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Parle, robot ! par B. R. Bruss

Fiche de Parle, robot !

Titre : Parle, robot !
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de Parle, robot !

« Oui, je vais te parler…

Je vais te raconter, puisque tu me le demandes avec tant d’insistance, ce qu’il faut bien appeler ma vie.

Ma vie… Un mot qui me paraît un peu étrange, bien qu’en principe, pour moi, il ne devrait pas y avoir de mots plus bizarres les uns que les autres.

Ma vie, je sais maintenant et depuis longtemps quand elle a commencé. Mais je ne l’ai pas toujours su. Elle a commencé, en fait, au moment où quelqu’un a appuyé sur un bouton qui se trouve quelque part à l’intérieur de moi-même. Je ne m’en suis pas rendu compte, pour la bonne raison que j’étais parfaitement inconscient. Je ne me suis pas rendu compte non plus qu’en cet instant de ma naissance, j’étais déjà adulte, si je puis dire, et savais déjà faire un certain nombre de choses, dont quelques-unes déjà passablement difficiles. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Parle, robot !. »

Nous avons tous peur par B. R. Bruss

Fiche de Nous avons tous peur

Titre : Nous avons tous peur
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1956
Editeur : Néo

Première page de Nous avons tous peur

« Lorsque je suis arrivé à Cockshill, par une nuit de printemps, je ne pensais pas que mon séjour y serait de longue durée.
Je ne pensais surtout pas que dans cet endroit, – qui la veille encore m’était totalement inconnu –, j’allais vivre des moments extraordinaires et terrifiants, et que ma vie en demeurerait à tout jamais bouleversée. Car Dieu sait de quel prix j’ai payé cette expérience ! Et si j’ai pu recueillir la preuve que j’avais les nerfs solides, c’est une découverte dont je me serais bien passé.
Rien de tout cela ne serait arrivé si le 17 mai de cette année-là – une date que je n’oublierai jamais – Davis Pearl ne s’était pas saoulé comme un Polonais. Il avait une excuse. Il enterrait sa vie de garçon.
Je dois dire que j’étais de la partie, avec quelques autres copains qui presque tous appartenaient à la rédaction du « Winnipeg Standard ». »

Extrait de : B. R. Bruss. « Nous avons tous peur. »

Maléfices par B. R. Bruss

Fiche de Maléfices

Titre : Maléfices
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1975
Editeur : Fleuve noir

Première page de Maléfices

« Le sous-préfet coupa la corde symbolique qui barrait l’entrée du pont et le cortège officiel s’avança sur la chaussée toute neuve.

En cette matinée du 4 juillet 1954, un chaud soleil luisait au-dessous des montagnes riantes. Une foule de villageois et de touristes assistait à l’inauguration. Sur les pentes du ravin, entre les arbres et les rochers, des groupes animés et colorés donnaient à la cérémonie un air de fête. La fanfare de Barsec, massée sur un petit promontoire, attaqua une marche endiablée. Au fond de l’étroite vallée coulait la Duelle, une rivière aux eaux transparentes et promptes, renommée pour la qualité des truites qu’on y péchait. Vers l’ouest, couronnant un mamelon, au bout de la route sinueuse qui partait du pont, se dressaient les maisons blanches et gaies de Barsec, surmontées par la grosse tour grise qui datait du temps des Sarrasins. Les enfants des écoles, groupés dans une étroite prairie en contrebas, se préparaient à chanter la charmante chanson : « O ! Joli pont, tu me plais ! » que leurs maîtres et maîtresses leur faisaient répéter matin et soir depuis un mois. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Maléfices. »

Luhora par B. R. Bruss

Fiche de Luhora

Titre : Luhora
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Luhora

« – Là-bas… Droit devant nous…, dit Ang Bertil qui pilotait le petit appareil antigrav fait pour voler dans une atmosphère.
Au ras de l’horizon, une lueur verte, d’un vert pâle, venait d’apparaître.
– Nous allons enfin savoir de quoi il s’agit, dit Irna Sudmo, une jeune femme brune dont les yeux noirs pétillaient de curiosité.
– Cette planète est étrange, dit Boar Delga d’une voix un peu rauque. J’ai comme un mauvais pressentiment.
Irna eut un petit rire, un peu forcé.
– Tu es toujours inquiet, lui dit-elle. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Luhora. »

Les translucides par B. R. Bruss

Fiche de Les translucides

Titre : Les translucides
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les translucides

« Je m’appelle André Klink.

Je suis né en 2112. J’avais vingt-huit ans quand ce malheur m’est arrivé. C’était donc en 2140. Je dois avoir maintenant trente-deux ou trente-trois ans. Je ne sais pas au juste. Peut-être trente-quatre.

