Étiquette : Bragelonne
Arcadia, l’intégrale par F. Colin

Fiche de Arcadia, l’intégrale
Titre : Arcadia, l’intégrale
Auteur : F. Colin
Date de parution : 1998
Editeur : Bragelonne
Sommaire de Arcadia, l’intégrale
- Vestiges d’Arcadia
- La musique du sommeil
Première page de Vestiges d’Arcadia
« Il ne lit plus à présent, il n’en a plus la force. Lever un bras, se dresser sur un coude : il en serait incapable. Les yeux fixés au plafond, il est condamné à l’attente.
De temps à autre, la fatigue semble venir à bout de ses souffrances et il s’enfonce dans un sommeil aveugle, mais lorsqu’il se réveille, c’est pour constater avec désespoir qu’il est encore en vie et que la douleur ne l’a pas quitté.
— Avez-vous déjà vu quelqu’un mourir ? demande-t-il à Severn.
Joseph approuve.
— Dans ce cas, je vous plains.
Sa tête retombe sur l’oreiller. Il y a quelques jours, de nouveau, il a évoqué l’éventualité du suicide. »
Extrait de : F. Colin. « Arcadia, l’Intégrale. »
La guerre des règnes par J.-H. Rosny aîné

Fiche de La guerre des règnes
Titre : La guerre des règnes
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 2012
Editeur : Bragelonne
Sommaire de La guerre des règnes
- La guerre du feu
- Les xipéhuz
- Le trésor dans la neige
- Le voyage
- Nymphée
- Les profondeurs de Kyamo
- La contrée prodigieuse des cavernes
- La jeune vampire
- Un autre monde
- Le cataclysme
- La force mystérieuse
- Les navigateurs de l’infini
- Les astronautes
- La mort de la terre
Première page de La guerre du feu
« LA MORT DU FEU
Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême : le Feu était mort. Ils l’élevaient dans trois cages, depuis l’origine de la horde ; quatre femmes et deux guerriers le nourrissaient nuit et jour.
Dans les temps les plus noirs, il recevait la substance qui le fait vivre ; à l’abri de la pluie, des tempêtes, de l’inondation, il avait franchi les fleuves et les marécages, sans cesser de bleuir au matin et de s’ensanglanter le soir. Sa face puissante éloignait le lion noir et le lion jaune, l’ours des cavernes et l’ours gris, le mammouth, le tigre et le léopard ; ses dents rouges protégeaient l’homme contre le vaste monde. Toute joie habitait près de lui. Il tirait des viandes une odeur savoureuse, durcissait la pointe des épieux, faisait éclater la pierre dure ; les membres lui soutiraient une douceur pleine de force ; il rassurait la horde dans les forêts tremblantes, sur la savane interminable, au fond des cavernes. »
Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « La Guerre des règnes – L’Intégrale. »
Poney-Dragon par M. Jeury

Fiche de Poney-Dragon
Titre : Poney-Dragon
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1978
Editeur : Bragelonne
Première page de Poney-Dragon
« Ella toucha par hasard les doigts de Vincent. Elle eut un petit rire d’excuse à demi étouffé. Vincent ne rit pas. Il sursauta et regarda sa main, mais il ne la voyait pas. Et il ne voyait pas Ella non plus.
Il se leva, traversa la pièce en accrochant un fauteuil avec la hanche et se mit devant la baie. Un beau soleil de fin d’été brillait sur le Centre Orenbourg Sud-Ouest. Les peupliers qui marquaient la limite du Val de l’Eyre commençaient pourtant à jaunir. Vincent les regardait pour la centième fois, mais il ne les voyait pas vraiment. Il observait, très au-delà des peupliers, un paysage secret, lointain.
— Ella, il faut que je sorte, dit-il d’un air préoccupé.
La jeune femme soupira légèrement. Elle était résignée. Elle avait l’habitude.
— Je voulais te proposer de manger avec moi ce soir… »
Extrait de : M. Jeury. « Poney-Dragon. »
Le jour des voies par M. Jeury

Fiche de Le jour des voies
Titre : Le jour des voies
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1977
Editeur : Bragelonne
Première page de Le jour des voies
« Deux policiers fédéraux avaient ceinturé l’homme brun et gras dans le couloir du jet, Les policiers étaient en uniforme gris ; l’homme vêtu d’une tunique blanche et d’un short kaki. L’officier fedpo s’avança avec une attitude théâtrale et prononça une phrase dont Bruno Aden, depuis son box, n’entendit que la fin :
— … désormais hors la loi !
Quel était donc ce parti, ce mouvement, ce groupe mis hors la loi par les Fédéraux ?
L’individu que les flics venaient d’arrêter dans le courrier d’Africa I brandissait encore d’un air de défi, et malgré les menottes magnétiques, un journal mal imprimé sur deux minces feuilles de papier gris : Le Temps des Voies. Bruno sourit. Les adventistes de Fargan Oulds lui semblaient les gens les plus inoffensifs du monde. Mais des faits nouveaux avaient pu intervenir. »
Extrait de : M. Jeury. « Le Jour des voies. »
La machine du pouvoir par M. Jeury

