Étiquette : Couton
Au guet par T. Pratchett
Fiche de Au guet
Titre : Au guet (Tome 8 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1989
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket
Première page de Au guet
« La retraite des dragons.
Ils sont couchés…
Ils ne sont pas morts, ni endormis. Ni en attente, parce que l’attente suppose une espérance. L’expression que nous cherchons dans leur cas, c’est peut-être…
… en sommeil.
Et bien que l’espace qu’ils occupent ne ressemble pas à l’espace habituel, ils s’y tiennent serrés les uns contre les autres. Pas un centimètre cube que ne remplisse une griffe, une serre, une écaille, un bout de queue, si bien qu’on a l’impression de ces dessins astucieux où l’œil finit par s’apercevoir que l’intervalle séparant chaque dragon est en réalité un autre dragon.
Ils pourraient faire penser à une boîte de sardines, à condition d’imaginer les sardines gigantesques, squameuses, fières et arrogantes.
Et, quelque part, existe sûrement l’ouvre-boîte. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Au guet. »
Pyramides par T. Pratchett
Fiche de Pyramides
Titre : Pyramides (Tome 7 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1989
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Pyramides
« DES ÉTOILES, rien que des étoiles qui parsèment les ténèbres comme si le Créateur avait mis son pare-brise en miettes et ne s’était pas donné la peine de s’arrêter pour balayer les débris.
Voici l’abîme qui sépare les univers, les profondeurs glaciales de l’espace peuplées seulement d’une ou deux molécules errantes, de quelques comètes égarées et…
… Mais un cercle d’obscurité se déplace légèrement, l’œil rétablit la perspective : ce qu’on prenait pour l’immensité impressionnante du trucmachin interstellaire se révèle un monde dans la nuit et ses étoiles les lumières de ce qu’on appellera charitablement la civilisation.
Car ce monde qui déboule paresseusement n’est autre que le Disque-monde – plat, circulaire, il franchit l’espace sur le dos de quatre éléphants eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande A’Tuin, la seule tortue à figurer sur le diagramme Hertzsprung-Russel, une tortue de quinze mille kilomètres de long »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Pyramides »
Trois soeurcières par T. Pratchett
Fiche de Trois soeurcières
Titre : Trois soeurcières (Tome 6 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1988
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Trois soeurcières
« LE VENT hurlait. La foudre lardait le pays comme un assassin maladroit. Le tonnerre roulait en va-et-vient sur les collines sombres cinglées par la pluie. La nuit était aussi noire que l’intimité d’un chat. Une de ces nuits, peut-être, où les dieux manipulent les hommes comme des pions sur l’échiquier du destin. Au cœur des éléments déchaînés, parmi les bouquets d’ajoncs dégoulinants, luisait un feu, telle la folie dans l’œil d’une fouine. Il éclairait trois silhouettes voûtées. Tandis que bouillonnait le chaudron, une
voix effrayante criailla :
« Quand nous revoyons-nous, toutes les trois ? » Une pause suivit.
Enfin une autre voix, beaucoup plus naturelle, répondit : « Ben, moi, j’peux mardi prochain. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Trois sœurcières. »
Sourcellerie par T. Pratchett
Fiche de Sourcellerie
Titre : Sourcellerie (Tome 5 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1988
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Sourcellerie
« Il était une fois un homme qui avait huit fils. Par ailleurs, il ne représentait rien de plus qu’une virgule sur la page de l’Histoire. Triste constat ; c’est hélas tout ce qu’on trouve à dire sur certains individus.
Mais le huitième fils grandit, se maria et engendra huit fils ; et parce qu’il n’existe qu’une seule profession idoine pour un huitième fils de huitième fils, son cadet devint mage. Il devint aussi sage et puissant – puissant, en tout cas –, porta un chapeau pointu et on en serait resté là…
Resté là…
Mais en dépit de la Tradition de la Magie et certainement contre toute raison – excepté les raisons du cœur qui sont enflammées, embrouillées et, disons-le, déraisonnables –, il déserta les écoles de magie, tomba amoureux et se maria, pas nécessairement dans cet ordre-là.
