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Les éboueurs de la vie éternelle par G. J. Arnaud

Fiche de Les éboueurs de la vie éternelle

Titre : Les éboueurs de la vie éternelle (Tome 20 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les éboueurs de la vie éternelle

« Cette tribu de Roux bâtissait des igloos pour se protéger des vents extraordinaires qui soufflaient du sud dans cette zone de la banquise de l’océan Indien, à la limite des Concessions de la Fédération Australienne et de l’Africania. Des vents qui dépassaient couramment les deux cents kilomètres heure, avec des rafales à quatre cents, et qui pouvaient emporter un homme sur des distances considérables ou l’écraser contre des congères.

Le glaciologue Lien Rag détestait cette région hallucinante où des blocs de glace hauts comme des locomotives accouraient de l’horizon blême par centaines. On eût dit que la main d’un géant invisible les libérait comme des monstres fous qui frappaient au hasard. Les réseaux qui conduisaient jusque-là étaient le plus souvent obstrués, rendus inutilisables pour des semaines. Mais c’étaient des réseaux vitaux entre la Fédération et la Compagnie Africanienne. Des brise-glaces énormes déblayaient les rails dès que les vents devenaient plus supportables. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Éboueurs de la Vie Éternelle – La compagnie des glaces. »

Liensun par G. J. Arnaud

Fiche de Liensun

Titre : Liensun (Tome 19 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Liensun

« La première, Ma Ker éprouva des difficultés respiratoires vers la fin de la nuit. Depuis quarante-huit heures la masse spongieuse du phénomène vivant engloutissait la petite station, obturant les moindres interstices, provoquant également une obscurité générale. Par chance, Greog Suba avait retrouvé un puits foré dans la banquise qui rejoignait l’océan Pacifique quelque cinquante mètres plus bas. Au centre d’une poche d’air qui leur avait permis de respirer durant les dernières heures. Le jeune physicien travaillait fiévreusement sur le filtre à hélium qui, à partir de l’eau de mer, pouvait également fournir de l’oxygène.

Julius Ker écoutait la respiration difficile de sa femme, approchait souvent son visage du sien pour essayer de se rendre compte de son état. Ma était hébétée, uniquement attachée à trouver un peu d’air respirable.

— On pourrait creuser un tunnel, dit soudain l’aveugle en redressant sa tête. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Liensun – La compagnie des glaces. »

Le dirigeable sacrilège par G. J. Arnaud

Fiche de Le dirigeable sacrilège

Titre : Le dirigeable sacrilège (Tome 18 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le dirigeable sacrilège

« Dans la ferme d’élevage Ragus, ce fut très vite l’affolement. On voyait accourir les ouvriers armés de fusils, les parents quittaient leurs postes lointains pour revenir vers le centre de l’exploitation à bord de plates-formes fonctionnant au méthane. L’abattage des rennes se trouvait interrompu. Lienty Ragus, prisonnier de son fauteuil d’infirme, ne décolérait pas. Chaque écran qu’il éclairait lui renvoyait l’image d’une totale désorganisation de son entreprise.

— Arrêtez, hurla-t-il, arrêtez ! Ce n’est pas la première fois qu’on nous signale des patrouilleurs blindés en route vers chez nous.

— Père, dit le fils aîné, ils viennent pour ton cousin. Assurément pour lui. Sinon pourquoi ?

— Tais-toi et retourne à ta laiterie. Je veux que chacun reprenne son travail.

— Mais, dit un cousin, nous n’allons pas les laisser entrer sans nous défendre ?

