Étiquette : Denoël

 

Parabellum tango par Pierre Pelot

Fiche de Parabellum tango

Titre : Parabellum tango
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël

Première page de Parabellum tango

« Des idées noires plombaient la tête de Tipul et la lui penchaient en avant, les vertèbres cervicales saillant sous la fine toile de sa chemise à ramages. Il était assis dans un morceau de soleil jaune, sur le pas de la porte du magasin. Le dos rond, les avant-bras posés sur ses genoux. De temps en temps, il remuait les orteils dans ses espadrilles. Il fumait à petits coups une 10 % de Nif, pincée entre deux doigts jaunis de sa main droite pendue au bout du poignet.

La souris grise était agrafée sur l’épaulette gauche de sa chemise. Tranquille, la queue droite.

Tipul avait un visage osseux, avec des joues très creuses et des lèvres tendues sur la proéminence d’une denture chevaline ; ses cheveux étaient raides, vaguement jaunâtres et coupés court – mais pas si court que cela, tout de même. Il avait le teint mat, des cernes lourds, grisâtres, sous les yeux. »

Extrait de : P. Pelot. « Parabellum Tango. »

Messager des tempêtes lointaines par Pierre Pelot

Fiche de Messager des tempêtes lointaines

Titre : Messager des tempêtes lointaines
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1996
Editeur : Denoël

Première page de Messager des tempêtes lointaines

« Où était Sandir, depuis trois jours ?
À l’instant de l’explosion, Marine regardait les feuilles du bouleau par la fenêtre, et elle crut bien voir le souffle les traverser.
Elle était couchée sur le lit, la tête au pied, en travers sur la couverture et les draps froissés. Dans cette position, elle ne voyait qu’un rectangle de ciel saupoudré de ces paillettes changeantes qu’étaient les feuilles du bouleau. Ordinairement, c’était une vision reposante. Ça lui mettait les idées à marée basse, avait-elle dit un jour à Binki qui était entrée dans la chambre sans frapper, l’avait trouvée dans cette position et avait poussé un cri en la croyant morte. »

Extrait de : P. Pelot. « Messager des tempêtes lointaines. »

La guerre olympique par Pierre Pelot

Fiche de La guerre olympique

Titre : La guerre olympique
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël

Première page de La guerre olympique

« Le 1″ juillet 2222, fut déclaré ouvert, par le porte-parole des gouvernements, le 12e conflit international planétaire. Il se situait, cette année-là, sur le territoire des États d’Union d’Amérique du Nord (American Group, de la Confédération libérale), dans le camp BLANC. »

« Le premier conflit international planétaire programmé éclata en l’an 2200, sur le territoire national éthiopien (Fédération socialo-communiste) du camp ROUGE.
Le camp ROUGE fut vainqueur, avec une perte en vies humaines qui ne dépassait pas le chiffre de 3 millions. Le camp BLANC vaincu annonça plus de 8 millions de victimes.
Le deuxième conflit international planétaire programmé eut lieu en 2202.
Le troisième en, 2204. Et ainsi de suite. Il éclatait régulièrement tous les deux ans — c’était ce qu’avaient décidé les Nations.
 
On l’appelait également
LA GUERRE OLYMPIQUE »

Extrait de : P. Pelot. « La guerre olympique. »

Foetus party par Pierre Pelot

Fiche de Foetus party

Titre : Foetus party
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1977
Editeur : Denoël

Première page de Foetus party

« Un jour il était né. Bel et bien pris au piège. Sans le savoir.
Un jour il était né et s’était bravement mis à mourir.
Et le monde s’était mis à mourir lui aussi. La terre entière, inexorablement. Trash se disait souvent que l’événement était en rapport étroit avec sa propre naissance. Les preuves étaient là. Au fur et à mesure que Trash avait pris de l’âge, les hommes vivants disparaissaient les uns après les autres. Ne restaient que des ombres, des fantômes grouillants qui se bousculaient, se pressaient dans les rues de la ville. Ils n’avaient pas le moindre but, c’était flagrant. Ils passaient leur mort à errer.
Lorsqu’il ouvrait les yeux, chaque matin, la première chose qu’il apercevait était ce vieux poste de radio, cette boîte, posé sur le rebord intérieur de l’unique fenêtre murée. »

Extrait de : P. Pelot. « Fœtus-party. »

Canyon street par Pierre Pelot

Fiche de Canyon street

Titre : Canyon street
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1978
Editeur : Denoël

Première page de Canyon street

« — Javeline ! appela une voix masculine.

Instantanément, La Chienne qui s’était approchée de la porte condamnée s’immobilisa et cessa de grogner. Elle lança à Javeline un coup d’œil rassuré, battant l’air de sa queue. Javeline hésita pendant quelques secondes, le fusil braqué sur la porte et la tête bourdonnante d’interrogations qui s’entrechoquaient. Elle avait, comme La Chienne, reconnu le timbre de la voix.

— Javeline ! appela de nouveau l’homme dans le couloir. C’est moi, Raznak ! Est-ce que tu es là ?

Une grimace contrariée tordit les traits de la jeune femme. Après la stupéfaction, c’était la colère qui maintenant bouillonnait dans ses yeux pâles. Raznak le Fou ! Que venait-il faire ici ? Elle lui avait depuis toujours – après une première et unique visite – recommandé de ne plus jamais venir dans le quartier, de ne jamais chercher à la contacter chez elle, dans cet appartement. Pour sa sécurité à elle, et celle du Fou également. Jusqu’alors, il avait suivi ses conseils… »

Extrait de : P. Pelot. « Canyon street. »

C’est ainsi que les hommes vivent par Pierre Pelot

Fiche de C’est ainsi que les hommes vivent

Titre : C’est ainsi que les hommes vivent
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 2003
Editeur : Denoël

Première page de C’est ainsi que les hommes vivent

« Flamboyante de lumière dans l’incandescence de l’été finissant, la baigneuse ne l’avait pas abandonné. Elle au moins ne s’était pas engloutie avec les autres dans l’étroitesse de la faille insondable.

