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Maboul de cristal par F. Brown

Fiche de Maboul de cristal

Titre : Maboul de cristal
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1953
Traduction : C. Benoit
Editeur : NEO

Première page de Maboul de cristal

« Appuyé sur une canne en bois dur, Mack Irby écoutait l’aboyeur bonimenter devant la baraque des fœtus. La foule, qui envahissait l’allée centrale du champ de foire, se répandait autour de lui. Il écoutait, un sourire ironique sur son visage maigre. « Le Mystère du Sexe » proclamait la banderole, au-dessus de la baraque.
— Attention les gars, voilà le spectacle dont tout le monde parle, l’expo qui vous a tous fait sortir de chez vous. Oui, c’est ici. Le mystère du sexe révélé au public. Le sexe masculin et le sexe féminin, nus, sans voile. Là, vous verrez tout, et quand je dis tout, c’est tout. Vous n’en croirez pas vos yeux. Et pourtant, tout est vrai, tout est réel. Et tout cela, vous le verrez ici, à l’intérieur de cette baraque, en payant à ce guichet la modique somme de duc cents. Oui, pour une pièce de dix cents, vous découvrirez le mystère du sexe. »

Extrait de : F. Brown. « Maboul de Cristal. »

Lune de miel en enfer par F. Brown

Fiche de Lune de miel en enfer

Titre : Lune de miel en enfer
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1958
Traduction : J. Sendy
Editeur : Gallimard

Sommaire de Lune de miel en enfer

  • Lune de miel en enfer
  • Il ne faut pas pousser grand-mère
  • Intraduisible
  • Un homme de qualité
  • Millenium
  • Le dôme
  • Du sang
  • Galerie de glaces
  • Expérience
  • Le dernier martien
  • En sentinelle
  • Une souris
  • Cela va de soi
  • Vaudou
  • « Arène »
  • Entrée interdite
  • La première machine à temps
  • Et les dieux rirent
  • L’arme
  • Un mot de direction
  • Bruissement d’ailes
  • Imaginons

Première page de Lune de miel en enfer

« Le 16 septembre 1962, sur Terre tout se passait à peu près comme à l’accoutumée, sauf que cela allait un peu plus mal qu’à l’accoutumée. Après des alternances de chaud et de froid, la guerre froide entre les États-Unis et le Bloc Oriental (Russie, Chine et satellites) tendait vers le point de chaleur maximum, celui où la guerre – la guerre chaude – apparaissait non seulement inévitable mais parfaitement imminente.

La course à la Lune était à la base de tout. Les deux camps avaient déposé chacun quelques hommes sur la Lune, dont tous deux revendiquaient le territoire. Des deux côtés l’on s’était aperçu que les fusées envoyées de la Terre étaient insuffisantes pour assurer l’établissement d’une base fixe, et aussi que sans l’établissement d’une base permanente et puissante il n’était pas question d’établir la souveraineté de l’une ou l’autre nation (pour la commodité du récit, nous appellerons « nation » le Bloc Oriental, bien que telle ne soit pas vraiment la réalité). Les deux nations donc hâtaient la construction d’une station-relais dans l’espace, appelée à graviter autour de la Terre. »

Extrait de : F. Brown. « Lune de miel en enfer. »

Les cadavres ne font pas de cinquième colonne par F. Brown

Fiche de Les cadavres ne font pas de cinquième colonne

Titre : Les cadavres ne font pas de cinquième colonne
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1986
Traduction :
Editeur : NEO

Sommaire de Les cadavres ne font pas de cinquième colonne

  • Etranges soeurs Strange
  • Les cadavres ne font pas de cinquième colonne
  • La mort et les neuf vies
  • Murmures de mort
  • Bière pour tout le monde
  • Herbie se laisse mener par son intuition
  • Ca va saigner
  • Le cirque dans le sang
  • Le blues du poivre rouge

Première page de Etranges soeurs Strange

« Carey Rix poussa la porte sur laquelle on pouvait lire « Carey Rix, Détective » et il lança son chapeau en direction de la patère, sans prendre la peine de bien viser.

— Salut, mon ange, dit-il à Sue Moran.

Elle s’arrêta de taper à la machine et elle mit un doigt sur sa bouche.

— Chut, le prévint-elle, il y a un client qui attend dans ton bureau. Ne lui fais pas peur, andouille, ou elle pourrait s’en aller.

— Hein ? Tu as bien dit « elle » ?

