Étiquette : 1999

 

Scorpions par Gérard Néry

Fiche de Scorpions

Titre : Scorpions (Tome 6 sur 6 – 1999)
Auteur : Gérard Néry
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir

Première page de Scorpions

« Belle n’acceptait jamais les invitations, lorsqu’elle se trouvait en Californie. À Malibu, à Beverly Hills ou à Hollywood habitaient des gens immensément riches, des fortunes toutes récentes. Pour un oui pour un non, ils donnaient une « party » où il était avant tout question d’argent et de fesses, de fesses et d’argent. Belle ne se sentait aucun point commun avec ces gens-là. Un peu comme si elle venait d’une autre planète…
La maison de Belle, en bordure du Pacifique, était isolée et bien moins somptueuse que les propriétés de Canyon Drive. C’était une maison toute blanche dont l’architecture rappelait celle des mas de Provence. Région dont la mère de Belle, morte peu après sa naissance, était originaire. Belle Des Beaux était apparemment orpheline, mais, en fait, elle appartenait à la famille du milliardaire Jason Zède. Cette famille tentaculaire étendait ses ramifications sur toute la planète, et était décidée, tôt ou tard, à supplanter la race humaine. En cette fin de millénaire, les produits d’élite générés par le sperme de Jason Zède, chaque jour plus nombreux, s’étaient infiltrés dans tous les milieux, sur tous les continents. »

Extrait de : G. Néry. « Scorpions – 1999. »

Les noyés du fleuve Amour par Gérard Néry

Fiche de Les noyés du fleuve Amour

Titre : Les noyés du fleuve Amour (Tome 5 sur 6 – 1999)
Auteur : Gérard Néry
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les noyés du fleuve Amour

« Entre Oulan-Oude et Tchita, le Transsibérien avait pris de la vitesse. Une allure dérisoire, cependant, à côté des trois cents kilomètres heure qu’atteignaient les trains à grande vitesse qui sillonnaient l’Europe. Mais le Transsibérien n’était pas un train ordinaire. À l’aube du troisième millénaire, il était même le seul de son espèce à circuler encore. En partant de Moscou, on mettait une semaine pour parcourir un peu moins de dix mille kilomètres et rejoindre les bords de la mer du Japon, à Nadhodka, puisque Vladivostok était toujours interdit aux étrangers.
Un long-courrier hypersonique accomplissait le même trajet en une heure et quarante minutes !
Dans la voiture-salon pullman il n’y avait que deux voyageurs, des ecclésiastiques, l’un vêtu de pourpre, l’autre de noir. Le décor leur convenait à merveille : les parois de cet extraordinaire wagon de chemin de fer étaient en loupe de bouleau de Finlande, incrustées de fines guirlandes de fleurs en bois de violette. »

Extrait de : G. Néry. « Les noyés du fleuve Amour – 1999. »

Terminus l’enfer par Gérard Néry

Fiche de Terminus l’enfer

Titre : Terminus l’enfer (Tome 4 sur 6 – 1999)
Auteur : Gérard Néry
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Terminus l’enfer

« Montagne de muscles, formidable machine à frapper, Burt Clyde, champion du monde des poids lourds, avançait sur son adversaire. Le public galvanisé, debout, hurlait son enthousiasme. Même les plus blasés, autour du ring, ceux qui avaient payé leur place une fortune, même ceux-là s’étaient levés : « Tue-le !… Tu peux l’avoir !… Vas-y, descends-le ! » Une fumée opaque et parfumée stagnait dans le hall gigantesque du Purple Heart, le dernier-né des palaces de Las Vegas qui organisait la rencontre. Aux moments d’accalmie le bruit lancinant des machines à sous, disposées par centaines dans les salles de jeu tout autour, prenait le dessus. Ce bruit vous suivait partout, jour et nuit, avec pour seule variante, le déferlement soudain d’une avalanche de pièces prête à ensevelir l’heureux gagnant, à l’étouffer. En cette fin de millénaire, Las Vegas était pareille à elle-même, un délire de béton, de néons, en plein désert du Nevada, avec ses cathédrales de verre et d’acier bâties pour célébrer le culte du dieu dollar. »

Extrait de : G. Néry. « Terminus l’enfer – 1999. »

Mort à l’encre de chine par Gérard Néry

Fiche de Mort à l’encre de chine

Titre : Mort à l’encre de chine (Tome 3 sur 6 – 1999)
Auteur : Gérard Néry
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Mort à l’encre de chine

« C’était une vision stupéfiante, à mi-chemin entre le cauchemar et la dérision : les morts étaient suspendus dans l’azote. Des corps vêtus avec élégance, des visages fardés au regard vide, des chevelures de neige impeccablement mises en plis. Dans le passé, on avait pour coutume d’utiliser comme slogan dans les entreprises de pompes funèbres : « Mourez, nous ferons le reste. » La Memorial Cryonic, en 1999, avait réussi sa percée sur le marché en proclamant : « L’immortalité, c’est pour demain ! »
Ici, à Mountain View, Californie, dans la Vallée du Silicium, dans cet étrange cimetière souterrain de l’âge spatial, les morts, du temps où ils étaient encore en vie, avaient payé très cher pour être congelés après leur décès, dans l’attente de la résurrection. Maintenus dans leurs marmites d’azote, à une température de moins 196 degrés, leurs corps attendaient que demain ou dans vingt ans les scientifiques leur trouvent une âme sur mesure, capable de les faire revivre… »

Extrait de : G. Néry. « Mort à l’encre de chine – 1999. »

Pâques sanglantes aux Caraïbes par Gérard Néry

Fiche de Pâques sanglantes aux Caraïbes

Titre : Pâques sanglantes aux Caraïbes (Tome 2 sur 6 – 1999)
Auteur : Gérard Néry
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Pâques sanglantes aux Caraïbes

« Renée Burns se mêlait volontiers au public quand Devline donnait un concert. Les trente mille spectateurs hurlaient et reprenaient en chœur une très vague ligne mélodique délaissée pour le battement lancinant, impitoyable, le beat qui déchirait la poitrine, faisait cogner le cœur, montait à la tête comme une drogue. Trente mille fanatiques possédés par le démon de la musique, possédés par Devline, la rock star à la longue chevelure verte, d’apparence frêle, une fille au corps d’androgyne, douée d’une voix surnaturelle.
La voix de Devline entrait dans les chairs comme un bistouri, prenait le public au cerveau et au sexe, et ne les lâchait plus. Elle les entraînait ailleurs, dans le feu de l’enfer, la démence onirique, la jouissance apocalyptique. Elle leur faisait éclater la cervelle en gerbes d’étoiles, leur procurant des sensations de puissance inouïe. Râles de plaisir, pâmoison. Certains arrachaient leurs vêtements et les colifichets magiques dont ils étaient couverts. »

Extrait de : G. Néry. « Pâques sanglantes aux caraïbes – 1999. »

Panique à la banque du sperme par Gérard Néry

Fiche de Panique à la banque du sperme

Titre : Panique à la banque du sperme (Tome 1 sur 6 – 1999)
Auteur : Gérard Néry
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Panique à la banque du sperme

« Le petit garçon n’a pas plus de dix ans. Il arbore la chemise brune, couleur caca d’oie, des Jeunesses hitlériennes et le brassard à croix gammée. Mais il est court sur pattes, rondouillard, les yeux écarquillés derrière ses lunettes à monture de fer. Il ne correspond pas tout à fait à l’idée qu’on se fait du Viking. Il s’appelle Aloïus Kern, il croit vivre la fin du monde sous le déluge de fer et de feu qui s’abat sur la capitale du Grand Reich.
Il a très peur, mais il est armé : un petit poignard fixé à sa ceinture. Il a faim aussi, comme tous les habitants de Berlin, taupes terrées dans les caves d’où l’on perçoit le grondement de l’artillerie russe. Les blindés soviétiques encerclent la ville. Des obus explosent dans le jardin de la chancellerie, au-dessus du bunker où le Führer épouse sa maîtresse, Eva Braun. Dans leurs uniformes chamarrés, les derniers fidèles sablent le champagne avec les mariés de la dernière heure… »

Extrait de : G. Néry. « Panique à la banque du sperme. »