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Drood par D. Simmons

Fiche de Drood

Titre : Drood
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 2009
Traduction : O. Demange
Editeur : Robert Laffont

Première page de Drood

« Je m’appelle Wilkie Collins et puisque j’ai l’intention de repousser la publication de ce document d’au moins un siècle et quart après le jour de mon trépas, je suppose que mon nom ne te dit rien. Certains me présentent comme un joueur et ils ont raison. Je te parie donc, Cher Lecteur, que tu n’as lu aucun de mes livres, aucune de mes pièces de théâtre et que tu n’en as même pas entendu parler. Après tout, peut-être ne parlez-vous plus anglais, Britanniques et Américains de quelque cent vingt-cinq ans dans le futur. Peut-être vous habillez-vous comme des Hottentots, vivez-vous dans des grottes éclairées au gaz, voyagez-vous en ballon et communiquez-vous par transmission de pensée, sans vous embarrasser du moindre langage parlé ou écrit.

Néanmoins, je suis prêt à parier ma fortune, pour ce qu’elle vaut, et tous les droits d’auteur à venir de mes pièces et de mes romans, pour ce qu’ils vaudront, que vous vous souvenez du nom, des livres, des pièces et des personnages imaginaires de mon ami et ancien collaborateur, un certain Charles Dickens.»

Extrait de : D. Simmons. « Drood. »

Collines noires par D. Simmons

Fiche de Collines noires

Titre : Collines noires
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 2010
Traduction : O. Demange
Editeur : Robert Laffont

Première page de Collines noires

« Paha Sapa retire sa main précipitamment, mais pas suffisamment pour éviter le choc, fulgurant comme la morsure d’un crotale, de l’esprit du Wasicun*2 mourant qui, d’un bond, s’introduit dans ses doigts et remonte le long de son bras jusqu’à sa poitrine. Le garçon recule en titubant, épouvanté, tandis que le fantôme s’insinue, brûlant, dans ses veines et dans ses os tel un flot de venin. L’esprit du Wasicun creuse un sillon brûlant dans les nerfs de l’épaule de Paha Sapa, avant de se répandre dans son thorax et dans sa gorge, bouillonnant et tourbillonnant à l’image d’une épaisse fumée grasse. Paha Sapa en sent le goût. Un goût de mort. Se dilatant toujours, le fantôme envahit le torse de Paha Sapa, il descend, gagne les extrémités du petit garçon, affaiblissant et alourdissant ses bras et ses jambes. Tandis que le fantôme du Wasicun emplit ses poumons d’une affreuse pesanteur qui s’élargit, se densifie et lui coupe le souffle, Paha Sapa se rappelle le jour – il était encore si petit ; il marchait à peine – où il a failli se noyer dans la rivière de la Langue. Du fond de sa terreur, Paha Sapa qui n’a même pas onze étés sent pourtant que ce qui lui arrive – cette invasion – est infiniment plus effroyable qu’une mort par noyade. »

Extrait de : D. Simmons. « Collines noires. »