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Paysages de mort par J.-P. Andrevon

Fiche de Paysages de mort

Titre : Paysages de mort
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1978
Editeur : Denoël

Sommaire de Paysages de mort

  • Ici
  • Les rats
  • Le grand combat nucléaire de Tarzan
  • Jour de sortie
  • Ainsi vont les jours
  • Musique pour un départ
  • La grande révolte des robots de juin 2134
  • Opération de routine
  • La dérive
  • Sur le bord de la route
  • Paysage des morts

Première page de Ici

« Le matin, par exemple, j’attends pour me lever que le soleil passe l’angle gauche de la fenêtre et vienne arrondir une tache éblouissante sur mon oreiller. Je reste alors une minute, ou deux minutes, ou plus, dans ce cercle de chaleur lumineuse qui me poche l’œil. Je me sens bien.

Et puis je me lève, de n’importe quel pied. La moquette est toujours douce, et l’appartement toujours tiède. Je me lève, nu, et, par exemple, je fais plusieurs fois le tour de la pièce blanche qui me sert de chambre. La paroi à gauche est occupée par la fenêtre qui donne sur le soleil levant, la paroi en face est percée par la porte qui conduit au reste de l’appartement, la paroi à droite est occultée par l’armoire où sont rangés mes quelques habits et par les rayons de la bibliothèque où sont alignés mes nombreux livres, la paroi derrière… »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Paysages de mort. »

Neutron par J.-P. Andrevon

Fiche de Neutron

Titre : Neutron
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1981
Editeur : Denoël

Sommaire de Neutron

  • Il faut bien y penser
  • Au coeur de la bombe
  • La peau d’un chien et les yeux d’une femme
  • Comme une étoile solitaire et fugitive
  • Manger !
  • Toute la mémoire du monde
  • Les longues vacances
  • La fenêtre
  • Neutron

Première page de Il faut bien y penser

« Il y a tous ces Arabes, dehors : on en voit de plus en plus, qu’est-ce qu’ils font donc chez nous ? Il y a ces bruits de guerre. Il y a le sexe, partout : on ouvre un journal, ça vous saute aux yeux, des filles à peine vêtues, ou pas du tout, des actrices, des chanteuses, même Jackie Kennedy. Il y a les jeunes, leur musique de sauvages, la drogue, et ils ne veulent rien faire, rien, juste casser. Il y a le prix de la vie qui monte, qui monte, et la retraite qui ne suit pas. Combien, une plaquette de beurre ? Dire qu’avant-guerre c’était… Il y a ces bruits de guerre, oui, dans les journaux, à la radio, à la télévision, oui. Il y a cette ambiance de saleté, partout, les poubelles qu’on ne vide plus, les trottoirs jamais balayés, avec ces crottes de chien, à chaque pas on risque de mettre le pied dessus. Il y a ce sentiment de liquéfaction, les grèves, les scandales politiques, des conflits partout, des révolutions partout, chez les nègres, chez les Jaunes, partout. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Neutron. »

Les revenants de l’ombre par J.-P. Andrevon

Fiche de Les revenants de l’ombre

Titre : Les revenants de l’ombre
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1989
Editeur : Denoël

Première page de Les revenants de l’ombre

« Le vallon est allongé, en forme de cédille. C’est une cicatrice claire dans le pelage foncé des collines environnantes, une larme de verdure qui tranche sur la rudesse bigarrée des pins, des épicéas, des chênes, des trembles, qui couvrent cette région au relief tourmenté.

À l’est, au nord, la plaine nue est riche en cultures céréalières, en vignobles prestigieux, en gras pâturages ; vers l’ouest, l’eau se mêle à la terre dans un puzzle d’étangs et de fondrières, et les grandes villes de la région, Châlons, Épernay, Troyes, Reims, paraissent plus éloignées qu’elles ne le sont en réalité. C’est que l’endroit est sauvage et qu’aux alentours du vallon les collines moutonnent, épaule contre épaule, laissant à peine la place à un ravin encaissé, une combe touffue, un précipice inhospitalier. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Les revenants de l’ombre. »

Les crocs de l’enfance par J.-P. Andrevon

Fiche de Les crocs de l’enfance

Titre : Les crocs de l’enfance
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1999
Editeur : Denoël

Sommaire de Les crocs de l’enfance

  • Le téléphone sonne
  • La neige
  • Un enfant solitaire
  • La nuit des petits couteaux
  • Apparition des monstres
  • Belle et sombre
  • Les crocs de l’enfance

Première page de Le téléphone sonne

« On frappait sur son crâne à coups de marteau.

Les coups s’enfonçaient dans son crâne, traversaient la voûte d’os de son crâne. Il se mit à crier de douleur. Il se redressa, porta les mains à son crâne, à ses tempes, pour se protéger des coups. Sa tête sonnait, sa tête résonnait. Il respira bruyamment, gémit. Ses mains se décollèrent en tremblant de la peau de son crâne, moite sous les cheveux emmêlés. Les coups faiblirent, s’estompèrent.

On ne le frappait pas. Aucun marteau ne s’acharnait sur sa tête. Qui l’aurait ainsi frappé, chez lui, en pleine nuit ? C’était seulement quelqu’un qui frappait à sa porte. Quelqu’un qui était derrière la porte, qui voulait entrer, et qui cognait sur le battant.

Il essaya de se laver de la boue qui lui emplissait le crâne. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Les crocs de l’enfance. »

Le désert du monde par J.-P. Andrevon

Fiche de Le désert du monde

Titre : Le désert du monde
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1977
Editeur : Denoël

Première page de Le désert du monde

« Une voix :
— Est-il prêt, maintenant ?
Une autre voix :
— Il est prêt. Il est entièrement intégré…
La première voix :
— Contact !
— Contact…
La première voix :
— La forme est parfaite… Mais est-elle accordée à l’environnement ?
Deuxième voix :
— Concepteur… prêt ?
— Prêt ?
— Contact !…
Première voix :
— En effet… cela m’a l’air satisfaisant… Mais les relations entre néoforme et environnement sont-elles alignées ? »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Le désert du monde. »

L’oreille contre les murs par J.-P. Andrevon

Fiche de L’oreille contre les murs

Titre : L’oreille contre les murs
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël

Sommaire de L’oreille contre les murs

  • La grosse bête par G. Compère
  • Vital et Jules par J.-P. Siméon
  • Le garage par M. Lamart
  • Agonie dans la nécropole par G. Coisne
  • Contes froids par J. Sternberg
  • Marie l’Egyptienne par J.-P. Bours
  • La convocation par A. Dorémieux
  • La terre tremble par J.-P. Andrevon
  • Roses de sable par M. Grimaud
  • Retour par G. W. Barlow
  • Jazz me blue par D. Walther
  • Subway éléments pour une mythologie du métro par S. Brussolo
  • Allons au cinéma par P. Cousin
  • Le pourvoyeur par R. Karnauch
  • Empreintes par P. Duvic
  • Les premiers jours, on ne sut même pas à quoi ils ressemblaient … par P. Pelot

Première page de La grosse bête

« Dietrich Schluss dirigeait à Salzbourg une petite académie de musique, presque confidentielle. Il y enseignait le solfège et le chant. Malgré son âge, il chantait encore magnifiquement. Nul meilleur interprète de Wolf : la presse, jadis, l’avait dit et répété ; on l’avait écarté, ce me semble, bien cavalièrement des salles de concerts. Moi qui eus l’honneur de l’entendre souvent (il aimait ma façon de l’accompagner au piano), je puis affirmer qu’il n’était personne au monde pour détailler avec autant de maîtrise que lui les plus belles pages de Spanisches Liederbuch. S’il est vrai que je végète, du moins à mon obscurité puis-je trouver une raison : ma médiocrité. Mais lui ? Je ne me hasardais pas à l’interroger. Il avait des sautes d’humeur imprévisibles. Je le savais violent. Je ne craignais rien, certes, mais ne tenais pas à perdre la joie que me donnaient nos séances de musique. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « L’oreille contre les murs. »

Il faudra bien se résoudre à mourir seul par J.-P. Andrevon

Fiche de Il faudra bien se résoudre à mourir seul

Titre : Il faudra bien se résoudre à mourir seul
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1983
Editeur : Denoël

Sommaire de Il faudra bien se résoudre à mourir seul

  • Les femmes
    • Durer, c’est s’économiser
    • Alpha
  • Les machines
    • Haute solitude
    • Un nouveau livre de la jungle des villes
  • Les enfants
    • Les enfants ont toujours raison
    • La tigresse de Malaisie
  • Les bêtes
    • La nuit des bêtes
    • Le temps de la nuée grise

Première page de Durer, c’est s’économiser

« Il fait noir. Il y a juste au-dessus du lit la petite ampoule de secours bleu foncé, qu’on peut jamais éteindre. Luce préfère l’obscurité. Plusieurs fois déjà je lui ai dit : Allez, quoi, on va faire ça en pleine lumière, que je puisse bien voir ta figure quand tu montes au ciel. Elle m’a toujours répondu : Veux-tu bien te taire ! On ne dit pas des choses comme ça… Moi, je veux être dans le noir. Alors je capitule, mon capitaine, et on fait ça dans le noir.

