau. »

Extrait de : R. Cummings. « Tarrano Le Conquérant. »

La 13e Royale par C. Renard

Fiche de La 13e Royale

Titre : La 13e Royale
Auteur : C. Renard
Date de parution : 1975
Editeur : Hachette

Première page de La 13e Royale

« QUAND Éric rejoignit François au bar de la piscine, il vit qu’ils étaient cinq ou six parlant et riant. Il rejeta nerveusement sa mèche en arrière, mais François lui tendait une bouteille ouverte et il la prit avec reconnaissance.

« Ce que vous vous ressemblez ! dit une fille.

— Ah ! non, cria François, ça ne va pas commencer ? Tu n’as rien de plus intelligent à dire ? D’ailleurs, c’est faux, Éric et moi, nous ne nous ressemblons pas du tout ; d’abord, j’ai les cheveux courts, il les a longs, et puis, j’ai toujours un foulard autour du cou.

— Monsieur a la gorge fragile ?

— Parfaitement, ma mignonne, et j’envisage de garder mon foulard dans la piscine. »

Éric admirait l’aisance de son frère.

Penser qu’ils se ressemblaient le surprenait toujours. Il voyait devant lui François long, mince, les gestes rapides, ses yeux noirs étincelant de vie, et il se sentait gauche, un peu perdu, et ne pouvait »

Extrait de : C. Renard. « La treizième Royale. »