Fiche de La planète Shayol
Titre : La planète Shayol (Tome 2 sur 4 – Les seigneurs de l’instrumentalité)
Auteur : C. Smith
Date de parution : 1993
Traduction : M. Demuth, M. Deutsch, D. Hersant, S. Hilling, P.-P. Durastanti
Editeur : Gallimard
Sommaire de La planète Shayol
- Le bateau ivre
- La mère Hitton et ses chatons
- Boulevard Alpha Ralpha
- La ballade de C’mel
- La planète Shayol
- Sur la planète aux gemmes
- Sur la planète des tempêtes
- Sur la planète des sables
- Une étoile pour trois
- Jusqu’à une mer sans soleil
Première page de Le bateau ivre
« Peut-être s’agit-il de l’anecdote la plus triste, la plus folle, la plus démentielle de toute l’histoire de l’espace. Il est vrai que personne n’avait jamais rien fait de pareil auparavant — voyager à de telles distances, à de telles vitesses et par de tels moyens. Son héros avait l’air d’un homme si ordinaire — au premier regard. Ensuite… Ah !… c’était différent !
Et l’héroïne. Petite, oui, elle l’était, et blond cendré, intelligente, espiègle, vulnérable. Vulnérable, c’est le mot. Elle semblait toujours avoir besoin d’aide ou de réconfort, même quand elle allait bien. Les hommes se sentaient plus virils en sa présence. Elle se prénommait Élisabeth.
Qui aurait jamais imaginé que son nom résonnerait haut et clair dans le néant sauvage et nauséeux de l’Espace ?
Il prit une vieille, très vieille fusée, d’un très ancien modèle. Grâce à elle, il vola plus loin, fila plus loin, sauta plus loin que toutes les machines qui avaient existé avant elle. On aurait presque pu penser qu’il était allé si vite qu’il en avait percuté les grandes voûtes des cieux, et que l’antique poème n’avait été écrit que pour lui seul. « J’ai vu des archipels sidéraux et des îles dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur. »
Pour voyager, certes, il voyagea, si vite, si loin que d’abord les gens n’y crurent pas. Ils pensèrent que c’était une plaisanterie, une farce propagée par la rumeur publique, une histoire démentielle destinée à tuer le temps par un après-midi d’été. »
Extrait de : C. Smith. « Les seigneurs de l’instrumentalité – La Planete Shayol. »