Une image dont il était incapable de dire si elle était le véritable souvenir d’un réel moment ou au contraire la manifestation de quelque fantasme obsédant, une hallucination de sa mémoire amputée. Un fragment de songe détaché de ses entraves nocturnes.

À son réveil, désormais, le dernier de ses rêves stagnait au fond de ses yeux un moment avant de se dissoudre au vent qui rampe, comme une marque peu profonde inscrite dans le sable. Longtemps ses rêves n’avaient laissé la moindre trace sur l’autre bord des yeux ouverts, au point de lui faire douter même qu’il en fît.

L’image lui revenait sans peine, sans effort, à la moindre sollicitation. Sans même qu’il l’appelle ni lui ouvre la porte. »

Extrait de : P. Pelot. « C’est ainsi que les hommes vivent. »

Le père de feu par Pierre Pelot

Fiche de Le père de feu

Titre : Le père de feu (Tome 4 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1984
Editeur : Denoël

Première page de Le père de feu

« Immobile, bras ballants, Digo regarda s’éloigner la Lando-V ferraillante. Ensuite, il fit un pas de côté, mit sa main gauche dans la poche de sa combinaison avachie, et de la droite s’appuya au pilier de ciment armé qui supportait de son mieux la véranda. La dernière secousse avait fissuré le béton en vrille, du bas jusqu’en haut ; Digo toucha les bords éclatés de la faille et le ciment s’effrita sous ses doigts. Il n’aurait pas fallu éternuer trop fort…
C’était mieux que Nieve ne soit pas là.
Le tourbillon de poussière rouge retomba sans se presser ; quand il fut tout à fait dissipé, la voiture avait disparu au creux d’une dénivellation, derrière les touffes d’épineux et de broussailles en bourrelets épars. »

Extrait de : P. Pelot. « Le père de feu – Les hommes sans futur. »

L’équilibre des paradoxes par M. Pagel

Fiche de L’équilibre des paradoxes

Titre : L’équilibre des paradoxes
Auteur : Michel Pagel
Date de parution : 1999
Editeur : Denoël

Première page de L’équilibre des paradoxes

« ARTICLE PARU DANS L’AURORE DU 5 DÉCEMBRE 1902

Qui est « L’Étranger » ?

Oui, qui est-il, ce mystérieux individu qui, depuis quelques semaines, cambriole les riches bourgeois de la capitale et ridiculise notre police ? Nul n’a oublié son spectaculaire premier forfait, lorsqu’il déroba en octobre dernier les bijoux de la baronne de Saint-Arnoul – et jusqu’à ceux qu’elle portait sur sa personne – durant le bal qu’elle donnait en son hôtel particulier de l’avenue Foch. On se souvient des trois cartes de visite qu’elle retrouva comme autant de railleries à son endroit : la première dans son coffre-fort, la seconde dans son sac à main, et la troisième, comble de l’audace et de l’inconvenance, au sein même de son décolleté. Trois cartes qui ne portaient que ce simple nom : « L’Étranger ». Depuis, pas une semaine ne s’est écoulée sans que l’étrange personnage fasse à nouveau parler de lui : pierreries, titres, or, bank-notes, tout lui est bon. »

Extrait de : M. Pagel. « L’équilibre des paradoxes. »

Vostok par L. Kloetzer

Fiche de Vostok

Titre : Vostok
Auteur : Laurent Kloetzer
Date de parution : 2016
Editeur : Denoël

Première page de Vostok

« Le 16 décembre 1957, l’expédition dirigée depuis la base antarctique Mirny par Alexeï Trechnikov atteignait le pôle géomagnétique Sud, un endroit si loin du reste de l’humanité qu’il aurait pu se trouver sur une autre planète. C’était pourtant notre Terre, au début de l’été, et la température ne dépassait pas – 20 °C. On put donc trinquer à l’air libre pour célébrer l’événement, payé par des années d’efforts et de sacrifices.

Nous, les Russes, avions une longue expérience des glaces du Nord, mais l’Antarctique nous était inconnu. Les Français, les Américains, les Scandinaves étaient tous plus avancés dans la découverte de cette terre. C’était l’époque de la grande rivalité mondiale, du rideau de fer. Nous étions les maîtres de la moitié du monde, les Américains dominaient l’autre. »

Extrait de : L. Kloetzer. « Vostok. »

Le royaume blessé par L. Kloetzer

Fiche de Le royaume blessé

Titre : Le royaume blessé
Auteur : Laurent Kloetzer
Date de parution : 2006
Editeur : Denoël

Première page de Le royaume blessé

« Écoutez ! Ma parole est vérité ! Voici l’histoire d’Eylir Ap’Callaghan !

Je rêvais de lui longtemps avant que nos chemins ne se croisent. Un guerrier résolu, avec ses grandes bottes et l’épée Misère à sa ceinture, avançant dans les marais en menant son cheval par la bride… Eylir, foutu Kelte ! Droit, fort, obstiné, colérique et généreux, qui rit dans la bataille et soulève les femmes par la taille ! Eylir, tombé dans la boue et monté si haut, jusqu’à poser sur sa tête la couronne du Roi des Rois. Un héros, capable de changer le monde de ses propres mains.

Il est ma part de rêve, mes lambeaux d’autre monde, ma certitude qu’il existe des ciels si bleus qu’ils blessent les yeux et des amours qui valent de mourir pour eux. »

Extrait de : L. Kloetzer. « Le royaume blessé. »