Étiquette : Annales du Disque-monde
Va-t-en-guerre par T. Pratchett
Fiche de Va-t-en-guerre
Titre : Va-t-en-guerre (Tome 21 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1997
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Va-t-en-guerre
« C’ÉTAIT UNE NUIT SANS LUNE, idéale pour ce que voulait faire Solide Jacquard.
Il pêchait le calmar curieux, ainsi dénommé parce qu’en plus d’être un calmar il était curieux. Entendez curieux de par sa curiosité.
Peu après avoir manifesté leur curiosité envers la lanterne que Solide avait accrochée à la poupe de son bateau, les calmars devenaient curieux de la façon dont divers congénères disparaissaient brusquement vers la surface dans un éclaboussement.
Certains étaient même curieux – très brièvement – de voir de plus près le bidule pointu à barbillon qui leur fonçait dessus à toute vitesse.
Le calmar curieux était terriblement curieux. Mais hélas peu doué pour additionner deux et deux.
Le lieu de pêche se situait au diable vauvert, mais Solide était rarement déçu du voyage. Le calmar curieux était tout petit, inoffensif, difficile à dénicher et, de l’avis des connaisseurs, le plus infect produit de la mer au monde. De ce fait, il était recherché dans un certain type de restaurant où des chefs fortement « toqués » cuisinaient avec un soin extrême des plats dépourvus de toute trace de la bête en question. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Va-t-en-guerre. »
Le père porcher par T. Pratchett
Fiche de Le père porcher
Titre : Le père porcher (Tome 20 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1996
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Le père porcher
« Tout commence quelque part, quoi qu’en pensent beaucoup de physiciens.
Mais on sent confusément le problème que pose un commencement. On se demande tout haut comment les conducteurs de chasse-neige se rendent à leur travail ou comment les auteurs de dictionnaires vérifient l’orthographe des mots. Chacun nourrit cependant le désir constant de trouver un point dans les réseaux sinueux, noués et enchevêtrés de l’espace-temps sur lequel on pourrait poser un doigt métaphorique pour indiquer que c’est ici, précisément, que tout a commencé…
Quelque chose commença lorsque la Guilde des Assassins enrôla monsieur Leureduthé, lequel ne »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le père Porcher. »
Pieds d’argile par T. Pratchett
Fiche de Pieds d’argile
Titre : Pieds d’argile (Tome 19 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1996
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Pieds d’argile
« PAR UNE CHAUDE NUIT DE PRINTEMPS, un poing frappa si violemment à une porte que les gonds en fléchirent.
Un homme ouvrit et fouilla la rue des yeux. De la brume montait du fleuve et le ciel nocturne était couvert. Autant chercher à voir à travers du velours blanc.
Mais il se demanda après coup s’il n’avait pas quand même distingué des silhouettes, juste au-delà de la flaque de lumière déversée sur la chaussée. Un grand nombre de silhouettes qui l’observaient avec attention. Il avait même cru deviner des points lumineux très faibles…
Mais il n’y avait pas à se tromper sur celle qui se dressait devant lui. Une grande forme rouge brique qui ressemblait aux figurines humaines en argile des enfants. Ses yeux étaient deux charbons ardents.
« Quoi ? Qu’est-ce que tu veux à une heure pareille ? »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Pieds d’argile. »
Masquarade par T. Pratchett
Fiche de Masquarade
Titre : Masquarade (Tome 18 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1995
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Masquarade
« LE VENT HURLAIT. L’orage crépitait sur les montagnes. La foudre aiguillonnait les rochers à pic comme un vieillard cherchant à déloger un pépin de mûre insaisissable de son dentier.
Entre les bouquets d’ajoncs bruissants brillait un feu dont les rafales de vent bousculaient les flammes d’un bord puis de l’autre.
Une voix effrayante criailla : « Quand nous revoyons-nous toutes les deux ? »
Le tonnerre gronda.
Une voix plus naturelle répondit : « Pourquoi tu t’mets à brailler ? Tu m’as fait lâcher ma tartine dans l’feu. »
Nounou Ogg se rassit.
« Pardon, Esmé. J’faisais ça à cause… tu sais… en souvenir du passé… Pas facile à dire, remarque.
— Grillée bien comme il faut, en plus.
— Pardon.
— De toute façon, t’avais pas à brailler.
— Pardon.
— Ce que j’veux dire, c’est que j’suis pas sourde. T’aurais pu me l’demander normalement. Et je t’aurais répondu : “Mercredi prochain. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Masquarade. »
Les tribulations d’un mage en aurient par T. Pratchett
Fiche de Les tribulations d’un mage en aurient
Titre : Les tribulations d’un mage en aurient (Tome 17 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1994
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Les tribulations d’un mage en aurient
« VOICI où les dieux jouent avec les vies des hommes, sur un plateau qui est à la fois aire de jeu et le monde entier. Et le Destin gagne toujours.
Oui, le Destin gagne toujours. La plupart des dieux jouent aux dés mais le Destin, lui, joue aux échecs, et on ne découvre qu’à la fin, donc trop tard, qu’il s’est servi depuis le début de deux reines.
Le Destin gagne. Du moins, c’est ce qu’on prétend. Quoi qu’il arrive, on dit toujours après coup que c’était le Destin[1].
Les dieux savent prendre n’importe quelle apparence, mais la seule chose qu’ils ne peuvent pas modifier en eux, c’est leurs yeux qui révèlent leur vraie nature. Ceux du Destin sont à peine des yeux, plutôt des trous noirs sur un infini piqueté de points lumineux qui sont peut-être des étoiles ou, là encore, peut-être autre chose.