Distraitement, Carey rectifia son nœud de cravate avant de remarquer le sourire malicieux de Sue. Il lui adressa alors un regard sévère et il entra dans son bureau. »

Extrait de : F. Brown. « Les cadavres ne font pas de cinquième colonne. »

Le loup des étoiles par F. Brown

Fiche de Le loup des étoiles

Titre : Le loup des étoiles
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1957
Traduction : P. Sabathé
Editeur : Presses de la cité

Première page de Le loup des étoiles

« IL N’AVAIT PAS DE NOM.
Sa pensée ignorait les noms. Sa pensée ignorait les mots. Il n’avait pas de langage. Il était seul. Son voyage avait débuté dans la nuit des temps, à l’extrême limite de la galaxie, lorsqu’il s’était mis en tête de se découvrir des cousins. Mais plusieurs milliards d’années-lumière d’espace désertique avaient considérablement refroidi son enthousiasme. Il savait maintenant qu’il était le seul être pensant de l’univers. L’espoir ne le guidait plus, l’habitude le poussait encore : il continuait sur sa lancée.
Il n’était pas né, puisqu’il était unique. Extérieurement, avec son kilomètre et demi de diamètre, il ne se différenciait guère des millions d’astéroïdes qui parcourent librement l’espace. Mais ceux-ci n’étaient que de la matière inanimée. Lui, il était conscient. L’accident qui avait fait de lui un être pensant – une combinaison particulière d’atomes donnant vie à une molécule – ne s’était reproduit qu’une seule fois, à l’aube de notre histoire, lorsque des atomes de carbone, en se »

Extrait de : F. Brown. « Le loup des étoiles. »

Le chant des damnés par F. Brown

Fiche de Le chant des damnés

Titre : Le chant des damnés
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1986
Traduction : G. de Chergé
Editeur : NEO

Sommaire de Le chant des damnés

  • L’ange exterminateur
  • Une nuit idéale pour tuer
  • Le chant des damnés
  • Client inconnu
  • Cadavre de rechange
  • Rendez-vous à minuit

Première page de L’ange exterminateur

« Vous auriez aimé Walter Hanson. Vous ne l’auriez peut-être pas admiré, non, parce que même son meilleur ami ne le considérait pas comme un héros. Il avait une bonne quinzaine de centimètres de moins que Clark Gable et des oreilles encore plus décollées. Il n’avait pas la suavité de Bill Powell ni l’âpreté d’Humphrey Bogart.
En fait… tenez, représentez-vous un homme qui soit tout le contraire d’Humphrey Bogart, et vous aurez un excellent portrait de Walter Hanson. Il n’aurait pas fait de mal à une mouche, et il avait peur de tout ce qui était plus gros que ça. Il avait peur des femmes, peur du noir. Mais c’était un chic type, compte tenu de son profil psychologique.
Peut-être valait-il mieux qu’il ne sût pas ce qui l’attendait, ce soir-là.
Il était déjà assez effrayé comme ça. Le coin de la rue était très sombre, avec ce réverbère qui ne »

Extrait de : F. Brown. « Le chant des damnés. »

La piste des étoiles par F. Brown

Fiche de La piste des étoiles

Titre : La piste des étoiles
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1953
Traduction : J.-L. Estèbe
Editeur : Presses de la cité

Première page de La piste des étoiles

« Je comptais rester encore plusieurs jours, mais quelque chose, cet après-midi-là, me fit changer d’avis : le reflet que me renvoyait le miroir de la salle de bains, chez mon frère Bill. Nu comme un ver, dégoulinant de flotte, perché sur une patte – forcément : je n’en ai qu’une – avec la baignoire derrière moi qui se vidait dans un bruit de succion, je décidai de mettre les bouts sur-le-champ.

Le temps s’écoulait de ma vie comme l’eau de cette bon sang de baignoire. Et c’est ça, cruellement, que me montrait mon reflet.

Un miroir ne ment pas. Quand il vous dit que vous faites vos cinquante-sept ans, c’est qu’il a raison. Dans ces cas-là s’il vous reste des rêves à réaliser, des vieux projets de voyage, il vaut mieux s’y mettre en vitesse et boucler ses valises. Il vaut mieux profiter du peu de temps qu’on vous laisse, parce que vous ne réussirez jamais à l’empêcher de foutre le camp. »

Extrait de : F. Brown. « La piste des étoiles. »

La nuit du Jabberwock par F. Brown

Fiche de La nuit du Jabberwock

Titre : La nuit du Jabberwock
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1951
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : J’ai lu

Première page de La nuit du Jabberwock

« Dans mon rêve, j’étais debout au milieu d’Oak Street, par une nuit noire. Les réverbères étaient éteints ; seul un clair de lune pâle scintillait sur l’énorme épée que je faisais tournoyer au-dessus de ma tête tandis que le Jabberwock rampait vers moi. Il se traînait sur le pavé, agitant ses ailes et bandant ses muscles pour l’assaut final ; ses serres griffaient la pierre en crépitant comme le clavier d’une linotype. Alors, à ma stupéfaction, il parla :

— Doc ! Eh ! Doc ! Réveillez-vous.