Et il eut sept fils, chacun d’eux au moins aussi puissant dès le berceau que n’importe quel mage au monde. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Sourcellerie. »
Mortimer par T. Pratchett
Fiche de Mortimer
Titre : Mortimer (Tome 4 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1987
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Mortimer
« Voici la salle brillamment éclairée aux bougies où l’on entrepose les compte-vies : des étagères et des étagères de sabliers trapus, un par personne vivante, qui transvasent leur sable fin du futur dans le passé. Les sifflements conjugués des cascades de grains de sable emplissent la salle d’un rugissement marin.
Voici le propriétaire qui la traverse d’un pas raide, l’air préoccupé. Il a pour nom la Mort.
Mais pas n’importe quelle Mort. Il s’agit de Celle dont la sphère d’opérations englobe, eh bien, non pas une sphère, justement, mais le Disque-monde, lequel est plat et se déplace à dos de quatre éléphants géants – eux-mêmes juchés sur la carapace de la gigantesque tortue stellaire la Grande A’Tuin –, bordé d’une chute d’eau qui se déverse éternellement dans l’espace.
Les savants ont calculé que les chances d’exister d’un phénomène aussi manifestement absurde sont de une sur un million.
Mais les magiciens, eux, ont calculé que les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Mortimer. »
La huitième fille par T. Pratchett
Fiche de La huitième fille
Titre : La huitième fille (Tome 3 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1994
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de La huitième fille
« La présente histoire parle de magie : où va-t-elle ? et, principalement, d’où vient-elle et pourquoi ? Mais elle ne prétend pas pour autant répondre à tout ou partie de ces questions.
Peut-être permettra-t-elle, cependant, d’expliquer pourquoi Gandalf ne s’est jamais marié et pourquoi Merlin était un homme. Parce que la présente histoire parle aussi de sexe, mais probablement pas dans le sens athlétique, acrobatique, comptez-les-jambes-et-divisez-par-deux du terme, à moins que les personnages n’échappent totalement au contrôle de l’auteur. Ils en seraient parfaitement capables.
En tout cas la présente histoire parle surtout d’un monde. Le voici qui arrive. Ouvrez bien les yeux, les effets spéciaux sont hors de prix.
Une note grave retentit. Un accord, plutôt, profond, vibrant, qui présage une entrée en fanfare de la section des cuivres en l’honneur du cosmos, car la scène a pour cadre l’immensité noire de l’espace où quelques étoiles scintillent telles les pellicules sur les épaules de Dieu. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – La huitième fille. »
Le huitième sortilège par T. Pratchett
Fiche de Le huitième sortilège
Titre : Le huitième sortilège (Tome 2 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1986
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Le huitième sortilège
« Le soleil se leva lentement, comme s’il doutait de l’utilité de cet effort.
Un nouveau jour naquit sur le Disque, mais très graduellement, et voici pourquoi :
Lorsque la lumière entre en contact avec un puissant champ de magie, elle perd toute notion d’urgence. Elle réduit carrément sa vitesse. Et sur le Disque-monde la magie était fâcheusement puissante, autant dire que la douce lumière jaune de l’aube se répandait sur le paysage endormi telle la caresse d’un amant attentionné ou, selon certains, comme de la mélasse. Elle marquait une pause pour emplir les vallées. Elle s’amoncelait au pied des chaînes de montagnes. Quand elle atteignait Cori Celesti, l’aiguille de pierre grise et de glace verte haute de vingt kilomètres qui formait le moyeu du Disque, résidence des dieux, elle s’accumulait jusqu’à finir par déferler en un gigantesque tsunami paresseux, dans un silence de velours, sur les terres enténébrées au-delà.