Il battit des paupières, gratifia les autres joueurs du sourire suffisant des gagnants juste avant la victoire et annonça :
« J’accuse le grand prêtre de la Robe Verte dans la bibliothèque avec la hache d’armes. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Les tribulations d’un mage en aurient. »
Accros du roc par T. Pratchett
Fiche de Accros du roc
Titre : Accros du roc (Tome 16 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1994
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Accros du roc
« Le présent récit traite de la mémoire. Et, pour autant qu’on se rappelle…
… la Mort du Disque-monde, pour des raisons personnelles, a un jour sauvé une petite fille et l’a ramenée chez lui[1] entre les dimensions. Il l’a laissée grandir jusqu’à ses seize ans parce qu’il croyait plus facile de s’occuper d’adolescents que de jeunes enfants, ce qui prouve bien qu’on peut être une personnification anthropomorphique immortelle et quand même se fourrer la phalange dans l’orbite, comme qui dirait…
… il a engagé par la suite un apprenti du nom de Mortimer – Morty pour les intimes. Ysabell et Morty ont éprouvé l’un pour l’autre une antipathie immédiate mais tout le monde sait ce qu’il en résulte à long terme. Comme suppléant du Faucheur, Mortimer s’est révélé d’une nullité retentissante, semant une pagaïe qui s’est soldée par un vacillement de la Réalité et un duel entre son patron et lui, duel qu’il a perdu… »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Accros du roc. »
Le guet des orfèvres par T. Pratchett
Fiche de Le guet des orfèvres
Titre : Le guet des orfèvres (Tome 15 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1993
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Le guet des orfèvres
« LE GUET DES ORFÈVRES
EN CHEMISE DE NUIT, le caporal Carotte de la Garde municipale d’Ankh-Morpork (Guet de nuit) s’assit, prit son crayon, en suça le bout un moment, puis écrivit :
Chers papa et maman,
Encore une bonne surprise ! J’ai été nomé caporal !! Ça veut dire cinq piastres de mieux par mois et j’ai aussi un nouvel uniforme en plus et deux galons qui vont avec. Et aussi une nouvelle plaque en cuivre ! C’est une grosse responsabilité !! Tout ça parce qu’on a de nouvelles recrues et parce que le Patricien (il dirige Ankh-Morpork, comme je vous l’ai déjà dit) est d’avis que le Guet doit refléter le visage de la ville avec toutes ses couleurs ethniques… »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le guet des Orfèvres. »
Nobliaux et sorcières par T. Pratchett
Fiche de Nobliaux et sorcières
Titre : Nobliaux et sorcières (Tome 14 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1992
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Nobliaux et sorcières
« Suite du feuilleton…
Où situer le début ?
Les débuts sont très rares. Oh, certaines initiatives passent pour tels. Le rideau se lève, le premier pion avance d’une case, le premier coup de feu est tiré[1] – mais ce n’est pas le début, non. La pièce, la partie ou la guerre n’est qu’une lucarne sur un ruban d’événements qui peuvent remonter à des millénaires. Le fait est là, il existe toujours quelque chose avant. Il s’agit toujours d’une suite du feuilleton.
L’humanité a déployé des trésors d’ingéniosité pour découvrir l’Avant initial.
L’état actuel des connaissances peut se résumer à ceci :
Au commencement, il n’y avait rien, et ce rien a explosé.
D’autres théories sur le début initial invoquent des dieux créant l’univers à partir des côtes, entrailles et testicules de leurs pères[2]. De telles théories abondent. Elles sont intéressantes, non pour ce qu’elles nous apprennent sur la cosmologie, mais pour ce qu’elles révèlent des gens. Hé, les mecs, à partir de quoi ils ont créé votre ville, d’après vous ? »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Nobliaux et sorcières. »
Les petits dieux par T. Pratchett
Fiche de Les petits dieux
Titre : Les petits dieux (Tome 13 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1992
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket
Première page de Les petits dieux
« PRENONS l’aigle et la tortue.
La tortue dite terrestre – puisqu’il en existe une espèce marine – vit sur terre, comme son nom l’indique. Impossible de vivre plus près de la terre sans passer dessous. Son horizon ne s’étend guère au-delà de quelques pas. Sa vitesse de pointe excède tout juste celle nécessaire pour prendre une laitue en chasse. Pendant que le reste de l’évolution la dépassait, elle a survécu en n’étant dans l’ensemble dangereuse pour personne et consommable qu’au prix de mille peines.
L’aigle, maintenant. Un animal aérien, un animal des cimes, dont l’horizon s’étend jusqu’au bord du monde. Une vue assez perçante pour repérer à un kilomètre le frémissement d’une petite bête couinante. La puissance et la maîtrise incarnées. La mort instantanée sur ailes. Assez de serres et de griffes pour faire son repas de tout ce qui est plus petit et prendre au moins un morceau sur le pouce de tout ce qui est plus gros. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Les petits dieux. »
Mécomptes de fées par T. Pratchett
Fiche de Mécomptes de fées
Titre : Mécomptes de fées (Tome 12 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1991
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket
Première page de Mécomptes de fées
« VOICI LE DISQUE-MONDE qui navigue dans l’espace sur le dos de quatre éléphants, eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande A’Tuin, la tortue stellaire.
Autrefois un tel univers passait pour exceptionnel, voire impossible.
Mais… tout était si simple, autrefois.
L’univers baignait alors dans l’ignorance, et le savant le passait à la bâtée tel un prospecteur accroupi au-dessus d’une rivière de montagne, cherchant l’or de la connaissance parmi les graviers de la déraison, le sable de l’incertitude et les petits octopodes aquatiques poilus de la superstition.
De temps en temps il se relevait et lançait une phrase du genre : « Hourra, j’ai découvert la Troisième Loi de Boyle. » Et chacun de savoir où il en était. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Mécomptes de fées. »