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Les prédestinés par G. J. Arnaud

Fiche de Les prédestinés
Titre : Les prédestinés (Tome 4 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les prédestinés
« Lorsqu’elle s’inscrivit à la section des Archaïsmes de l’Université mobile de Grand Star Station, capitale de la Transeuropéenne, la secrétaire lui fit répéter deux fois son prénom.
— Aphélie Bermann.
— Ce n’est donc pas Ophélie ? Nous avons une Ophélie, c’est pourquoi je suis surprise. Je n’ai jamais entendu un tel prénom. C’est joli.
La jeune étudiante, durant encore une minute, espéra que la brave femme chuchoterait tout autre chose en regardant autour d’elle avec inquiétude, mais rien de tel ne se produisit. Ce prénom pouvait servir de signe de reconnaissance, de mot de passe, mais encore fallait-il rencontrer une personne capable d’en connaître le sens véritable.
— Vous savez que pour suivre les cours d’archaïsme il faut avoir l’accord de la Sécurité ?
— Le voici, dit-elle, en présentant une carte magnétique que l’employée glissa dans un lecteur. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les prédestinés – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Le sang du monde par G. J. Arnaud

Fiche de Le sang du monde
Titre : Le sang du monde (Tome 3 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1998
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le sang du monde
« Lorsque Janfriel avait baptisé son traintel du nom d’Assommoir, ses clients et amis perplexes avaient bien entendu posé des questions.
— Je ne sais pas d’où mon père tenait ce nom, mais quand il allait boire un coup dans le bar de notre quai il disait toujours, je vais à l’Assommoir et c’est en souvenir de lui que j’ai appelé mon bar ainsi.
Chaque soir ils se réunissaient cinq, six dans un recoin du wagon-bar pour boire de la bière de soja et discuter à l’infini. S’il y avait d’autres clients, surtout des étrangers de passage, ils parlaient en anglais ; mais, une fois seuls, ils se gargarisaient de vieux mots français. Seul Ferno, ancien professeur revenu de River Station sur ses vieux jours, avait des notions grammaticales et corrigeait les autres quelquefois. Leur langage tenait plus du sabir que d’autre chose, se plaignait-il. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le sang du monde – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Les illuminés par G. J. Arnaud

Fiche de Les illuminés
Titre : Les illuminés (Tome 2 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1997
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les illuminés
« Mon nom est Jon Semper. Le lieu de ma naissance était Sanguine avant que les Croisés ne viennent s’installer chez nous. Depuis, notre communauté s’appelle Bruni-Station. Les Croisés appartiennent à l’Eglise Grégorienne du Vatican et dirigent le Réseau Grégorien de chemin de fer. Les vieux de Sanguine racontaient que des machines bruyantes et puantes circulaient loin de chez nous, reliant des communautés, mais personne n’accordait beaucoup de crédit à leurs radotages. Lorsque les rails des Croisés ont été découverts par des chasseurs de Sanguine à une journée de traîneau, tout le monde a commencé à s’inquiéter. Moi, je n’avais que cinq ans et je vivais sans souci dans notre village. Ma mère dirigeait l’école que fréquentait une vingtaine d’enfants entre quatre et quinze ans. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Illuminés – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
Les rails d’incertitude par G. J. Arnaud

Fiche de Les rails d’incertitude
Titre : Les rails d’incertitude (Tome 1 sur 11 – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1998
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les rails d’incertitude
« Tous les membres de la famille-tribu considéraient Sadon comme fou, bien avant qu’il ne décidât de les entraîner vers le nord alors que pour tous le salut existait quelque part dans le sud. Fou, car il était le seul à connaître autre chose que des grognements et des mimiques pour s’exprimer, parce qu’il pouvait prononcer des dizaines, peut-être des centaines de mots, parce que son sac en fourrure de chien contenait des objets aussi inutiles que des livres, au moins une demi-douzaine.
Ayant la veille tué un renne blessé après une poursuite épuisante, ils ne voulaient plus bouger de l’igloo construit par les enfants durant leur chasse. Maintenant ils avaient relativement chaud, grâce à la graisse du renne, s’éclairaient, et la viande congelée ne s’épuiserait pas avant une semaine. Dix-sept personnes occupées à découper cette viande, à racler la graisse, la peau, à casser les os pour en extraire la moelle. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Rails d’Incertitude – Chroniques glaciaires – La compagnie des glaces. »
L’atoll des bateaux perdus par G. J. Arnaud

