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Le superbe Orénoque par J. Verne

Fiche de Le superbe Orénoque

Titre : Le superbe Orénoque
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1898
Editeur : BeQ

Première page de Le superbe Orénoque

« M. Miguel et ses deux collègues
 
« Il n’y a vraiment pas apparence de raison que cette discussion puisse prendre fin… dit M. Miguel, qui cherchait à s’interposer entre les deux bouillants contradicteurs.
– Eh bien… elle ne finira pas… répondit M. Felipe, du moins par le sacrifice de mon opinion à celle de M. Varinas…
– Ni par l’abandon de mes idées au profit de M. Felipe ! » répliqua M. Varinas.
Depuis déjà trois bonnes heures, ces deux entêtés savants disputaient, sans se rien céder, sur la question de l’Orénoque. Ce célèbre fleuve de l’Amérique méridionale, principale artère du Venezuela, se dirigeait-il, dans la première partie de son cours, de l’est à l’ouest, ainsi que l’établissaient les plus récentes cartes, ou ne venait-il pas du sud-ouest ? En ce cas, le Guaviare ou l’Atabapo n’étaient-ils pas considérés à tort comme des affluents ? »

Extrait de : J. Verne. « Le Superbe Orénoque. »

Le sphinx des glaces par J. Verne

Fiche de Le sphinx des glaces

Titre : Le sphinx des glaces
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1897
Editeur :

Première page de Le sphinx des glaces

« Les îles Kerguelen

Personne n’ajoutera foi, sans doute, à ce récit intitulé Le Sphinx des glaces. N’importe, il est bon, à mon avis, qu’il soit livré au public. Libre à lui d’y croire ou de n’y point croire.
Il serait difficile, pour le début de ces merveilleuses et terribles aventures, d’imaginer un lieu mieux approprié que les îles de la Désolation – nom qui leur fut donné, en 1779, par le capitaine Cook. Eh bien, après ce que j’en ai vu pendant un séjour de quelques semaines, je puis affirmer qu’elles méritent l’appellation lamentable qui leur vient du célèbre navigateur anglais. Îles de la Désolation, cela dit tout.
Je sais que l’on tient, dans les nomenclatures géographiques, au nom de Kerguelen, généralement adopté pour ce groupe situé par 49° 54’ de latitude sud et 69° 6’ de longitude est. Ce qui le justifie, c’est que, dès l’année 1772, le baron français Kerguelen fut le premier à signaler ces îles dans la partie méridionale de l’océan Indien. »

Extrait de : J. Verne. « Le sphinx des glaces. »

Clovis Dardentor par J. Verne

Fiche de Clovis Dardentor

Titre : Clovis Dardentor
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1896
Editeur : BeQ

Première page de Clovis Dardentor

« Dans lequel le principal personnage de cette histoire n’est pas présenté au lecteur 

Lorsque tous les deux descendirent en gare de Cette – train de Paris à la Méditerranée – Marcel Lornans, s’adressant à Jean Taconnat, lui dit :

« Qu’allons-nous faire, s’il te plaît, en attendant le départ du paquebot ?…

– Rien, répondit Jean Taconnat.

– Cependant, à s’en rapporter au Guide du Voyageur, Cette est une ville curieuse, bien qu’elle ne soit pas de haute antiquité, puisqu’elle est postérieure à la création de son port, ce terminus du canal du Languedoc, dû à Louis XIV…

– Et c’est peut-être ce que Louis XIV a fait de plus utile pendant toute la durée de son règne ! répliqua Jean Taconnat. Sans doute, le grand roi prévoyait que nous viendrions nous y embarquer aujourd’hui, 27 avril 1885… »

Extrait de : J. Verne. « Clovis Dardentor. »

Face au drapeau par J. Verne

Fiche de Face au drapeau

Titre : Face au drapeau
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1896
Editeur :

Première page de Face au drapeau

« LE COMTE D’ARTIGAS
Au-dessous de ce nom, à l’angle de la carte, était écrite au crayon l’adresse suivante :
« À bord de la goélette Ebba, au mouillage de New-Berne, Pamplico-Sound. »

La capitale de la Caroline du Nord – l’un des quarante-quatre États de l’Union à cette époque – est l’assez importante ville de Raleigh, reculée de quelque cent cinquante milles à l’intérieur de la province. C’est grâce à sa position centrale que cette cité est devenue le siège de la législature, car d’autres l’égalent ou la dépassent en valeur industrielle et commerciale, – telles Wilmington, Charlotte, Fayetteville, Edenton, Washington, Salisbury, Tarboro, Halifax, New-Berne. Cette dernière ville s’élève au fond de l’estuaire de la Neuze-river, qui se jette dans le Pamplico-Sound, sorte de vaste lac maritime, protégé par une digue naturelle, îles et flots du littoral carolinien. »

Extrait de : J. Verne. « Face au drapeau. »

L’île à hélice par J. Verne

Fiche de L’île à hélice

Titre : L’île à hélice
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1895
Editeur :

Première page de L’île à hélice

« Le Quatuor Concertant

Lorsqu’un voyage commence mal, il est rare qu’il finisse bien. Tout au moins, est-ce une opinion qu’auraient le droit de soutenir quatre instrumentistes, dont les instruments gisent sur le sol. En effet, le coach, dans lequel ils avaient dû prendre place à la dernière station du rail-road, vient de verser brusquement contre le talus de la route.
« Personne de blessé ?… demande le premier, qui s’est lestement redressé sur ses jambes.
– J’en suis quitte pour une égratignure ! répond le second, en essuyant sa joue zébrée par un éclat de verre.
– Moi pour une écorchure ! » réplique le troisième, dont le mollet perd quelques gouttes de sang.
Tout cela peu grave, en somme.
« Et mon violoncelle ?… s’écrie le quatrième. Pourvu qu’il ne soit rien arrivé à mon violoncelle !  »

Extrait de : J. Verne. « L’Île à hélice. »

Mirifiques aventures de maître Antifer par J. Verne

Fiche de Mirifiques aventures de maître Antifer

Titre : Mirifiques aventures de maître Antifer
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1894
Editeur :

Première page de Mirifiques aventures de maître Antifer

« Dans lequel un navire inconnu, capitaine inconnu, est à la recherche, sur une mer inconnue, d’un îlot inconnu

Ce matin-là – 9 septembre 1831 – le capitaine quitta sa cabine à six heures et monta sur la dunette.

Le soleil pointait déjà à l’est, ou plus exactement la réfraction s’élevait au-dessus des basses couches de l’atmosphère, car son disque se traînait encore au-dessous de l’horizon. Une longue effluence lumineuse caressait la surface de la mer, largement ridée d’un léger clapotis avec la brise matinale.

Après une nuit calme, il y avait apparence que la journée serait belle – une de ces journées de septembre dont la zone tempérée bénéficie parfois au déclin de la saison chaude.

Le capitaine ajusta sa longue-vue à son œil droit, et, faisant demi-tour, il promena l’objectif sur une circonférence où se confondaient le ciel et la mer.

La longue-vue rabaissée, il s’approcha de l’homme de barre, un vieux à barbe hirsute, dont le vif regard perçait sous une paupière clignotante.

« Quand as-tu pris le quart ? demanda-t-il. »

Extrait de : J. Verne. « Mirifiques aventures de maître Antifer. »

M. Ré-dièze et Mlle Mi-bémol par J. Verne

Fiche de M. Ré-dièze et Mlle Mi-bémol

Titre : M. Ré-dièze et Mlle Mi-bémol
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1893
Editeur :

Première page de M. Ré-dièze et Mlle Mi-bémol

« Nous étions une trentaine d’enfants à l’école de Kalfermatt, une vingtaine de garçons entre six et douze ans, une dizaine de filles entre quatre et neuf ans. Si vous désirez savoir où se trouve exactement cette bourgade, c’est, d’après ma Géographie (p. 47), dans un des cantons catholiques de la Suisse, pas loin du lac de constance, au pied des montagnes de l’Appenzell.
« Eh ! donc, vous là-bas, Joseph Müller ?
– Monsieur Valrügis ? répondis-je.
– Qu’est-ce que vous écrivez pendant que je fais la leçon d’histoire ?
– Je prends des notes, monsieur.
– Bien. »
La vérité est que je dessinais un bonhomme, tandis que le maître nous racontait pour la millième fois l’histoire de Guillaume Tell et du farouche Gessler. Personne ne la possédait comme lui. »

Extrait de : J. Verne. « M. Ré Dièze et Mlle Mi Bémol. »

Claudius Bombarnac par J. Verne

Fiche de Claudius Bombarnac

Titre : Claudius Bombarnac
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1892
Editeur :

Première page de Claudius Bombarnac

« Claudius Bombarnac reporter XXe Siècle.

Telle est la suscription de la dépêche que je trouvai le 13 mai, en arrivant à Tiflis.
Voici le texte de cette dépêche :
Toute affaire cessante à la date du 15 courant Claudius Bombarnac se trouvera au port Ouzoun-Ada littoral est de Caspienne. Là prendra train direct Grand-Transasiatique entre frontière Europe et capitale Céleste-Empire Devra transmettre impressions sous forme chroniques interviewer personnages marquants rencontrés sur parcours signaler moindres incidents par lettres ou télégrammes suivant nécessités de bon reportage.
XXe Siècle compte sur zèle intelligence activité adresse de son correspondant auquel il ouvre crédit illimité.

Or, c’était le matin même que je venais d’arriver à Tiflis, ayant l’intention d’y passer trois semaines, puis de visiter les provinces de la Géorgie pour le profit de mon journal, et, je l’espérais, pour celui de ses lecteurs.
Voilà les inattendus, les aléas de l’existence d’un reporter ambulant ! »

Extrait de : J. Verne. « Claudius Bombarnac. »

Le château des Carpathes par J. Verne

Fiche de Le château des Carpathes

Titre : Le château des Carpathes
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1892
Editeur :

Première page de Le château des Carpathes

« Cette histoire n’est pas fantastique, elle n’est que romanesque. Faut-il en conclure qu’elle ne soit pas vraie, étant donné son invraisemblance ? Ce serait une erreur. Nous sommes d’un temps où tout arrive, — on a presque le droit de dire où tout est arrivé. Si notre récit n’est point vraisemblable aujourd’hui, il peut l’être demain, grâce aux ressources scientifiques qui sont le lot de l’avenir, et personne ne s’aviserait de le mettre au rang des légendes. D’ailleurs, il ne se crée plus de légendes au déclin de ce pratique et positif XIXe siècle, ni en Bretagne, la contrée des farouches korrigans, ni en Ecosse, la terre des brownies et des gnomes, ni en Norvège, la patrie des ases, des elfes, des sylphes et des valkyries, ni même en Transylvanie, où le cadre des Carpathes se prête si naturellement à toutes les évocations psychagogiques. Cependant il convient de noter que le pays transylvain est encore très attaché aux superstitions des premiers âges. »

Extrait de : J. Verne. « Le Château des Carpathes. »

Mistress Branican par J. Verne

Fiche de Mistress Branican

Titre : Mistress Branican
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1891
Editeur : BeQ

Première page de Mistress Branican

« Le « Franklin »

Il y a deux chances de ne jamais revoir les amis dont on se sépare pour un long voyage : ceux qui restent peuvent ne se plus retrouver au retour ; ceux qui partent peuvent ne plus revenir. Mais ils ne se préoccupaient guère de cette éventualité, les marins qui faisaient leurs préparatifs d’appareillage à bord du Franklin, dans la matinée du 15 mars 1875.

Ce jour-là, le Franklin, capitaine John Branican, était sur le point de quitter le port de San-Diégo (Californie) pour une navigation à travers les mers septentrionales du Pacifique.

Un joli navire, de neuf cents tonneaux, ce Franklin, gréé en trois-mâts-goélette, largement voilé de brigantines, focs et flèches, hunier et perroquet à son mât de misaine. Très relevé de ses fayons d’arrière, légèrement rentré de ses œuvres vives, avec son avant disposé pour couper l’eau sous un angle très fin, sa mâture un peu inclinée et d’un parallélisme rigoureux, son gréement de fils galvanisés, aussi raide que s’il eût été fait de barres métalliques, il offrait le type le plus moderne de ces élégants clippers, dont le Nord-Amérique se sert avec tant d’avantage pour le grand commerce, et qui luttent de vitesse avec les meilleurs steamers de sa flotte marchande. »

Extrait de : J. Verne. « Mistress Branican. »