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Humanité provisoire par W. M. Miller

Fiche de Humanité provisoire

Titre : Humanité provisoire
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1962
Traduction : E. Longchamp
Editeur : Denoël

Sommaire de Humanité provisoire

  • Humanité provisoire
  • L’intrus
  • Bénédiction en gris

Première page de Humanité provisoire

« Il savait que ça ne servirait à rien de rester après le petit déjeuner, mais il ne pouvait pas supporter l’idée de la laisser ainsi. Il enfila son manteau dans la cuisine, puis se tint, indécis, sur le pas de la porte, tournant son chapeau entre ses mains. Sa femme était encore assise à table. Ses doigts jouaient avec l’anse d’une tasse vide. Elle regardait fixement, par la fenêtre, les cages qui se trouvaient derrière la maison, et feignait de ne pas entendre toussotements et raclements de pieds. Il observa un moment sa mâchoire crispée, puis s’éclaircit la gorge.
— Anne ?
— Oui ?
— Je ne peux pas supporter de te voir comme ça.
— Alors, va-t-en.
— Je ne peux vraiment rien faire ?
— Je t’ai dit ce qu’il fallait faire.
Elle parlait d’une voix monotone, lourde de chagrin. Et ce chagrin, il ne pouvait ni l’accepter, ni y porter remède. Timidement, il traversa la pièce. »

Extrait de : Walter M. Miller. « Humanité provisoire. »

Hommes de la Lune par W. M. Miller

Fiche de Hommes de la Lune

Titre : Hommes de la Lune
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1957
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Sommaire de Hommes de la Lune

  • Le monde en feu par A. Budrys
  • Hommes de la Lune par W. M. Miller

Première page de Hommes de la Lune

« Sur la Terre, c’était le mois d’août. Les informations faisaient état d’une vague de chaleur qui ravageait le Midwest, la plus grave depuis 2065. Mike Tremeni avait reçu une lettre de sa sœur, qui demeurait à Abilene, lui annonçant que les poulets périssaient et que l’on manquait d’eau pour le bétail. C’était la seule lettre qui était parvenue aux hommes de Novotny depuis la mise en chantier du projet Copernic. Tout le monde l’avait lue, tout le monde avait compati aux malheurs du Kansas et des poulets qui crevaient.

Sur la Lune, c’était aussi le mois d’août. Les météorites des Perséides pleuvaient avec une impitoyable impartialité. Et le poseur de lignes juché au sommet du squelette d’acier, à trente mètres du sol, cessa de tourner la manivelle de son treuil. Il se pencha, maintenu par sa ceinture de sécurité, pour suivre des yeux deux hommes de l’équipe de démolition qui acheminaient un corps en direction de la crevasse sept. »

Extrait de : Walter M. Miller. « Hommes de la lune. »

L’héritage de saint Leibowitz par W. M. Miller

Fiche de L’héritage de saint Leibowitz

Titre : L’héritage de saint Leibowitz (Tome 2 sur 2 – Leibowitz)
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1977
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Denoël

Première page de L’héritage de saint Leibowitz

« ALORS QU’IL ATTENDAIT EN FRISSONNANT que le tribunal décide de son châtiment, frère Dent-Noire Saint-Georges, OAL, assis dans le lugubre couloir devant la salle de réunion, se rappela le jour où son oncle l’avait emmené voir la Femme-Mustang lors d’une cérémonie tribale des Nomades des Plaines, ainsi que la façon dont le diacre Poney-Brun (dit « Sang-mêlé »), à l’époque en mission diplomatique dans les Plaines, avait tenté d’exorciser les prêtres de la Femme-Mustang avec de l’eau bénite et de chasser son esprit de la loge du conseil. Pendant l’émeute qui avait suivi, les chamans (« hommes-médecine ») avaient tenté de s’en prendre au jeune diacre, qui n’était pas encore devenu cardinal, se faisant pour leur peine exécuter sans sommations par le sharf nomade fraîchement baptisé. »

Extrait de : Walter M. Miller. « L’héritage de saint Leibowitz. »

Un cantique pour Leibowitz par W. M. Miller

Fiche de Un cantique pour Leibowitz

Titre : Un cantique pour Leibowitz (Tome 1 sur 2 – Leibowitz)
Auteur : W. M. Miller
Date de parution : 1961
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël

Première page de Un cantique pour Leibowitz

« Frère Francis Gérard de l’Utah n’aurait peut-être jamais découvert les documents sacrés sans le pèlerin qui apparut, les reins ceints de toile à sac, pendant le jeûne du Carême que le novice observait au milieu du désert.

