Étiquette : Critic
Un privé sur le Nil par S. Miller et P. Ward
Fiche de Un privé sur le Nil
Titre : Un privé sur le Nil (Tome 1 sur 5 – Lasser)
Auteur : Sylvie Miller et Philippe Ward
Date de parution : 2012
Editeur : Critic
Première page de Un privé sur le Nil
« J’étais accoudé au comptoir du Bar de la Marine. J’avais commandé leur spécialité : une mesure d’anis, cinq mesures d’eau et des glaçons. Le petit goût acidulé n’était pas désagréable. Ça me changeait de la cervoise que je buvais à longueur de journée. Face à moi, le port de Marselha abritait les nombreux bateaux de tourisme ou de commerce qui sillonnaient la Mare Nostrum pour déverser, un peu partout, leurs cargaisons d’hommes ou de marchandises. Je contemplais distraitement le spectacle de l’activité portuaire tout en réfléchissant à mon enquête. Si tout se passait comme prévu, elle serait bouclée très rapidement.
Mon regard a quitté les bateaux pour se poser plus haut. Sur une colline, se dressait la Bonne-Mère, le temple dédié à Bélisama, déesse protectrice de la ville. Je ferais bien d’aller y prier pour mon avenir, aussi sombre que l’eau du port : l’année 1932 ne m’offrait aucune perspective réjouissante. Moi, Jean-Philippe Lasser, détective privé miteux, je me trouvais à Marselha pour une banale affaire d’adultère qui devait me payer mes prochains repas. »
Extrait de : Sylvie Miller et Philippe Ward. « Un privé sur le Nil – Lasser. »
Port d’âmes par L. Davoust
Fiche de Port d’âmes
Titre : Port d’âmes
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2015
Editeur : Critic
Première page de Port d’âmes
« La double porte aux battants blanc et bleu de la chambre prenait des allures de mur infranchissable. Derrière elle, l’orage enflait, Rhuys en avait conscience. Dans le halo terne de la lampe, il s’efforçait de se concentrer sur sa lecture – un petit pamphlet recommandé par son père, qui attaquait avec beaucoup de verve la nomination des ministres du roi. Mais à chaque fois qu’il baissait les yeux, il ne pouvait se départir de la sensation que la porte l’observait comme un juge froid, attendant que sa méfiance s’endorme pour s’ouvrir à la volée sur une terrible sentence.
Il tenta de se raisonner, de faire taire ces craintes stupides, indignes de son éducation – après tout, il avait quatorze ans ; il était un jeune homme ! Néanmoins, il sentait bien qu’il se passait quelque chose de grave dans la maison Kaledán. Bien sûr, on prenait soin de lui cacher la vérité, mais il la devinait aux regards fuyants de son père, aux éclats de voix qui résonnaient, tard dans la nuit, entre lui et son oncle »
Extrait de : Lionel Davoust. « Port d’âmes. »
La volonté du dragon par L. Davoust
Fiche de La volonté du dragon
Titre : La volonté du dragon
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2010
Editeur : Critic
Première page de La volonté du dragon
« Les étrangers montèrent depuis les berges du delta dans la fumée et la chaleur, dans le mépris et le silence.
Ils traversèrent les prés humides irrigués par les crues, effarouchant les troupeaux de moutons sous l’œil désapprobateur des vieux bergers. Ils abordèrent les faubourgs des tanneurs et des abattoirs, parmi les odeurs suffocantes de l’ammoniaque et de la charogne. Ils atteignirent le pied de la falaise ocre où s’accrochait la ville, étagement semi-troglodyte de bâtiments nés de la roche et de la terre, parsemés de coupoles et de flèches cobalt. Et, là, ils entamèrent leur ascension.
Partout, une vibration sourde les précédait. À l’abord des places marchandes, des hauts escaliers sillonnant la ville, un martèlement arythmique s’élevait, un piétinement implacable qui résonnait au creux des estomacs, faisait vibrer la terre et tinter les verreries sur les étals. »
Extrait de : Lionel Davoust. « La Volonté du Dragon. »
La route de la conquête par L. Davoust
Fiche de La route de la conquête
Titre : La route de la conquête
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2014
Editeur : Critic
Sommaire de La route de la conquête
- La route de la conquête
- Au-delà des murs
- La find de l’histoire
- Bataille pour un souvenir
- Le guerrier au bord de la glace
- Quelques grammes d’oubli sur la neige
Première page de La route de la conquête
« La généralissime Stannir Korvosa, commandante suprême de la Septième Légion de l’Empire d’Asreth, arrêta la procession de son armée juste à la lisière du pays qu’elle venait conquérir.
Dans un crissement de machinerie et un nuage de vapeur aigre-douce, l’élévateur l’amena sur la plate-forme d’observation de son char à cristaux-vapeur blindé. Deux gardes d’élite l’encadraient, deux Valedànay. Deux colosses inhumains bardés de métal et de pistons, deux hommes engoncés dans une massive armure de combat vermeille qui laissait seulement affleurer leur tête des plaques d’épaule. Pour l’Empire, de simples fantassins ; mais, pour les peuplades et civilisations archaïques du Grand Sud, des demi-dieux ou des monstres, fruits de la science secrète asrienne qui pliait les énergies magiques du monde à sa volonté – l’artech. »
Extrait de : Lionel Davoust. « La route de la conquête. »
L’héritage de l’Empire par L. Davoust
Fiche de L’héritage de l’Empire
Titre : L’héritage de l’Empire (Tome 4 sur 4 – Les dieux sauvages)
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2020
Editeur : Critic
Première page de L’héritage de l’Empire
« La rumeur de l’armée se déployait derrière lui comme des ailes, comme le vent soufflé par Dieu dans son dos. Percussion du pas des fantassins. Cliquetis des armes et armures. Grincement des engins de siège. Claquement des sabots des montures de l’état-major. Sur le pont, loin au-dessus des eaux plongées dans les brumes de l’aube, le cœur du croisé battait avec force, à la façon d’un tambour de guerre. Une exaltation si puissante qu’elle l’effrayait, au fond.
