Étiquette : Couton
Je m’habillerai de nuit par T. Pratchett
Fiche de Je m’habillerai de nuit
Titre : Je m’habillerai de nuit (Tome 38 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2010
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Je m’habillerai de nuit
« UNE BONNE CH’TITE JAEYANTE
Pourquoi, se demandait Tiphaine, les gens aimaient-ils autant le bruit ? Pourquoi y accordaient-ils tant de valeur ?
On aurait cru entendre tout près une vache en train de vêler. Il s’agissait en réalité d’un vieil orgue de Barbarie dont un homme déguenillé en chapeau haut de forme cabossé tournait la manivelle. Elle s’en éloigna furtivement, aussi poliment que possible, seulement c’était un de ces bruits du type collant qui donne l’impression de vouloir vous suivre jusque chez vous si vous le laissez faire.
Mais ce n’était qu’un seul bruit dans le grand chaudron de vacarme environnant, un vacarme exclusivement dû aux gens qui s’efforçaient de produire un vacarme plus grand que celui du voisin. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Je m’habillerai de nuit. »
Allez les mages ! par T. Pratchett
Fiche de Allez les mages !
Titre : Allez les mages ! (Tome 37 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2009
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Allez les mages !
« MINUIT, au Musée royal des beaux-arts d’Ankh-Morpork.
À peu près toutes les minutes, le nouvel employé Rudolph Léparpille se disait qu’il aurait peut-être mieux fait tout de même de parler au conservateur de sa nyctophobie, sa crainte des bruits étranges et, il le savait maintenant, sa peur d’absolument tout ce qu’il voyait (et, à la réflexion, qu’il ne voyait pas), entendait, flairait ou sentait lui remonter dans le dos durant ses heures interminables de garde de nuit. Il ne lui servait à rien de se répéter que tout dans le bâtiment était mort. Ça ne le rassurait aucunement. Ça voulait dire qu’il faisait tache.
C’est alors qu’il entendit un sanglot. Un hurlement aurait mieux valu. Au moins, le doute n’est pas permis quand on entend un hurlement. Dans le cas d’un petit sanglot, il faut attendre de l’entendre à nouveau parce qu’on n’a aucune certitude. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Allez les mages !. »
Monnayé par T. Pratchett
Fiche de Monnayé
Titre : Monnayé (Tome 36 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2007
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Monnayé
« Attente dans le noir. Marché conclu. Le bourreau. Le golem en robe bleue. Crime et châtiment. Une occasion de faire vraiment de l’argent. La chaîne en simili-or. Pas de cruauté envers les ours. Monsieur Fripon gardien du temps.
Étendus dans le noir, ils montaient la garde. Ils n’avaient aucun moyen de mesurer le temps qui s’écoulait, ni aucune envie de le mesurer. Il y avait eu un temps où ils n’étaient pas là, et il y en aurait un, sans doute, où ils n’y seraient plus, une fois encore. Ils seraient ailleurs. Le temps entre les deux était immatériel.
Mais certains avaient volé en éclats, et d’autres, les plus jeunes, étaient tombés dans le silence.
Il fallait faire quelque chose.
L’un d’eux trouva le réconfort dans le chant. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Monnayé. »
L’hiverrier par T. Pratchett
Fiche de L’hiverrier
Titre : L’hiverrier (Tome 35 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2006
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de L’hiverrier
« LA GROSSE NEIGE
Quand la tempête survint, elle s’abattit sur les collines avec la force d’un marteau. Aucun ciel n’aurait dû contenir autant de neige, et, comme aucun ciel n’en était capable, la neige tomba. Tel un mur blanc.
Une butte blanche s’était formée là où, quelques heures plus tôt, se dressait un petit bouquet d’épineux sur un ancien tertre. L’année précédente, à la même époque, y fleurissaient quelques primevères précoces ; aujourd’hui, ce n’était que neige.
Un coin du manteau blanc bougea. Un paquet de neige de la taille d’une pomme se souleva, autour duquel s’échappèrent des flots de fumée. Une main pas plus grande qu’une patte de lapin chassa la fumée. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – L’Hiverrier. »
Jeu de nains par T. Pratchett
Fiche de Jeu de nains
Titre : Jeu de nains (Tome 34 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2005
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Jeu de nains
« La première chose que fit Tak, il s’écrivit.
La deuxième chose que fit Tak, il écrivit les lois.
La troisième chose que fit Tak, il écrivit le monde.
La quatrième chose que fit Tak, il écrivit une caverne.
La cinquième chose que fit Tak, il écrivit une géode, un œuf de pierre.
Et, dans le crépuscule de l’entrée de la caverne, la géode décida d’éclore, et les frères naquirent.
Le premier frère marcha vers la lumière et se dressa sous la voûte du ciel. Ainsi devint-il trop grand. Il était le premier homme. Il ne trouva pas de lois et il fut éclairé.
Le deuxième frère marcha vers les ténèbres et se dressa sous un plafond de pierre. Ainsi obtint-il la taille idéale. Il était le premier nain. Il trouva les lois qu’avait écrites Tak et il fut enténébré. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Jeu de nains. »
Timbré par T. Pratchett
Fiche de Timbré
Titre : Timbré (Tome 33 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2004
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Timbré
« LE PROLOGUE DE 9 000 ANS
Les flottilles des morts voguaient autour du monde sur des rivières sous-marines.
