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Les voiliers du rail par G. J. Arnaud

Fiche de Les voiliers du rail

Titre : Les voiliers du rail (Tome 10 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les voiliers du rail

« On leur avait dit que Jdrui avait perdu une main lorsqu’il travaillait sur le dôme d’une ville des Hommes du Chaud. Une plaque de verre avait cédé sous son poids et pour éviter de tomber de près de cinquante mètres de hauteur il avait dû s’accrocher aux brisures, s’entaillant très profondément. Au point qu’un de ses compagnons avait dû achever de sectionner sa main d’un coup de pelle à glace.

Jdrui s’était enfui ensuite avec quelques membres de sa tribu et depuis ils erraient le long des voies ferrées, ramassant les détritus, ou piégeant les corbeaux, les rats et les loups qui venaient également fouiller dans ces ordures.

La tribu qui recherchait Jdrui appartenait elle aussi à l’Ethnie du Sel mais n’avait jamais vécu dans l’environnement des Hommes du Chaud, méprisant même ces mendiants qui vivaient le long des réseaux, agitant les bras au passage des convois dans l’espoir de recevoir quelque nourriture. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Voiliers du rail – La compagnie des glaces. »

Le réseau de Patagonie par G. J. Arnaud

Fiche de Le réseau de Patagonie

Titre : Le réseau de Patagonie (Tome 9 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le réseau de Patagonie

« La vieille machine à vapeur renâclait devant la faible pente. Par trois fois, elle avait patiné sur les rails verglacés, finissant par reculer jusque sur le plat de la petite vallée encaissée entre deux anciennes montagnes recouvertes de glace. Seuls les sommets trop aigus restaient dénudés jusqu’au roc de couleur rouge.

— D’abord on manque de puissance, décréta Condor, et ensuite les rails sont trop glissants. Videz le bac à cendres de la machine pour aller jeter le contenu sur les voies. Moi, je me charge de faire remonter la pression dans cette foutue chaudière.

— Tu n’y arriveras pas, lui lança Manuelo en sautant sur la glace. Il y a des fuites un peu partout. Regarde ces manchons de glace, ces stalactites.

— Justement. La glace obture les fuites. Je vais le découper maintenant. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Réseau de Patagonie – La compagnie des glaces. »

La compagnie de la banquise par G. J. Arnaud

Fiche de La compagnie de la banquise

Titre : La compagnie de la banquise (Tome 8 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de La compagnie de la banquise

« Le chef de train regardait goguenard cette jolie jeune femme brune vêtue de fourrures qui protestait avec des larmes dans les yeux. Elle ne voulait pas occuper la couchette qu’il lui avait désignée dans ce compartiment pour dix personnes. Les autres voyageurs échangeaient des regards agacés et préparaient leur coin pour un voyage qui ne devait en principe durer que trois jours, mais chacun savait qu’il pouvait s’éterniser sur une bonne semaine.

— Allez voir dans les wagons d’à côté si vous trouvez une meilleure place, fit le chef de train, faisant par là allusion à ces voitures pour émigrants à peine chauffées, au plancher recouvert de débris de chiffons sur lesquels on s’entassait par dizaines.

Yeuse comprit qu’elle n’obtiendrait pas gain de cause mais ne se résigna pas tout de suite.

— Je me plaindrai à la direction de la Mikado, affirma-t-elle. Mon billet est pour un compartiment pullman avec sanitaires et non pour cette niche malodorante. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « La Compagnie de la Banquise – La compagnie des glaces. »

Le gnome halluciné par G. J. Arnaud

Fiche de Le gnome halluciné

Titre : Le gnome halluciné (Tome 7 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le gnome halluciné

« Lorsque le Gnome se rendit compte que le chef de train allait les abandonner sur cette voie perdue, il se mit à courir de toute la vigueur de ses petites jambes, ce qui amusa énormément les voyageurs aux visages asiatiques de l’omnibus. Le Gnome portait une combinaison isotherme retaillée mais qui formait des plis et accroissait la lourdeur de sa démarche. Il essayait d’attirer l’attention du chef de train en agitant quelques billets crasseux. Mais ce fut le mécanicien de la loco qui l’aperçut le premier et qui se pencha par le sas de sa machine pour lui demander ce qu’il voulait.

