Étiquette : Bêta IV Hydri

 

Le grand hiver par Bertrand Passegué

Fiche de Le grand hiver

Titre : Le grand hiver (Tome 5 sur 5 – Bêta IV Hydri)
Auteur : Bertrand Passegué
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le grand hiver

« Cela faisait une éternité que la force inconnue s’était emparée de lui pour le projeter dans ce vide obscur où l’espace et le temps n’existaient plus. 
— Tu n’es rien ! hurlaient les rafales d’énergie en cinglant son esprit de millions de traînées fulgurantes. Tu n’as jamais existé, et jamais tu n’existeras ! 
Autour de lui, l’océan d’énergie devint lumineux ; ses couleurs changeaient selon des fréquences incompréhensibles, engendrant la souffrance. Il n’était plus qu’une fragile enveloppe mentale ballottée en tous sens dans ce maelström incompréhensible. 
Pourtant, il savait maintenant qu‘il était un homme. Des souvenirs flous se pressaient à la lisière de son esprit. Mais sa conscience écartelée à l’infini l’empêchait de se concentrer. 
— Nathan Stone ! 
Le nom fulgura dans son cerveau, et il sut, sans le moindre doute possible, que c’était le sien. 
— Où suis-je ? 
— Nulle part ! cria en réponse le tourbillon mental. Rien n’existe! Rien n’a jamais existé et n’existera jamais !  »

Extrait de : B. Passegué. « Le grand hiver – Bêta IV Hydri. »

La forteresse éternelle par Bertrand Passegué

Fiche de La forteresse éternelle

Titre : La forteresse éternelle (Tome 4 sur 5 – Bêta IV Hydri)
Auteur : Bertrand Passegué
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de La forteresse éternelle

« — Alia… Alia, reviens !

Au lieu d’obéir, la fillette accéléra encore l’allure.

— Alia ! Tu vas te faire mal !

L’enfant ne prêta pas attention à la voix inquiète de la nourrice. Elle continua d’avancer à tâtons, rencontra enfin la paroi métallique. Maintenant qu’elle pouvait se guider, elle avança plus vite.

Alia était aveugle ; elle était née ainsi huit ans plus tôt, mais elle savait qu’il existait quelque chose que tout le monde appelait la lumière.

— Alia ! Tu n’as pas le droit d’aller par-là ! Attends-moi !

La voix de la vieille femme ne lui parvenait plus qu’à peine. Esther ne pourrait pas la rattraper. Elle ralentit l’allure, guettant les premières lueurs de perception.

La lumière… La fillette ne s’en était longtemps fait qu’une idée assez floue, malgré les innombrables questions posées à la nourrice, car les réponses, loin de l’aider, l’avaient égarée davantage encore. »

Extrait de : B. Passegué. « La forteresse éternelle – Bêta IV Hydri. »

Le septième cycle par Bertrand Passegué

Fiche de Le septième cycle

Titre : Le septième cycle (Tome 3 sur 5 – Bêta IV Hydri)
Auteur : Bertrand Passegué
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le septième cycle

« Halissa gisait, inerte, dans le caisson de sommeil-profond, mais elle ne ressentait rien, ni souffrance, ni plaisir. Elle ne pensait pas ; elle ne rêvait pas non plus… Le mécanisme qui maintenait au ralenti ses fonctions vitales continuait à ronronner imperceptiblement. 
Un deuxième caisson, identique mais vide, était placé à côté du sien dans la petite pièce aux parois métalliques, juste assez grande pour les contenir tous les deux. Sur celui de la jeune Noire, des voyants luisaient faiblement dans l’obscurité. Un point lumineux presque imperceptible apparut soudain entre les deux caissons. Son éclat augmenta lentement, jusqu’à ce que les parois de métal terne baignent dans une chaude lumière dorée. Puis, comme la clarté devenait encore plus forte, les murs du réduit semblèrent perdre toute consistance pour finir par disparaître comme s’ils n’avaient jamais existé. En même temps, la lueur se mit en mouvement, tournoyant lentement en un cercle doré qui s’élargissait peu à peu. Une silhouette commença à s’y former. Des pans de lumière colorée, chatoyants, presque substantiels, qui se superposaient pour esquisser une forme vaguement humaine que les vibrations des surfaces lumineuses maintenaient à l’état d’ébauche grossière. »

Extrait de : B. Passegué. « Le septième cycle – Bêta IV Hydri. »

Argyll par Bertrand Passegué

Fiche de Argyll

Titre : Argyll (Tome 2 sur 5 – Bêta IV Hydri)
Auteur : Bertrand Passegué
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Argyll

« Le rêve commençait toujours de la même manière : un bourdonnement léger dans le silence profond, un petit projectile noir virevoltant devant son visage ; puis des dizaines, des centaines, tandis que le bruit devenait plus intense.

Nuit après nuit, le songe se déroulait de la même façon. Il débutait immuablement par ce ballet désordonné des petites formes noires, puis les minuscules créatures sombres se rassemblaient en essaim au centre de la pièce et amorçaient un lent mouvement giratoire qui s’accélérait rapidement. À ce stade, Simonsson sentait la peur l’envahir. Il reculait lentement, jusqu’à sentir le contact glacé du mur dans son dos. Devant lui, le tourbillon se dilatait pour former un tunnel d’où s’échappait une lueur dorée de plus en plus vive. Le grondement devenait presque inaudible, mais il en percevait encore les vibrations hypnotiques qui le secouaient tout entier.

Et dans l’éclatante lumière dorée, une silhouette indécise commençait à se matérialiser. C’était le moment où la terreur atteignait son paroxysme. Il voulait détourner le visage, abaisser les paupières sur ses yeux douloureux pour ne rien voir, mais c’était impossible. »

Extrait de : B. Passegué. « Argyll – Bêta IV Hydri. »

Le dieu du delta par Bertrand Passegué

Fiche de Le dieu du delta

Titre : Le dieu du delta (Tome 1 sur 5 – Bêta IV Hydri)
Auteur : Bertrand Passegué
Date de parution : 1988
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le dieu du delta

« Nathan Stone détourna le regard des plaques de glace en formation et scruta une dernière fois attentivement la berge en aval. Aucune trace de Wowocka. Là-bas, dans la brume légère qui recouvrait le delta, pas le moindre signe de vie.

Il soupira et se décida à reprendre le chemin du vaisseau. Malgré son épais manteau, il ne parvenait pas à se réchauffer. Cette fois, l’hiver était bien là, un hiver qui, à en croire les officiers scientifiques, devait être bref, mais rude. Comment Wowocka et ses compagnons auraient-ils pu réussir à survivre, sans vêtements chauds, sans couvertures, sans outils ni armes ? Quelle folie…

En arrivant en haut du versant de la vallée, il se retourna pour jeter un coup d’œil en arrière. Les eaux calmes du grand fleuve luisaient comme un miroir d’acier poli. Il reprit sa marche. Devant lui s’étendait l’immense plaine couverte de neige à perte de vue, et presque indistincte dans le lointain, la ligne un peu plus sombre qui marquait les premiers contreforts d’une puissante chaîne de montagnes couvertes de forêts. »

Extrait de : B. Passegué. « Le dieu du delta – Bêta IV Hydri. »