Elle est catholique, Luce. Catholique, pas mariée, et pourtant pas vierge pour autant quand elle est arrivée, faut pas croire. Mais des vierges, aujourd’hui, y en a autant que des ch’veux sur la tête à Mathieu. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Il faudra bien se résoudre à mourir seul. »

Dans les décors truqués par J.-P. Andrevon

Fiche de Dans les décors truqués

Titre : Dans les décors truqués
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1979
Editeur : Denoël

Sommaire de Dans les décors truqués

  • Dans un verre d’eau
  • Les retombées
  • Le jeu de la guerre
  • Régression
  • Le temps du météore

Première page de Dans un verre d’eau

« Il se noierait dans un verre d’eau !

Allons, mon petit bonhomme, il faut te lever… C’est l’heure de l’école !

À travers les couvertures, une main secoue un morceau de chair, son épaule peut-être. Louis se replie entre les draps, se met en boule, sa chaleur intérieure se confond avec celle du lit. Il ne veut pas y aller. Une petite voix dit : Je ne veux pas y aller ! Il est trop tôt, il a trop sommeil, l’école l’ennuie, dehors il fera froid, il le sait, dehors la main large ouverte du vent se déploiera sur sa figure, dehors les mille pattes de la pluie se promèneront sur son blouson imperméabilisé avec un horrible bruit crépitant.

Je ne veux pas y aller… La petite voix ne sort pas de sa bouche, elle reste enclose dans son cerveau de brume. Il n’est qu’une boule de chaleur menacée, un petit animal sans nom hibernant dans un doux terrier soyeux. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Dans les décors truqués. »

Compagnons en terre étrangère 2 par J.-P. Andrevon

Fiche de Compagnons en terre étrangère 2

Titre : Compagnons en terre étrangère 2
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël

Sommaire de Compagnons en terre étrangère 2

  • Un grand amour avec B. Blanc
  • Pax Christi avec D. Walther
  • La mort des autres avec G. W. Barlow
  • Qui m’appelle ? avec D. Douay
  • Au bout du rêves avec A. Dorémieux
  • La saga des Bibendum avec P. Cousin

Première page de Un grand amour

« Ses mains passent le long du corps de l’homme immobile et nu, longeant les méridiens qui rayonnent depuis le pubis, s’étoilent et se ramifient sur l’abdomen et la poitrine, se resserrent en traversant le cou, enveloppent le visage comme une caresse, se referment comme des doigts joints sur les lobes jumeaux de l’encéphale.

Ses mains fines et lisses, doigts joints, se creusent en une légère concavité lorsqu’elles parviennent au-dessus du crâne rasé, lorsque les doigts, qui frôlent la peau sans la toucher, cherchent la résonance particulière des méridiens cérébraux.

Le flux des ondes delta devient sensible, une calme pulsation qui vient battre contre l’extrémité sensible des doigts. Les ondes delta sont porteuses de rêves »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Compagnons en terre étrangère – Tome 2. »

Compagnons en terre étrangère 1 par J.-P. Andrevon

Fiche de Compagnons en terre étrangère 1

Titre : Compagnons en terre étrangère 1
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1979
Editeur : Denoël

Sommaire de Compagnons en terre étrangère 1

  • Le pays des hommes au visage mort avec R. Durand
  • Ne me réveillez pas ! avec C. Renard
  • Un p’tit tour à la Terre avec P. Duvic
  • Prima et les excentriques avec P. Christin
  • A la mémoire des en-je avec M. Jeury
  • Dossier TM 3 avec F. Brugère

Première page de Le pays des hommes au visage mort

« Lorsque Dylan arriva devant le village, il apportait la chaleur avec lui. La grosse chaleur de l’été, desséchée, plombée, muette. Il vit les chats, d’abord, mais n’y prêta pas attention. Il prépara ses instruments et, pour justifier le surnom qu’il avait gagné durant ces quelques années de vagabondage musical, il pénétra dans la rue principale où le goudron commençait à fondre, en hurlant à tue-tête, au rythme de sa guitare, de ses grelots et de son tambourin, jetant parfois deux ou trois notes dans son harmonica, une bien vieille chanson du maître, qui racontait à peu près l’histoire d’une pierre qui roule.

Le vacarme réveilla les gens qui faisaient la sieste, et on lui jeta des invectives, puis le contenu des pots de chambre, quelques pierres, et pour finir un coup de fusil chargé avec du gros sel. Il n’insista guère et revint en courant à l’entrée du village, là où il y avait les chats. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Compagnons en terre étrangère – Tome 1. »