Frère Francis n’avait encore jamais vu de pèlerin ceint de toile à sac mais il fut certain que celui-là était bien l’article bona fide dès qu’il fut remis de la peur paralysante causée par l’apparition à l’horizon d’un petit iota noir gigotant dans une tremblante brume de chaleur. Sans jambes, avec une tête minuscule, le iota se matérialisa hors des reflets miroitants sur la route défoncée. »

Extrait de : Walter M. Miller. « Un cantique pour Leibowitz. »

La grande quincaillerie par G. Soria

Fiche de La grande quincaillerie

Titre : La grande quincaillerie
Auteur : G. Soria
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël

Première page de La grande quincaillerie

« L’Arbitre – grande carcasse nordique, longs bras aux mains voltigeant comme des papillons fous, visage aigu au crâne lisse comme une boule de billard, yeux bleu saphir distillant une intériorité née du monologue mathématique quotidien l’Arbitre, dis-je (quarante ans? il n’avouait jamais son âge et personne ne le connaissait au juste), regardait le tableau noir couvert d’une longue chaîne d’équations, ponctuées de signes évoquant (pour le profane) des idéogrammes chinois.

Réfléchissait-il au contenu de ces symboles ou tentait-il de chasser de son esprit quelque trivialité obsédante? La seule chose dont je puisse ici témoigner, c’est que, bondissant du fauteuil . – peau de bête tendue sur quatre tubes horizontaux eux-mêmes perpendiculaires à trois jambages aluinox- où il s’était emmuré dans son silence du matin, il s’empara tout à coup d’une éponge humide et lui faisant décrire trois demi-cercles successifs, effaça l’élégant ballet de craie blanche qu’un calculateur avait tracé sur l’ardoise. »

Extrait de : G. Soria. « La grande Quincaillerie. »

Sept femmes de mes autres vies par D. Walther

Fiche de Sept femmes de mes autres vies

Titre : Sept femmes de mes autres vies
Auteur : D. Walther
Date de publication : 1985
Editeur : Denoël

Sommaire de Sept femmes de mes autres vies

  • Flagrants Soleils… des canons de la mort… quel Hollandais volant ?
  • Bleu cobalt ou en arrière, professeur Serdengestler !
  • …Et avec Emyna, sur Dusan ?
  • Vanille du corps de Lia
  • Intermède sur Javeline
  • Ludmilla ou la confrontation
  • Trahison en été

Première page de Flagrants Soleils… des canons de la mort… quel Hollandais volant ?

« La tranquillité des arbres et le silence des nuages m’environnent. Je me sens en repos, en paix avec moi-même. Comment exprimer cela ? peut-être ne peut-on définir ce sentiment-là que par une absence de mots. Une absence de mots…
Je suis assis sur la terrasse de la maison, en face de la mer, et la lumière qui faiblit dans le crépuscule éclaire à peine les pages du livre que je suis en train de lire. C’est un épais volume de plus de sept cents pages, une œuvre capitale de la littérature universelle. Un de ces livres dont tous les critiques – ou presque – disent et écrivent qu’il est indispensable de les avoir lus. Des lignes se détachent sur la page de droite : des lignes qui n’occupent que la moitié de l’espace (18 x 10) de papier lavable qui leur est normalement dévolu : le passage que j’étais en train de lire avant que des pensées étrangères ne me traversent l’esprit est un dialogue. Les protagonistes de ce que je sais être une tragi-comédie n’échangent que des phrases courtes, hachées, du style : « … je ne m’attendais pas… », « Cela vous surprend donc tellement ? », « À vrai dire, pas exactement… » Et ainsi de suite, sur toute la hauteur de la page. »

Extrait de : D. Walther. « Sept femmes de mes autres vies. »

Happy end par D. Walther

Fiche de Happy end

Titre : Happy end
Auteur : D. Walther
Date de publication : 1982
Editeur : Denoël

Première page de Happy end

« Suleyman-Pacha scrutait l’horizon.
Mais l’horizon demeurait désert. Jouait simplement son rôle de ligne imaginaire tirée entre le ciel et l’océan.
Il y avait des tonnes d’excréments dans la mer et une foule de poissons mutants, presque tous carnivores.
La barque de Suleyman-Pacha filait régulièrement vers le sud, poussée par des courants favorables et des vents de bon augure.
Max, endormi dans la petite cahute, dormait tranquillement, car il avait une confiance absolue dans les capacités de Suleyman-Pacha.
Dans son rêve, il habitait une ville merveilleuse, pleine de créatures maternelles qui le berçaient entre leurs bras soyeux.
Biles lui murmuraient que tout irait bien, que tout allait bien et que jamais aucune catastrophe n’avait réellement menacé le monde.
Max avait trente-deux ans. »