Un spectacle qu’on ne voyait sur aucun autre monde. Évidemment, aucun autre monde ne se faisait véhiculer dans l’infini étoilé à dos de quatre éléphants géants, eux-mêmes juchés sur la carapace d’une tortue plus gigantesque encore. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le Huitième Sortilège. »
La huitième couleur par T. Pratchett
Fiche de La huitième couleur
Titre : La huitième couleur (Tome 1 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1983
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de La huitième couleur
« Dans un ensemble lointain de dimensions récupérées à la casse, dans un plan astral nullement conçu pour planer, les tourbillons de brumes stellaires frémissent et s’écartent…
Voyez…
La tortue la Grande A’Tuin apparaît, elle fend d’une brasse paresseuse l’abîme interstellaire, ses membres pesants recouverts d’un givre d’hydrogène, son antique et immense carapace criblée de cratères météoritiques. De ses yeux vastes comme des océans, encroûtés de chassie et de poussière d’astéroïdes, Elle fixe le But Ultime.
Dans son cerveau plus grand qu’une ville, avec une lenteur géologique, Elle ne songe qu’au Fardeau.
Une bonne partie du fardeau est évidemment due à Bérilia, Tubul, Ti-Phon l’Immense et Jérakine, les quatre éléphants géants dont les larges épaules bronzées par les étoiles soutiennent le disque du Monde que la longue cataracte enguirlande sur son vaste pourtour et que surplombe le dôme bleu layette des Cieux.
L’astropsychologie n’est toujours pas parvenue à établir à quoi ils pensent. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-Monde – La Huitième Couleur. »
Gloriana 2 par M. J. Moorcock
Fiche de Gloriana 2
Titre : Gloriana ou la reine inassouvie 2
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1978
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Gloriana 2
« Où Lord Montfallcon commence à redouter un retour de la terreur et la reine à contester la valeur du mythe de la vertu
« CELA fait treize ans que je n’ai pas vu autant de sang », dit Lord Montfallcon avec froideur.
Il abaissa les yeux sur la tête de Lady Mary Perrott, à demi détachée du tronc, et sur l’épée de Sir Tancred, l’arme du crime. Il était triste, non pour la jeune femme qui avait trouvé une mort horrible ni pour l’infâme Sir Tancred, mais pour l’avenir de son grand rêve. On découvrait le vice sous le heaume de la chevalerie. Il en voulait à la fois au meurtrier et à la victime qui mettaient si dangereusement en péril l’harmonie qu’il avait maintenue avec tant de constance depuis l’accession de Gloriana sur le trône.
Lord Ingleborough suffoquait dans sa tenue d’apparat ; son casque et son plastron lui comprimaient la gorge et la poitrine, et le menaçaient d’une nouvelle attaque cardiaque ; il se demandait encore ce qui s’était passé »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Gloriana 2. »
Gloriana 1 par M. J. Moorcock
Fiche de Gloriana 1
Titre : Gloriana ou la reine inassouvie 1
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1978
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Gloriana 1
« LE palais est aussi grand qu’une ville moyenne, car au cours des siècles les communs, les pavillons, les hôtelleries, les manoirs des seigneurs et dames d’honneur ont été reliés par des ambulatoires, ambulatoires recouverts les uns après les autres d’un toit ; ainsi çà et là trouve-t-on des corridors à l’intérieur d’autres corridors, tels des conduits dans un tunnel, des maisons dans des salles, ces salles dans des châteaux, ces châteaux dans des cavernes artificielles, le tout à nouveau coiffé de toits de tuiles d’or, de platine, d’argent, de marbre et de nacre ; si bien que le palais s’embrase de mille couleurs à la lumière du soleil tandis qu’il chatoie sous la lune. La masse ondoyante des murs et des toits semble portée par des flots majestueux d’où émergent tours et minarets, pareils aux mâts et aux coques de navires en perdition. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Gloriana 1. »