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Gravité à la manque par George Alec Effinger

Fiche de Gravité à la manque

Titre : Gravité à la manque (Tome 1 sur 3 – Marîd Audran)
Auteur : George Alec Effinger
Date de parution : 1987
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël

Première page de Gravité à la manque

« La boîte de Chiriga était située en plein centre du Boudayin, à huit pâtés de maisons de la porte orientale, huit pâtés de maison du cimetière. Pratique de l’avoir si près. Le Boudayin était un coin dangereux et tout le monde le savait. C’est pour ça qu’un mur le ceignait sur trois côtés. Pour dissuader les voyageurs d’y entrer, mais ils venaient quand même. Toute leur vie durant, ils en avaient entendu parler, et ils s’en seraient voulu de rentrer chez eux sans l’avoir connu de visu. La plupart entraient par la porte orientale et remontaient la Rue, curieux ; ils commençaient à se sentir nerveux au deux ou troisième carrefour, et se cherchaient un coin où s’asseoir pour boire un coup et avaler un ou deux cachets. Après ça, ils rebroussaient chemin vite fait en s’estimant heureux d’avoir pu regagner leur hôtel sans encombre. Quelques-uns n’avaient pas cette chance et restaient sur place, au cimetière. Comme je l’ai dit, celui-ci était fort bien situé, ce qui gagnait du temps et épargnait pas mal de souci. »

Extrait de : G. A. Effinger. « Gravité à la manque. »

Grains de sable par Hal Clement

Fiche de Grains de sable

Titre : Grains de sable
Auteur : Hal Clement
Date de parution : 1969
Traduction : P. Alexandre
Editeur : Denoël

Sommaire de Grains de sable

  • L’essuie-glace
  • Le septième sens
  • La chute de Troie
  • A l’épreuve du feu
  • Halo
  • … nées de parents inconnus
  • Goutte de pluie

Première page de L’essuie-glace

« — Tout va bien, Shandara ?

— Ça gaze, Ridge, tu peux dormir sur tes deux oreilles.

Ridging jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de son compagnon en direction de Beacon Peak, nom sous lequel était connu le lieu où la station relais avait été installée. Le dôme de plomb qui la protégeait des météores étincelait ; la plupart des sommets moins élevés d’Harpalus étaient déjà sous l’horizon, et avec eux le dernier territoire que Ridging et Shandara pouvaient prétendre connaître. Hormis leurs visages respectifs, le tracteur à turbines qui les transportait était la seule trace de l’humanité qu’ils pouvaient distinguer : le mince croissant formé par leur monde natal était trop près du Soleil pour être facile à voir, et de toute façon, vue de l’extérieur, la Terre n’a pas une allure très « humaine ». »

Extrait de : H. Clement. « Grains de sable. »

Empire du soleil par J. G. Ballard

Fiche de Empire du soleil

Titre : Empire du soleil
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1984
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël

Première page de Empire du soleil

« Les guerres arrivaient de bonne heure à Shanghai, elles se rattrapaient à la course comme les marées qui remontaient en hâte le cours du Yang-tsé et restituaient à cette cité criarde tous les cercueils lancés à la dérive des jetées funéraires du Bund chinois.

Jim s’était mis à rêver de guerres. La nuit, c’était toujours les mêmes films muets qu’il croyait voir voltiger sur le mur de sa chambre dans la maison d’Amherst Avenue et qui transformaient son esprit endormi en cinéma d’actualités désert. Pendant l’hiver 1941 on passait des films de guerre partout à Shanghai. »

Extrait de : J. G. Ballard. « Empire du Soleil. »

Toutes les couleurs de l’enfer par Gene Wolfe

Fiche de Toutes les couleurs de l’enfer

Titre : Toutes les couleurs de l’enfer
Auteur : Gene Wolfe
Date de parution : 1989
Traduction : P. K Rey
Editeur : Denoël

Sommaire de Toutes les couleurs de l’enfer

  • Un chalet sur la côte
  • Kevin Malone
  • June dans les ténèbres
  • La mort de Hyle
  • Extraits des carnets du Dr Stein
  • Thag
  • L’homme du Nebraska et la Néréide
  • Dans la maison de pain d’épice
  • L’homme sans tête
  • Notre voisin, par David Copperfield
  • Le détective des rêves
  • Péritonite
  • Toutes les couleurs de l’Enfer
  • Lukora
  • Suzanne Delage
  • Mon livre
  • La plus belle femme du monde
  • L’histoire de la rose et du rossignol (et ce qui s’ensuivit)

Première page de Un chalet sur la côté

« Il se serait cru devant un dessin d’enfant. À la vue du bateau, il battit des paupières, une fois, deux fois. Aucun doute, il y avait des mâts, des voiles. Une cheminée, peut-être deux. Si tant est qu’il y eût réellement un bateau. Il revint vers le pavillon en bord de mer dont son père était propriétaire, grimpa les cinq marches de bois, essuya ses pieds au paillasson.
Lissy était encore au lit, mais réveillée et désormais en position assise. Elle avait dû entendre craquer les planches de l’escalier. « Bien dormi ? » lui demanda-t-il tout haut.
Il traversa la pièce et embrassa la jeune femme. Elle lui caressa le bas du dos et dit : « Tu ne devrais pas aller te baigner sans maillot, mon beau nageur adoré. Comment était le Pacifique ?
— Pacifique. Et froid. À cette heure les gens ne sont pas levés ; de toute façon, il n’y a pas âme qui vive à un kilomètre à la ronde. »

Extrait de : G. Wolfe. « Toutes les couleurs de l’enfer. »

Soldat des brumes – l’intégrale 2 par Gene Wolfe

Fiche de Soldat des brumes 2

Titre : Soldat des brumes 2 (Tome 2 sur 2)
Auteur : Gene Wolfe
Date de parution : 2012
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël

Sommaire de Soldat des brumes 2

  • Soldat de Sidon

Première page de Soldat de Sidon

« Ra’hotep me conseille

d’écrire sur ce rouleau tout ce qui se passe, de manière aussi concise que possible. J’essaierai. Je dois également le lire chaque matin. Muslak me le rappellera. Il faut que Myt-ser’ou me le dise aussi. Commençons par les premières choses dont je me souviens.

Nous avons quitté le navire et cherché une auberge, nous y avons mangé et bu, et avons dormi dans une même chambre. Elle était bondée et certains d’entre nous sont rentrés dormir à bord ; pas moi.

Je me suis éveillé en même temps que les autres, tiré du sommeil, je crois, par le bruit de leurs pas. Nous avons de nouveau mangé et Muslak m’a dit son nom et expliqué qu’il est capitaine de notre navire. »

Extrait de : G. Wolfe. « Soldat des Brumes 02. »

Soldat des brumes – l’intégrale 1 par Gene Wolfe

Fiche de Soldat des brumes 1

Titre : Soldat des brumes 1 (Tome 1 sur 2)
Auteur : Gene Wolfe
Date de parution : 2012
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël

Sommaire de Soldat des brumes 1

  • Soldat des brumes
  • Soldat d’Aretê

Première page de Soldat des brumes

« Je note ce qui vient de se passer. À l’aube, le guérisseur est venu dans cette tente et m’a demandé si je me souvenais de lui. Quand je lui ai répondu que non, il m’a expliqué. Il m’a donné ce rouleau, ainsi qu’un stylet de métal pour pierre à fronde, qui laisse des marques comme sur de la cire.
Je m’appelle Latro. Je ne dois pas l’oublier. Le guérisseur m’a dit que j’oubliais très rapidement, à cause d’une blessure reçue au cours d’une bataille. Il l’a appelée d’un nom qui était comme un nom d’homme, mais je ne me le rappelle plus. Il m’a dit que je devais m’exercer à écrire le plus de choses possible, afin de pouvoir les relire quand j’aurais oublié. C’est pourquoi il m’a donné le rouleau et le lourd stylet en métal pour pierre à fronde. »

Extrait de : G. Wolfe. « Soldat des Brumes 01. »

Le nouveau soleil de Teur 1 par Gene Wolfe

Fiche de Le nouveau soleil de Teur 1

Titre : Le nouveau soleil de Teur 1 (Tome 5 sur 6 – Livre du second soleil de Teur)
Auteur : Gene Wolfe
Date de parution : 1987
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël

Première page de Le nouveau soleil de Teur 1

« Après avoir jeté un manuscrit dans les océans du temps, voici que je recommence. Certes, c’est absurde ; mais je ne suis pas – et ne serai pas – absurde au point de m’imaginer qu’il trouvera jamais un lecteur, fût-ce moi-même. Mais que l’on me laisse dire, à personne et à rien, simplement qui je suis et ce que j’ai fait pour Teur.

Mon véritable nom est Sévérian. Mes amis, qui ne furent jamais nombreux, me surnommaient Sévérian le Boiteux ; et mes soldats, qui un temps furent innombrables sous mes ordres, Sévérian le Grand. Quant à mes ennemis, qui se reproduisaient comme des mouches, et comme des mouches grouillaient sur les cadavres jonchant les champs de bataille, j’étais pour eux Sévérian le Bourreau. Je fus le dernier autarque de notre empire et, en tant que tel, le seul maître légitime de ce monde, lorsque nous l’appelions Teur. »

Extrait de : G. Wolfe. « Le nouveau soleil de Teur 1 – Livre du second soleil de Teur. »

L’ombre du bourreau par Gene Wolfe

Fiche de L’ombre du bourreau

Titre : L’ombre du bourreau (Tome 1 sur 6 – Livre du second soleil de Teur)
Auteur : Gene Wolfe
Date de parution : 1980
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël

Première page de L’ombre du bourreau

« Peut-être avais-je déjà éprouvé quelque pressentiment de ce qu’allait être mon avenir. Dans mon esprit, le portail rouillé et fermé qui se dressait devant nous, ainsi que les nappes de brouillard qui s’effilochaient et se tortillaient entre ses barreaux comme des chemins de montagne, sont restés les symboles de mon exil. Sans doute est-ce la raison pour laquelle j’en ai commencé le récit en partant des conséquences de notre baignade ; c’est en effet au cours de celle-ci que moi, l’apprenti bourreau Sévérian, j’ai bien failli me noyer.

« La garde est partie. » Mon ami Roche s’adressait à Drotte, qui venait également de faire la même constatation. »

Extrait de : G. Wolfe. « L’ombre du bourreau – Livre du second soleil de Teur. »

Parabellum tango par Pierre Pelot

Fiche de Parabellum tango

Titre : Parabellum tango
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël

Première page de Parabellum tango

« Des idées noires plombaient la tête de Tipul et la lui penchaient en avant, les vertèbres cervicales saillant sous la fine toile de sa chemise à ramages. Il était assis dans un morceau de soleil jaune, sur le pas de la porte du magasin. Le dos rond, les avant-bras posés sur ses genoux. De temps en temps, il remuait les orteils dans ses espadrilles. Il fumait à petits coups une 10 % de Nif, pincée entre deux doigts jaunis de sa main droite pendue au bout du poignet.

La souris grise était agrafée sur l’épaulette gauche de sa chemise. Tranquille, la queue droite.

Tipul avait un visage osseux, avec des joues très creuses et des lèvres tendues sur la proéminence d’une denture chevaline ; ses cheveux étaient raides, vaguement jaunâtres et coupés court – mais pas si court que cela, tout de même. Il avait le teint mat, des cernes lourds, grisâtres, sous les yeux. »

Extrait de : P. Pelot. « Parabellum Tango. »

Messager des tempêtes lointaines par Pierre Pelot

Fiche de Messager des tempêtes lointaines

Titre : Messager des tempêtes lointaines
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1996
Editeur : Denoël

Première page de Messager des tempêtes lointaines

« Où était Sandir, depuis trois jours ?
À l’instant de l’explosion, Marine regardait les feuilles du bouleau par la fenêtre, et elle crut bien voir le souffle les traverser.
Elle était couchée sur le lit, la tête au pied, en travers sur la couverture et les draps froissés. Dans cette position, elle ne voyait qu’un rectangle de ciel saupoudré de ces paillettes changeantes qu’étaient les feuilles du bouleau. Ordinairement, c’était une vision reposante. Ça lui mettait les idées à marée basse, avait-elle dit un jour à Binki qui était entrée dans la chambre sans frapper, l’avait trouvée dans cette position et avait poussé un cri en la croyant morte. »

Extrait de : P. Pelot. « Messager des tempêtes lointaines. »