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Gargouille par Gudule

Fiche de Gargouille

Titre : Gargouille
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 1995
Editeur : Bragelonne

Première page de Gargouille

« Minuit. Derrière les tours de Notre-Dame, un houleux ciel de novembre que crochète, hameçon diaphane, la lune en son premier croissant. Personne dans les rues. Un épais crachin empoisse l’atmosphère et ceint les réverbères d’un halo de postillons. Les rares fenêtres encore éclairées malgré l’heure tardive trouent laborieusement la morne nuit urbaine.
Sur le pont Marie, quelqu’un marche. Une femme armée d’un parapluie. Ses talons hauts résonnent sur le pavé luisant. En bas, la Seine charrie des reflets entre ses berges obscures.
Un grondement de tonnerre. La femme presse le pas. Cramponnée au manche du parapluie, elle affronte la bourrasque. Le vent, qui s’engouffre dans son imperméable, le plaque à ses jambes et le gonfle tour à tour, tourbillon de tissu mouillé autour de ses chevilles gainées de Nylon. »

Extrait de : Gudule. « Gargouille. »

Entre chien et louve par Gudule

Fiche d’Entre chien et louve

Titre : Entre chien et louve
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 1998
Editeur : Bragelonne

Première page d’Entre chien et louve

« D’abord, ouvrir les yeux.
Mes paupières sont lourdes, lourdes. Du plomb. Mais, tant que je n’aurai pas levé ce volet m’isolant du monde extérieur, je resterai en proie à moi-même. Englouti dans mon bourbier intérieur, dans les sables mouvants d’une semi-inconscience qui m’aspire vers le néant, et dont j’ai le plus grand mal à m’extraire.
Ouvrir les yeux… Quelle entreprise titanesque ! Si je bougeais, plutôt ?
Un monstrueux engourdissement paralyse mon corps. Je bande mes muscles sans le moindre résultat. Autant chercher à animer une statue de marbre. Épuisé par l’effort, je replonge dans mes limbes intimes.
Temps indéterminé. Des tentacules d’ombre se déploient en moi, au ralenti. Durant des heures et des heures, je lutte pour échapper à leur flasque emprise. »

Extrait de : Gudule. « Entre chien et louve. »

Dancing Lolita par Gudule

Fiche de Dancing Lolita

Titre : Dancing Lolita
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2008
Editeur : Bragelonne

Première page de Dancing Lolita

« L’enseigne au néon rose clignote dans la nuit : « Dancing Lolita ». Dessous, un panneau : « Bal rétro interdit aux mineurs », maladroitement calligraphié – conséquence directe des récents décrets incitant tout établissement public à redoubler de vigilance, sous peine de fermeture immédiate. Bientôt, comme dit le patron (ce satané Bill Blum !), faudra contrôler l’âge des acheteurs de sucettes ! Ce à quoi on lui répond généralement : « C’est déjà le cas. » En ce qui concerne celles à l’héro ou au crack, s’entend.

Bien qu’il ne soit pas encore vingt-trois heures, une dizaine de poids lourds s’alignent déjà sur le parking. L’aire de repos du Guerrier, située à l’entrée de l’autoroute du sud-ouest, est le dernier bastion du monde civilisé. Les routiers en partance pour Tours, Bordeaux ou Toulouse y font le plein d’essence, d’alcool et, si nécessaire, s’y vidangent les burnes avant l’interminable traversée du désert.

Les deux vigiles aussi sont là, et ils ont l’œil. Surtout Barback, doté d’un vrai flair de cochon truffier. Les ex-instituteurs sont très prisés, dans la profession. C’est l’un des rares secteurs où l’expérience prend encore le pas sur la technologie. »

Extrait de : Gudule. « Dancing Lolita. »

La nuit des porcs vivants par Gudule

Fiche de La nuit des porcs vivants

Titre : La nuit des porcs vivants (Tome 3 sur 3 – La ménopause des fées)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2007
Editeur : Bragelonne

Première page de La nuit des porcs vivants

« Où quelques sanglots longs, des râles et des plaintes sonnent le chant du départ.

