Étiquette : Arnaud
Les indésirables par G. J. Arnaud

Fiche de Les indésirables
Titre : Les indésirables
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2005
Editeur : Editions Quai n°3
Première page de Les indésirables
« Trois soirs elle était descendue là, quand il y avait match à Marseille. Dans le dernier TER, 23 h 11 au départ de la gare Saint-Charles, les supporters envahissaient les wagons, s’éclipsaient peu à peu le long des stations côtières. À Bandol, il en restait encore pas mal. Elle descendit la première, regarda s’éloigner les voyageurs qui continuaient de s’opposer bruyamment sur le match. Assez violemment cette nuit-là. Le train repartit et elle s’adressa aux deux employés présents, espérant que l’un d’eux était le chef de gare. Elle ne les avait jamais vus ceux-là et elle leur montra la photographie.
— On est au courant. Le collègue vous a parlé l’autre jour. Non, je ne l’ai pas vu votre frère ce soir-là. Quand il y a match de l’OM le vendredi ou le samedi, ça fait beaucoup de monde.
En dehors de la gare, chaque fois surprise, elle retrouvait son scooter enchaîné. Elle s’attendait toujours à ce qu’il ait disparu. Le SDF habituel grogna « un euro, un seul » lorsqu’elle s’en approcha. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les indésirables. »
Le salaire de la peur par G. J. Arnaud

Fiche de Le salaire de la peur
Titre : Le salaire de la peur
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1950
Editeur : Julliard
Première page de Le salaire de la peur
« CINQ, dix coups de téléphone au bureau du grand boss dans les baraques en bois du camp de Las Piedras. Des employés énervés, bousculés, circulaient à toute vitesse d’une pièce à l’autre, et les portes mobiles montées sur ressorts rebondissaient.
— Oui… Oui… Cette nuit… Non, je n’y suis pas encore allé moi-même. J’ai été prévenu trop tard. Rynner est dans un état effrayant, il a subi une grosse commotion nerveuse. Naturellement, sa responsabilité personnelle est à couvert. La commission d’enquête ? Sans doute mercredi. La déposition des Indiens ? Il n’y en a plus qu’un, l’autre était mort quand l’ambulance est arrivée. L’autre… Sa déposition sera conforme à celle de Rynner, naturellement : ce qu’elle doit être, sans plus. Quoi, la fatalité n’existe pas ? Bien sûr. Oui, pour la presse. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le salaire de la peur. »
Le cavalier squelette par G. J. Arnaud

Fiche de Le cavalier squelette
Titre : Le cavalier squelette
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2002
Editeur : Editions du Masque
Première page de Le cavalier squelette
« Comme chaque nuit vers 2 heures, le curé de Cubières quittait la chaleur de son gros édredon pour jeter une bûche dans sa cheminée. Ce mois de décembre lui gelait les os le jour comme la nuit et il ne cessait de grelotter. Aumônier de l’armée en Algérie, il y avait pris des fièvres qui ne lui laissaient de répit que l’été. Tout grelottant, il allait se recoucher lorsque le galop d’un cheval se fit entendre, venant de la route de Bugarach. D’abord roulement lointain d’orage sur le chemin gelé, les sabots de l’animal décomposèrent l’allure en petit trot. L’abbé Reynaud jeta sa robe de chambre en laine des Pyrénées sur ses épaules aiguës, gratta les fleurs de givre de sa vitre. Depuis son arrivée au presbytère, le menuisier de Mouthoumet devait installer des volets et l’abbé pensait que ce retard avait quelque sournoiserie d’anticlérical.
Maintenant réduit au pas, le cheval dépité devait secouer sa tête car cliquetait son mors entre ses dents. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Cavalier Squelette. »
La légende des Hommes-Jonas par G. J. Arnaud

