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La maison à vapeur par J. Verne

Fiche de La maison à vapeur

Titre : La maison à vapeur
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1880
Editeur :

Première page de La maison à vapeur

« Une tête mise à prix.
 
Une prime de deux mille livres est promise à quiconque livrera, mort ou vif, l’un des anciens chefs de la révolte des Cipayes, dont on a signalé la présence dans la présidence de Bombay, le nabab Dandou-Pant, plus connu sous le nom de… »

Telle est la notice que les habitants d’Aurungabad pouvaient lire dans la soirée du 6 mars 1867.
Le dernier nom, – un nom exécré, à jamais maudit des uns, secrètement admiré des autres, – manquait à celle de ces notices qui avait été récemment affichée sur la muraille d’un bungalow en ruines, au bord de la Doudhma.

Si ce nom manquait, c’est que l’angle inférieur de l’affiche où il était imprimé en grosses lettres venait d’être déchiré

Si ce nom manquait, c’est que l’angle inférieur de l’affiche où il était imprimé en grosses lettres venait d’être déchiré par la main d’un faquir, que personne n’avait pu apercevoir sur cette rive alors déserte. Avec ce nom avait également disparu le nom du gouverneur général de la présidence de Bombay, contresignant celui du vice-roi des Indes. »

Extrait de : J. Verne. « La Maison à vapeur. »

Les révoltés de la Bounty par J. Verne

Fiche de Les révoltés de la Bounty

Titre : Les révoltés de la Bounty
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1879
Editeur : Gallimard

Première page de Les révoltés de la Bounty

« L’ABANDON
Pas le moindre souffle, pas une ride à la surface de la mer, pas un nuage au ciel. Les splendides constellations de l’hémisphère austral se dessinent avec une incomparable pureté. Les voiles de la Bounty pendent le long des mâts, le bâtiment est immobile, et la lumière de la lune, pâlissant devant l’aurore qui se lève, éclaire l’espace d’une lueur indéfinissable.
La Bounty, navire de deux cent quinze tonneaux monté par quarante-six hommes, avait quitté Spithead, le 23 décembre 1787, sous le commandement du capitaine Bligh, marin expérimenté mais un peu rude, qui avait accompagné le capitaine Cook dans son dernier voyage d’exploration.
La Bounty avait pour mission spéciale de transporter aux Antilles l’arbre à pain, qui pousse à profusion dans l’archipel de Tahiti. Après une relâche de six mois dans la baie de Matavaï, William Bligh, ayant chargé un millier de ces arbres, avait pris la route des Indes occidentales, après un assez court séjour aux îles des Amis. »

Extrait de : J. Verne. « Les Révoltés de la Bounty. »

Les tribulations d’un chinois en Chine par J. Verne

Fiche de Les tribulations d’un chinois en Chine

Titre : Les tribulations d’un chinois en Chine
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1879
Editeur :

Première page de Les tribulations d’un chinois en Chine

« OU LA PERSONNALITÉ ET LA NATIONALITÉ DES PERSONNAGES SE DÉGAGENT PEU À PEU

« Il faut pourtant convenir que la vie a du bon ! s’écria l’un des convives, accoudé sur le bras de son siège à dossier de marbre, en grignotant une racine de nénuphar au sucre.
– Et du mauvais aussi ! répondit, entre deux quintes de toux, un autre, que le piquant d’un délicat aileron de requin avait failli étrangler !
– Soyons philosophes ! dit alors un personnage plus âgé, dont le nez supportait une énorme paire de lunettes à larges verres, montées sur tiges de bois. Aujourd’hui, on risque de s’étrangler, et demain tout passe comme passent les suaves gorgées de ce nectar ! C’est la vie, après tout ! »
Et cela dit, cet épicurien, d’humeur accommodante, avala un verre d’un excellent vin tiède, dont la légère vapeur s’échappait lentement d’une théière de métal.
« Quant à moi, reprit un quatrième convive, l’existence me parait très acceptable, du moment qu’on ne fait rien et qu’on a le moyen de ne rien faire ! »

Extrait de : J. Verne. « Les Tribulations d’un Chinois en Chine. »

Les cinq cents millions de la Bégum par J. Verne

Fiche de Les cinq cents millions de la Bégum

Titre : Les cinq cents millions de la Bégum
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1879
Editeur : BeQ