Fiche de L’atoll des bateaux perdus
Titre : L’atoll des bateaux perdus (Tome 3 sur 3 – Ugo Cardone)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1997
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’atoll des bateaux perdus
« En cette fin janvier 1935 l’été australien s’installait dans le port d’Adélaïde avec de fortes chaleurs, et surtout une grasse odeur de suint. Des millions de moutons venaient d’être tondus et des montagnes de laine fermentaient dans les entrepôts du port. Là-dessus, les trémies remplissant les ventres des cargos de charbon chargeaient l’air étouffant d’une poussière irritante.
C’était une sale époque pour tous les tramps, ces cargos plus ou moins rouillés faisant du port à port dans le Pacifique. Une sale époque à cause de la crise économique mondiale et la fin de la Prohibition aux États-Unis. De nombreux contrebandiers, bootleggers et autres trafiquants s’étaient réfugiés sous les Tropiques, espérant y pratiquer quelques activités illégales, mais les possibilités de gagner de l’argent rapidement en transportant n’importe quelle marchandise s’étaient vite épuisées. Dans les bars de la ville on liquidait à bas prix les produits des distillations clandestines à base de sucre de canne la plupart du temps, ou du vin de la région de Melbourne. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « L’atoll des bateaux perdus – Ugo Cardone. »
La forêt des hommes volants par G. J. Arnaud

Fiche de La forêt des hommes volants
Titre : La forêt des hommes volants (Tome 2 sur 3 – Ugo Cardone)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve noir
Première page de La forêt des hommes volants
« Le bosco Milfried suivait du regard les nombreuses pirogues chargées de bois qui ravitaillaient les vapeurs de l’Amazonie. Les piroguiers les chargeaient au point qu’elles embarquaient de l’eau à la moindre vague.
— Du bois, rien que du bois. Connaissent-ils le charbon seulement ? Croyez-vous, capitaine, que nous en trouverons ici à Manaus ?
— Il doit bien en exister quelques entrepôts, fit distraitement Ugo Cardone.
Torse nu, il ne portait que son étrange képi à rabat de l’armée coloniale anglaise. Il supportait mal l’atmosphère humide de l’endroit. Le Vesuvio était pris d’assaut par des vendeurs aquatiques proposant toutes sortes de marchandises. Même les prostituées tapinaient en pirogue.
— Si nous n’avions pas eu besoin d’une chaudière neuve, maugréa-t-il, je n’aurais jamais accepté cette affaire. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « La forêt des hommes volants – Ugo Cardone. »
Les compagnons d’éternité par G. J. Arnaud

Fiche de Les compagnons d’éternité
Titre : Les compagnons d’éternité (Tome 1 sur 3 – Ugo Cardone)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1995
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les compagnons d’éternité
« Ugo Cardone n’avait pas fait escale à Hambourg depuis 1931, mais en cinq ans l’atmosphère de la ville avait radicalement changé. Le plus hallucinant étaient ces multitudes de croix gammées que le regard découvrait jusque dans les endroits les plus insolites. De grandes banderoles, des drapeaux foisonnaient mais les vitrines, les glaces des bars, les pare-brise des voitures s’ornaient de svastikas de toutes les dimensions. Il vit même des triporteurs en arborer et aussi un attelage, chevaux et charrette transportant de la bière en tonneaux.
Les passants le regardaient lourdement, souvent avec suspicion, lui trouvant un air peu conformiste avec son gros caban noir et surtout sa casquette de l’armée coloniale anglaise au rabat de feutre descendant sur la nuque.
Une troupe de la Hitler Jugend le croisa, marchant au pas en scandant une chanson rocailleuse de façon agressive. Ces garçons de moins de dix-huit ans regardaient fixement devant eux, mais leur chef toisa le marin avec une moue méprisante. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les compagnons d’éternité – Ugo Cardone. »
Spoliation par G. J. Arnaud