Fiche de La légende des Hommes-Jonas
Titre : La légende des Hommes-Jonas (Tome 11 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2000
Editeur : Fleuve noir
Première page de La légende des Hommes-Jonas
« Nathos était seul dans l’habitacle surveillant les écrans de contrôle, ceux du radar et de l’indicateur de profondeur, mais il n’avait aucune inquiétude. Roxyane la baleine connaissait mieux que lui la navigation en plongée dans ces parages. D’ailleurs, concentrée sur l’approche du but elle se taisait depuis la dernière poche d’air où elle avait repris son souffle. Un peu plus tard, elle lui demanda ce que faisait Oxelle.
— Elle est avec les enfants dans leur cellule. Ou bien elle se repose dans la nôtre.
— Peut-être essaie-t-elle de maîtriser son émotion ? Elle n’est jamais revenue par ici.
— Elle y parvient assez bien.
C’était la dernière plongée de la baleine avant le baleinarium de NOPIST, l’ancienne capitale du Cancer Network. Malgré ses quatre-vingt-huit ans, Roxyane était en excellente forme, capable de rester deux heures en apnée, et de se propulser à grande vitesse avec des pointes à près de soixante-dix kilomètres/heure. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « La légende des Hommes-Jonas – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Les baleines Solinas par G. J. Arnaud

Fiche de Les baleines Solinas
Titre : Les baleines Solinas (Tome 10 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2000
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les baleines Solinas
« Pour chaque spectacle annoncé dans le stade marin, les organisateurs redoutaient une lassitude des amateurs, une fréquentation de moins en moins fournie étant donné les difficultés actuelles d’existence. La rupture des relations politiques après la dissolution de la Confédération, le boycott du Cancer Network par la nouvelle Compagnie Panaméricaine compliquaient les conditions matérielles des habitants de North Pacific Icefield Station, autrement dit NOPIST.
Depuis son mirador vitré, le médecin animalier Reyès Alborne s’étonnait ce jour-là de voir les gradins se remplir, les petits marchands de boissons chaudes et de lard de phoque grillé aller et venir comme au bon vieux temps de la Confédération. Mais lorsqu’on levait les yeux vers l’immense coupole qui recouvrait le baleinarium il n’était nullement besoin d’être un spécialiste pour découvrir le délabrement de celle-ci. Faute des produits d’entretien nécessaires et d’un nouveau matériel qui n’arrivaient plus depuis le blocus, la double voûte transparente se fissurait, laissait échapper ce gaz rare, l’hélium, qui comprimé allégeait l’énorme structure. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les baleines Solinas – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Roark par G. J. Arnaud

Fiche de Roark
Titre : Roark (Tome 9 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2000
Editeur : Fleuve noir
Première page de Roark
« La troisième guerre civile éclata le premier janvier 2890, alors que la Confédération SAS fêtait l’annonce faite par le superviseur des astronavigateurs : « le voyage interminable de cette planète vivante approchait de son but, la Terre. » Le superviseur certifiait que d’ici moins de trois ans le Bulb se mettrait en orbite stationnaire autour de la patrie d’origine. Ainsi, après six cent quarante ans environ, les descendants des derniers colons ayant quitté le système solaire allaient enfin y revenir. Combien d’annonces aussi triomphalistes s’étaient-elles succédé au cours des siècles de long cheminement vers cette lointaine destination ? Nul ne pouvait les décompter car la censure veillait à les faire oublier, à les extirper de la mémoire collective. Les voyageurs de l’espace devaient garder le moral, quoi qu’il arrive.
La guerre civile éclata et pourtant les deux composantes de la Confédération s’étaient mises d’accord pour organiser une énorme manifestation populaire saluant ces bonnes nouvelles, et lorsque les hordes de loupés envahirent les étages où les festivités débutaient, on comprit trop tard que les Salts avaient bien caché leur jeu jusqu’au bout. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Roark – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Planète nomade par G. J. Arnaud

