Étiquette : Verne
César Cascabel par J. Verne
Fiche de César Cascabel
Titre : César Cascabel
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1890
Editeur : BeQ
Première page de César Cascabel
« Fortune faite
« Personne n’a-t-il quelque autre monnaie à me donner ?… Allons, enfants, fouillez-vous !
– Voici, père ! » répondit la petite fille.
Et elle tira de sa poche un carré de papier verdâtre, chiffonné et crasseux. Ce papier portait ces mots presque illisibles : United States fractional Currency, entourant la tête respectable d’un monsieur en redingote, avec le nombre 10 six fois répété – ce qui valait dix cents, soit environ dix sous de France.
« Et d’où cela te vient-il ? demanda la mère.
– C’est ce qui me reste de la dernière recette, répondit Napoléone.
– Et toi, Sandre, tu n’as plus rien ?
– Non, père.
– Ni toi, Jean ?
– Ni moi.
– Qu’est-ce qui manque donc encore, César ?… demanda Cornélia à son mari. »
Extrait de : J. Verne. « César Cascabel. »
Sans dessus dessous par J. Verne
Fiche de Sans dessus dessous
Titre : Sans dessus dessous
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1889
Editeur :
Première page de Sans dessus dessous
« Où la « North Polar Practical Association » lance un document à travers les deux mondes.
« Ainsi, monsieur Maston, vous prétendez que jamais femme n’eût été capable de faire progresser les sciences mathématiques ou expérimentales ?
– À mon extrême regret, j’y suis obligé, mistress Scorbitt, répondit J.-T. Maston. Qu’il y ait eu ou qu’il y ait quelques remarquables mathématiciennes, et particulièrement en Russie, j’en conviens très volontiers. Mais, étant donnée sa conformation cérébrale, il n’est pas de femme qui puisse devenir une Archimède et encore moins une Newton.
– Oh ! monsieur Maston, permettez-moi de protester au nom de notre sexe…
– Sexe d’autant plus charmant, mistress Scorbitt, qu’il n’est point fait pour s’adonner aux études transcendantes.
– Ainsi, selon vous, monsieur Maston, en voyant tomber une pomme, aucune femme n’eût pu découvrir les lois de la gravitation universelle, ainsi que l’a fait l’illustre savant anglais à la fin du XVIIème siècle ? »
Extrait de : J. Verne. « Sans dessus dessous. »
P’tit bonhomme par J. Verne
Fiche de P’tit bonhomme
Titre : P’tit bonhomme
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1893
Editeur : BeQ
Première page de P’tit bonhomme
« Au fond du Connaught
L’Irlande, dont la surface comprend vingt millions d’acres, soit environ dix millions d’hectares, est gouvernée par un vice-roi ou lord-lieutenant, assisté d’un Conseil privé, en vertu d’une délégation du souverain de la Grande-Bretagne. Elle est divisée en quatre provinces : le Leinster à l’est, le Munster au sud, le Connaught à l’ouest, l’Ulster au nord.
Le Royaume-Uni ne formait autrefois qu’une seule île, disent les historiens. Elles sont deux maintenant, et plus séparées par les désaccords moraux que par les barrières physiques. Les Irlandais, amis des Français, sont ennemis des Anglais, comme au premier jour.
Un beau pays pour les touristes, cette Irlande, mais un triste pays pour ses habitants. Ils ne peuvent la féconder, elle ne peut les nourrir – surtout dans la partie du nord. »
Extrait de : J. Verne. « P’tit Bonhomme. »
La journée d’un journaliste américain en 2890 par J. Verne
Fiche de La journée d’un journaliste américain en 2890
Titre : La journée d’un journaliste américain en 2890
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1891
Editeur :
Première page de La journée d’un journaliste américain en 2890
« Les hommes de ce XXIXe siècle vivent au milieu d’une féerie continuelle, sans avoir l’air de s’en douter. Blasés sur les merveilles, ils restent froids devant celles que le progrès leur apporte chaque jour. Avec plus de justice, ils apprécieraient comme ils le méritent les raffinements de notre civilisation. En la comparant au passé ils se rendraient compte du chemin parcouru. Combien leur apparaîtraient plus admirables les cités modernes aux voies larges de cent mètres, aux maisons hautes de trois cents, à la température toujours égale, au ciel sillonné par des milliers d’aéro-cars et d’aéro-omnibus. Auprès de ces villes, dont la population atteint parfois jusqu’à dix millions d’habitants, qu’étaient ces villages, ces hameaux d’il y a mille ans, ces Paris, ces Londres, ces Berlin, ces New York, bourgades mal aérées et boueuses, où circulaient des caisses cahotantes, traînées par des chevaux – oui ! des chevaux ! c’est à ne pas le croire ! »
Extrait de : J. Verne. « La journée d’un journaliste américain en 2890. »
Famille sans nom par J. Verne
Fiche de Famille sans nom
Titre : Famille sans nom
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1889
Editeur :
Première page de Famille sans nom
« On plaint ce pauvre genre humain qui s’égorge à propos de quelques arpents de glace », disaient les philosophes à la fin du 18ème siècle – et ce n’est pas ce qu’ils ont dit de mieux, puisqu’il s’agissait du Canada, dont les Français disputaient alors la possession aux soldats de l’Angleterre.
Deux cents ans avant eux, au sujet de ces territoires américains, revendiqués par les rois d’Espagne et de Portugal, François 1er s’était écrié : « Je voudrais bien voir l’article du testament d’Adam, qui leur lègue ce vaste héritage ! » Le roi avait d’autant plus raison d’y prétendre, qu’une partie de ces territoires devait bientôt prendre le nom de Nouvelle-France. »
Extrait de : J. Verne. « Famille-sans-nom. »
Deux ans de vacances par J. Verne
Fiche de Deux ans de vacances
Titre : Deux ans de vacances
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1888
Editeur :
Première page de Deux ans de vacances
« Pendant la nuit du 9 mars 1860, les nuages, se confondant avec la mer, limitaient à quelques brasses la portée de la vue.