— Tamponnez notre wagon, supplia le Gnome, tamponnez-le, que nous puissions au moins atteindre la petite station là-bas.

— Ce n’est pas prévu par le règlement, dit le mécanicien aux yeux bridés. Vous pouvez trouver un remorqueur ou encore louer des volontaires.

Puis il aperçut vraiment les billets, sortit de son sas, les yeux exorbités :

— Ce sont des dollars transeuros ? Ce sont bien des transeuros ? »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Gnome halluciné – La compagnie des glaces. »

Les otages des glaces par G. J. Arnaud

Fiche de Les otages des glaces

Titre : Les otages des glaces (Tome 6 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les otages des glaces

« Depuis quatre jours, l’énorme locomotive-pirate tournait en rond dans l’extrême nord de la Transeuropéenne sans pouvoir rejoindre, comme c’était l’intention de Kurts son capitaine, la zone où les Roux, les Hommes du Froid, tentaient de créer une terre d’asile, peut-être un pays. La formidable machine se heurtait sans cesse à des barrages de bâtiments et de convois blindés puissamment armés et chaque fois elle devait battre en retraite. Si Kurts restait de marbre devant chaque humiliation, son second Rando enrageait :

— Nous sommes trahis. Il y a des obstacles sur chacune de nos voies de repli, ce n’est pas normal. Il ne fallait pas délivrer ce Lien Rag en prenant de si grands risques.

L’ordinateur principal fournissait des informations contradictoires, comme si la Compagnie Transeuropéenne avait à son tour trouvé le moyen de le saturer au point de l’affoler.

— Aucune analyse n’est possible, nous roulons à l’aventure et le charbon liquide commence à baisser dans les réservoirs. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Otages des Glaces – La compagnie des glaces. »

L’enfant des glaces par G. J. Arnaud

Fiche de L’enfant des glaces

Titre : L’enfant des glaces (Tome 5 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’enfant des glaces

« Les soirées que donnait le chef de station de Knot Station passaient pour les plus réussies dans ce district du nord-ouest, réseau du petit cercle polaire, la dernière cité avant le front. Au-delà les villes n’étaient plus que des garnisons depuis que la Compagnie avait attaqué la Panaméricaine, des dépôts de matériel militaire, des centres de transit pour les soldats.

Knot Station profitait de ce voisinage pour faire d’excellentes affaires. Les permissionnaires affluaient, officiers et sous-officiers car les simples soldats ne recevaient pas de permis de séjour pour Knot. Certains avaient eu le mauvais goût en descendant du front de découvrir avec amertume le luxe, la folie et la débauche qui y régnaient, s’en étaient scandalisés et la Sécurité militaire avait dû intervenir pour empêcher la mise à sac de plusieurs magasins d’alimentation raffinée et de boutiques de vêtements de luxe. Depuis, il fallait posséder au minimum cent dollars et un grade de sous-officier pour accéder aux mirages de cette cité. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « L’Enfant des Glaces – La compagnie des glaces. »

Les chasseurs des glaces par G. J. Arnaud

Fiche de Les chasseurs des glaces

Titre : Les chasseurs des glaces (Tome 4 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les chasseurs des glaces

« Une fois par semaine, Pietr Hansen allait livrer ses dix wagons de bois de chauffage à Wood Station. Depuis que Lien Rag avait amené cette petite tribu d’Hommes Roux, l’exploitation de la forêt sous-glaciaire avait pu reprendre et le gros bûcheron considérait le glaciologue comme un associé, un frère. Il y avait maintenant plusieurs semaines que Lien avait choisi de déserter et se cachait sous l’apparence barbue et chevelue d’un coupeur de bois.

Le vieux locotracteur attendait devant l’aiguillage de cette voie secondaire que le mécanisme veuille bien ouvrir la voie. Hansen fumait un cigare rouge, un bout. A côté de lui Lien Rag paraissait ruminer de sombres pensées.