Extrait de : D. Walther. « Happy end. »

La grande hurle par J. Dann

Fiche de La grande hurle

Titre : La grande hurle
Auteur : J. Dann
Date de parution : 1984
Traduction : B. Sigaud
Editeur : Denoël

Première page de La grande hurle

« Raymond Mantle prit l’avion pour Naples, la cité déchue. Elle lui parut aussi lugubre que ses propres pensées. Nemesius, l’une des nombreuses sources de Mantle, lui avait dit qu’une femme correspondant au signalement de Josiane avait été localisée dans cette ville. Évidemment, il n’en avait pas la certitude, car son informatore avait mystérieusement disparu. Après tout, Naples était devenue un endroit dangereux depuis qu’elle était tombée au pouvoir des Hurleurs.

Mais Mantle devait retrouver sa femme, Josiane. Rien d’autre n’avait d’importance.

Il l’avait perdue lors de la Grande Hurle, quand les foules vociférantes avaient déchiré New York, faisant des milliers de morts et d’innombrables autres victimes qui divaguaient comme les survivants hébétés des camps de concentration. Hormis quelques souvenirs d’enfance, il ne se rappelait plus rien d’elle après la Grande Hurle. »

Extrait de : Jack Dann. « La Grande Hurle. »

Sliver par I. Levin

Fiche de Sliver

Titre : Sliver
Auteur : Ira Levin
Date de parution : 1991
Traduction : A. Rabinovitch
Editeur : Denoël

Première page de Sliver

« C’était un lundi matin qui s’annonçait bien et qui dépassa même ses espérances – les Hoffman s’empoignaient une fois de plus, le Dr. Palme téléphonait à un ex-patient suicidaire, la bonne des Cole se masturbait avec un vibromasseur, Lesley et Phil se retrouvaient dans la laverie automatique. MacEvoy pénétra dans l’entrée avec une femme qui ressemblait à Thea Marshall, même visage ovale, mêmes cheveux noirs. Elle venait sûrement visiter l’appartement 20B, repeint la semaine précédente.

Il les vit monter dans l’ascenseur n° 2. Une femme d’allure splendide, grande, la poitrine ample, vêtue d’un élégant tailleur foncé. Elle jeta un regard vers lui puis, une main posée sur la lanière de son sac, considéra MacEvoy qui vantait la climatisation de l’immeuble et la cuisine Poggenpohl. Trente-cinq ou trente-six ans. Une ressemblance frappante. »

Extrait de : I. Levin. « Sliver. »

Baleinier de la nuit par R. F. Young

Fiche de Baleinier de la nuit

Titre : Baleinier de la nuit
Auteur : Robert F. Young
Date de parution : 1980
Traduction : F. Maillet
Editeur : Denoël

Première page de Baleinier de la nuit

« La baleine spatiale fut aperçue à 0616 heures ; à 0619 heures les sas ventraux du Feu Vert s’écartèrent et la baleinière spatiale ≠≠21 chut sur le giron d’ébène de l’espace. Aux commandes, John Starfinder, baleinier de lre classe, ce qu’on appelait, dans le jargon du métier, un « Jonas ». À côté de lui, dans le cockpit pour trois personnes, les deux autres membres d’équipage de la baleinière spatiale, dont les noms, en même temps que le sien, étaient apparus ce matin sur le télé-rôle du Feu Vert : Naishi No-Kue, baleinière de 2e classe, ou « Jonasse », et Trey Kesselman, copilote et lieutenant-harponnier de 1re classe.

Un mot sur le Feu Vert : comme la plupart des vaisseaux spatiaux modernes de sa catégorie, il avait été jadis une baleine de l’espace vivante, bien que ses contours relativement symétriques, sa coque lisse et sa rangée de hubloscopes démentissent apparemment ce fait. À présent, bien sûr, elle était morte – tuée il y avait bien longtemps par un Jonas, ou plusieurs, et remorquée vers les Chantiers de Construction Orbitaux d’Étoile »

Extrait de : Robert F. Young. « Baleinier de la Nuit. »