Fiche de Spoliation
Titre : Spoliation (Tome 78 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2000
Editeur : Fleuve noir
Première page de Spoliation
« Au cours de la deuxième nuit, le doute ne lui fut plus permis. Ils étaient revenus, s’étaient installés dans la partie condamnée de l’appartement qui possédait une entrée séparée sur le palier. La veille, une vague intuition, sous forme de malaise, avait tracassé Daisy. Désormais, elle savait qu’ils s’étaient introduits à côté, en prenant de grandes précautions, évitant les allées et venues, se méfiant du grincement de certaines portes. Les pièces, condamnées depuis la mort de Paul, son mari, donnaient sur une ruelle perpendiculaire à la rue Médine. Daisy aurait pu y descendre pour examiner les fenêtres de l’étage, le troisième, mais pour rien au monde elle ne l’aurait fait entre huit heures du matin et vingt heures. À cause de l’échoppe de cordonnier, dans l’encoignure des deux façades depuis la guerre de 14-18. Le « bouif » d’alors était mort en 1972. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Spoliation – Special Police. »
Bunker parano par G. J. Arnaud

Fiche de Bunker parano
Titre : Bunker parano (Tome 67 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1982
Editeur : Zulma
Première page de Bunker parano
« Sans ce bistrot minable… Le patron lui apporta un autre cognac et elle se força à attendre que l’alcool doré cesse d’huiler les bords du verre pour le porter à ses lèvres décolorées. Sans ce bistrot minable, elle aurait préféré renoncer. Il était juste en face de la maison, la Maison comme semblait dire en « majusculant » le patron du service social municipal. Majusculant, ça existait, ce verbe ? Ça lui faisait penser à autre chose. …jaculant.
Bossi, le directeur du Service, en était-il encore capable ?
Il avait louché sur ses seins mais comme par une vieille habitude, enfoui dans un capitonnage de sale graisse d’alcoolique. Elle savait ce que c’était la graisse d’alcoolo, menacée qu’elle était.
– Trente et un ans, disait Bossi, divorcée… Vous croyez pouvoir vous remettre au travail ? quatre années sans exercer… Avant c’était où déjà ? »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Bunker parano – Special Police. »
Noël au chaud par G. J. Arnaud

Fiche de Noël au chaud
Titre : Noël au chaud (Tome 58 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1979
Editeur : Plon
Première page de Noël au chaud
« Lorsqu’elle passait sur la route, tirant sa poussette à provisions derrière elle, Mme Mallet n’imaginait que des regards malveillants la suivant d’une maison à l’autre, que des femmes à l’affût derrière leurs rideaux, qui hochaient la tête avec un mélange de pitié et d’irritation, surveillant sa démarche déhanchée depuis cette fracture du col du fémur l’année dernière.
Raymonde eut un petit sourire sarcastique. Ils avaient bien cru être débarrassés d’elle après cet accident. Un mois d’hôpital, deux mois en rééducation. La grande maison abandonnée, le jardin livré au pillage. Elle se répéta mentalement « au pillage » sans se rendre compte qu’elle prononçait les deux mots à voix intelligible. D’abord les gosses venus voler les dernières pêches, les poires et les pommes, puis les adultes. Elle avait relevé des empreintes de pas révélatrices. Du quarante-quatre au moins. Ses lapins avaient disparu, de même que ses poules naines. On avait dû tuer son vieux chat Roudoudou. Ou bien il avait trouvé un autre foyer, car évidemment personne n’avait pris la peine de le nourrir. Maudite chute. Dans sa salle de bains. Sur un peu d’eau qu’elle n’avait pas vue. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Noël au chaud – Special Police. »