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L’oreille contre les murs par J.-P. Andrevon

Fiche de L’oreille contre les murs
Titre : L’oreille contre les murs
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël
Sommaire de L’oreille contre les murs
- La grosse bête par G. Compère
- Vital et Jules par J.-P. Siméon
- Le garage par M. Lamart
- Agonie dans la nécropole par G. Coisne
- Contes froids par J. Sternberg
- Marie l’Egyptienne par J.-P. Bours
- La convocation par A. Dorémieux
- La terre tremble par J.-P. Andrevon
- Roses de sable par M. Grimaud
- Retour par G. W. Barlow
- Jazz me blue par D. Walther
- Subway éléments pour une mythologie du métro par S. Brussolo
- Allons au cinéma par P. Cousin
- Le pourvoyeur par R. Karnauch
- Empreintes par P. Duvic
- Les premiers jours, on ne sut même pas à quoi ils ressemblaient … par P. Pelot
Première page de La grosse bête
« Dietrich Schluss dirigeait à Salzbourg une petite académie de musique, presque confidentielle. Il y enseignait le solfège et le chant. Malgré son âge, il chantait encore magnifiquement. Nul meilleur interprète de Wolf : la presse, jadis, l’avait dit et répété ; on l’avait écarté, ce me semble, bien cavalièrement des salles de concerts. Moi qui eus l’honneur de l’entendre souvent (il aimait ma façon de l’accompagner au piano), je puis affirmer qu’il n’était personne au monde pour détailler avec autant de maîtrise que lui les plus belles pages de Spanisches Liederbuch. S’il est vrai que je végète, du moins à mon obscurité puis-je trouver une raison : ma médiocrité. Mais lui ? Je ne me hasardais pas à l’interroger. Il avait des sautes d’humeur imprévisibles. Je le savais violent. Je ne craignais rien, certes, mais ne tenais pas à perdre la joie que me donnaient nos séances de musique. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « L’oreille contre les murs. »
Il faudra bien se résoudre à mourir seul par J.-P. Andrevon

Fiche de Il faudra bien se résoudre à mourir seul
Titre : Il faudra bien se résoudre à mourir seul
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1983
Editeur : Denoël
Sommaire de Il faudra bien se résoudre à mourir seul
- Les femmes
- Durer, c’est s’économiser
- Alpha
- Les machines
- Haute solitude
- Un nouveau livre de la jungle des villes
- Les enfants
- Les enfants ont toujours raison
- La tigresse de Malaisie
- Les bêtes
- La nuit des bêtes
- Le temps de la nuée grise
Première page de Durer, c’est s’économiser
« Il fait noir. Il y a juste au-dessus du lit la petite ampoule de secours bleu foncé, qu’on peut jamais éteindre. Luce préfère l’obscurité. Plusieurs fois déjà je lui ai dit : Allez, quoi, on va faire ça en pleine lumière, que je puisse bien voir ta figure quand tu montes au ciel. Elle m’a toujours répondu : Veux-tu bien te taire ! On ne dit pas des choses comme ça… Moi, je veux être dans le noir. Alors je capitule, mon capitaine, et on fait ça dans le noir.
Elle est catholique, Luce. Catholique, pas mariée, et pourtant pas vierge pour autant quand elle est arrivée, faut pas croire. Mais des vierges, aujourd’hui, y en a autant que des ch’veux sur la tête à Mathieu. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Il faudra bien se résoudre à mourir seul. »
Dans les décors truqués par J.-P. Andrevon

