Étiquette : Vaugirard

 

La chair sous les ongles par François Sarkel

Fiche de La chair sous les ongles

Titre : La chair sous les ongles
Auteur : François Sarkel
Date de parution : 1990
Editeur : Vaugirard

Première page de La chair sous les ongles

« Il avait encore aux oreilles le bruit de la terre tombant sur le cercueil. Dans son souvenir, l’enterrement de sa mère se résumerait probablement à ce bruit-là, à l’image de ce curé rabougri déambulant en marmonnant dans une église presque vide et à cette douleur lancinante due à des chaussures neuves qu’il lui avait fallu supporter. Il n’avait pas été vraiment triste, s’était plutôt senti absent, incapable de s’intégrer réellement à ce qui se déroulait sous ses yeux. Il avait été seul à déposer une couronne, seul à suivre le corbillard.

Sa petite Visa avait maintenant réintégré le garage qu’elle ne quittait que rarement et son lourd pardessus pendait au portemanteau du vestibule. Il s’était laissé tomber sur une des chaises de la cuisine et, bras ballants, comme hébété, promenait son regard autour de lui sans parvenir à fixer son attention sur quelque chose. Il se sentait épuisé, prisonnier d’un corps épais qui lui était étranger et qu’il avait l’impression de ne plus être jamais capable d’animer. »

Extrait de : F. Sarkel. « La chair sous les ongles. »

Sang frais pour le Troyen par Eric Verteuil

Fiche de Sang frais pour le Troyen

Titre : Sang frais pour le Troyen
Auteur : Eric Verteuil
Date de parution : 1990
Editeur : Vaugirard

Première page de Sang frais pour le Troyen

« Devant le perron de la villa « Priam » au Cap d’Antibes, les Rolls, les Mercedes, les Bentley, les Ferrari, les Porsche se succédaient à un rythme rapide.

En haut des marches, Pâris accueillait ses invités : hommes politiques, financiers, gros clients de ses affaires, qu’il s’agit de ses entreprises de textile, prêt-à-porter, haute couture ou des laboratoires pharmaceutiques qu’il contrôlait. Il avait convié également les représentants les plus en vue de la jet-set.

Les regards des arrivants étaient attirés par la jeune femme qui se trouvait à ses côtés. Elle était très belle avec d’immenses yeux gris pailletés, une peau hâlée, des cheveux blonds coiffés en torsades et une taille si mince qu’elle rendait jalouses toutes ses amies. Hélène était depuis quelque temps la maîtresse de Pâris et cette liaison avait l’éclat d’un événement international. En effet, elle était l’épouse d’un armateur pétrolier, certainement le plus grand. Son mari grec, puissant, jaloux, n’avait ni demandé le divorce, ni fait le moindre scandale, à la grande surprise de tous ceux qui le connaissaient. »

Extrait de : E. Verteuil. « Sang frais pour le Troyen. »

Le tour du monde en quatre-vingts cadavres par Eric Verteuil

Fiche de Le tour du monde en quatre-vingts cadavres

Titre : Le tour du monde en quatre-vingts cadavres
Auteur : Eric Verteuil
Date de parution : 1990
Editeur : Vaugirard

Première page de Le tour du monde en quatre-vingts cadavres

« Comme chaque jour à la même heure, Phileas Fogg quitta sa demeure de Saville Row pour aller déjeuner au Reform Club.

C’était un homme grand, beau, distingué, ponctuel et minutieux, ne se départant jamais d’un flegme de bon aloi. Il possédait aussi deux autres particularités : il était énigmatique et richissime. Après son repas, il lisait les journaux et prenait bien soin de ne pas faire de bruit en tournant les pages, puis jouait au whist.

En fin de journée, il aimait à se réunir avec trois ou quatre de ses amis dans un petit salon capitonné où ils pouvaient aborder tous les sujets qu’ils voulaient sans risque d’être entendus. Ils discutaient de la politique du gouvernement de Sa Gracieuse Majesté la reine Victoria, de la haute finance, des expéditions lointaines ou même, plus simplement, de la vie quotidienne à Londres en cette année 1872. »

Extrait de : E. Verteuil. « Le tour du monde en 80 cadavres. »

Greffes profondes par Jean Viluber

Fiche de Greffes profondes

Titre : Greffes profondes
Auteur : Jean Viluber
Date de parution : 1990
Editeur : Vaugirard

Première page de Greffes profondes

« Un bruit sourd et mou. Celui d’un corps disloqué jeté à terre, sans rebond. Sur le sol, une ombre referma le portail et disparut. Un pas lourd, ralenti par la boue, s’éloigna. La porcherie vide regagna son silence, étouffée de chaleur et d’obscurité.

