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Sept femmes de mes autres vies par Daniel Walther

Fiche de Sept femmes de mes autres vies

Titre : Sept femmes de mes autres vies
Auteur : Daniel Walther
Date de publication : 1985
Editeur : Denoël

Sommaire de Sept femmes de mes autres vies

  • Flagrants Soleils… des canons de la mort… quel Hollandais volant ?
  • Bleu cobalt ou en arrière, professeur Serdengestler !
  • …Et avec Emyna, sur Dusan ?
  • Vanille du corps de Lia
  • Intermède sur Javeline
  • Ludmilla ou la confrontation
  • Trahison en été

Première page de Flagrants Soleils… des canons de la mort… quel Hollandais volant ?

« La tranquillité des arbres et le silence des nuages m’environnent. Je me sens en repos, en paix avec moi-même. Comment exprimer cela ? peut-être ne peut-on définir ce sentiment-là que par une absence de mots. Une absence de mots…
Je suis assis sur la terrasse de la maison, en face de la mer, et la lumière qui faiblit dans le crépuscule éclaire à peine les pages du livre que je suis en train de lire. C’est un épais volume de plus de sept cents pages, une œuvre capitale de la littérature universelle. Un de ces livres dont tous les critiques – ou presque – disent et écrivent qu’il est indispensable de les avoir lus. Des lignes se détachent sur la page de droite : des lignes qui n’occupent que la moitié de l’espace (18 x 10) de papier lavable qui leur est normalement dévolu : le passage que j’étais en train de lire avant que des pensées étrangères ne me traversent l’esprit est un dialogue. Les protagonistes de ce que je sais être une tragi-comédie n’échangent que des phrases courtes, hachées, du style : « … je ne m’attendais pas… », « Cela vous surprend donc tellement ? », « À vrai dire, pas exactement… » Et ainsi de suite, sur toute la hauteur de la page. »

Extrait de : D. Walther. « Sept femmes de mes autres vies. »

Happy end par Daniel Walther

Fiche de Happy end

Titre : Happy end
Auteur : Daniel Walther
Date de publication : 1982
Editeur : Denoël

Première page de Happy end

« Suleyman-Pacha scrutait l’horizon.
Mais l’horizon demeurait désert. Jouait simplement son rôle de ligne imaginaire tirée entre le ciel et l’océan.
Il y avait des tonnes d’excréments dans la mer et une foule de poissons mutants, presque tous carnivores.
La barque de Suleyman-Pacha filait régulièrement vers le sud, poussée par des courants favorables et des vents de bon augure.
Max, endormi dans la petite cahute, dormait tranquillement, car il avait une confiance absolue dans les capacités de Suleyman-Pacha.
Dans son rêve, il habitait une ville merveilleuse, pleine de créatures maternelles qui le berçaient entre leurs bras soyeux.
Biles lui murmuraient que tout irait bien, que tout allait bien et que jamais aucune catastrophe n’avait réellement menacé le monde.
Max avait trente-deux ans. »

Extrait de : D. Walther. « Happy end. »

La grande hurle par J. Dann

Fiche de La grande hurle

Titre : La grande hurle
Auteur : J. Dann
Date de parution : 1984
Traduction : B. Sigaud
Editeur : Denoël

Première page de La grande hurle

« Raymond Mantle prit l’avion pour Naples, la cité déchue. Elle lui parut aussi lugubre que ses propres pensées. Nemesius, l’une des nombreuses sources de Mantle, lui avait dit qu’une femme correspondant au signalement de Josiane avait été localisée dans cette ville. Évidemment, il n’en avait pas la certitude, car son informatore avait mystérieusement disparu. Après tout, Naples était devenue un endroit dangereux depuis qu’elle était tombée au pouvoir des Hurleurs.

Mais Mantle devait retrouver sa femme, Josiane. Rien d’autre n’avait d’importance.

Il l’avait perdue lors de la Grande Hurle, quand les foules vociférantes avaient déchiré New York, faisant des milliers de morts et d’innombrables autres victimes qui divaguaient comme les survivants hébétés des camps de concentration. Hormis quelques souvenirs d’enfance, il ne se rappelait plus rien d’elle après la Grande Hurle. »

Extrait de : Jack Dann. « La Grande Hurle. »

Sliver par I. Levin

Fiche de Sliver

Titre : Sliver
Auteur : Ira Levin
Date de parution : 1991
Traduction : A. Rabinovitch
Editeur : Denoël

Première page de Sliver

« C’était un lundi matin qui s’annonçait bien et qui dépassa même ses espérances – les Hoffman s’empoignaient une fois de plus, le Dr. Palme téléphonait à un ex-patient suicidaire, la bonne des Cole se masturbait avec un vibromasseur, Lesley et Phil se retrouvaient dans la laverie automatique. MacEvoy pénétra dans l’entrée avec une femme qui ressemblait à Thea Marshall, même visage ovale, mêmes cheveux noirs. Elle venait sûrement visiter l’appartement 20B, repeint la semaine précédente.

Il les vit monter dans l’ascenseur n° 2. Une femme d’allure splendide, grande, la poitrine ample, vêtue d’un élégant tailleur foncé. Elle jeta un regard vers lui puis, une main posée sur la lanière de son sac, considéra MacEvoy qui vantait la climatisation de l’immeuble et la cuisine Poggenpohl. Trente-cinq ou trente-six ans. Une ressemblance frappante. »

Extrait de : I. Levin. « Sliver. »

Baleinier de la nuit par R. F. Young

Fiche de Baleinier de la nuit

Titre : Baleinier de la nuit
Auteur : Robert F. Young
Date de parution : 1980
Traduction : F. Maillet
Editeur : Denoël

Première page de Baleinier de la nuit

« La baleine spatiale fut aperçue à 0616 heures ; à 0619 heures les sas ventraux du Feu Vert s’écartèrent et la baleinière spatiale ≠≠21 chut sur le giron d’ébène de l’espace. Aux commandes, John Starfinder, baleinier de lre classe, ce qu’on appelait, dans le jargon du métier, un « Jonas ». À côté de lui, dans le cockpit pour trois personnes, les deux autres membres d’équipage de la baleinière spatiale, dont les noms, en même temps que le sien, étaient apparus ce matin sur le télé-rôle du Feu Vert : Naishi No-Kue, baleinière de 2e classe, ou « Jonasse », et Trey Kesselman, copilote et lieutenant-harponnier de 1re classe.

Un mot sur le Feu Vert : comme la plupart des vaisseaux spatiaux modernes de sa catégorie, il avait été jadis une baleine de l’espace vivante, bien que ses contours relativement symétriques, sa coque lisse et sa rangée de hubloscopes démentissent apparemment ce fait. À présent, bien sûr, elle était morte – tuée il y avait bien longtemps par un Jonas, ou plusieurs, et remorquée vers les Chantiers de Construction Orbitaux d’Étoile »

Extrait de : Robert F. Young. « Baleinier de la Nuit. »

Loin du pays natal par Walter Tevis

Fiche de Loin du pays natal

Titre : Loin du pays natal
Auteur :  Walter Tevis
Date de parution : 1981
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Sommaire de Loin du pays natal

  • Près du pays natal
    • Loyer bloqué
    • La visite d’une mère
    • Papa
    • L’apothéose de Myra
    • Manque de chance
    • Echo
    • Séjour dans les limbes
  • Loin du pays natal
    • A l’autre bout du fil
    • Le grand bond
    • La brique en or
    • Le cric du crac
    • Le disciple du maître

Première page du Loyer bloqué

« — Fantastique ! s’exclama Édith. C’était l’expérience la plus vraie de mon existence !
Elle jeta les bras autour de lui, pressa sa joue contre son torse nu et l’attira à elle. Elle pleurait.
Il pleurait également.
— Pour moi aussi, ma chérie, fit-il en l’enlaçant à son tour.
Ils étaient étendus sur le lit en mezzanine du petit studio qu’elle habitait dans l’East Side. Ils venaient de jouir ensemble et, encore en sueur, ils se sentaient heureux et détendus. La journée avait été parfaite.
Déjà, ce soir-là, la séance de thérapie les avait préparés à l’orgasme. Après dîner, ils étaient allés comme chaque mercredi chez Harry et tout avait marché à merveille. Il avait enfin exprimé toute la colère qu’il éprouvait à l’égard de ses parents incapables et elle avait craché sa haine pour sa mère sadique et son père veule. »

Extrait de : W. Tevis. « Loin du pays natal. »

Le soleil pas à pas par Walter Tevis

Fiche de Le soleil pas à pas

Titre : Le soleil pas à pas
Auteur :  Walter Tevis
Date de parution : 1982
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël

Première page de Le soleil pas à pas

« Lorsqu’ils m’eurent assommé, je régressai d’un coup jusqu’à mon adolescence sur Terre, pour y demeurer dans une espèce de rêve éveillé deux mois durant. Épisodiquement, je redevenais conscient du bourdonnement des moteurs du vaisseau, des tubes souples qui m’alimentaient, des machines qui exerçaient mon corps et de la douce voix de mon entraîneur mais, le plus clair du temps que prit le voyage, je le passai revenu dans la maison de mon père, dans l’Ohio, avec l’odeur de sa fumée de cigare et de ses livres, et cette crainte respectueuse que j’éprouvais, étant enfant, devant les certificats et les diplômes accrochés au mur derrière son bureau. Un mur tapissé d’un papier à fleurs bleu pâle ; il me semblait que je les distinguais mieux maintenant, depuis la passerelle de commandement de mon vaisseau interstellaire, qu’à l’époque. Des myosotis. Il y avait une tache brunâtre près du plafond, au-dessus d’un diplôme encadré portant la mention docteur de l’université honoraire. »

Extrait de : W. Tevis. « Le soleil pas à pas. »

L’homme tombé du ciel par Walter Tevis

Fiche de L’homme tombé du ciel

Titre : L’homme tombé du ciel
Auteur :  Walter Tevis
Date de parution : 1963
Traduction : N. Tisserand
Editeur : Denoël

Première page de L’homme tombé du ciel

« Après trois kilomètres de marche, il arriva à une ville. À l’entrée, un panneau indiquait : HANEYVILLE, 1 400 habitants. C’était parfait, une bonne moyenne. Il était encore tôt – il avait choisi la matinée pour faire ces trois kilomètres à pied, car il faisait plus frais, et les rues étaient encore désertes. Il en traversa quelques-unes dans le petit jour blafard, dérouté par tant de nouveauté, tendu et légèrement effrayé. Il essaya de ne pas penser à ce qu’il allait faire. Il y avait déjà suffisamment réfléchi.

Dans le quartier commerçant de la petite agglomération, il trouva ce qu’il cherchait, une minuscule boutique appelée La Boîte à Bijoux. Non loin de là, il avisa un banc de bois vert. Il alla s’y asseoir, le corps tout endolori par la longue marche qu’il venait d’accomplir. »

Extrait de : W. Tevis. « L’homme tombé du ciel. »

L’âge des lumières par I.R. MacLeod

Fiche de L’âge des lumières

Titre : L’âge des lumières
Auteur : I. R. MacLeod
Date de parution : 2003
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël

Première page de L’âge des lumières

« Je vais toujours la voir.

Je vais la voir dans les quartiers les plus misérables de Londres. Là-bas, au-delà des nouveaux ponts métalliques qui permettent aux tramways de concurrencer les transbordeurs, là où la Tamise écarte ses doigts liquides dans le limon fétide des marées. Je vais la voir en un lieu qui ne figure sur aucune carte mais qui se situe au-delà des taudis surpeuplés des Easterlies. Infesté de mouches et de taons-dragons, empuanti l’été par les relents de l’humanité et grisé par les fumées d’usine et le givre tout au long de l’hiver, ce quartier n’a même pas de quoi séduire les propriétaires des industries les plus pestilentielles.

C’est là, au-delà des derniers galetas et des décharges publiques de Londres, que je retrouve mon anamorphe.

Je vais la voir quand j’emprunte les rues qui m’éloignent de ma belle demeure de Northcentral. »

Extrait de : I. R. MacLeod. « L’âge des lumières. »

Visa pour l’outre-temps par Bernard Villaret

Fiche de Visa pour l’outre-temps

Titre : Visa pour l’outre-temps
Auteur : Bernard Villaret
Date de parution : 1976
Editeur : Denoël

Première page de Visa pour l’outre-temps

« Au moment où Sinclair, portant ses deux fusils sous-marins, s’apprêtait à embarquer sur le dinghy, il entendit un sifflotement modulé du côté de la route. Dans les îles du Pacifique, c’est ainsi que s’annonce un visiteur. Mais déjà Andorra lui disait de la berge :

— Il y a quelqu’un pour toi. C’est probablement le peintre qui vient encore te taper…

La silhouette chétive de Serge Akalouf se profila derrière la haie de faux caféiers qui entourait la propriété. Aussitôt les trois chiens de la race « caca-palmée » – spécialité de l’île Bora-Bora – aboyèrent à l’unisson, puis s’arrêtèrent ensemble, reconnaissant l’intrus dont ils vinrent flairer les jambes nues d’un air dégoûté. Petit, le poil noir débordant de partout, les jambes torses, Akalouf avançait en louvoyant et donnait toujours la fausse impression de boiter. »

Extrait de : B. Villaret. « Visa pour l’outre-temps. »