Fiche de Dans les décors truqués
Titre : Dans les décors truqués
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1979
Editeur : Denoël
Sommaire de Dans les décors truqués
- Dans un verre d’eau
- Les retombées
- Le jeu de la guerre
- Régression
- Le temps du météore
Première page de Dans un verre d’eau
« Il se noierait dans un verre d’eau !
Allons, mon petit bonhomme, il faut te lever… C’est l’heure de l’école !
À travers les couvertures, une main secoue un morceau de chair, son épaule peut-être. Louis se replie entre les draps, se met en boule, sa chaleur intérieure se confond avec celle du lit. Il ne veut pas y aller. Une petite voix dit : Je ne veux pas y aller ! Il est trop tôt, il a trop sommeil, l’école l’ennuie, dehors il fera froid, il le sait, dehors la main large ouverte du vent se déploiera sur sa figure, dehors les mille pattes de la pluie se promèneront sur son blouson imperméabilisé avec un horrible bruit crépitant.
Je ne veux pas y aller… La petite voix ne sort pas de sa bouche, elle reste enclose dans son cerveau de brume. Il n’est qu’une boule de chaleur menacée, un petit animal sans nom hibernant dans un doux terrier soyeux. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Dans les décors truqués. »
Compagnons en terre étrangère 2 par J.-P. Andrevon

Fiche de Compagnons en terre étrangère 2
Titre : Compagnons en terre étrangère 2
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël
Sommaire de Compagnons en terre étrangère 2
- Un grand amour avec B. Blanc
- Pax Christi avec D. Walther
- La mort des autres avec G. W. Barlow
- Qui m’appelle ? avec D. Douay
- Au bout du rêves avec A. Dorémieux
- La saga des Bibendum avec P. Cousin
Première page de Un grand amour
« Ses mains passent le long du corps de l’homme immobile et nu, longeant les méridiens qui rayonnent depuis le pubis, s’étoilent et se ramifient sur l’abdomen et la poitrine, se resserrent en traversant le cou, enveloppent le visage comme une caresse, se referment comme des doigts joints sur les lobes jumeaux de l’encéphale.
Ses mains fines et lisses, doigts joints, se creusent en une légère concavité lorsqu’elles parviennent au-dessus du crâne rasé, lorsque les doigts, qui frôlent la peau sans la toucher, cherchent la résonance particulière des méridiens cérébraux.
Le flux des ondes delta devient sensible, une calme pulsation qui vient battre contre l’extrémité sensible des doigts. Les ondes delta sont porteuses de rêves »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Compagnons en terre étrangère – Tome 2. »
Compagnons en terre étrangère 1 par J.-P. Andrevon

Fiche de Compagnons en terre étrangère 1
Titre : Compagnons en terre étrangère 1
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1979
Editeur : Denoël
Sommaire de Compagnons en terre étrangère 1
- Le pays des hommes au visage mort avec R. Durand
- Ne me réveillez pas ! avec C. Renard
- Un p’tit tour à la Terre avec P. Duvic
- Prima et les excentriques avec P. Christin
- A la mémoire des en-je avec M. Jeury
- Dossier TM 3 avec F. Brugère
Première page de Le pays des hommes au visage mort
« Lorsque Dylan arriva devant le village, il apportait la chaleur avec lui. La grosse chaleur de l’été, desséchée, plombée, muette. Il vit les chats, d’abord, mais n’y prêta pas attention. Il prépara ses instruments et, pour justifier le surnom qu’il avait gagné durant ces quelques années de vagabondage musical, il pénétra dans la rue principale où le goudron commençait à fondre, en hurlant à tue-tête, au rythme de sa guitare, de ses grelots et de son tambourin, jetant parfois deux ou trois notes dans son harmonica, une bien vieille chanson du maître, qui racontait à peu près l’histoire d’une pierre qui roule.
Le vacarme réveilla les gens qui faisaient la sieste, et on lui jeta des invectives, puis le contenu des pots de chambre, quelques pierres, et pour finir un coup de fusil chargé avec du gros sel. Il n’insista guère et revint en courant à l’entrée du village, là où il y avait les chats. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Compagnons en terre étrangère – Tome 1. »
Cela se produira bientôt par J.-P. Andrevon