— Tu veux déclarer la guerre à la Transeuropéenne peut-être, ironisa l’infirme, maintenant que l’armistice est signé avec la Sibérienne tu trouves que c’est le moment ? »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Dirigeable Sacrilège – La compagnie des glaces. »

Le gouffre aux garous par G. J. Arnaud

Fiche de Le gouffre aux garous

Titre : Le gouffre aux garous (Tome 17 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le gouffre aux garous

« Gola se levait tous les deux jours en pleine nuit pour aller pêcher avec un voisin qui logeait, lui, dans un igloo creusé dans la banquise. L’ancien chef de la police du Kid avait refusé de collaborer avec la Guilde des Harponneurs au début de leur putsch. Il avait connu la prison aux confins des coupoles, là où la température était toujours aux alentours de zéro. Ensuite les Panaméricains avaient pris la direction de la ville, mais en ignorant les confins, si bien que les prisonniers s’étaient libérés d’eux-mêmes pour se mêler à la population hétéroclite de cette zone. Gola avait découvert les gens les plus pauvres de Kaménépolis. Des gens de tous les âges qui survivaient dans des conditions impitoyables de froid, de faim, de saleté. Les plus jeunes se regroupaient en bandes terrifiantes, les Beltups, du nom des courroies qu’ils utilisaient pour se battre. Ces voyous organisés s’étaient ralliés aux Harponneurs, avaient constitué une milice de répression effroyable. Les Panaméricains les avaient employés également. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Gouffre aux Garous – La compagnie des glaces. »

Les brûleurs de banquise par G. J. Arnaud

Fiche de Les brûleurs de banquise

Titre : Les brûleurs de banquise (Tome 16 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les brûleurs de banquise

« Lien Rag se réveilla au milieu de la nuit, dans cet igloo qu’il avait édifié à la hâte lorsque les Miliciens du train l’avaient jeté sur la banquise. Il avait cru mourir lentement de froid et, à peine les yeux ouverts, éprouvait un besoin féroce de vivre. Il avait faim, très faim et pensa tout de suite aux cadavres des Travailleurs Volontaires Forcés non loin de là.

À quatre pattes il sortit de son abri, fila vers les corps. Une silhouette agile et de taille moyenne s’enfuit à son approche. Plus grosse qu’un rat, plus petite qu’un loup.

Il tâta les corps rigides jusqu’au troisième, celui d’un adolescent qu’il estimait moins coriace que les autres. Sans même essayer de l’attaquer avec son couteau, il le tira en direction de la vieille loco-vapeur qui haletait dans la nuit. Il sacrifia ses meilleures forces mais réussit à pousser le cadavre sous les grandes roues arrière, juste sous l’ancien cendrier qui, malgré l’emploi d’huile de baleine, restait le réceptacle des scories. Il était brûlant. Lien Rag entreprit de soulever le cadavre de l’adolescent en
amassant la glace en dessous, comme une stèle. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Brûleurs de banquise – La compagnie des glaces. »

Terminus Amertume par G. J. Arnaud

Fiche de Terminus Amertume

Titre : Terminus Amertume (Tome 15 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Terminus Amertume

« Le Panaméricain n’avait pas cherché à dissimuler son origine ni sa fonction. Il se nommait Kruss et était agent secret de Lady Diana. Lien Rag le reçut en compagnie des quatre autres membres du Comité Provisoire de Libération. Le professeur Ikar en faisait partie.

Kruss était jeune, sympathique, vêtu d’une combinaison isotherme en fourrure blanche, très élégante. Une fois dans le petit compartiment pullman il ôta sa cagoule, prit place en face des cinq Banquisiens.

— Ma mission est uniquement exploratoire. Ma Compagnie désire entretenir de bonnes relations avec la vôtre et continuer à commercer. Nous avons besoin de vos huiles, de baleines, de phoques, de vos produits manufacturés, de votre silicium, de votre soufre. Depuis que la Guilde des Harponneurs a pris le pouvoir, les exportations d’huile ont diminué de soixante pour cent. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Terminus Amertume – La compagnie des glaces. »

Les Hommes-Jonas par G. J. Arnaud

Fiche de Les Hommes-Jonas

Titre : Les Hommes-Jonas (Tome 14 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les Hommes-Jonas

« Ce n’était même pas une station et encore moins une ville. Une boursouflure des rails, une tumeur, une varice sur la ligne qui conduisait à la Compagnie de la Banquise.