Leopol se trouvait exactement là où il devait être, aux côtés de la Messagère du Ciel, à la tête de la colonne qui s’avançait vers le vide laissé par l’ultime bataille du siège de Loered. Et justement. Cela amplifiait dans sa poitrine une sensation de creux aussi dévorante qu’impossible à combler.
Les moines de Wer cheminaient traditionnellement à pied, toutefois ils étaient formés en cavaliers d’excellence, et le croisé avait accepté un destrier de guerre. »
Extrait de : Lionel Davoust. « Les Dieux sauvages – L’Héritage de l’Empire. »
La fureur de la Terre par L. Davoust
Fiche de La fureur de la Terre
Titre : La fureur de la Terre (Tome 3 sur 4 – Les dieux sauvages)
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2019
Editeur : Critic
Première page de La fureur de la Terre
« Trois ombres se faufilaient dans la nuit à travers le désert de ruines de Loered, sous la pluie battante, parmi les décombres et la mort. La première était guidée par la voix de Dieu, la deuxième n’avait jamais besoin de lumière et la dernière s’empêtrait avec sa lanterne sourde, jurant comme une charretière.
« Morbus de puterelle de braque à Wer ! »
Chunsène trébucha derrière la Messagère du Ciel, et ses bottes claquèrent dans les flaques stagnant sur les pavés de l’enclave. Le faisceau strié de gouttes tourbillonnantes dansa sur le chaos de gravats et de poutres noircies, souvenir des tavernes, forts et relais de voyage de la quatrième enclave du Dédale nord.
Mériane s’arrêta et se retourna avec sollicitude, ses joues rondes et ses yeux sombres tout juste visibles sous sa capuche trempée, fermement lacée à cause du vent. »
Extrait de : Lionel Davoust. « La fureur de la terre – Les dieux sauvages. »
Le verrou du fleuve par L. Davoust
Fiche de Le verrou du fleuve
Titre : Le verrou du fleuve (Tome 2 sur 4 – Les dieux sauvages)
Auteur : Lionel Davoust
Date de parution : 2018
Editeur : Critic
Première page de Le verrou du fleuve
« Mériane s’éveilla à l’aube avec l’intense lucidité de celui – ou celle – qui part en guerre.
Les yeux fermés, elle se pinça l’arête du nez dans l’espoir de se découvrir une réserve d’énergie insoupçonnée et souffla. Elle avait à peine dormi, à vrai dire. La perspective de la damnation éternelle, l’invasion d’une armée sortie tout droit du Pandémonium mythique et l’avènement d’un Éternel Crépuscule se révélaient de piètres berceuses. La jeune femme avait tourné sur sa couche jusqu’à une heure avancée, rongée par la nervosité et courroucée par trois semaines d’attente et de préparatifs à la cour du gouverneur-duc Garic, où elle avait eu la très agaçante impression de ne pas servir à grand-chose. Elle s’était efforcée de soigner les estropiés venus quémander sa bénédiction et de soulager les souffrances des miséreux grâce aux conseils déversés par Wer à son oreille. Mais c’était une goutte d’eau dans le fleuve en comparaison de sa vraie mission. »
Extrait de : Lionel Davoust. « Les Dieux sauvages – Le Verrou du fleuve. »
Régression par P.-J. Hérault
Fiche de Régression
Titre : Régression
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 2004
Editeur : Critic
Première page de Régression
« À l’est, derrière lui, la prairie était déserte jusqu’à l’horizon. Comme la veille. Cette fois, Roderick s’arrêta pour changer de cheval. Il était temps d’abandonner la dernière jument pour monter Pers. Elle était arrivée au bout de ses forces.
Quatrième jour, songea le jeune homme avec lassitude, en portant machinalement les mains à ses reins douloureux, tirant les épaules en arrière pour se détendre. Comment pouvait-il encore s’entêter dans cette fuite démente et sans issue, après une nuit de combats acharnés – bien que tout de suite désespérés, vu le nombre des envahisseurs ? La haine expliquait son obstination, sûrement. La haine de ses poursuivants et de leur maître, surtout, le maintenait éveillé, le faisait tenir. Cette haine qui ne le quittait pas depuis le début de sa fuite. Non, depuis le début de cette attaque sauvage. »
Extrait de : P.-J. Hérault. « Régression. »
L’androcomb par P.-J. Hérault
Fiche de L’androcomb
Titre : L’androcomb
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 2007
Editeur : Critic
Première page de L’androcomb
« Depuis presque trois jours, Briak n’était que frousse. Il n’en avait pas honte d’ailleurs. Après tout, on n’attendait pas de lui qu’il soit un héros. Il avait été engagé comme « assimilé officier » de la Spatiale. Un civil servant à bord. Sacrée nuance…
Il crevait de peur – non, autant appeler les choses par leur nom – de trouille, depuis que deux soldats de la sécurité avaient pénétré dans son minuscule local, seulement séparé de la passerelle par une baie transparente. Ils l’avaient carrément soulevé de son siège, chacun par un bras, malgré son mètre quatre-vingt-six et ses soixante-seize kilos pour l’amener ici, dans les étages inférieurs, dans ce bloc de survie à l’avant du P-26 qui ressemblait en réalité à une cellule, même si sa fonction était plus noble : l’endroit était totalement protégé en cas d’accident dans l’espace. »
Extrait de : P.-J. Hérault. « L’Androcomb. »