L’homme qui a perdu la mer par T. Sturgeon
Fiche de L’homme qui a perdu la merTitre : L’homme qui a perdu la mer Sommaire de L’homme qui a perdu la mer :
Première page de Ça« Ça marchait dans les bois. Ce n’était pas né. Ça existait. Sous les aiguilles de pin les feux couvent, foyers ardents qui se consument sans fumée dans la terre. La chaleur, l’obscurité, la décomposition provoquent la croissance. La vie est une chose, la croissance une autre. Ça grandissait mais ce n’était pas vivant. Ça marchait sans respirer à travers bois et ça pensait, voyait, c’était hideux et fort mais ce n’était pas né et ne vivait pas. Ça grandissait et se déplaçait sans vivre. Ça émergea en rampant de la pénombre et du terreau humide et chaud dans la fraîcheur d’un matin. C’était énorme. C’était tout couvert de bosses et croûtes faites de sa propre horrible substance, et des fragments s’en détachaient à mesure que ça avançait, tombaient à terre et se tordaient, puis s’immobilisaient et s’enfonçaient tout pourrissants dans l’humus forestier. » Extrait de : T. Sturgeon. « L’homme qui a perdu la mer. » |