Auteur/autrice : CH91

 

« A » comme Andromède par Fred Hoyle et John Elliot

Fiche de « A » comme Andromède

Titre : « A » comme Andromède (Tome 1 sur 2 – Andromède)
Auteur : Fred Hoyle et John Elliot
Date de parution : 1965
Traduction : B.-R. Bruss
Editeur : Fleuve noir

Première page de « A » comme Andromède

« Les feux du soleil couchant ourlaient l’horizon tandis que la voiture qui venait de la ville de Bouldershaw montait à travers la lande vers Bouldershaw Fell.

Judy Adamson, assise à l’arrière à côté du professeur, regardait avec curiosité par la portière, mais c’est seulement lorsqu’ils atteignirent le sommet de la colline qu’elle aperçut le radiotélescope.

Soudain, il se dressa devant eux : trois énormes piliers incurvés vers le haut, formant une arche triangulaire qui se détachait, sombre et puissante, sur le ciel d’où se retirait la lumière du jour. Au-dessous, se creusait une sorte de bol en ciment de la dimension d’un stade sportif. Tout en haut, suspendu au sommet de l’arche, un plus petit bol en métal d’où une longue antenne descendait jusqu’au sol.

La taille de l’ensemble ne frappait pas tout d’abord et semblait proportionnée au paysage. Ce fut seulement quand l’auto fit halte et que Judy en fut descendue qu’elle commença à se rendre compte de l’énormité de cet ensemble qui ne ressemblait à rien qu’elle eût déjà vu, et qui lui donna l’impression d’une chose aussi complète et intense qu’une belle sculpture. »

Extrait de : F. Hoyle et J. Elliot. « A comme Andromède. »

Le rayon Phi par José Moselli

Fiche de Le rayon Phi

Titre : Le rayon Phi
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1921
Editeur : Bibliothèque numérique romande

Première page de Le rayon Phi

«  IL VAUT mieux s’attirer la crainte des gens que leur amour : c’est plus sûr !… C’est votre compatriote Machiavel, un connaisseur, qui a dit cela, beau-père ! Et je suis complètement de son avis !… J’ai élaboré un règlement : les hommes n’ont qu’à s’y soumettre ou prendre la porte. Je ne leur demande pas autre chose ! Ils sont libres d’aller ailleurs, et je m’étonne que vous, un commandeur de la Couronne d’Italie, un notable industriel, vous les souteniez !… C’est inconcevable ! »

Ayant ainsi parlé d’un air docte et sûr de lui, le signor Enrico Grimsheim fit tomber, d’une chiquenaude, la cendre de son cigare bagué d’or, dans la coupe d’onyx placée sur le guéridon qui flanquait son fauteuil.

C’était un homme carré d’épaules, carré de menton, carré de crâne, et carré de caractère. »

Extrait de : J. Morelli. « Le Rayon Phi. »

Le messager de la planète par José Moselli

Fiche de Le messager de la planète

Titre : Le messager de la planète
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1925
Editeur :

Première page de Le messager de la planète

« Emmitouflés d’épaisses fourrures, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet du crâne, Ottar Wallens, le géologue, et Olaf Densmold, l’astronome, avançaient lentement sur le champ de glace.
Devant eux, à une cinquantaine de mètres, le traîneau conduit par Kobyak, un Indien de l’Alaska, glissait sur la plaine blanche.
Et puis, c’était le néant : neige gelée, blocs de glace, ciel gris, sans reflet.
Pas un souffle d’air, mais une température de 28 degrés au-dessous de zéro.
Les trois hommes – le géologue, l’astronome et l’Indien – avaient quitté, onze jours auparavant, leur navire, le trois-mâts Sirius, qui les avait emmenés depuis Bergen jusqu’à la Terre de Wilkes.
Le Sirius s’était avancé jusqu’au 70e parallèle et avait dû s’arrêter devant la banquise. »

Extrait de : J. Moselli. « Le Messager de la planète. »

Le dernier pirate par José Moselli

Fiche de Le dernier pirate

Titre : Le dernier pirate
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1924
Editeur : Bibliothèque numérique romande

Première page de Le dernier pirate

« MARSEILLE. Une nuit de décembre 1921. Sur la place de la Joliette, tandis que le mistral hurle, des cris retentissent, des ombres se jettent les unes sur les autres. Des matraques se lèvent. Les hurlements vont crescendo.