Sur cette mer démontée, dont les lames déferlaient en projetant des lueurs livides, un léger bâtiment fuyait presque à sec de toile.
C’était un yacht de cent tonneaux – un schooner, – nom que portent les goélettes en Angleterre et en Amérique.
Ce schooner se nommait le Sloughi, et vainement eût-on cherché à lire ce nom sur son tableau d’arrière, qu’un accident – coup de mer ou collision – avait en partie arraché au-dessous du couronnement.
Il était onze heures du soir. Sous cette latitude, au commencement du mois de mars, les nuits sont courtes encore. Les premières blancheurs du jour ne devaient apparaître que vers cinq heures du matin. Mais les dangers qui menaçaient le Sloughi seraient-ils moins grands lorsque le soleil éclairerait l’espace ? Le frêle bâtiment ne resterait-il pas toujours à la merci des lames ? »
Extrait de : J. Verne. « Deux ans de vacances. »
Le chemin de France par J. Verne
Fiche de Le chemin de France
Titre : Le chemin de France
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1887
Editeur : BeQ
Première page de Le chemin de France
« Je me nomme Natalis Delpierre. Je suis né en 1761, à Grattepanche, un village de la Picardie. Mon père était cultivateur. Il travaillait sur les terres du marquis d’Estrelle. Ma mère l’aidait de son mieux. Mes sœurs et moi, nous faisions comme ma mère. Mon père ne possédait aucun bien et ne devait jamais avoir rien en propre. En même temps que cultivateur, il était chantre au lutrin, chantre « confiteor ». Il avait une voix forte qu’on entendait du petit cimetière attenant à l’église. Il aurait donc pu être curé – ce que nous appelons un paysan trempé dans l’encre. Sa voix, c’est tout ce que j’ai hérité de lui, à peu près.
Mon père et ma mère ont travaillé dur. Ils sont morts dans la même année, en 79. Dieu ait leur âme !
De mes deux sœurs, l’aînée, Firminie, à l’époque où se sont passées les choses que je vais dire, avait quarante-cinq ans, la cadette, Irma, quarante, moi, trente et un. Lorsque nos parent moururent, Firminie était mariée à un homme d’Escarbotin, Bénoni Fanthomme, simple ouvrier serrurier, qui ne put jamais s’établir, quoique habile en son état. »
Extrait de : J. Verne. « Le chemin de France. »
Gil Braltar par J. Verne
Fiche de Gil Braltar
Titre : Gil Braltar
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1887
Editeur :
Première page de Gil Braltar
« Ils étaient là de sept à huit cents, à tout le moins. De taille moyenne, mais robustes, agiles, souples, faits pour les bonds prodigieux, ils gambadaient sous les dernières clartés du soleil qui se couchait au-delà des montagnes échelonnées vers l’Ouest de la rade. Le disque rougeâtre disparut bientôt, et l’obscurité commença à se faire au milieu de ce bassin encadré de sierras lointaines de Sanorra, de Ronda et du pays désolé del Cuervo.
Soudain, toute la troupe s’immobilisa. Son chef venait d’apparaître sur ce dos d’âne maigre qui forme la crête du mont. Du poste de soldats, perché à l’extrême sommité de l’énorme roc, on ne pouvait rien voir de ce qui se passait sous les arbres. »
Extrait de : J. Verne. « Gil Braltar. »
Nord contre sud par J. Verne
Fiche de Nord contre sud
Titre : Nord contre sud
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1887
Editeur :
Première page de Nord contre sud
« À bord du steam-boat « Shannon »
La Floride, qui avait été annexée à la grande fédération américaine en 1819, fut érigée en État quelques années plus tard. Par cette annexion, le territoire de la République s’accrut de soixante-sept mille milles carrés. Mais l’astre floridien ne brille que d’un éclat secondaire au firmament des trente-sept étoiles qui constellent le pavillon des États-Unis d’Amérique.
Ce n’est qu’une étroite et basse langue de terre, cette Floride. Son peu de largeur ne permet pas aux rivières qui l’arrosent – le Saint-John excepté – d’y acquérir quelque importance. Avec un relief si peu accusé, les cours d’eau n’ont pas la pente nécessaire pour y devenir rapides. Point de montagnes à sa surface. »
Extrait de : J. Verne. « Nord contre sud. »
Robur le conquérant par J. Verne
Fiche de Robur le conquérant
Titre : Robur le conquérant
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1886
Editeur : BeQ
Première page de Robur le conquérant
« Où le monde savant et le monde ignorant sont aussi embarrassés l’un que l’autre
« Pan !… Pan !… »
Les deux coups de pistolet partirent presque en même temps. Une vache, qui paissait à cinquante pas de là, reçut une des balles dans l’échine. Elle n’était pour rien dans l’affaire, cependant.
Ni l’un ni l’autre des deux adversaires n’avait été touché.
Quels étaient ces deux gentlemen ? On ne sait, et, cependant, c’eût été là, sans doute, l’occasion de faire parvenir leurs noms à la postérité. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le plus âgé était Anglais, le plus jeune Américain. Quant à indiquer en quel endroit l’inoffensif ruminant venait de paître sa dernière touffe d’herbe, rien de plus facile. C’était sur la rive droite du Niagara, non loin de ce pont suspendu qui réunit la rive américaine à la rive canadienne, trois milles au-dessous des chutes. »
Extrait de : J. Verne. « Robur-le-conquérant. »