Première page de Les cinq cents millions de la Bégum

« Où Mr. Sharp fait son entrée
 
« Ces journaux anglais sont vraiment bien faits ! » se dit à lui-même le bon docteur en se renversant dans un grand fauteuil de cuir.
Le docteur Sarrasin avait toute sa vie pratiqué le monologue, qui est une des formes de la distraction.
C’était un homme de cinquante ans, aux traits fins, aux yeux vifs et purs sous leurs lunettes d’acier, de physionomie à la fois grave et aimable, un de ces individus dont on se dit à première vue : voilà un brave homme. À cette heure matinale, bien que sa tenue ne trahît aucune recherche, le docteur était déjà rasé de frais et cravaté de blanc.
Sur le tapis, sur les meubles de sa chambre d’hôtel, à Brighton, s’étalaient le Times, le Daily Telegraph, le Daily News. Dix heures sonnaient à peine, et le docteur avait eu le temps de faire le tour de la ville, de visiter un hôpital, de rentrer à son hôtel et de lire dans les principaux journaux de Londres le compte rendu in extenso d’un mémoire qu’il avait présenté l’avant-veille au grand Congrès international d’Hygiène, sur un « compte-globules du sang » dont il était l’inventeur. »

Extrait de : J. Verne. « Les Cinq cents millions de la Bégum. »

Un capitaine de quinze ans par J. Verne

Fiche de Un capitaine de quinze ans

Titre : Un capitaine de quinze ans
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1878
Editeur :

Première page de Un capitaine de quinze ans

« Le brick-goélette « Pilgrim »

Le 2 février 1873, le brick-goélette Pilgrim se trouvait par 43° 57’ de latitude sud, et par 165° 19’ de longitude ouest du méridien de Greenwich.
Ce bâtiment, de quatre cents tonneaux, armé à San Francisco pour la grande pêche des mers australes, appartenait à James W. Weldon, riche armateur californien, qui en avait confié, depuis plusieurs années, le commandement au capitaine Hull.
Le Pilgrim était l’un des plus petits, mais l’un des meilleurs navires de cette flottille, que James W. Weldon envoyait, chaque saison, aussi bien au-delà du détroit de Behring, jusqu’aux mers boréales, que sur les parages de la Tasmanie ou du cap Horn, jusqu’à l’océan Antarctique. Il marchait supérieurement. Son gréement, très maniable, lui permettait de s’aventurer, avec peu d’hommes, en vue des impénétrables banquises de l’hémisphère austral. Le capitaine Hull savait se « débrouiller », comme disent les matelots, au milieu de ces glaces qui, pendant l’été, dérivent par le travers de la Nouvelle-Zélande ou du cap de Bonne-Espérance, sous une latitude beaucoup plus basse que celle qu’elles atteignent dans les mers septentrionales du globe. »

Extrait de : J. Verne. « Un capitaine de quinze ans. »

Les Indes noires par J. Verne

Fiche de Les Indes noires

Titre : Les Indes noires
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1877
Editeur : Librio

Première page de Les Indes noires

« […]

James Starr était un homme solidement constitué, auquel ses cinquante-cinq ans ne pesaient pas plus que s’il n’en eût porté que quarante. Il appartenait à une vieille famille d’Edimbourg, dont il était l’un des membres les plus distingués. Ses travaux honoraient la respectable corporation de ces ingénieurs qui dévorent peu à peu le sous-sol carbonifère du Royaume-Uni, aussi bien à Cardiff, à Newcastle que dans les bas comtés de l’Écosse. Toutefois, c’était plus particulièrement au fond de ces mystérieuses houillères d’Aberfoyle, qui confinent aux mines d’Alloa et occupent une partie du comté de Stirling, que le nom de Starr avait conquis l’estime générale. Là s’était écoulée presque toute son existence. En outre, James Starr faisait partie de la Société des antiquaires écossais, dont il avait été nommé président. Il comptait aussi parmi les membres les plus actifs de « Royal Institution », et la Revue d’Edimbourg publiait fréquemment de remarquables articles signés de lui. C’était, on le voit, un de ces savants pratiques auxquels est due la prospérité de l’Angleterre. Il tenait un haut rang dans cette vieille capitale de l’Écosse, qui, non seulement au point de vue physique, mais encore au point de vue moral, a pu mériter le nom d’« Athènes du Nord ». »

Extrait de : J. Verne. « Les Indes noires. »

Hector Servadac par J. Verne

Fiche de Hector Servadac

Titre : Hector Servadac
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1877
Editeur :

Première page de Hector Servadac

« Le comte : « Voici ma carte. » – Le capitaine : « Voici la mienne. »

« Non, capitaine, il ne me convient pas de vous céder la place !