Fiche de La machine du pouvoir
Titre : La machine du pouvoir
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1960
Editeur : Bragelonne
Première page de La machine du pouvoir
« Than Horn débarqua le matin à l’astrodrome de la Nouvelle-Europe. Il déjeuna au bar des pilotes et navigateurs avec un ami rencontré par hasard et, comme tout le monde, il consacra aux formalités administratives les premières heures qu’il vivait sur la planète métropole. Il ne voulut pas visophoner chez lui, car ses parents adoptifs ne l’attendaient pas encore : il désirait les surprendre totalement.
Ses véritables parents étaient morts dans l’espace, vingt ans plus tôt, et il ne se souvenait pas très bien d’eux… Son père était navigateur à bord d’un astronef circumsolaire – un des meilleurs navigateurs de l’époque, disait-on – et sa mère, technicienne sur le même vaisseau. Mais vraiment il les avait oubliés, en bon citoyen dépourvu de sensibilité morbide. Oublier, tout était là, chacun le savait en ces temps heureux : la mémoire des hommes pouvait et devait s’effacer, au besoin, comme celle de l’Idéal-Machine… Un couple de vieux amis l’avait recueilli et adopté, à une époque où la Loi acceptait encore le dévouement humain. En l’an de Science M. 64, cet acte ne leur eût pas été permis. Machine merci ! »
Extrait de : M. Jeury. « La Machine du pouvoir. »
La croix et la lionne par M. Jeury

Fiche de La croix et la lionne
Titre : La croix et la lionne
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1986
Editeur : Bragelonne
Première page de La croix et la lionne
« IBÉRIA-TERVILLE, SEPTEMBRE 3301
Greg Zaruel emplit ses poumons et quitta d’un léger bond le trottoir rapide qui plongeait vers la rue Médina-Sidonia et vers l’océan. À sa gauche, la voie lente remontait vers les tours du gouvernement régional, les six tours Europe. Il retomba en soufflant fort sur le trottoir central.
— Nage un peu, gros ! cria une voix moqueuse.
Il reçut un coup de hatacha à l’épaule et s’écarta pour laisser passer son agresseur. Celui-ci avançait à la tête d’un groupe de cinq jeunes, filles et garçons, en costume solarien : autant dire nus. Tous brandissaient des compensateurs de gravité en forme d’haltère à main, des hatachas. Ils posaient un pied sur le trottoir tous les quatre ou cinq mètres, puis décollaient et voletaient gracieusement au-dessus du sol. Ils s’amusaient bien et affichaient un complet mépris pour les piétons. Greg les vit s’éloigner en direction de la rue Véga où il se rendait lui-même. Selon toute probabilité, leur destination finale était bien différente. Ils n’avaient aucune raison, eux, et sans doute aucune envie de quitter la Terre, qui leur était sûrement douce et propice. »
Extrait de : M. Jeury. « La Croix et la Lionne. »
L’armée rouge contre les utopistes par M. Jeury

Fiche de L’armée rouge contre les utopistes
Titre : L’armée rouge contre les utopistes
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1977
Editeur : Bragelonne
Première page de L’armée rouge contre les utopistes
« Simple péripétie. Incident mineur.
Peut-être… Ce serait le hasard qui aurait donné à cet événement une importance historique. Le hasard et la personnalité des protagonistes. Pour ceux qui l’ignoreraient encore : d’un côté, Clotilde Igor, commandant de l’Ira, l’Armée Rouge Internationale ; de l’autre, deux anarchistes célèbres, Pascal Fouvarol et Mara Idaho.
Le décor : une vallée du Massif Central, avec beaucoup d’arbres, de lacs, de rivières, un paradis secret entre la montagne et la plaine, le ciel et la terre, le passé et l’avenir…
Cent personnes de tout âge vivaient dans la communauté Allende de Serre-Bazac. Cette “utopie” s’était constituée autour de la ferme Fouvarol. Pascal Fouvarol était un homme du Sud, un aventurier repenti ou Dieu sait quoi. Il avait une femme jeune et belle… Contrairement à beaucoup de communautés qui avaient poussé comme des champignons après la révolution, soulevant le mépris et la haine des habitants, la “bande à »
Extrait de : M. Jeury. « L’Armée rouge contre les utopistes. »
La ménopause des fées par Gudule

