L’oreille contre les murs par J.-P. Andrevon
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Première page de La grosse bête« Dietrich Schluss dirigeait à Salzbourg une petite académie de musique, presque confidentielle. Il y enseignait le solfège et le chant. Malgré son âge, il chantait encore magnifiquement. Nul meilleur interprète de Wolf : la presse, jadis, l’avait dit et répété ; on l’avait écarté, ce me semble, bien cavalièrement des salles de concerts. Moi qui eus l’honneur de l’entendre souvent (il aimait ma façon de l’accompagner au piano), je puis affirmer qu’il n’était personne au monde pour détailler avec autant de maîtrise que lui les plus belles pages de Spanisches Liederbuch. S’il est vrai que je végète, du moins à mon obscurité puis-je trouver une raison : ma médiocrité. Mais lui ? Je ne me hasardais pas à l’interroger. Il avait des sautes d’humeur imprévisibles. Je le savais violent. Je ne craignais rien, certes, mais ne tenais pas à perdre la joie que me donnaient nos séances de musique. » Extrait de : J.-P. Andrevon. « L’oreille contre les murs. » |