Une nuée de mouches bleues s’agitait dans l’unique rai de lumière qui tombait de l’œil-de-bœuf surmontant le portail. Des reniflements… Le charognard, tapi dans la pénombre, repéra la proie, mais c’était son odorat qui le guidait. En quelques pas rapides, il fut devant la petite forme inerte qui évoquait vaguement une silhouette humaine. Voûté au garrot, il jeta un dernier regard autour de lui pour s’assurer de sa solitude. D’un coup de mâchoire, il éclata la tête de son repas – guère plus de résistance que du cartilage – et mâcha furieusement, broyant, avalant, s’étouffant, crachant et ravalant le chaud mélange de cervelle, de fragments d’os, de gencives. La viande humide et encore tiède excita sa voracité. Sa première faim apaisée, il gloussa de satisfaction. »

Extrait de : J. Viluber. « Greffes profondes. »

Le retour par Edwin Charles Tubb

Fiche de Le retour

Titre : Le retour (Tome 32 sur 33 – L’aventurier des étoiles)
Auteur : Edwin Charles Tubb
Traduction : R. D. Nolane
Date de parution : 1985
Editeur : Vaugirard

Première page de Le retour

« Au premier regard, l’endroit paraissait sans limites. C’était une immense caverne abritant des monstres accroupis et surveillés par des ombres murmurantes, le tout traversé par des rayons de lumière vive emprisonnant de brillantes étoiles. Mais dès que le regard s’était habitué à l’obscurité relative, la dure réalité reprenait le dessus. La lumière était celle du soleil traversant les panneaux transparents de la voûte, les étoiles, des particules de poussière en suspension, les monstres, des entassements de caisses et de ballots, et les ombres, des vendeurs, des acheteurs, des agents, des porteurs et des gardes attentifs. Bien plus grand que la moyenne, l’entrepôt n’avait pourtant rien d’exceptionnel pour Arpagus.
— Là ! fit Lozano Polletin en pointant le doigt. La cargaison. C’est bien ce que je vous avais dit, non ?
Il s’en approcha, l’air agressif. C’était un homme d’âge mûr, de corpulence moyenne et dont le visage ridé brillait de sueur. Ses vêtements n’avaient rien d’ostentatoire mais ses bagues montraient sa richesse, un entrepreneur avisé mais aussi un joueur qui avait perdu plus qu’il ne pouvait se le permettre. »

Extrait de : E. C. Tubb. « Le Retour – L’aventurier des étoiles. »

Le temple de la vérité par Edwin Charles Tubb

Fiche de Le temple de la vérité

Titre : Le temple de la vérité (Tome 31 sur 33 – L’aventurier des étoiles)
Auteur : Edwin Charles Tubb
Traduction : R. D. Nolane
Date de parution : 1985
Editeur : Vaugirard

Première page de Le temple de la vérité

« Karlène frissonna. Ses fourrures avaient coûté la vie à trois douzaines de perlats mais elle sentait toujours autant la morsure du froid. Une illusion entretenue par la vue de la neige, de la glace et de l’azur pâle du ciel vide. Et qui prenait le dessus sur le système de chauffage électronique protégeant son corps. Elle rabattit encore plus son capuchon sur son visage.
— Froid ? demanda Hagen, qui avait remarqué le geste, tu as froid ?
— Non.
— Alors qu’as-tu ?
— Ce n’est rien, le coupa-t-elle.
Elle montra le paysage blanc et azuré, ponctué de touches, nacrées et qui présentait une perspective étrange déformant la notion des distances.
— Il n’y a ici aucune chaleur, pas d’abri, cet endroit est si triste. Si inhospitalier…
— Erkalt est un monde glacé mais il a son utilité.
— Ah oui et lequel ?
— On peut y installer des laboratoires à basses températures. y creuser des mines et… (Il se tut en se rendant compte qu’elle savait déjà tout cela.) Et il constitue un excellent terrain de chasse. »

Extrait de : E. C. Tubb. « L’aventurier des étoiles – Le temple de la vérité. »

Le cimetière des rêves par Edwin Charles Tubb

Fiche de Le cimetière des rêves

Titre : Le cimetière des rêves (Tome 30 sur 33 – L’aventurier des étoiles)
Auteur : Edwin Charles Tubb
Traduction : R. D. Nolane
Date de parution : 1984
Editeur : Vaugirard