Fiche de La ménopause des fées
Titre : La ménopause des fées
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2005
Editeur : Bragelonne
Sommaire de La ménopause des fées :
- Le crépuscule des dieux
- Crimes et chatouillements
- La nuit des porcs vivants
Première page de Le crépuscule des dieux
« OÙ LE LECTEUR APPREND QUI EST M. MERLIN ET LA RAISON DE SES EMBARRAS GASTRIQUES.
M. Merlin leva sa canette et rota.
« Enchanté ! » dit-il avec un gros rire.
C’était son habitude. Une habitude vieille de plusieurs siècles. Lorsqu’il rotait, il disait toujours : « En-chanté », puis il se marrait. À force, Vivi ne l’entendait même plus. Et quand bien même ? Lorsqu’on passe sa vie dans une poubelle, est-on en mesure de faire la leçon aux autres ?
Dans le meilleur des cas, elle ajoutait : « … rrine de lapin », en soupirant.
Jadis – à l’époque bénie où les fées portaient voiles de brume sur leur corps diaphane et rayons de lune en diadème –, elle eût réagi différemment. Avec moins de résignation, plus de hargne. Mais, en ce temps-là, la question ne se posait pas : Merlin savait encore se tenir en société. Il avait de la prestance et ne soulageait pas sa panse à tout propos. Vivi se souvenait même – Dieu, que tout cela était loin ! – avoir éprouvé des sentiments pour « le plus grand nécromant de l’univers », comme elle se plaisait à le surnommer. De l’admiration, du respect, et jusqu’à une certaine attirance physique, malgré sa barbe blanche et sa solennité somme toute peu aguichante. »
Extrait de : Gudule. « La ménopause des fées – intégrale. »
Le club des petites filles mortes par Gudule

Fiche de Le club des petites filles mortes
Titre : Le club des petites filles mortes
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2008
Editeur : Bragelonne
Sommaire de Le club des petites filles mortes :
- La baby-sitter
- Repas éternel
- La petite fille aux araignées
- Dancing Lolita
- Gargouille
- Entre chien et louve
Première page de La baby-sitter
« Quand Maman fronce les sourcils, ça lui donne un regard triste. Mais l’expression de grande tendresse, d’ineffable douceur, demeure. Elle s’accentue, même.
— Vous aimez les enfants, n’est-ce pas ? s’enquiert-elle.
Le visage de Lucie s’épanouit :
— Je les adore !
Elles se sourient. La spontanéité de l’une est allée droit au cœur de l’autre.
Maman pose la main sur l’épaule juvénile que ne couvre, en ce mois d’août torride, que le coton léger d’un tee-shirt, et entraîne la babysitter avec des mines de conspiratrice. Toutes deux se penchent à la fenêtre qui donne sur le jardin.
— Regardez si elle est mignonne, ma Violette !
Au milieu du gazon parsemé de boutons d’or, une fillette est accroupie et joue avec un chat, auquel elle fredonne une comptine. Sa voix fluette s’élève, délicieusement fraîche dans la chaleur pesante de cette fin d’après-midi. »
Extrait de : Gudule. « Le Club des petites filles mortes – l’intégrale. »
Vengeresse par A. Reynolds

Fiche de Vengeresse
Titre : Vengeresse
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2016
Traduction : B. Domis
Editeur : Bragelonne
Première page de Vengeresse
« Adrana avait toujours détesté le docteur Morcenx, le médecin de notre famille depuis que nos parents avaient atterri sur Mazarile, avant notre naissance. Il avait vu Adrana grandir, et il avait été là quand l’épidémie avait emporté notre mère. Le fléau : la raison pour laquelle mon père s’en prenait à des hommes comme le capitaine Rackamore, les accusant de se mêler de choses qu’il aurait mieux valu ne pas déranger. Mais pour autant que je sache, personne n’a jamais prouvé que le fléau provenait d’un écrin.
Et cela ne l’avait pas empêché de se laisser convaincre d’investir précisément dans le genre d’entreprise qu’il désapprouvait.
Il était comme ça : aisément persuadé, malgré lui. Et la situation arriva à son point critique un forgedi soir du printemps 1799, à l’Historium. Père s’y était rendu pour savoir ce qu’était devenu son investissement. Et pour faire bonne impression parmi les huiles de la chambre de commerce de Mazarile, il nous avait traînées là avec lui et attendait de nous le comportement exemplaire de demoiselles bien élevées.
Adrana ne l’entendait pas de cette oreille.
— Docteur Morcenx ! (Père avait aperçu le médecin de famille à quelques tables de là.) Venez vous joindre à nous. Cela fait si longtemps que vous n’avez pas vu Adrana et Arafura. Regardez comme elles ont grandi. »
Extrait de : A. Reynolds. « Vengeresse. »