— Quelque chose te tracasse ? demanda le bûcheron.

En fait, c’était un souci bien dérisoire qui rendait le glaciologue maussade. Il était jaloux, jaloux parce que Jdrou n’avait aucune notion de monogamisme, comme tous les Hommes et les Femmes Roux. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Chasseurs des glaces – La compagnie des glaces. »

Le peuple des glaces par G. J. Arnaud

Fiche de Le peuple des glaces

Titre : Le peuple des glaces (Tome 3 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le peuple des glaces

« Le patrouilleur de reconnaissance des glaces PR-17 s’enfonçait depuis une heure dans les lignes ennemies sans rencontrer la moindre résistance, ni le moindre signe de vie. Le sergent Malcolm avait reçu ordre d’essayer d’atteindre la petite bourgade panaméricaine de Glass Station, à cinquante kilomètres à l’ouest. Une cité industrielle où l’on fabriquait de la verrerie pour la table et des vitres de wagons et de serres.

Le sergent avait emprunté un réseau secondaire de la Panaméricaine, pensant qu’ils finiraient par être arrêtés par une coupure des rails. Mais ces derniers étaient intacts comme si l’ennemi, en se retirant précipitamment, avait omis de les faire sauter. Cet oubli ne pouvait être imputé au seul affolement et à la seule surprise.

Depuis longtemps les Panaméricains savaient que la Compagnie se préparait à les attaquer.

De toute façon le patrouilleur disposait de tout ce qu’il fallait pour rétablir une voie sabotée, à condition qu’une charge supérieure à cent tonnes ne roule pas dessus. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Peuple des glaces – La compagnie des glaces. »

Le sanctuaire des glaces par G. J. Arnaud

Fiche de Le sanctuaire des glaces

Titre : Le sanctuaire des glaces (Tome 2 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le sanctuaire des glaces

« Le conseil d’administration de la Compagnie, soucieux de bien faire les choses, avait affrété un train magnifique pour aller chercher tous les actionnaires qui devaient se réunir à Grand Star Station pour une session extraordinaire. Le minimum d’actions exigées pour participer à ces travaux était cinquante, mais un porteur de trente actions pouvait récolter les mandats de petits porteurs pour atteindre le chiffre exigé. L’assemblée générale devait prendre de nouvelles dispositions sur la conduite de la guerre et sur l’orientation d’une politique économique plus rigoureuse.

Lorsque le petit porteur d’actions qui attendait sous le dôme vétuste, souvent une verrière défectueuse d’une gare lointaine, isolée dans le glacis, pénétrait dans le hall de réception, il avait l’impression d’être transporté dans un autre monde. Il oubliait le froid, la glace qui recouvrait la Terre depuis deux siècles et demi, croyait pénétrer directement dans un vieux film d’avant la nouvelle ère glaciaire. »

Extrait de : G.J. Arnaud. « Le Sanctuaire des glaces – La compagnie des glaces. »

La compagnie des glaces par G. J. Arnaud

Fiche de La compagnie des glaces

Titre : La compagnie des glaces (Tome 1 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de La compagnie des glaces

« Lien Rag attendit près d’une heure d’être reçu par le lieutenant de la Sécurité. De la pièce où il se trouvait, il dominait Grand Star Station. C’était l’un des principaux points stratégiques où la vue était aussi globale que dans n’importe quel dispatching d’aiguillage. Les voies s’alignaient à perte de vue jusqu’à un faux horizon qui n’était autre que l’arrondi du dôme, à des kilomètres de distance. Il leva les yeux machinalement et pour la première fois aperçut les Hommes du Froid, les Hommes Roux à moins de cent mètres. Ils habitaient en permanence sur le dôme, passaient leur vie à le nettoyer en échange de nourriture et de pacotille. Ils vivaient nus ou presque et supportaient des températures effrayantes, en dessous de zéro. Lien en distinguait quatre, tous des hommes. Malgré le haillon qui ceinturait leur taille, leur sexe restait apparent, long et ballottant entre leurs jambes. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « La Compagnie des glaces – La compagnie des glaces. »