Première page de Le cimetière des rêves

« Dumarest les entrevit alors qu’il s’avançait dans la vallée : de petits scintillements rouges qui auraient pu être l’œuvre d’un mouvement d’aile, de l’oscillation d’une fleur ou d’un jeu de lumière sur une feuille luisante. Des explications trop simples et dont pas une seule n’était valable… Il aurait dû voir s’envoler un oiseau et il n’y avait pas le moindre souffle d’air. Sans compter que les rayons du soleil étaient trop hauts pour dissiper les ombres de la vallée.
Il s’arrêta, cueillit une feuille et se mit à la mâcher tout en étudiant le terrain. Face à lui, la masse monstrueuse d’une montagne se découpait dans une splendeur de rocs déchiquetés, ourlés par la lumière du crépuscule. »

Extrait de : E. C. Tubb. « L’aventurier des étoiles – Le cimetière des rêves. »

Angado par Edwin Charles Tubb

Fiche de Angado

Titre : Angado (Tome 29 sur 33 – L’aventurier des étoiles)
Auteur : Edwin Charles Tubb
Traduction : R. D. Nolane
Date de parution : 1984
Editeur : Vaugirard

Première page de Angado

« En son temps, l’endroit avait été un royaume de l’architecture en trompe l’œil, un panachage de couleurs brillantes, une habile illusion à base de peinture et de matière plastique et qui ressemblait à un joyau déposé dans la coupe dessinée par les collines. Mais le cirque de Chen Wei était reparti, ne laissant derrière lui qu’une étendue de sol nu et dévasté, un monceau de déchets et la surface solidifiée d’un lac fétide.
Un monument au gaspillage émotionnel sur lequel médita Avro alors que sa chaloupe tournait autour. Combien d’heures de travail avaient été englouties dans sa construction, son fonctionnement et son entretien ? Et combien d’heures gaspillées par les visiteurs venus y chercher d’éphémères frissons. »

Extrait de : E. C. Tubb. « L’aventurier des étoiles – Angado. »

Le cirque de Wen Chei par Edwin Charles Tubb

Fiche de Le cirque de Wen Chei

Titre : Le cirque de Wen Chei (Tome 28 sur 33 – L’aventurier des étoiles)
Auteur : Edwin Charles Tubb
Traduction : R. D. Nolane
Date de parution : 1983
Editeur : Vaugirard

Première page de Le cirque de Wen Chei

« Dumarest entendit le cri d’un enfant que l’on torturait, le chercha des yeux puis se détendit en découvrant son origine. À une centaine de mètres de lui, et à bonne hauteur au-dessus de la chaussée décorée du boulevard, une vieille femme peinturlurée paressait sur un trône doré installé sur une plate-forme en bois massif et soutenu par une douzaine de costauds. Eux-mêmes se trouvaient sur une autre plate-forme, encore plus grande, portée par deux fois plus d’hommes. Des surveillants les fouettaient en laissant des traces carminées sur leurs dos.
Un spectacle aussi faux que les cris. Une beauté mûre se cachait sous le maquillage et les poutres étaient des boudins de radeaux gonflables recouverts d’une fine couche de bois. Tout un matériel pour permettre aux auteurs de montrer leurs talents. Les pseudo-fouets, eux, étaient maniés par des hommes aussi doués comme acteurs que la femme. »

Extrait de : E. C. Tubb. « L’aventurier des étoiles – Le cirque de Wen Chei. »

La planète abandonnée par Edwin Charles Tubb

Fiche de La planète abandonnée

Titre : La planète abandonnée (Tome 27 sur 33 – L’aventurier des étoiles)
Auteur : Edwin Charles Tubb
Traduction : R. D. Nolane
Date de parution : 1982
Editeur : Vaugirard

Première page de La planète abandonnée

« Il se réveilla d’un bond, en sueur, et quitta un rêve de sang, de mort et de douleur. Les murs de la cabine parurent tournoyer dans la faible lueur de l’aube artificielle puis se stabilisèrent. Dumarest s’assit sur le bord de la couchette et inspira profondément, gêné par la sueur qui dégoulinait sur son visage et son torse nu. Encore un cauchemar né de la fatigue accumulée au cours d’une succession de trop longs tours de garde…
Il s’adossa contre la cloison. Le vaisseau ressemblait à un être vivant parcouru par les vibrations de son moteur et les susurrements émis par ses membrures. Sous ses doigts, Dumarest sentit le picotement rassurant indiquant la présence du champ Ehraft. »

Extrait de : E. C. Tubb. « L’aventurier des étoiles – La planète abandonnée. »