Presque personne ne le savait. Mais la théorie est facile à comprendre.
La voici : la mer n’est après tout, à bien des égards, qu’une forme d’atmosphère plus humide. On sait aussi que l’atmosphère est plus dense si on descend et plus légère quand on vole en altitude. Quand un bateau ballotté par la tempête chavire et sombre, il doit donc atteindre une profondeur où l’eau est assez visqueuse pour arrêter sa chute.
Bref, il cesse de sombrer et finit par flotter sur une surface sous-marine, hors d’atteinte des tempêtes mais bien au-dessus du fond de l’océan.
Là règne le calme. Un calme de mort. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Timbré. »
Un chapeau de ciel par T. Pratchett
Fiche de Un chapeau de ciel
Titre : Un chapeau de ciel (Tome 32 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2004
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket
Première page de Un chapeau de ciel
« EXTRAIT DE « LES FÉES. COMMENT LES ÉVITER », DE MISS PERSPICACIA TIQUE
Les Nac mac Feegle
Egalement appelés pictsies, ch’tits hommes libres, Petits Hommes et « un ou plusieurs individus non identifiés présumés armés ».
Les Nac mac Feegle forment la plus dangereuse des espèces de fées, surtout quand ils sont soûls. Ils adorent boire, se battre et voler ; ils volent en fait tout ce qui n’est pas cloué. Si c’est cloué, ils volent aussi les clous.
Malgré tout, ceux qui ont réussi à les connaître et à survivre affirment qu’ils sont aussi étonnamment loyaux, forts, tenaces, braves et qu’ils ont, à leur façon, de la moralité. (Par exemple, ils ne volent pas ceux qui ne possèdent rien.)
Le Feegle moyen (les femmes sont rares – voir plus loin) fait dans les quinze centimètres de haut, il a les cheveux roux, la peau bleue de tatouages et d’une teinture appelée guède, et, vu que vous devez être tout près de lui, il va sûrement vous flanquer un coup. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Un chapeau de ciel. »
Le régiment monstrueux par T. Pratchett
Fiche de Le régiment monstrueux
Titre : Le régiment monstrueux (Tome 31 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2003
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket
Première page de Le régiment monstrueux
« Margot se coupait les cheveux devant le miroir et se sentait un peu coupable de ne pas se sentir coupable. Ses cheveux, c’était censément sa couronne de lumière, tout le monde les trouvait magnifiques, mais elle les portait le plus souvent dans une résille quand elle travaillait. Elle se répétait sans cesse qu’elle ne les méritait pas. Mais elle veillait à ce que chacune des longues boucles d’or atterrisse sur la petite feuille qu’elle avait étalée à cet effet.
Elle voulait bien admettre qu’elle éprouvait en la circonstance une émotion intense : le déplaisir qu’une coupe de cheveux suffise pour qu’on la prenne pour un jeune homme. Elle n’avait même pas besoin de se bander la poitrine, ce qui se pratiquait habituellement, avait-elle entendu dire. La nature s’était arrangée pour qu’elle n’ait pas trop de soucis de ce côté-là.
Les coups de ciseaux produisaient un résultat… irrégulier, mais ce n’était pas pire que d’autres coiffures masculines locales. Ça irait comme ça. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le régiment monstrueux. »
Les chtits hommes libres par T. Pratchett
Fiche de Les chtits hommes libres
Titre : Les chtits hommes libres (Tome 30 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2003
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket
Première page de Les chtits hommes libres
« UN TINTEMENT RÉUSSI
Certains événements se produisent avant d’autres.
C’était une averse d’été, mais elle n’en savait visiblement rien car il tombait des cordes dignes d’une tempête d’hiver.
Mademoiselle – ou plutôt miss, comme elle aimait à se faire appeler – Perspicacia Tique, assise sous le piètre abri que lui offrait une haie clairsemée, explorait le monde. Elle ne prêtait aucune attention à la pluie. Les sorcières sèchent vite.
Son exploration de l’univers s’effectuait au moyen de deux brindilles liées l’une à l’autre par une ficelle, d’une pierre percée d’un trou, d’un oeuf, d’une chaussette personnelle également »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Les ch’tits hommes libres. »
Ronde de nuit par T. Pratchett
Fiche de Ronde de nuit
Titre : Ronde de nuit (Tome 29 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2002
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket
Première page de Ronde de nuit
« Sam Vimaire soupira en entendant le cri mais finit de se raser avant d’aller voir de quoi il retournait. Puis il enfila sa veste et sortit d’un pas tranquille par cette merveilleuse matinée du printemps finissant. Les oiseaux chantaient dans les arbres, les abeilles bourdonnaient dans les ramures en fleur. Le ciel était pourtant voilé, et des cumulonimbus à l’horizon présageaient une pluie prochaine. Mais, pour l’heure, le fond de l’air était chaud et lourd. Et, dans l’ancienne fosse d’aisances derrière la cabane du jardinier, un jeune homme pataugeait dans l’eau.
Enfin… il pataugeait, disons.
Vimaire s’écarta un peu et s’alluma un cigare. Ça ne serait sûrement pas une bonne idée de gratter une allumette plus près de la fosse. La chute depuis le toit de la cabane avait brisé la croûte.
« Bonjour ! lança-t-il d’un ton joyeux. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Ronde de nuit. »