Une main – pas celle d’un Jabberwock – me secouait par l’épaule.

Et c’était le crépuscule au lieu de la nuit noire et j’étais assis dans le fauteuil à pivot devant mon vieux bureau, levant les yeux vers Pete, qui me regardait en riant. »

Extrait de : F. Brown. « La nuit du Jabberwock. »

La fille de nulle part par F. Brown

Fiche de La fille de nulle part

Titre : La fille de nulle part
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1951
Traduction : G. de Chergé
Editeur : Rivages

Première page de La fille de nulle part

« Les yeux remplis d’une terreur soudaine, Jenny recula devant le couteau, sa main cherchant à tâtons derrière elle le bouton de la porte de la cuisine. Elle était trop effrayée pour hurler ; d’ailleurs, il n’y avait personne pour l’entendre. Personne, à part l’homme qui venait vers elle avec le couteau – et cet homme était fou, il devait être fou. Sa main agrippa le bouton, le tourna. La porte s’ouvrit sur les ténèbres et Jenny s’élança dans la nuit. La Mort se jeta à sa poursuite.

Huit années s’écoulèrent.

Ce qui arriva ensuite commença de la façon la plus banale du monde, comme c’est généralement le cas. Cela commença le 18 mai, un jeudi.

Un certain George Weaver venait de louer une chambre à La Fonda, un hôtel de Taos, au Nouveau-Mexique. Ayant fini de se raser, il essuyait les dernières traces de mousse avec l’extrémité d’une serviette mouillée lorsque le »

Extrait de : F. Brown. « La Fille de nulle part. »

La chandelle et la hache par F. Brown

Fiche de La chandelle et la hache

Titre : La chandelle et la hache
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1950
Traduction : J. Lenclud
Editeur : NEO

Première page de La chandelle et la hache

« Il s’appelait Joe Bailey. Tout commença pour lui en 1929, au cœur d’une belle nuit d’été, quand il fut expulsé tant bien que mal du nid douillet, chaud et moite, où il se trouvait fort bien. Comprenez-moi, il ne tenait pas du tout à quitter ce refuge paradisiaque. D’ailleurs on ne lui avait pas demandé son avis et rien de tout cela ne se serait passé si, un soir d’octobre de l’année passée, Alvin et Florence Bailey, au sortir d’une légère cuite, n’avaient totalement oublié les précautions les plus élémentaires.
Non, vraiment, Joe Bailey ne peut être tenu pour responsable de ces événements, pas plus de sa naissance que de cette soirée, neuf mois auparavant, où la semence fut enfouie avec une telle désinvolture.
Il avait six ans quand Al Bailey fut tué au cours d’un hold-up dans un cinéma ; un an plus tard, sa mère l’emmenait à Milwaukee (Wisconsin) où elle trouva un emploi de serveuse.
Il commençait sa quatrième année d’enseignement secondaire et était âgé de dix-huit ans quand elle mourut à son tour. Il quitta l’école pour travailler à plein temps avec un nommé Mitch qui l’avait déjà aidé dans ses moments de liberté. Il s’en tira bien jusqu’à l’arrivée de la canicule.
Telle fut, en gros, l’existence de Joe Bailey jusqu’au 26 août 1948. Pourquoi ne pas commencer le récit de ses aventures ce jour-là où il rencontra, pour la première fois, la fille qu’il allait tuer ? »

Extrait de : F. Brown. « La Chandelle et la Hache. »

La belle et la bête par F. Brown

Fiche de La belle et la bête

Titre : La belle et la bête
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1949
Traduction : C. Grégoire
Editeur : Gallimard

Première page de La belle et la bête

« On ne peut jamais prévoir à quelles extrémités se livrera un Irlandais saoul. On peut faire un pari, comme ça, au hasard. On peut même faire un tas de paris.
Et on peut les aligner par ordre de probabilité. Exemple – en commençant par les plus simples : Il ira s’envoyer un nouveau whisky, se bagarrer, faire un discours, sauter dans un train… Ou bien encore, il achètera de la peinture verte, abattra un arbre, dansera la danse du ventre, chantera le God Save The King, chipera une clarinette… On peut imaginer des hypothèses de plus en plus invraisemblables, jusqu’à ce que l’on arrive à la plus invraisemblable de toutes : il pourra prendre une résolution et s’y tenir. 
Je sais que la chose semble incroyable : mais elle est cependant arrivée à un type de Chicago nommé Sweeney. Il a pris, un jour, une résolution, et il a dû patauger dans le sang et le café noir pour la tenir, mais il l’a tenue. Peut-être, de l’avis de certaines gens, ladite résolution n’était-elle pas excellente, mais ceci est une autre histoire. Sweeney a suivi cette résolution : le fait est là, et c’est le principal. »

Extrait de : F. Brown. « La belle et la bête. »