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Notes d’un voyage dans l’ouest de la France par Prosper Mérimée

Fiche de Notes d’un voyage dans l’ouest de la France

Titre : Notes d’un voyage dans l’ouest de la France
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1836
Editeur : BnF

Première page de Notes d’un voyage dans l’ouest de la France

« La cathédrale de Chartres est trop connue par de bonnes monographies pour que j’essaie d’en donner une description nouvelle. Dans ma précédente tournée, j’ai eu l’honneur de vous adresser un rapport sur la situation de ce magnifique monument ; je vous ai particulièrement signalé la nécessité de réparer les toitures et les balustrades des galeries extérieures. Depuis, des accidens graves se sont manifestés1, et en quelques endroits les voûtes mêmes ont paru compromises. Sachant combien serait coûteuse la réparation complète d’un édifice aussi vaste, je ne demandais que les moyens d’arrêter les progrès de la destruction. Si, comme je le suppose, le département de l’intérieur ne pouvait prendre à sa charge toute la dépense nécessaire, je vous prierai de nouveau de vouloir bien appeler sur l’urgence des réparations toute la sollicitude de votre collègue M. le ministre des cultes.
Les dates de la construction de Notre-Dame de Chartres sont imparfaitement connues, et ce qu’on possède de renseignemens historiques semblent en contradiction avec les caractères architectoniques du monument. »

Extrait de : P. Mérimée. « Notes d’un voyage dans l’ouest de la France. »

Notes d’un voyage en Auvergne par Prosper Mérimée

Fiche de Notes d’un voyage en Auvergne

Titre : Notes d’un voyage en Auvergne
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1838
Editeur : BnF

Première page de Notes d’un voyage en Auvergne

« Il ne paraît pas douteux que la ville actuelle de Bourges n’occupe l’emplacement de l’antique Avaricum ; on ne doit point s’attendre pourtant à retrouver aujourd’hui des monuments de la cité des Bituriges. Si l’armée de César avait laissé quelque chose à détruire, la civilisation romaine, encore plus puissante, aurait bientôt promené son niveau sur ces vestiges d’un temps de liberté. L’inscription suivante prouve que, dès le premier siècle de notre ère, Avaricum était devenu une ville romaine.

On voit dans les caves de plusieurs maisons de Bourges quantité de blocs de pierre sculptés, employés dans des constructions plus ou moins modernes. Parmi ces débris, quelques fragments d’une frise couverte d’armures, et des bas-reliefs mutilés paraissent avoir fait partie d’un arc de triomphe ; enfin une certaine étendue des murs de l’enceinte actuelle atteste encore une origine romaine. »

Extrait de : P. Mérimée. « Notes d’un voyage en Auvergne. »

Notes d’un voyage en Corse par Prosper Mérimée

Fiche de Notes d’un voyage en Corse

Titre : Notes d’un voyage en Corse
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1841
Editeur : BnF

Première page de Notes d’un voyage en Corse

« Je n’hésite point à rapporter à une époque antérieure à l’établissement des Romains dans là Corse quelques monuments d’origine inconnue, et absolumeut analogues à ceux qu’en France ou en Angleterre on nommerait druidiques ou celtiques. Si, dans notre pays, on est embarrassé pour assigner une date à leur construction, à plus forte raison l’incertitude redouble lorsqu’on les rencontre dans une île assez éloignée du continent celtique, et qui n’a eu que fort tard des relations connues avec des peuples du Nord.

Déjà M. Mathieu, capitaine d’artillerie, avait signalé un dolmen dans la vallée du Taravo ; mais l’existence d’un semblable monument, en Corse, avait quelque chose de si improbable à mes yeux que je balançais à entreprendre une excursion pour m’en assurer. »

Extrait de : P. Mérimée. « Notes d’un voyage en Corse. »

La chambre bleue par Prosper Mérimée

Fiche de La chambre bleue

Titre : La chambre bleue
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1871
Editeur : BnF

Première page de La chambre bleue

« Un jeune homme se promenait d’un air agité dans le vestibule d’un chemin de fer. Il avait des lunettes bleues, et quoiqu’il ne fût pas enrhumé, il portait sans cesse son mouchoir à son nez. De la main gauche il tenait un petit sac noir qui contenait, comme je l’ai appris plus tard, une robe de chambre de soie et un pantalon turc.

De temps en temps il allait à la porte d’entrée, regardait dans la rue, puis tirait sa montre et consultait le cadran de la gare. Le train ne partait que dans une heure, mais il y a des gens qui craignent toujours d’être en retard. Ce train n’était pas de ceux que prennent les gens pressés : peu de voitures de première classe. L’heure n’était pas celle qui permet aux agents de change de partir après les affaires terminées, pour dîner dans leur maison de campagne. »

Extrait de : P. Mérimée. « La chambre bleue. »

Morgane par A. de Villiers de L’Isle-Adam

Fiche de Morgane

Titre : Morgane
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1860
Editeur : BnF

Première page de Morgane

« ACTE PREMIER
Une grande chambre d’apparat dans la forteresse de Città-Lazzara, sur la frontière des Calabres citérieures. A droite, 1er plan, cheminée surmontée d’une glace de Venise aux torchères allumées. — 3° plan, croisée. A gauche, 1er plan, porte basse touchant le chevet d’un grand lit d’ébène à colonnes torses et d’un style ancien. Riches draperies de damas noir frangé d’or. 3e plan, derrière le lit, porte.
Torsade entre les colonnes : c’est le timbre de nuit communiquant avec l’intérieur du donjon.
Au fond, porte d’honneur entre deux grandes croisées encadrées de larges rideaux de même étoffe que ceux du lit : panoplies sur les murs entre les croisées et la porte.
Au plafond, lustre chargé de bougies éteintes.
Ameublement somptueux, noir et pourpre : — auprès dun guéridon de marbre, au milieu de la scène, un peu à droite, grand fauteuil surmonté d’une couronne ducale. »

Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Morgane. »

Elën par A. de Villiers de L’Isle-Adam

Fiche de Elën

Titre : Elën
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1865
Editeur : BnF

Première page de Elën

« Au sortir de ce bal, nous suivîmes les grèves :
Vers notre toit d’exil, au hasard du chemin,
Nous allions ; une fleur se fanait dans sa main ;
C’était par un minuit d’étoiles et de rêves !…
 
Dans l’ombre, autour de nous, tombaient des flots foncés
Vers les lointains d’opale et d’or, sur l’Atlantique,
L’outremer épandait sa lumière mystique :
Les algues parfumaient les espaces glacés ;
 
Les vieux échos sonnaient dans la falaise entière,
Et les nappes de l’onde aux volutes sans frein
Ecumaient lourdement contre les rocs d’airain ;
Sur la dune brillaient les croix d’un cimetière. »

Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Elën. »

Chez les passants de A. de Villiers de L’Isle-Adam

Fiche de Chez les passants

Titre : Chez les passants
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1890
Editeur : BnF

Sommaire de Chez les passants

  • L’étonnant couple Moutonnet
  • Une soirée chez Nina de Villard
  • Notre Seigneur Jésus-Christ sur les planches
  • Souvenir
  • Hamlet
  • Augusta Holmès
  • Lettre sur un livre
  • La suggestion devant la loi
  • Le réalisme dans la peine de mort
  • Le candidat
  • Peintures décoratives du foyer de l’Opéra
  • La tentation de Saint Antoine
  • Le cas extraordinaire de M. Francisque Sarcey
  • Le socle de la statue
  • La couronne présidentielle
  • Au gendre insigne

Première page de L’étonnant couple Moutonnet

« Ce qui cause la réelle félicité amoureuse, chez certains êtres, ce qui fait le secret de leur tendresse, ce qui explique l’union fidèle de certains couples, est, entre toutes choses, un mystère dont le comique terrifierait si l’étonnement permettait de l’analyser. Les bizarreries sensuelles de l’Homme sont une roue de paon, dont les yeux ne s’allument qu’au-dedans de l’âme, et, seul, chacun connaît son désir.

Par une radieuse matinée de mars 1793, le célèbre citoyen Fouquier-Tinville, en son cabinet de travail de la rue des Prouvaires, assis devant sa table, l’œil errant sur maints dossiers, venait de signer la liste d’une fournée de ci-devants dont la suppression devait avoir lieu le lendemain même, entre onze heures et midi. »

Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Chez les passants. »

Axël par A. de Villiers de L’Isle-Adam

Fiche de Axël

Titre : Axël
Auteur : Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Date de parution : 1890
Editeur : BnF

Première page de Axël

« Le chœur claustral dans la chapelle d’une vieille abbaye.

Au fond, grande fenêtre à vitrail. – À gauche, les quatre rangs des stalles. Elles s’élèvent insensiblement, en hémicycle, contre la haute grille circulaire fermée et voilée de draperies. Au fond, près de la grille, porte basse, aux degrés de pierre, communiquant au cloître.

À droite, faisant face aux stalles, les sept marches et le parvis du maître-autel invisible. – Le tapis se prolonge jusqu’au milieu du chœur, au bord des dalles tumulaires. Sur la deuxième marche, clochette et encensoirs d’or. Plus haut, corbeilles de fleurs. La lampe du sanctuaire éclaire seule l’édifice, entre les grands piliers, chargés d’ex-voto, qui supportent l’abside principale : là, s’élève, sur des ailes, la chaire de marbre blanc. »

Extrait de : A. de Villiers de L’Isle-Adam. « Axël. »

Trente et Quarante par Edmond About

Fiche de Trente et Quarante

Titre : Trente et Quarante
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1859
Editeur : BnF

Première page de Trente et Quarante

« Lorsqu’on lui présenta les dernières listes de recensement, il y écrivit lui-même, d’une petite écriture sèche et hérissée comme un chaume :

« Jean-Pierre Bitterlin, de Lunéville ; 60 ans d’âge, 35 ans de services effectifs, 11 campagnes, 2 blessures ; capitaine de 1834, chevalier de 1836, retraité en 1847, médaillé de Sainte-Hélène. »

Sa personne courte et compacte semblait roidie par l’habitude du commandement plus encore que par les années. Il n’avait jamais été ce que les couturières appellent un bel homme ; mais en 1858 il lui manquait un millimètre ou deux pour avoir la taille réglementaire du soldat. Tout me porte à croire que son corps s’était tassé peu à peu sur les grandes routes, à force de mettre un pied devant l’autre : une, deux ! Ses pieds étaient courts et ses mains larges. »

Extrait de : E. About. « Trente et Quarante. »

Risette par Edmond About

Fiche de Risette

Titre : Risette ou Les millions de la mansarde
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1859
Editeur : BnF

Première page de Risette

« RISETTE, seule.
Elle est assise et travaille à un chapeau ; elle chante.

Tradéri, déri ; tradéri, déra,
Encore ce ruban rose,
Et le chapeau, et le chapeau,
Encore ce ruban rose
Et le chapeau sera fini.
Tradéri, déra, tradéri, déri, déri, déri.

Elle se lève ; l’examinant. Très coquet, très coquet. Voyons comme il va. Elle le met sur sa tête, se place devant un petit miroir avec révérence. « Bonjour, ma toute belle. Bonjour, chère ! » Si l’on voulait, pourtant !… Mais, bah ! j’aime mieux mon petit bonnet de linge ! Chantant. »

Extrait de : E. About. « Risette ou Les Millions de la mansarde – Vaudeville en un acte. »