Fiche de Cela se produira bientôt
Titre : Cela se produira bientôt
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1971
Editeur : Denoël
Sommaire de Cela se produira bientôt
- Ce qui vient du dehors
- Impossible amour
- Heureusement Ulla
- Observation des Quadragnes
- A moi les étoiles !
- Le caillou de Mars
- Ce qui vient du dedans
- Dans les mines de Mars
- Halte à Broux
- Un Christ par hasard
- Les fourmis
- … il revient au galop
Première page de Impossible amour
« Véguan, ce salaud de Véguan, ce vichyste, avait été séduit par je ne sais trop quoi, quel goût déformé pour une épopée douteuse, et s’était engagé dans les Waffen SS. Début 41, on l’expédia en Finlande avec le grade d’öberleutnant, pour faire l’instruction aux jeunes recrues qui devaient supporter le poids de la deuxième campagne finno-soviétique. Fin roublard, il sut se débrouiller pour rester à l’arrière jusqu’à la fin, et ce furent ma foi trois années assez peinardes qu’il passa là-bas, qu’il résuma ensuite, suivant le souvenir le plus vivace que lui avait laissé le pays, par les mots « Qu’est-ce que je m’en suis tapé ! Ah Bon Dieu, qu’est-ce que je m’en suis tapé ! » Faciles coucheuses ou pas, les Finlandaises ouvrirent à Véguan un paradis qu’on imagine souvent nordique, et en ce qui le concerna, la réalité des faits épousa largement la légende : mais Véguan était français, portait la moustache, il était occupant et allié, les hommes étaient rares – toutes choses qui lui facilitèrent bien évidemment »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Cela se produira bientôt. »
C’est arrivé mais on n’en a rien su par J.-P. Andrevon

Fiche de C’est arrivé mais on n’en a rien su
Titre : C’est arrivé mais on n’en a rien su
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1984
Editeur : Denoël
Sommaire de C’est arrivé mais on n’en a rien su
- Qu’est-ce qu’il faisait, le jeune docteur Frankenstein, en mai 81 ? et en mai 68 ?
- Nativité
- Ils sont rev
- Ce sacré putain de déluge vu de cette sacrée putain d’arche
- Notes pour une chronologie succincte de l’histoire de la conquête de l’espace
- Le géant du froid
- Le bassin aux triphoniae
- Le dernier film
- Les présents
- L’arche de Marcel Dupond
- L’anniversaire du Reich de Mille ans
Première page de Qu’est-ce qu’il faisait, le jeune docteur Frankenstein, en mai 81 ? et en mai 68 ?
« Il ne faisait rien.
Il observait les résultats de ses expériences, et une moue de déception plissait le modelé de ses belles lèvres aristocratiques.
À supposer que ses lèvres eussent un modelé aristocratique… Car le détail ne change rien à l’affaire, c’est juste une touche littéraire qui peut aider à préciser un portrait, qui sert à incarner un personnage qui n’a pas d’existence réelle.
Qui est le jeune Dr Frankenstein ? Admettons qu’il soit l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils du Dr Victor Frankenstein l’Ancien, celui qui mourut en plein océan Arctique, le 11 septembre 17.. Admettons. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance non plus. Depuis la fin du XVIIIe siècle, les choses ont bien changé pour les »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « C’est arrivé mais on n’en a rien su. »
Aujourd’hui, demain et après par J.-P. Andrevon

Fiche de Aujourd’hui, demain et après
Titre : Aujourd’hui, demain et après
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1970
Editeur : Denoël
Sommaire de Aujourd’hui, demain et après
- Transfert
- Vue sur l’apocalypse
- Le temps du grand sommeil
- Jérold et le chat
- Bandes interdites
- Un combattant modèle
- La réserve
- L’homme qui fut douze
- Sans aucune originalité
- Retour à l’oeuf
Première page de Transfert
« Le demi-jour au front bas des soirées longues d’octobre pèse sur l’étendue des Causses.
Marcel Mathiod, des Mathiod de Séverac, est une ombre grise sur le gris du champ ; binette en main, il arrache du sol tenace quelques pommes de terre, dernières de la saison. Avec des coups secs et précis, la pointe d’acier éventre le flanc ridé de ce vieil animal familier qu’est la terre du haut plateau des Causses ; puis les mains de Mathiod, brunes et plissées, fouillent la terre, la peau de la terre superficiellement écorchée ; on dirait deux insectes parasites à la recherche d’un suc comestible.
Un petit sac est déjà rempli. Mathiod se redresse, une main sur la hanche. C’est maintenant un arbre, un arbuste noueux, droit comme un litre sur la table rase du champ. Mathiod est maussade, son cerveau épais referme un peu plus sa coque, ses yeux vont se perdre au fond de l’horizon qui s’est laissé couler dans la grisaille du soir. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Aujourd’hui, demain et après. »
Gare centrale par J.-P. Andrevon et P. Cousin