Avant l’événement, j’étais minéralogiste au service de l’institut de recherches galactiques. Et maintenant… Maintenant, je ne sais plus très bien ce que je suis. Mais je sais comment tout cela finira. Mal. Très mal… Et le plus vite sera sans doute le mieux. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Les translucides. »

Les Horls en péril par B. R. Bruss

Fiche de Les Horls en péril

Titre : Les Horls en péril
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les Horls en péril

« — Ah ! ça…, s’exclama Stanley Grim. Ah ! ça, alors… Ça dépasse tout ce qu’on peut imaginer…

Stanley Grim avait l’œil collé à son microscope électronique. Il était comme frappé de stupeur. Il n’en croyait pas ses yeux. Il n’avait jamais rien vu de pareil. Pourtant il avait déjà vu pas mal de choses étranges. Il est vrai que c’était ailleurs que sous son microscope…

Stanley Grim avait un métier, et aussi un violon d’Ingres. Son métier, c’était l’astronautique. Son violon d’Ingres, la biologie. En tant qu’astronaute, il faisait partie, avec le grade de commandant de patrouilleur, de la fameuse brigade L 23, la brigade des explorations lointaines. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Les Horls en péril. »

Les Harnils par B. R. Bruss

Fiche de Les Harnils

Titre : Les Harnils
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les Harnils

« — Tu vas mourir, Conrad Blight.

La voix était menue, lointaine, impersonnelle, et semblait pourtant avoir un air de familiarité.

Conrad sursauta. Il se passa la main sur le front. Il pensa :

« Étrange… Je n’ai jamais eu la moindre hallucination. Ni auditive ni visuelle… Serais-je malade ? Mais non. C’est impossible. »

Il jeta un coup d’œil, à travers la paroi transparente, sur le velours noir de l’espace. Des myriades d’étoiles, de toutes couleurs, scintillaient. Le vieux spectacle familier. Son second coup d’œil fut pour le tableau de bord. Rien ne lui parut anormal.

Il murmura :

— Bizarre.

Puis il se replongea dans le livre qu’il était en train de lire : un recueil des légendes les plus poétiques de la planète Asfa. Mais les lignes dansaient devant ses yeux, et il ne parvenait pas à fixer son attention. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Les Harnils. »

Les êtres vagues par B. R. Bruss

Fiche de Les êtres vagues

Titre : Les êtres vagues
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les êtres vagues

« Dhor Bophals avançait d’un pas rapide sur la piste et tenait la créature par la main. Ce qui n’est, d’ailleurs, qu’une façon de dire car la piste était quasi inexistante, et car la créature n’avait, à proprement parler, pas de mains.

À l’horizon, un ciel extraordinaire. D’abord, tout au ras des montagnes à la crête onduleuse, une bande horizontale et étincelante, qui semblait faite d’une feuille d’or plaquée sur la voûte céleste. Cette bande d’une luminosité extrême se fondait insensiblement dans une autre, un peu moins brillante, et qui avait la couleur et la limpidité de l’émeraude. Plus haut, l’espace devenait bleu, un bleu qui, peu à peu, s’assombrissait pour, finalement, virer au noir. Et, dans ce noir, des étoiles de plus en plus nombreuses. Au zénith, elles fourmillaient. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Les Êtres Vagues. »

Les espaces enchevêtrés par B. R. Bruss

Fiche de Les espaces enchevêtrés

Titre : Les espaces enchevêtrés
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1979
Editeur : Néo

Première page de Les espaces enchevêtrés

« J’ouvris un œil et je vis un ange.
Disons une sorte d’ange : il avait des ailes et de grosses fesses. Aussi un petit sourire espiègle, mais qui aurait tout aussi bien pu être satanique. Il se tenait immobile au plafond, comme une figure peinte. Au plafond ? Je n’ose me montrer péremptoire sur ce point. En tout cas une sorte de plafond qui n’était ni plan, ni voûté, ni à caissons, ni à solives. Plutôt multidimensionnel, avec des transparences, des profondeurs quasi liquides.
« Je rêve », pensai-je. Il m’arrive souvent de rêver à des choses très bizarres. Mais toujours je discerne, entre les proliférations vaporeuses de l’inconscient et ce qu’on nomme la réalité, des différences généralement subtiles, encore que flagrantes. Je n’en discernais aucune. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Les espaces enchevêtrés. »

Les enfants d’Alga par B. R. Bruss

Fiche de Les enfants d’Alga

Titre : Les enfants d’Alga
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les enfants d’Alga

« Paris est une belle ville. Plus belle que je ne l’aurais cru.

Je m’appelle Jean Hornet. Du moins provisoirement. Mais tous mes papiers sont en règle. Mon passeport, ma carte d’identité, mon permis de conduire, mon acte de naissance. Et j’ai vingt-six ans.

Il est agréable d’avoir vingt-six ans dans une ville aussi belle que Paris, et dans une saison aussi plaisante que cette saison-ci. Depuis mon arrivée, le soleil brille dans un ciel d’un bleu très tendre.

J’ai un solide compte en banque. Et même un compte très solide. Ne suis-je pas le fils unique d’Arthur Hornet, qui fit une fortune colossale en vendant des brevets d’inventions – mais qui, hélas ! est mort il y a six mois. Il périt dans le tremblement de terre qui ravagea une toute petite partie de la côte californienne – malheureusement celle où il avait sa somptueuse résidence, qui fut anéantie de fond en comble. »

Extrait de : B. R. Bruss. « Les enfants d’Alga. »