— Par ma barbe ! dit Merlin, s’éveillant d’un sommeil agité. On ne s’entend plus ronfler, dans ce gourbi !
C’était la vérité vraie. Depuis la veille au soir, les voûtes du métro résonnaient de pleurs et de lamentations, celles-ci émanant des mères éperdues – à savoir : Aurore Pisdru et Linda Graal – tandis que ceux-là s’échappaient en geyser du gosier de leur progéniture.
Le père Cheval approuva d’un grognement éloquent, Vivi d’un hochement de tête navré.
— Vos gueules, les lardons, vociféra Morgane, voletant en canard par-dessus les berceaux.
Autant chanter La Marseillaise à un pot de chambre. Les vagissements perdurèrent, et même  »

Extrait de : Gudule. « La Ménopause des Fées – La Nuit des porcs vivants. »

Crimes et chatouillements par Gudule

Fiche de Crimes et chatouillements

Titre : Crimes et chatouillements (Tome 2 sur 3 – La ménopause des fées)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2006
Editeur : Bragelonne

Première page de Crimes et chatouillements

« Où l’auteur se résout, par simple opportunisme, à redonner un second souffle à son récit

Merlin rota et demeura prostré, l’œil dans le vague et la lippe baveuse. Ah, il était bien loin le temps où un jovial « Enchanté ! » soulignait benoîtement ses rumeurs stomacales ! À présent, il ne desserrait plus les lèvres – sauf pour y introduire le goulot de l’infâme picrate qu’une âme charitable déposait chaque jour, à son intention, dans un coin de la station de métro Brocéliande. Car c’est là, souvenez-vous, que nous l’avons laissé, en compagnie d’une Linda Graal « en position intéressante ». Il exultait, alors, si je ne m’abuse. À genoux sur le quai, il rendait grâce au Ciel d’avoir, en dépit des obstacles et des vicissitudes, permis que s’accomplît cet Œuvre Magistral : la conception de l’Élu. »

Extrait de : Gudule. « La Ménopause des Fées – Crimes et Chatouillements. »

Le crépuscule des dieux par Gudule

Fiche de Le crépuscule des dieux

Titre : Le crépuscule des dieux (Tome 1 sur 3 – La ménopause des fées)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2005
Editeur : Bragelonne

Première page de Le crépuscule des dieux

« Où le lecteur apprend qui est M. Merlin et la raison de ses embarras gastriques.

M. Merlin leva sa canette et rota.
« Enchanté ! » dit-il avec un gros rire.
C’était son habitude. Une habitude vieille de plusieurs siècles. Lorsqu’il rotait, il disait toujours : « En-chanté », puis il se marrait. À force, Vivi ne l’entendait même plus. Et quand bien même ? Lorsqu’on passe sa vie dans une poubelle, est-on en mesure de faire la leçon aux autres ?
Dans le meilleur des cas, elle ajoutait : « … rrine de lapin », en soupirant.
Jadis – à l’époque bénie où les fées portaient voiles de brume sur leur corps diaphane et rayons de lune en diadème –, elle eût réagi différemment. Avec moins de résignation, plus de hargne. Mais, en ce temps-là, la question ne se posait pas : Merlin  »

Extrait de : Gudule. « La ménopause des fées – Le crépuscule des dieux. »

Les chants de la Terre lointaine par A. C. Clarke

Fiche de Les chants de la Terre lointaine

Titre : Les chants de la Terre lointaine
Auteur : A. C. Clarke
Date de parution : 1986
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : Bragelonne