Fiche de Gare centrale
Titre : Gare centrale (Tome 3 sur 3 – Recueils)
Auteur : J.-P. Andrevon et P. Cousin
Date de parution : 1986
Editeur : Denoël
Sommaire de Gare centrale
- Tu iras quand même !
- Le mystère des treize consignes
- Train de guerre
- Un jeune con dans le train de l’Histoire
- Les trains de la vie
- Le naufrage de l’Alpennic
- Le train des extraterrestres
- En route pour la chaleur !
Première page de Tu iras quand même !
« C’est à cinq heures de l’après-midi que Cyril Brandemburger se glissa silencieusement hors de chez lui.
Cinq heures de l’après-midi, ou un peu plus. Car il venait d’écouter les nouvelles à la radio, d’une oreille distraite, les yeux fixés sur la surface bleue du ciel de juillet qui rentrait par la fenêtre ouverte. Un ciel à la fois limpide, sans grain, sans aspérité, sans bavure, et bouillonnant aussi, boursouflé de toute la chaleur qu’il couvait. Un ciel de juillet, céruléum foncé, qui promettait l’étouffoir cobalt des jours d’août à venir, avec les vacances à préparer, à subir, à regretter.
Seulement il n’y aurait pas de vacances pour Cyril Brandemburger. Il se tenait dans sa pièce à tout faire donnant sur la rue des Échangeurs, une salle vaste et peu meublée qui servait de salon, de lieu d’écoute pour la hi-fi, la chaîne et la télévision, de bureau pour les petits travaux d’écriture de la maison, plus rarement de salle à manger, quand venaient des parents ou des amis. »
Extrait de : J.-P. Andrevon et P. Cousin. « Recueils – Gare centrale. »
Hôpital nord par J.-P. Andrevon et P. Cousin

Fiche de Hôpital nord
Titre : Hôpital nord (Tome 2 sur 3 – Recueils)
Auteur : J.-P. Andrevon et P. Cousin
Date de parution : 1983
Editeur : Denoël
Sommaire de Hôpital nord
- Mais où est donc Debronkaert ?
- Maladie d’amour
- Le noyé du casier 71
- Il faut opérer !
- La mise en abîme de Gabriel Chadenas
- L’homme qui fut soigné par un extraterrestre
- J’peux pas tout faire !
- Nuit de garde
- Une erreur de livraison
- Nacht und nebel
- L’opéré oublié
Première page de Mais où est donc Debronkaert ?
« Pas plus ce matin-là que les autres matins, Debronkaert n’a pris le boulevard bordé de tilleuls et de pavillons de meulière qui monte vers l’hôpital Nord.
L’aurait-il fait, Debronkaert traverserait les stratifications industrielles d’une ville que la dernière révolution technologique a fait s’effondrer sur elle-même. Terraforming et Psychoentropie sont regroupés en banlieue sud, de sorte que la banlieue nord est aujourd’hui déserte. Les routes et les rues retournent à l’état de garenne et les fières usines de jadis ne sont plus que violons pour le vent.
Debronkaert – à supposer qu’il ait pris le boulevard bordé de tilleuls et de pavillons de meulière – aurait alors tout le temps de longer la sinistre litanie des ateliers éventrés, des manufactures en ruine et des quais d’embarquement dont le ciment se délite et laisse apparaître l’ossature rouillée des fers à béton. »
Extrait de : J.-P. Andrevon et P. Cousin. « Recueils – Hôpital Nord. »