Ce sont des chauffeurs arabes et des boys chinois qui s’empoignent. Très vraisemblablement, les chauffeurs arabes ont attaqué les Chinois qu’ils exècrent et méprisent. Mais les Célestes, plus nombreux, se défendent vaillamment. Le claquement d’un revolver éclate ; un cri d’agonie, un choc sourd, un autre hurlement accompagné d’un fracas de bouteille brisée, puis les antagonistes s’éparpillent dans toutes les directions ; du poste de police installé dans le bâtiment des Messageries maritimes tout proche, des agents, attirés par la détonation, accourent.

Curieux, je les imite. Sur le lieu du combat, deux hommes gisent à terre. Un Chinois, dont la poitrine est trouée par une balle et qui geint doucement ; à deux pas de lui, un Arabe étendu, animé. »

Extrait de : J. Moselli. « Le dernier pirate. »

Le baron Stromboli par José Moselli

Fiche de Le baron Stromboli

Titre : Le baron Stromboli – l’intégrale
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1912
Editeur : Oxymoron Editions

Première page de Le baron Stromboli

« — Sur l’eau grise, moirée par la brise, et que le soleil de juillet faisait luire, l’escadre poméranienne, au grand complet, était posée.

En une ligne symétrique, les gigantesques cuirassés, tout blancs, sans une tache, élevaient vers le ciel les cimes parallèles de leurs mâts d’acier et le panache roux des fumées de leurs chaudières.

Ils arboraient le grand pavois ! pas un de leurs cordages qui ne soutînt mille pavillons aux couleurs hurlantes. Et, à leur poupe, l’aigle noir, drapé de blanc, frissonnait. Derrière les cuirassés, les croiseurs, plus longs, aux lignes effilées, puis les minces torpilleurs aux énormes cheminées.

Toute la flotte poméranienne était là ! À l’horizon, la ville de Piel, grise, presque noire, s’étendait sur la côte basse et, entre deux bouées, cinq yachts de course aux mâtures invraisemblables attendaient le signal du départ.

En face des navires de guerre, la multitude des yachts de toutes les nations, depuis le grand steamer à marche rapide, vaste comme un paquebot, jusqu’aux coquilles de noix montées par deux hommes, se pressait pour assister à la fête unique qu’est l’inauguration de la grande semaine maritime de Piel. »

Extrait de : J. Moselli. « Le baron Stromboli – L’Intégrale. »

Quand reviendra l’oiseau-nuage par Bernard Villaret

Fiche de Quand reviendra l’oiseau-nuage

Titre : Quand reviendra l’oiseau-nuage
Auteur : Bernard Villaret
Date de parution : 1983
Editeur : Albin Michel

Première page de Quand reviendra l’oiseau-nuage

« En terminant ma tournée médicale dans les deux villages, j’ai appris ce matin, par le père Hellas, qu’il y aurait au crépuscule une « Séance missionnaire ».

Hellas est une personnalité de la « Réserve » ; ce maître Jacques est à la fois sabotier, garde-champêtre chargé d’annoncer les nouvelles au son du tambour et préposé à l’entretien des Solaires. Chez lui, la nature, économe de chair, n’a pas rechigné sur les os. Ce que l’on remarque d’abord, c’est son squelette qui transparaît de partout, prêt à crever la peau. Hellas est maigre à faire peur aux enfants, mais encore solide puisqu’il mène sa triple tâche à la satisfaction générale. Il est toujours vêtu d’un long manteau grisâtre qui lui vient de son grand-père, probablement plus grand que lui. Ce manteau lui tombe jusqu’aux pieds et semble marcher tout seul, tant le corps est sec, quasi inexistant. »

Extrait de : B. Villaret. « Quand reviendra l’oiseau-nuage. »

Deux soleils pour Artuby par Bernard Villaret

Fiche de Deux soleils pour Artuby

Titre : Deux soleils pour Artuby
Auteur : Bernard Villaret
Date de parution : 1971
Editeur : Denoël

Première page de Deux soleils pour Artuby

« Au moment de commencer ce récit, j’éprouve bien des scrupules. Peut-être en est-il toujours ainsi pour celui qui se propose d’écrire la biographie d’un grand homme, alors que les événements n’ont pas encore été figés par l’histoire.

Pourrai-je saisir avec exactitude les motifs profonds qui ont poussé Jan Artuby vers sa prodigieuse épopée ? Saurai-je traduire le caractère à la fois pur et explosif de ce héros exemplaire qui galvanisa les foules par ses paroles, ses œuvres et ses actes, ces foules qui le placeront peut-être dans leur mémoire aux côtés d’Alexandre le Grand, du Christ et de Léonard de Vinci…

Serai-je capable enfin de cerner sa personnalité insolite – monolithique de la jeunesse à la mort – mais en vérité faite tout entière de contrastes. Durant sa brève existence, ne fut-il pas déchiré entre ses deux passions, l’art et la liberté, auxquelles vint s’ajouter un troisième amour – terrestre celui-là et peut être le plus grand – qu’il entraîna avec lui dans sa fulgurante apothéose ! »

Extrait de : B. Villaret. « Deux soleils pour Artuby. »

La prison de glace par José Moselli

Fiche de La prison de glace

Titre : La prison de glace
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1919
Editeur : Ebooks libres et gratuits

Première page de La prison de glace

« Dans tous les pays du monde, la police, comme la médecine, n’ont jamais été très populaires : on leur reproche leurs insuccès, leurs hésitations, oubliant que ces deux honorables corps de métiers ont à réprimer et à guérir des maux qu’ils ignorent…
En temps d’épidémie, le sort des policiers et des médecins n’est pas gai : pour un peu, on les rendrait responsables des maux qu’ils s’évertuent à atténuer.
Car il y a aussi des épidémies de crimes ! Et c’est d’une de ces épidémies dont il sera question dans ce chapitre.
Une épidémie étrange. Plusieurs méfaits, qui eussent, après tout, passé inaperçus s’ils avaient été commis isolément. Mais, comme ils se succédèrent en moins d’une semaine, l’imagination du public en fut considérablement impressionnée, d’autant plus que l’arrestation des coupables parut tout de suite devoir se faire attendre.
Le chimiste Charles Elwell, qui habitait dans un des nombreux boarding-houses avoisinant la Barbary-Coast, à San Francisco, disparut. Comment ? Impossible de le savoir. »

Extrait de : J. Moselli. « La Prison de glace. »

La momie rouge par José Moselli

Fiche de La momie rouge

Titre : La momie rouge
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1925
Editeur : Oxymoron Editions

Première page de La momie rouge

« La sonnerie de l’appareil téléphonique suspendu au-dessus du lit de Ralph Gorse crépita violemment.

Ralph Gorse, un grand gaillard carré – carré de partout – se redressa.

C’était encore la nuit. Il tourna le commutateur de la lampe électrique fixée au-dessus du lit et, d’un geste machinal, regarda la montre de nickel fixée à son poignet par une large courroie de cuir. Elle marquait sept heures quarante, exactement. Ralph Gorse devait se rappeler ce détail…

À partir de ce mercredi, quatre janvier, à sept heures quarante, sa vie allait puissamment changer !

La sonnerie continuait son bruit de crécelle.

Ralph Gorse empoigna le récepteur de l’appareil et le plaqua à son oreille.

Après toute une nuit passée dehors, à la recherche des assassins d’une brocanteuse, il était rentré chez lui vers six heures du matin. Et, à sept heures quarante, on le réveillait ! »

Extrait de : J. Moselli. « La momie rouge. »

La fin d’Illa par José Moselli

Fiche de La fin d’Illa

Titre : La fin d’Illa
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1925
Editeur : Bibebook

Première page de La fin d’Illa

« Il faut bien qu’il y ait un commencement à une histoire quelle qu’elle soit, comme il faut bien qu’il y ait un commencement à tout, quoiqu’il n’y ait de commencement à rien. Le commencement d’une histoire est simplement le moment à partir duquel on s’intéresse à ses héros. Du moins dans la plupart des cas, mais pas dans celui qui nous occupe…

On le verra.

Le 22 mars 1875, vers deux heures du matin, le brick américain Grampus, de Norfolk (Virginie), voguait allègrement, toutes ses voiles dessus, vers le sud-est.

Le point, calculé quelques heures auparavant par le capitaine Ellis, avait donné comme résultat 163∘ de longitude ouest et 18∘ 33’ de latitude nord, chiffres, d’ailleurs, sujets à caution, le capitaine Ellis s’entendant beaucoup plus à abattre un homme d’un coup de poing ou à lamper d’une haleine une pinte de whisky qu’à calculer correctement une droite de hauteur.

Peu importait. Le Grampus naviguait en plein Pacifique, loin de toute terre, et quelques milles d’erreur ne pouvaient nuire en rien. »

Extrait de : J. Moselli. « La fin d’Illa. »