Première page de Les chants de la Terre lointaine

« La plage de Tarna

Avant même que le bateau franchisse le récif, Mirissa comprit que Brant était en colère. L’attitude tendue de son corps à la barre – le simple fait qu’il n’ait pas laissé le passage final aux mains expertes de Kumar – indiquait que quelque chose l’avait troublé.
Elle quitta l’ombre des palmiers et descendit lentement sur la plage, le sable mouillé alourdissant ses pas. Quand elle arriva au bord de l’eau, Kumar affalait déjà la voile. Son petit frère – maintenant presque aussi grand qu’elle et tout en muscles solides – agita gaiement la main. Que de fois elle avait souhaité que Brant ait le bon caractère de Kumar, qu’aucune crise ne pouvait apparemment bouleverser ! »

Extrait de : A. C. Clarke. « Les Chants de la Terre lointaine. »

Le marteau de Dieu par A. C. Clarke

Fiche de Le marteau de Dieu

Titre : Le marteau de Dieu
Auteur : A. C. Clarke
Date de parution : 1993
Traduction : J.-P. Roblain
Editeur : Bragelonne

Sommaire de Le marteau de Dieu

« Première rencontre

Oregon, le 10 août 1972
 
La boule de feu incandescente et sa longue traîne vaporeuse furent photographiées dans l’Ouest américain, au-dessus du Parc National du Grand Teton, par un touriste aux réflexes rapides. Elle avait la taille d’une petite maison, pesait neuf mille tonnes et se déplaçait à cinquante mille kilomètres à l’heure. Il lui fallut moins de deux minutes pour traverser l’atmosphère terrestre et foncer à nouveau vers l’espace.
Elle tournait autour du Soleil depuis des milliards d’années et le moindre changement d’orbite aurait suffi pour qu’elle s’écrase sur n’importe quelle grande ville, avec une puissance destructrice plus de cinq fois supérieure à celle de la bombe d’Hiroshima. »

Extrait de : A. C. Clarke. « Le Marteau de Dieu. »

Odyssées par A. C. Clarke

Fiche d’Odyssées

Titre : Odyssées : L’intégrale des nouvelles
Auteur : A. C. Clarke
Date de parution : 2000
Traduction : G. W. Barlow, C. Carrière, I. Tate, D. Terrel, E. Tollé, A. Veillon, T. Clegg
Editeur : Bragelonne

Sommaire d’Odyssées

  • Voyagez par le Fil ! 
  • Comment nous sommes allés sur Mars 
  • Retraite de la Terre 
  • Rêverie 
  • L’éveil 
  • Timbré 
  • Faille 
  • Expédition de secours 
  • Erreur technique 
  • Naufragé 
  • Les Feux intérieurs 
  • La Lignée de David 
  • La Malédiction 
  • Leçon d’Histoire 
  • Le Visiteur 
  • Le Mur de ténèbres 
  • Le Lion de Comarre 
  • L’Ennemi oublié 
  • Cache-cache 
  • Point de rupture 
  • L’Épaisseur des montagnes 
  • Ange gardien 
  • La Flèche du temps
  • Une marche dans la nuit 
  • L’Arme du silence 
  • Les Indigènes sont rétifs 
  • Le Sphinx au bord de la mer 
  • La Sentinelle 
  • Vacances sur la Lune 
  • Clair de Terre 
  • Une aube nouvelle 
  • Supériorité 
  • « Si jamais je t’oublie, ô Terre » 
  • Toute la vie devant soi 
  • Les Neuf Milliards de noms de Dieu 
  • L’Éternel Retour 
  • Le Parasite 
  • Jupiter Cinq 
  • Rencontre à l’aube… 
  • L’Autre Tigre 
  • Campagne publicitaire 
  • Course aux armements 
  • Les Prairies bleues 
  • Pas de lendemain 
  • Brevet en souffrance 
  • Le Réfugié 
  • L’Étoile 
  • Pour perdre sa gravité 
  • Objectif Lune 
  • Pêche au gros 
  • Le Pacifiste 
  • L’Orchidée récalcitrante 
  • Ils hériteront de la Terre 
  • La Mélodie ultime 
  • Guerre froide 
  • La Belle au bois dormant 
  • Par mesure de sécurité 
  • Le Laboureur de la mer 
  • Masse critique 
  • Et la lumière tue 
  • Mouvements spiritueux 
  • La Défenestration d’Ermintrude Inch 
  • De l’autre côté du ciel 
  • Hors du soleil 
  • Casanova cosmique 
  • Esprit, es-tu là ? 
  • Les Chants de la Terre lointaine 
  • Un coup de soleil bénin 
  • Hors du berceau, en éternelle orbite 
  • Je me souviens de Babylone 
  • Un été sur Icare 
  • Question de temps 
  • Dans la comète 
  • Saturne levant 
  • La Mort et le sénateur 
  • Avant l’Éden 
  • Haine 
  • Le Chien de la Lune 
  • Des pieds et des mains 
  • Le Secret 
  • Le Vent qui vient du soleil 
  • La Nourriture des dieux 
  • Clartés dans l’abîme 
  • Qui est à l’appareil ? 
  • Maelström II 
  • Dernières instructions 
  • Lumière au cœur des ténèbres 
  • La Plus Longue Histoire de science-fiction jamais contée 
  • Retour sur soi 
  • Le Ciel impitoyable 
  • Amour universel 
  • L’Honorable Herbert George Morley Roberts Wells 
  • Croisade 
  • Marée neutronique 
  • Retrouvailles 
  • Transit de la Terre 
  • Face-à-face avec Méduse 
  • L’Invasion des profanateurs de… 
  • Quarantaine 
  • esèneG 
  • Sur des mers dorées 
  • Le Traitement de texte à vapeur 
  • La Machine à remonter le temps à réaction 
  • Le Marteau de Dieu 
  • Le Continuum du Fil 
  • Pour améliorer le voisinage

Première page de Voyagez par le fil !

« Vous n’avez pas idée des soucis et des tracas qu’on a eus pour mettre au point le radiotransporteur – ce qui ne veut pas dire qu’il soit tout à fait parfait aujourd’hui encore. La difficulté majeure, comme pour la télévision trente ans auparavant, c’était d’en améliorer la définition, et on a passé près de cinq ans sur ce petit problème. Comme vous avez pu le voir dans le musée de la Science, le premier objet que nous avons transmis était un cube en bois – qui était correctement assemblé –, seulement, au lieu d’être un bloc solide, il était constitué de millions de petites sphères. En fait, on aurait dit l’édition solide d’une image des débuts de la télévision parce que, au lieu d’appréhender l’objet molécule par molécule ou, mieux encore, électron par électron, nos scanners procédaient par petits morceaux à la fois. »

Extrait de : A. C. Clarke. « Odyssées – L’intégrale des nouvelles. »

Les sables de Mars par A. C. Clarke

Fiche de Les sables de Mars

Titre : Les sables de Mars (Tome 1 sur 3 – Trilogie de l’espace)
Auteur : A. C. Clarke
Date de parution : 1951
Traduction : A. Jager, J.-G. Vandel
Editeur : Bragelonne

Première page de Les sables de Mars

« — Alors, c’est la première fois que vous grimpez là-haut ? s’enquit le pilote en se penchant nonchalamment en arrière.
Son siège balança sur son pivot, tandis que l’homme se croisait les mains derrière la nuque d’une manière insouciante qui n’avait rien pour rassurer son passager.
— Oui, répondit Martin Gibson, sans quitter des yeux son chronomètre égrenant les secondes.
— Je m’en doutais. Vous n’avez jamais dit l’exacte vérité dans vos romans ; c’est un non-sens que de parler d’évanouissement sous l’effet de l’accélération. Pourquoi les gens écrivent-ils de telles sornettes ? C’est mauvais pour les affaires.
— Je m’excuse, répliqua Gibson, mais je crois que vous faites allusion à mes premiers romans. Les voyages interplanétaires n’existaient pas encore, à l’époque, et je devais faire appel à mon imagination. »

Extrait de : A. C. Clarke. « Trilogie de l’espace – Les Sables de Mars. »