Étiquette : Bragelonne
Héroïne d’un jour par E. Moon

Fiche de Héroïne d’un jour
Titre : Héroïne d’un jour (Tome 4 sur 4 – Heris Serrano)
Auteur : E. Moon
Date de parution : 1997
Traduction : M. Fazi
Editeur : Bragelonne
Première page de Héroïne d’un jour
« Esmay Suiza s’était décrassée de son mieux avant de se présenter devant l’amiral sur son vaisseau, mais la mutinerie puis la bataille lui avaient laissé peu de temps. Elle s’était douchée et avait nettoyé son uniforme, mais ce n’était pas sa tenue de cérémonie : la bataille à bord du Mépris avait criblé de trous les cloisons intérieures et causé d’innombrables départs de feu, dont l’un avait pris dans le compartiment de rangement des officiers subalternes. Esmay était restée propre, mais n’avait pas dormi correctement depuis le début de cette histoire. Elle savait que ses yeux étaient injectés de sang et irrités par l’épuisement, que ses mains tremblaient. L’impression la tenaillait, contractant son estomac, que faire de son mieux ne suffirait pas.
L’amiral Serrano ressemblait au capitaine Serrano en plus âgée, même charpente svelte et compacte, même peau mate. Ici, les cheveux noirs étaient striés de mèches d’argent et quelques rides marquaient le large front, mais elle dégageait une énergie crépitante tout juste contenue. »
Extrait de : E. Moon. « Héroïne d’un jour – Heris Serrano. »
Couleurs gagnantes par E. Moon

Fiche de Couleurs gagnantes
Titre : Couleurs gagnantes (Tome 3 sur 4 – Heris Serrano)
Auteur : E. Moon
Date de parution : 1995
Traduction : M. Fazi
Editeur : Bragelonne
Première page de Couleurs gagnantes
« Les conspirateurs se divisent en deux parfums de base, songea Ottala. Les Vanille un peu fades, souvent aisés, qui se réunissent dans des salles de conférence ou salles à manger confortablement meublées, dont l’atmosphère respire les parfums hors de prix, les liqueurs et la bonne chère. Les Chocolat plus complexes, souvent pauvres, qui se retrouvent dans les arrière-salles miteuses de commerces en faillite et d’entrepôts lugubres, où l’air charrie des odeurs de moisi, de produits chimiques dangereux et de corps mal lavés. Quand les Vanille juraient, c’était avec l’intuition de prendre un risque, comme si les jurons risquaient de leur éclater dans la bouche en leur blessant la langue, tels des ballons de mauvaise qualité. Les Chocolat juraient sans y penser et leur discours y gagnait en texture, tant les expressions familières y étaient enrobées comme des noisettes dans des friandises. »
Extrait de : E. Moon. « Couleurs gagnantes – Heris Serrano. »
Double jeu par E. Moon

Fiche de Double jeu
Titre : Double jeu (Tome 2 sur 4 – Heris Serrano)
Auteur : E. Moon
Date de parution : 1994
Traduction : M. Fazi
Editeur : Bragelonne
Première page de Double jeu
« — Bien sûr, nous avons un léger problème, dit lady Cecelia tout en confiant son étole à sa domestique.
La pluie cinglait les fenêtres sous les assauts du vent, dans un concert de sifflements et de crépitements.
— Oui ?
Heris Serrano considéra sa patronne d’un air méfiant. L’expression « léger problème » était devenue entre elles une rengaine beaucoup trop fréquente. Heris était contrariée par les petits détails insignifiants qui avaient retardé leur voyage. Ils auraient dû prendre le départ deux jours plus tôt pour rejoindre Rockhouse Major. Le vaisseau et l’espace commençaient à lui manquer. Par ailleurs, plus tôt ils atteindraient Rockhouse, plus tôt ils seraient débarrassés de ce jeune agitateur de prince, qu’on placerait alors sous la responsabilité de quelqu’un d’autre.
— Encore un problème de nombre. »
Extrait de : E. Moon. « Double jeu – Heris Serrano. »
Partie de chasse par E. Moon

Fiche de Partie de chasse
Titre : Partie de chasse (Tome 1 sur 4 – Heris Serrano)
Auteur : E. Moon
Date de parution : 1993
Traduction : M. Fazi
Editeur : Bragelonne
Première page de Partie de chasse
« Quittant la chambre de son hôtel, petit mais respectable, situé en bordure des docks de Rockhouse Station, Heris Serrano rejoignit le poste d’amarrage de son nouveau vaisseau avec la conviction d’avoir l’air d’une idiote. Comme personne ne riait tout haut, elle en déduisit que les spectateurs avaient choisi de garder pour plus tard leurs ricanements, plutôt que de risquer une confrontation immédiate sur la plage avec un ancien officier des Forces spatiales de métier.
Heris évitait de croiser le regard moqueur des passants du quartier commercial. Les oreilles lui brûlaient ; elle sentait les regards braqués dans son dos. Elle n’aurait pas modifié son allure militaire même si elle avait pu marcher autrement. Elle faisait partie des FSM depuis sa naissance et même bien avant, fille d’officiers, petite-fille et nièce d’amiraux, dans une famille qui produisait des militaires aussi loin que la mémoire pouvait remonter. »
Extrait de: E. Moon. « Partie de chasse – Heris Serrano. »
Le temps des grandes chasses par J.-P. Andrevon

Fiche de Le temps des grandes chasses
Titre : Le temps des grandes chasses
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1973
Editeur : Bragelonne
Première page de Le temps des grandes chasses
« Les doigts fins et translucides de l’aurore se posèrent sur la joue et l’épaule de Réda qui dormait.
Roll, qui était le premier à avoir émergé du sommeil, regarda la chair brune de sa compagne prendre peu à peu consistance dans l’eau violette qui baignait la case. Il faisait frais sous le toit d’humus où poussaient les larges feuilles à croissance rapide de la plante argoune. À travers les branches mal jointes de la paroi, trois ongles de lumière rosée s’étaient étirés et jouaient sans méchanceté sur la peau de la jeune fille endormie, commençant à la tirer doucement de l’inconscience nocturne.
Bientôt, une flèche de lumière ricocha sur l’une de ses paupières. Réda plissa le nez, éternua. Un petit nuage de poussière dorée s’éleva paresseusement au-dessus d’elle, puis s’éteignit en atteignant la zone d’ombre. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Le Temps des Grandes Chasses. »
La guerre des Gruulls par J.-P. Andrevon

Fiche de La guerre des Gruulls
Titre : La guerre des Gruulls
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1971
Editeur : Bragelonne
Première page de La guerre des Gruulls
« La planète, baignant dans une atmosphère épaisse et chaude, était recouverte sur la plus grande partie de ses terres émergées par des forêts verdoyantes qui se piquetaient au printemps d’une floraison éphémère mais multicolore. Peu d’animaux féroces y gîtaient, sauf quelques fauves rapides, coureurs et sauteurs qui, en vertu d’une écologie bien ordonnée, se nourrissaient exclusivement de bêtes malades rabattues parmi les troupeaux de bovidés à six pattes qui se déplaçaient, suivant le rythme des saisons, à travers la forêt des trois grands continents.
C’était un monde jeune, magnifique, paisible. L’Homme, dans son insatiable course à travers une galaxie dont il ne connaissait encore qu’un minuscule recoin, l’avait trouvé à son goût. Des colons étaient venus y planter maisons, y défrichaient bon an mal an leurs quelques arpents de terre. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « La Guerre des Gruulls. »
Le chasseur et son ombre par G. R. R. Martin, G. R. Dozois et D. Abraham

Fiche de Le chasseur et son ombre
Titre : Le chasseur et son ombre
Auteur : G. R. R. Martin, G. R. Dozois et D. Abraham
Date de parution : 2004
Traduction : F. Rose, J.-D. Brèque
Editeur : Bragelonne
Première page de Le chasseur et son ombre
« Ramon Espejo se réveilla flottant dans un océan d’obscurité. Pendant quelques instants, il resta détendu et inconscient, se laissant aller en paix, puis son identité lui revint de manière décousue, comme une pièce rapportée.
Il n’éprouvait aucun plaisir à se rappeler qui il était en émergeant de ce néant insondable et chaud. Bien qu’à peine réveillé, il sentait le poids de sa propre essence lui peser sur le cœur. Dans son esprit résonnaient le désespoir, la colère, une sourde inquiétude lancinante, qui lui parvenaient comme un bruit de gorge émanant d’une pièce voisine. Durant une période de béatitude, il n’avait été personne ; à présent il redevenait lui-même. Son premier acte vraiment conscient fut de nier la déception qu’il éprouvait à être.
Il était Ramon Espejo. Il travaillait comme prospecteur à Nuevo Janeiro. Il était… Il était… »
Extrait de : G. R. R. Martin, G. R. Dozois et D. Abraham. « Le chasseur et son ombre. »
NSO – Le Nouveau Space Opéra par G. R. Dozois et J. Strahan

Fiche de NSO – Le Nouveau Space Opéra
Titre : NSO – Le Nouveau Space Opéra
Auteur : G. R. Dozois et J. Strahan
Date de parution : 2007
Traduction : C. Mamier, C. Perdereau, O. Debernard, S. Bonnet, M. Cabon, P. Jacquot, N. Savic, L. Davoust, L. Queyssi, S. Doke, F. Lemainque, P. Huot-Ponticelli, J.-D. Brèque
Editeur : Bragelonne
Sommaire de NSO – Le Nouveau Space Opéra
- Les réfugiés par G. Jones
- L’anneau de Verthandi par I. McDonald
- Eclosion par R. Reed
- Gagner la paix par P. J. McAuley
- Gloire par G. Egan
- Maelström par K. Baker
- Béni par un ange par P. F. Hamilton
- Qui a peur de Wolf 359 ? par K. MacLeod
- La vallée des jardins par T. Daniel
- Scinder le continuum par J. P. Kelly
- Les fleurs de Minla par A. Reynolds
- La reine des neiges par M. Rosenblum
- Souvenance par S. Baxter
- L’empereur et la Maula par R. Silverberg
- Un revers de fortune par G. Benford
- Avec des fleurs par W. J. Williams
- L’art de la guerre par N. Kress
- La muse de feu par D. Simmons
Première page de Les réfugiés
« Je débarquai sur Speranza Ouest sans avoir dormi, alors que la station était encore plongée dans la nuit. Troublée par la confabulation du voyage, je mis une éternité à retrouver mon café préféré, incapable de déterminer si j’avais du grand hall une vision réaliste, faite de carbone et de céramique, ou juste une vue métaphorique – un obscur signal d’alarme interne, dont l’image évoquait un grand danger sous forme d’un crocodile idiot découvrant ses rangées de dents.
— Débra !
— Pas si fort, marmonnai-je à mon partenaire. (Le crocodile vola en éclats, dissipant les doubles sens cachés dans le hall du Parlement.) Tu sais bien qu’il ne faut jamais réveiller les somnambules.
Son sourire s’élargit ; il connaissait l’heure de mon arrivée et l’état dans lequel je me trouverais. J’avais déjà eu le plaisir de travailler avec Pelé Léonidas Iza Quinatoa, mais c’était notre première rencontre en chair et en os.
— C’était si bon que tu ne veux plus en sortir ?
— Bien sûr que non. Il n’y a que les innocents qui dorment sur leurs deux oreilles. »
Extrait de : G. R. Dozois et J. Strahan. « NSO – Le Nouveau Space Opéra. »
Vengeance par F. Colin

Fiche de Vengeance
Titre : Vengeance
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2001
Editeur : Bragelonne
Première page de Vengeance
« Il court vers le village de ses parents.
Il court aussi vite que le vent et sa joie est parfaite. Ishwen : le ciel est ton pays, la terre est ta maison et c’est la sève de l’existence qui s’écoule dans tes veines. Sous la ligne des falaises rouge-orange, le soleil a sombré, et le ciel sans nuages se teinte en dégradé de lueurs déchirantes. Le nom du monde est « Arhân » : la pierre et le sang. Tout autour de l’enfant, la nature chante la vie. Il tient un oisillon entre ses mains et il court vers le village.
Penchées sur la rivière, les femmes se redressent pour le regarder passer et lui adressent de petits signes amicaux. Elles sourient et il leur sourit en retour. Ce printemps-là ne semble jamais devoir finir. Sillage de poussière, mirage safrané. L’enfant traverse le village en bondissant, zigzaguant entre les tentes rassemblées sous le couvert des grands arbres, pour ne s’arrêter que devant la dernière, au bord de la rivière : la tente de ses parents. »
Extrait de : F. Colin. « Vengeance. »
Confessions d’un automate mangeur d’opium par F. Colin et M. Gaborit

Fiche de Confessions d’un automate mangeur d’opium
Titre : Confessions d’un automate mangeur d’opium
Auteur : F. Colin et M. Gaborit
Date de parution : 1999
Editeur : Bragelonne
Première page de Confessions d’un automate mangeur d’opium
« Du fond de l’âme. Une confession du fond de l’âme afin de libérer ces démons qui rongent mon crâne. Les vomir, les arracher à mon cœur. Je veux… je veux être semblable à cet homme, là, juste devant moi qui boit son café du bout des lèvres. Ou à cet autre qui vient d’entrer, le front en sueur d’avoir marché sous le soleil. Oh ! qui suis-je à présent pour me comparer à ceux qui furent mes semblables ? Un sang noir ruisselle entre mes doigts, des voix impies murmurent sous mon crâne… Seigneur, que suis-je devenu ? Je ne guette pas votre miséricorde, ni même votre pitié. C’est un fait : je suis digne de siéger au côté du diable et de devenir son confesseur. Mais, pour l’heure, je n’ai pas encore longé les rives du Styx.
J’écris dans l’arrière-salle d’une taverne, sur le port. Une pièce qui sent la poussière, l’anis et l’oubli. La vie est loin, loin ces visages qui trahissent ma démence. Je suis épuisé ; j’ai peur. »
Extrait de : F. Colin. et M. Gaborit. « Confessions d’un automate mangeur d’opium. »