Étiquette : Albin Michel

 

Coeurs perdus en Atlantide par S. King

Fiche de Coeurs perdus en Atlantide

Titre : Coeurs perdus en Atlantide
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1999
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Albin Michel

Première page de Coeurs perdus en Atlantide

« Le père de Bobby Garfield était de ces types qui commencent à perdre leurs cheveux à vingt ans et sont complètement chauves autour de quarante-cinq. Randall Garfield se vit épargner cette calamité en mourant d’une crise cardiaque à trente-six. L’agent immobilier rendit son dernier souffle sur le sol d’une cuisine qui n’était pas la sienne. L’acheteur potentiel était dans le séjour, essayant vainement d’appeler une ambulance – le téléphone était coupé – lorsque le papa de Bobby trépassa. Bobby avait alors trois ans. Il gardait le vague souvenir d’un homme le chatouillant et l’embrassant sur les joues et le front. Son papa, il en était à peu près sûr. REGRETS ÉTERNELS, lisait-on sur la pierre tombale de Randall Garfield, mais sa veuve paraissait ignorer que l’éternité dure plus d’un mois et quant à Bobby lui-même… comment peut-on regretter quelqu’un dont on ne garde que le plus vague souvenir ? »

Extrait de : S. King. « Coeur perdu en Atlantide. »

Christine par S. King

Fiche de Christine

Titre : Christine
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1983
Traduction : M. Milpois
Editeur : Albin Michel

Première page de Christine

« C’est l’histoire d’un triangle, je crois qu’on peut bien le dire : Arnie Cunningham, Leigh Cabot et, bien entendu, Christine. Mais Christine était là la première. Elle a été le premier amour d’Arnie, et je pense pouvoir affirmer, du haut de l’extraordinaire sagesse que je peux avoir atteinte en mes vingt-deux ans de vie, qu’elle en a été le seul. C’est pourquoi je dis que ce qui est arrivé est une tragédie.

Arnie et moi, on a grandi dans le même quartier, et on a été dans les mêmes écoles depuis la maternelle. Je crois que c’est grâce à cela qu’il s’en est sorti vivant quand on est arrivés dans les grandes classes.

J’étais costaud, et c’est ce qui l’a sauvé. Il en a pris plein la tronche pour pas un rond, d’accord, mais il a eu la vie sauve. »

Extrait de : S. King. « Christine. »

Charlie par S. King

Fiche de Charlie

Titre : Charlie
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1980
Traduction : F. M. Lennox
Editeur : Albin Michel

Première page de Charlie

«  Papa, je suis fatiguée, se plaignit la fillette en culotte rouge et chemisier vert. On s’arrête ?
— Pas encore, mon chou. »
C’était un grand type large d’épaules qui portait une veste de velours élimée et un pantalon de toile marron. La fillette lui donnait la main et, ensemble, ils remontaient la Troisième Avenue en marchant vite, presque en courant. Il jeta un coup d’œil derrière lui. La voiture verte était toujours là, elle longeait lentement le trottoir.
« Papa, s’il te plaît. Papa. »
Il la regarda et vit la pâleur de son visage. Des cernes sombres s’élargissaient sous ses yeux. »

Extrait de : S. King. « Charlie. »

Blaze par S. King (R. Bachman)

Fiche de Blaze

Titre : Blaze
Auteur : Stephen King (Richard Bachman)
Date de parution : 2007
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Albin Michel

Première page de Blaze

« George était quelque part dans le noir. Blaze ne pouvait pas le voir, mais sa voix lui parvenait, forte et claire, rude et un peu enrouée. George donnait l’impression d’être toujours enrhumé. Il avait eu un accident, enfant. Quoi exactement, il ne l’avait jamais dit, mais sa pomme d’Adam présentait une cicatrice bien visible.
« Pas celle-là, crétin, elle a des autocollants partout. Trouve-toi une Chevy ou une Ford. Bleu foncé ou verte. De deux ans. Pas plus, pas moins. Personne ne s’en souvient. Et pas d’autocollants. »
Blaze dépassa la petite voiture avec ses autocollants et continua d’avancer. Le martèlement assourdi des basses lui parvenait, alors qu’il était à l’autre bout du parking du bar à bières. »

Extrait de : S. King. « Blaze. »

Billy Summers par S. King

Fiche de Billy Summers

Titre : Billy Summers
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2021
Traduction : J. Esch
Editeur : Albin Michel

Première page de Billy Summers

« Assis dans le hall de l’hôtel, Billy Summers attend la voiture qui doit venir le chercher. On est vendredi midi. Bien qu’il soit en train de lire une bande dessinée intitulée Les Copains et les copines d’Archie, c’est à Émile Zola qu’il pense, et plus particulièrement à son troisième roman, celui qui l’a fait connaître : Thérèse Raquin. Il se dit que c’est en tout point le roman d’un jeune homme. Et que Zola commençait seulement à exploiter un filon qui allait se révéler aussi profond que fabuleux. Il se dit que Zola est la version cauchemardesque de Charles Dickens. Voilà qui ferait un sujet intéressant pour un essai. S’il devait en écrire un.
À midi douze, la porte de l’hôtel s’ouvre et deux hommes entrent dans le hall. L’un est grand, il a des cheveux noirs et arbore une banane de rocker des années cinquante. »

Extrait de : S. King. « Billy Summers. »

Bazaar par S. King

Fiche de Bazaar

Titre : Bazaar
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1991
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Albin Michel

Première page de Bazaar

« Bien sûr. On vous y a déjà vu. Je n’oublie jamais un visage.

Venez un peu par ici, qu’on se serre la main ! Je vais vous dire quelque chose : je vous ai reconnu à votre démarche avant même d’avoir bien vu votre tête. Vous n’auriez pas pu choisir un meilleur jour pour revenir à Castle Rock. Est-ce que c’est pas chouette, ici ? L’ouverture de la chasse est pour bientôt ; tous les fous seront dans les bois à fusiller tout ce qui bouge et n’est pas habillé en orange fluo. Ensuite, ce sera la neige et le grésil, mais pas avant un bon moment. Pour l’instant, on est en octobre, et à Castle Rock, on laisse traîner octobre aussi longtemps qu’il veut.

A mon avis, c’est la meilleure époque de l’année. C’est pas que le printemps soit pas extra, ici, mais je préférerai toujours octobre à mai. Une fois l’été fini, le Maine occidental est comme qui dirait oublié, et tous ces gens avec leurs villas au bord du lac ou sur les hauteurs sont repartis pour New York ou le Massachusetts. »

Extrait de : S. King. « Bazaar. »

Après par S. King

Fiche de Après

Titre : Après
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2021
Traduction : M. Boraso
Editeur : Albin Michel

Première page de Après

« C’était la sortie de l’école, je rentrais à la maison avec ma mère. D’un côté, je lui tenais la main et de l’autre, je serrais bien fort ma dinde de Thanksgiving – celle qu’on faisait dessiner aux petits du CP la semaine d’avant la fête. J’en étais fier comme tout, et j’avoue que je me la pétais grave. Je vous explique la méthode, pour la dinde : on prend une grande feuille de papier cartonné, on pose la main dessus et on suit les contours avec un crayon de couleur. Voilà pour le corps et les plumes de la queue. Pour la tête, on se débrouille comme on peut.

Je l’ai montrée à maman, qui m’a répondu par un de ses « ouais ouais super, génial, ton truc », mais je doute qu’elle l’ait vue pour de bon. Sûrement qu’elle réfléchissait à un des bouquins qu’elle cherchait à vendre. Elle, elle appelait ça « fourguer la marchandise ». À cette époque, maman travaillait comme agent littéraire. »

Extrait de : S. King. « Après. »

22/11/63 par S. King

Fiche de 22/11/63

Titre : 22/11/63
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2011
Traduction : N. Gassie
Editeur : Albin Michel

Première page de 22/11/63

« J’ai jamais eu « la larme facile », comme on dit.

Si j’en crois mon ex-épouse, mon « gradient d’émotion inexistant » est la raison principale pour laquelle elle m’a quitté (comme si le mec qu’elle avait rencontré à ses réunions des Alcooliques anonymes n’y était pour rien). Christy supposait qu’elle pouvait me pardonner, disait-elle, de ne pas avoir versé de larmes à l’enterrement de son père : je ne le connaissais que depuis six ans et ne pouvais comprendre quel homme merveilleux et généreux c’était (une Mustang décapotable comme cadeau de fin d’études secondaires, par exemple).

Mais par la suite, quand je n’ai pas versé de larmes à l’enterrement de mes deux parents – ils sont morts à tout juste deux ans d’intervalle, mon père d’un cancer de l’estomac et ma mère d’une crise cardiaque foudroyante en marchant sur une plage de Floride – elle a commencé à comprendre cette histoire de gradient d’émotion inexistant. J’étais « incapable de ressentir mes sentiments », en jargon AA. »

Extrait de : S. King. « 22/11/63. »

Anatomie de l’horreur par S. King

Fiche de Anatomie de l’horreur

Titre : Anatomie de l’horreur – intégrale
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1981
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Albin Michel

Première page de Anatomie de l’horreur

« Pour moi, la terreur – la véritable terreur, par opposition aux démons et aux croque-mitaines qui pouvaient vivre dans mon esprit – est née un bel après-midi d’octobre 1957. Je venais d’avoir dix ans. Et, circonstance des plus appropriées, je me trouvais dans une salle de cinéma : le Stratford Theater, situé dans le centre-ville de Stratford (Connecticut).
Le film qu’on montrait ce jour-là était et est encore un de mes préférés, et le fait que ce soit lui que j’aie choisi de voir – plutôt qu’un western avec Randolph Scott ou un film de guerre avec John Wayne – n’est pas moins approprié. Ce samedi où naquit la véritable terreur, je regardais Les soucoupes volantes attaquent, avec en vedette Hugh Marlowe, un acteur surtout connu à l’époque pour avoir interprété le fiancé xénophobe que Patricia Neal finissait par larguer dans Le jour où la Terre s’arrêta – un film de science-fiction un peu plus ancien et beaucoup plus rationnel. »

Extrait de : S. King. « Anatomie de l’horreur. »

Docteur Sleep par S. King

Fiche de Docteur Sleep

Titre : Docteur Sleep (Tome 2 sur 2 – Shining)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2013
Traduction : N. Gassie
Editeur : Albin Michel

Première page de Docteur Sleep

« Le deuxième jour du mois de décembre d’une année où un planteur de cacahuètes de Géorgie était aux affaires à la Maison-Blanche, l’un des plus grands hôtels de villégiature du Colorado brûla de fond en comble. L’Overlook fut déclaré perte totale. Après enquête, le chef du service des incendies du comté de Jicarilla attribua la cause de l’incendie au mauvais fonctionnement d’une chaudière. L’hôtel était fermé pour l’hiver lorsque l’accident se produisit et seules quatre personnes étaient présentes sur les lieux. Trois d’entre elles en réchappèrent. John Torrance, le gardien de l’hôtel, trouva la mort en tentant vainement (et héroïquement) de faire tomber la pression de la vapeur qui avait atteint un niveau anormalement élevé dans la chaudière en raison d’une soupape de sécurité défectueuse. »

Extrait de : S. King. « Docteur Sleep – Shining. »