Étiquette : Bruno Coqdor
Le dieu couleur de nuit par Maurice Limat

Fiche de Le dieu couleur de nuit
Titre : Le dieu couleur de nuit (Tome 8 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le dieu couleur de nuit
« Jean leva les bras au ciel (ce qui est une façon de parler quand la scène se passe au bar d’un navire interstellaire) et, regardant sa sœur avec un air comiquement apitoyé, il
déclara :
— Ma pauvre fille, que ce soit sur notre vieille Terre, ou sur cette planète du diable où nous nous rendons, tu seras toujours aussi cinglée.
Monique paraissait sortir d’un rêve.
— Mais, qu’est-ce qu’il te prend ?
— Ben, dit le garçon en haussant les épaules, après ce que tu viens de me raconter depuis une demi-heure…
— Une demi-heure, tu exagères. Et puis, qu’est-ce que je t’ai dit ?
Jean fronça le sourcil.
— Dis, Monique, tu galèjes ? Ou bien c’est le passage dans le subespace qui t’a tapé sur le citron ?
Monique devint soudain très rouge.
La colère lui seyait fort bien. Le pourpre de ses joues accusait son teint déjà doucement incarnat, et les beaux yeux, d’un bleu foncé, un bleu des bleuets de la Terre, les cheveux de paille d’or, tout cela vivait intensément lorsque son frère l’agaçait. »
Extrait de : M. Limat. « Le Dieu couleur de Nuit – Bruno Coqdor. »
Le soleil de glace par Maurice Limat

Fiche de Le soleil de glace
Titre : Le soleil de glace (Tome 7 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le soleil de glace
« Le vent même était brûlant. Il caressait l’immensité dorée des blés et y engendrait des ondes capricieuses, révélant la vie intense du froment vitaliseur.
Les coquelicots régnaient. Ils croissaient partout, dans les vastes champs à la rousseur féconde, y créant des flaques d’écarlate quasi insoutenables au regard. Ils naissaient dans l’herbe, au bord de la route, dans les vignes aussi, en dépit du soin des Bourguignons à traquer les plantes parasites entre les sillons des ceps.
L’astre éclaboussait tout de ses nappes de feu et l’azur semblait, dans sa plénitude, une chair bleue dont l’éclat contrastait avec l’incomparable pourpre des coquelicots.
Plus ardents parce que le soleil avivait leurs corolles sanglantes, témoins du radieux Messidor, compagnons éphémères et glorieux du blé mûrissant et du raisin futur, ils semblaient s’élancer à l’assaut des collines. On les retrouvait partout, moins utiles sans doute que le grain et la grappe, prêts à mourir sous une rafale un peu trop forte, ne laissant aux yeux des hommes, au regard du monde, d’autre souvenir que celui de leur beauté sensuelle et fragile. »
Extrait de : M. Limat. « Le Soleil de glace – Bruno Coqdor. »
La Terre n’est pas ronde par Maurice Limat

Fiche de La Terre n’est pas ronde
Titre : La Terre n’est pas ronde (Tome 6 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de La Terre n’est pas ronde
« Les mots semblaient flotter dans la pièce, comme des nuages d’argent.
Vania glissait doucement dans son rêve éveillé. Étendue sur le sofa à l’ancienne mode, dans le décor discret du studio où tout était conditionné, elle s’abandonnait à la voix du bien-aimé.
Patrice continuait à susurrer les paroles tendres, banales, un peu bêtes peut-être, mais si merveilleusement poétiques quand les femmes savent les recevoir au jardin secret.
Vania caressait d’un doigt délicat, un peu nonchalant au fur et à mesure que l’enchantement l’enveloppait, le petit disque couleur d’émeraude.
Nul besoin de saphir, d’aiguille, de pointe au laser pour faire jaillir les paroles. Ces enregistrements avaient atteint une telle perfection dans la sensibilité que le seul contact du doigt suffisait à les faire parler.
Quelque part dans l’immensité galactique, Patrice pilotait son astronef.
À une escale sur Bételgeuse XVII, il avait remis la lettre d’amour à la poste interstellaire. Le disque-lettre avait été transmis radioniquement, à vitesse hyperluminique, après mutation provisoire en photons accélérés. »
Extrait de : M. Limat. « La Terre n’est pas ronde – Bruno Coqdor. »
Le flambeau du monde par Maurice Limat

Fiche de Le flambeau du monde
Titre : Le flambeau du monde (Tome 5 sur 39 – Bruno Coqdor) (Tome 5 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le flambeau du monde
« — Je n’y comprends rien… dit le professeur Zell.
Ariane le regarda, de ses beaux yeux d’ambre. Il n’avait pas achevé sa phrase. Parce qu’un médecin ne dit pas, ne doit jamais dire tout ce qu’il pense. Et l’infirmière-chef, qui était là, et la cohorte des internes, tous savaient ce que signifiaient les paroles du patron.
Parce que leur malade devait, normalement, être mort depuis longtemps.
C’était absurde, illogique, contre nature. On ne vit pas quand on a été brûlé sur presque tout le corps au troisième degré. À tel point que le patient était amputé de la jambe gauche, de la main correspondante. Que les trois quarts de ses organes internes, atteints d’un traumatisme d’origine inconnue, ne fonctionnaient pratiquement plus. Il respirait à peine, le cœur devenait arythmique, il éliminait de façon minime et on ne le nourrissait qu’avec des
sondes.
Et cela durait depuis des semaines et des semaines, depuis que le croiseur spatial Fulgurant, mené à travers les étoiles par le commandant Martinbras, avait repêché cette épave humaine, flottant en plein vide, dans un de ces canots spatiaux qui servent de bouée, sur les astronefs. »
Extrait de : M. Limat. « Le Flambeau du Monde – Bruno Coqdor – Robin Muscat. »
Les soleils noirs par Maurice Limat