– Je le regrette, monsieur le comte, mais vos prétentions ne modifieront pas les miennes !

– Vraiment ?

– Vraiment.

– Je vous ferai cependant remarquer que je suis, incontestablement, le premier en date !

– Et moi, je répondrai que, en pareille matière, l’ancienneté ne peut créer aucun droit.

– Je saurai bien vous forcer à me céder la place, capitaine.

– Je ne le crois pas, monsieur le comte.

– J’imagine qu’un coup d’épée…

– Pas plus qu’un coup de pistolet…

– Voici ma carte !

– Voici la mienne ! »

Après ces paroles, qui partirent comme des ripostes d’escrime, deux cartes furent échangées entre les deux adversaires. »

Extrait de : J. Verne. « Hector Servadac. »

Michel Strogoff par J. Verne

Fiche de Michel Strogoff

Titre : Michel Strogoff
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1874
Editeur : Feedbooks

Première page de Michel Strogoff

« Une fête au palais-neuf

«Sire, une nouvelle dépêche.
—D’où vient-elle?
—De Tomsk.
—Le fil est coupé au delà de cette ville?
—Il est coupé depuis hier.
—D’heure en heure, général, fais passer un télégramme à Tomsk, et que l’on me tienne au courant.
—Oui, sire,» répondit le général Kissoff.
Ces paroles étaient échangées à deux heures du matin, au moment où la fête, donnée au Palais-Neuf, était dans toute sa magnificence.
Pendant cette soirée, la musique des régiments de Préobrajensky et de Paulowsky n’avait cessé de jouer ses polkas, ses mazurkas, ses scottischs et ses valses, choisies parmi les meilleures du répertoire. Les couples de danseurs et de danseuses se multipliaient à l’infini à travers les splendides salons de ce palais, élevé a quelques pas de la «vieille maison de pierres», où tant de drames terribles s’étaient accomplis autrefois, et dont les échos se réveillèrent, cette nuit-là, pour répercuter des motifs de quadrilles. »

Extrait de : J. Verne. « Michel Strogoff. »

Le Chancellor par J. Verne

Fiche de Le Chancellor

Titre : Le Chancellor
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1875
Editeur :

Première page de Le Chancellor

« CHARLESTON. – 27 septembre 1869. –

Nous quittons le quai de la Batterie à trois heures du soir, à la pleine mer. Le jusant nous porte rapidement au large. Le capitaine Huntly a fait établir les hautes et basses voiles, et la brise du nord pousse le Chancellor à travers la baie. Bientôt le fort Sumter est doublé, et les batteries rasantes de la côte sont laissées sur la gauche. À quatre heures, le goulet, d’où s’échappe un rapide courant de reflux, livre passage au navire. Mais la haute mer est encore loin, et, pour l’atteindre, il faut suivre les étroites passes que le flot a creusées entre les bancs de sable. Le capitaine Huntly s’engage donc dans le chenal du sud-ouest et met le phare de la pointe par l’angle gauche du fort Sumter. Les voiles du Chancellor sont alors orientées au plus près, et, à sept heures du soir, la dernière pointe sablonneuse de la côte est rangée par notre bâtiment, qui, tout dessus, se lance sur l’Atlantique. »

Extrait de : J. Verne. « Le Chancellor. »

L’île mystérieuse par J. Verne

Fiche de L’île mystérieuse

Titre : L’île mystérieuse
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1875
Editeur :

Première page de L’île mystérieuse

« LES NAUFRAGÉS DE L’AIR
 
« Remontons-nous ?
– Non ! Au contraire ! Nous descendons !
– Pis que cela, monsieur Cyrus ! Nous tombons !
– Pour Dieu ! Jetez du lest !
– Voilà le dernier sac vidé !
– Le ballon se relève-t-il ?
– Non !
– J’entends comme un clapotement de vagues !
– La mer est sous la nacelle !
– Elle ne doit pas être à cinq cents pieds de nous !

Alors une voix puissante déchira l’air, et ces mots retentirent :
« Dehors tout ce qui pèse !… tout ! et à la grâce de Dieu ! »
Telles sont les paroles qui éclataient en l’air, au-dessus de ce vaste désert d’eau du Pacifique, vers quatre heures du soir, dans la journée du 23 mars 1865. »

Extrait de : J. Verne. « L’Île mystérieuse.  »