Amertume Station ! Ce nom enfiévrait des milliers de gens dans le monde. Des despérados, des traqués, des malfaiteurs en fuite. Amertume Station, c’était le purgatoire après l’enfer, et au-delà de la frontière c’était le paradis de cet immense territoire que formait la Concession de la Compagnie de la Banquise dirigée par un homme légendaire, le Kid. Des milliers de gens échouaient dans ce bidonville des glaces, parmi les épaves humaines, les entassements de matériel ferroviaire hors d’usage.

Harl Mern parvint dans cette varice infectée après des semaines d’un voyage hallucinant, hors du temps. Il avait du mal à réaliser que six mois ou un an plus tôt il se trouvait en Transeuropéenne, qu’il dirigeait un centre d’études et de recherches sur les « Gisements intellectuels de documentation » et les « Gisements économiques diversifiés ». »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Hommes-Jonas – La compagnie des glaces. »

Station-fantôme par G. J. Arnaud

Fiche de Station-fantôme

Titre : Station-fantôme (Tome 13 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Station-fantôme

« Les Instructions ferroviaires annonçaient régulièrement que telle station phoquière ou baleinière se trouvait abandonnée depuis de nombreuses années et ils pouvaient constater qu’il n’en était rien. Des hommes, quelques femmes également y survivaient dans des conditions effroyables, ne se souvenant même plus que le Cancer Network les reliait à leur Compagnie mère, la Panaméricaine. Ils n’avaient même plus de véhicules en état de marche, pensaient que les rails étaient coupés aussi bien à l’ouest qu’à l’est et ne se souciaient que de chasser les phoques et les pingouins, plus rarement les baleines. Mais tous fabriquaient de l’alcool à partir du glycogène extrait des muscles et surtout du foie des animaux qu’ils chassaient.

— Ma parole, disait le vieux Pavie, se sont donné le mot sur la banquise, il y a quelque temps tout de même. Z’ont tout oublié mais pas le procédé de distillation. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Station-fantôme – La compagnie des glaces. »

Network-Cancer par G. J. Arnaud

Fiche de Network-Cancer

Titre : Network-Cancer (Tome 12 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Network-Cancer

« Pas possible de donner à ce vieux wagon pourri un air plus présentable. Le vieux Pavie en convenait avec regret. Il avait lavé le plancher, essayé de ranger un peu, d’ôter la poussière, de cacher tout ce qui était ébréché, abîmé, si bien qu’il ne restait pas grand-chose dans le compartiment principal. Il avait aussi soigneusement isolé l’étable de la chèvre avec du papier collé dans l’embrasure de la porte, mais l’odeur sourdait malgré tout.

Depuis le réveil matinal, l’enfant essayait d’apaiser la nervosité de l’ancien mineur en agissant sur son système nerveux où, mentalement, il injectait des ondes euphorisantes, mais Pavie restait inquiet.

— J’aurais pas dû t’écouter, fiston… Y vont me foutre dans un train-pénitencier ou dans un train-asile. Tu les connais pas, ces gens-là. Y a déjà quatre types de la Police du Rail qui surveillent le wagon. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Network-Cancer – La compagnie des glaces. »

Les fous du soleil par G. J. Arnaud

Fiche de Les fous du soleil

Titre : Les fous du soleil (Tome 11 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les fous du soleil

« La vieille dame aux cheveux blancs pénétra dans le wagon-nursery avec un plateau chargé d’excellentes choses et le déposa sur le lit de l’enfant qui appuyait son dos contre un oreiller garni de vieilles dentelles et gonflé de duvet d’oiseau.

— Bonjour, bébé, bonjour, mon ange. Regardez ce que la bonne Granny apporte ce matin. Des gâteaux dorés, de la confiture de véritables fruits, et les œufs. Vous avez vu les œufs avec encore la coquille ? Pas de ces œufs en bâton comme pour n’importe qui et aussi du bon jambon maigre… Du bon jambon pour le bébé.

Elle alla tirer les rideaux des hublots panoramiques, n’accorda qu’un petit regard à la plaine glacée au fond de laquelle semblaient flotter des montagnes blanches.

— Qui va bien déjeuner, hein ? Qui va faire plaisir à sa Granny ? »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Fous du soleil – La compagnie des glaces. »