Fiche de Les soleils noirs
Titre : Les soleils noirs (Tome 4 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les soleils noirs
« Une passagère martienne assurait tout bas à son voisin qu’elle n’avait jamais vu spectacle aussi réussi. Un vieux bourlingueur venu d’Aldébaran et qui, maintenant à la retraite, effectuait les traversées interstellaires en qualité de passager après avoir tant travaillé aux postes techniques, disait que nulle part, même sur les planètes proches des soleils, où les couleurs sont éclatantes, on ne voyait pareille féerie, pareil arc-en-ciel.
Wilma était heureuse. Non seulement parce qu’elle était la vedette du spectacle, mais parce que c’était, vraiment, une réussite. Et que cette réussite, en ce moment même, était appréciée dans dix mondes différents, sur les ailes prodigieuses de Télé-Astres.
Henrik tournait légèrement la tête vers elle, admirant le beau visage de celle qu’on appelait souvent le Sphinx blond. D’admirables cheveux d’or très pâle encadrant un visage régulier, à l’ovale impeccable, aux yeux légèrement bridés des filles de Cassiopée, telle était Wilma Dagor.
Mais c’étaient les studios de la Terre qui l’avaient faite ce qu’elle était : une star parmi les étoiles, comme disaient les journalistes. »
Extrait de : M. Limat. « Les Soleils Noirs – Bruno Coqdor. »
Ici finit le monde par Maurice Limat

Fiche de Ici finit le monde
Titre : Ici finit le monde (Tome 3 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Ici finit le monde
« L’homme regardait le fleuve.
Et ce qu’il voyait, ce qui se reflétait dans le fleuve faisait peur à l’homme.
C’était loin, si loin, sur une planète si lointaine que les hommes des galaxies ne la connaissaient pas. Ou si peu.
Du moins, un nombre infime d’entre eux semblaient seuls à y avoir jamais posé le pied.
L’homme, seul à présent, dernier de l’expédition et, probablement, certainement même, unique humain à vivre sur cette terre étrange, n’était pas un très beau spécimen.
Petit et court, le visage ravagé par l’âge, les longues fatigues de la vie interstellaire, les drogues étranges que distillent certains mondes et auxquelles goûtent imprudemment les matelots des étoiles, tout cela avait fait de lui cet être au faciès recuit par mille soleils, hâlé par dix mille escales dans dix mille atmosphères différentes, fixé enfin par la lumière blafarde du néon magnétisé qui éclaire l’intérieur des astronefs et engendre une pigmentation si particulière. »
Extrait de : M. Limat. « Ici finit le Monde – Bruno Coqdor. »
Particule zéro par Maurice Limat

Fiche de Particule zéro
Titre : Particule zéro (Tome 2 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Particule zéro
« Ces deux hommes n’avaient jamais inspiré beaucoup de sympathie à Coqdor. Au cours de l’interminable voyage, des amitiés se nouent parfois entre passagers. Cela lui arrivait assez peu souvent, bien qu’il eût parcouru, à travers la galaxie, des distances absolument fantastiques et qu’il eût ainsi fréquenté des gens venant du Sextant et de Bételgeuse, d’Aïrram de la Grande Ourse et de Noisy-le-Sec de la Terre.
Mais vraiment, cette fois, il n’avait pas subi d’attirance particulière, à part cette jolie Martienne qui, malheureusement, avait débarqué à l’escale de Pluton.
Coqdor avait donc vécu à peu près seul pendant des semaines. Mais il aimait l’espace. Certes, il le préférait alors qu’il était en fonction, soit qu’il fût copilote d’un astronef, soit qu’il se trouvât à bord d’un vaisseau spatial en qualité de psychologue ou d’agent détecteur, ainsi que le lui permettaient ses étranges facultés.
L’inaction lui pesait un peu. Mais il lisait, il regardait les diverses sidérotélés que le navire captait, passant d’un système en l’autre ; il faisait du sport au stade du bord et il continuait le dressage de Râx, le pstôr ramené de la planète Dzo, bouledogue-chauve-souris qui lui était attaché merveilleusement. »
Extrait de : M. Limat. « Particule Zéro – Bruno Coqdor. »
L’étoile de Satan par Maurice Limat

Fiche de L’étoile de Satan
Titre : L’étoile de Satan (Tome 1 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’étoile de Satan
« Le cas était prévu. Tous les cas étaient prévus, du moins le croyait-on, par les codes de navigation spatiale. Depuis qu’ils s’étaient envolés vers les planètes, puis vers les étoiles, les hommes avaient fait tant de rencontres extraordinaires que des sages, penchés sur de profondes études, avaient mis au point un règlement de vaste envergure qui prescrivait aux commandants des astronefs ce qu’ils devaient faire en telle ou telle circonstance.
Mais peut-être, dans leur sagacité, ces humains érudits et psychologues n’avaient-ils pas absolument tout imaginé.
Particulièrement, pouvaient-ils prévoir ce qui allait arriver à l’équipage du Scorpion ?
Tout d’abord, le commandant devait garder le silence vis-à-vis de ses passagers. Mais il n’avait pas de passagers. Il emmenait les membres d’une mission scientifique. Une douzaine de pionniers-techniciens-découvreurs de planètes. Dont deux femmes. Tous étaient déjà au courant, car les uns et les autres n’en étaient pas à leur première randonnée et, lancés vers la constellation d’Hercule, chargés de détecter les mondes éventuellement colonisables et fertilisables, ils disposaient d’assez d’appareils personnels pour avoir déjà remarqué l’Œil Rouge. »
Extrait de : M. Limat. « L’Etoile de Satan – Bruno Coqdor. »