Fiche de Planète nomade
Titre : Planète nomade (Tome 8 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2000
Editeur : Fleuve noir
Première page de Planète nomade
« C’est à la demande de l’inspecteur général de l’Instruction et de la Jeunesse que furent enregistrées ces informations qui couvrent plus de deux siècles de l’histoire de notre satellite. Une enquête récente établit que les jeunes générations ignoraient tout de leur origine, de leur histoire, s’imaginaient que leurs ancêtres avaient toujours vécu à bord du Bulb, cette planète vivante colonisée en 2256. Il vaudrait mieux préciser qu’on essaya de la coloniser à partir de cette date, mais que l’établissement des humains s’effectua dans des conditions difficiles durant des décennies, avant qu’un Pacte d’Harmonie soit plus ou moins accepté par les deux composantes, c’est-à-dire le Bulb proprement dit et le groupe humain de l’autre. Ce dernier ne cessa de se développer malgré les difficultés d’adaptation et finit par atteindre un chiffre voisin de cinquante mille personnes. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Planète Nomade – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
L’oeil parasite par G. J. Arnaud

Fiche de L’oeil parasite
Titre : L’oeil parasite (Tome 7 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’oeil parasite
« Duncan Vernon travaillait à l’extérieur de Terra lorsqu’on le pria de rentrer à bord sans perdre de temps et de se rendre, une fois décontaminé, au niveau des soins palliatifs. Il confia l’étude spectrographique de la carapace du vaisseau à son équipe et se hâta de redescendre dans la cellule de décontamination. Depuis un mois ils naviguaient dans une zone de radiations dangereuses, mal définies.
Au contrôle du niveau on lui apprit qu’Aldina Pérou avait demandé qu’on cesse de la maintenir artificiellement en vie. Elle avait choisi de mourir. Duncan s’y attendait depuis peu. La spatiologue se tenait dans un relax et non dans son lit, revêtue d’une longue robe écrue qu’elle affectionnait particulièrement. Elle visionnait un de ces films truqués sur la vie terrienne quelque deux cent cinquante ans auparavant. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « L’Œil parasite – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Sidéral-Léviathan par G. J. Arnaud

Fiche de Sidéral-Léviathan
Titre : Sidéral-Léviathan (Tome 6 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : Fleuve noir
Première page de Sidéral-Léviathan
« Les bûcherons de la forêt des Anges refluèrent vers Bermann-Cité, entassés dans leurs énormes sawer-bulls, ces scieries sur chenilles qui débitaient l’immense forêt depuis deux siècles. Les habitants s’indignèrent que les gardes civiques n’aient pas refoulé ces rustres dès le début. Leurs monstrueuses machines tournaient en rond autour de la statue de John Bermann sur la place du même nom. Elles finirent par stopper et un silence bizarre tomba sur la ville. Une patrouille de gardes venait d’arriver et les policiers nerveux sautaient de leur véhicule, les armes braquées sur les sawers. Alors les bûcherons, des brutes hirsutes et énormes descendirent lourdement de leurs engins.
— Je suis le syndic de la junte des bûcherons des Anges, lança l’un d’eux, d’une voix forte qui atteignait les maisons à des centaines de mètres à la ronde. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Sidéral Léviathan – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Les survivants crépusculaires par G. J. Arnaud

Fiche de Les survivants crépusculaires
Titre : Les survivants crépusculaires (Tome 5 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les survivants crépusculaires
« Ce fut en roulant sur ce chemin de terre, le long de la Saône, qu’il aperçut l’animal. Tout d’abord il pensa à un cerf mais les andouillers plats et la fourrure étaient ceux d’un renne. À cette latitude ? Même avec ce froid vif ? Il continua de rouler et le troupeau tout entier d’une vingtaine de bêtes apparut. Il ralentit, s’arrêta pour les observer. Y avait-il dans cette région proche du Jura un élevage de ces cervidés nordiques ? Il était plus raisonnable de penser que la harde fuyant la descente accélérée des grands glaciers qui rabotaient les lichens, avait trouvé dans ces prairies la nourriture qui leur manquait plus haut. De leurs sabots ils cassaient la couche de glace des herbages et à chaque instant jaillissaient sous leurs pattes des gerbes de cristaux blanchâtres. Il n’eut qu’à diriger son objectif télescopique pour que la scène fût filmée et transmise par satellite jusqu’en Australie. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les survivants crépusculaires – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »