Étiquette : Dermèze
Via Velpa par Y. Dermèze
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Fiche de Via Velpa
Titre : Via Velpa
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1975
Editeur : Le Masque
Première page de Via Velpa
« Lorsque Nel Gavard, bourreau juré d’Altaïr, décida de jouer à l’expérimentateur, il ne se doutait pas des bouleversements qu’il allait apporter dans sa constellation et dans sa galaxie tout entière. Des cerveaux beaucoup plus puissants que le sien n’eussent pas imaginé la millième partie de ce qu’allait entraîner un tout petit geste.
Nel Gavard était une demi-brute. Son front plat s’ornait de six barres verticales indélébiles. Ses yeux bovins saillaient sous ses épais sourcils noirs. Lorsque, dans son adolescence, on avait mesuré son indice intellectuel, on avait ricané avec pitié. Et Nel Gavard avait ricané aussi, incapable qu’il était de comprendre l’ironie ou la pitié. Les tests habituels l’avaient classé bon dernier. Que faire de ce dégénéré ? À partir de la septième catégorie, la loi ordonnait de les supprimer afin qu’ils ne fussent ni une charge, ni un danger pour la civilisation. Nel Gavard avait été sauvé par une toute petite étincelle qui subsistait en lui. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Via velpa. »
Souvenance pleurait par Y. Dermèze
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Fiche de Souvenance pleurait
Titre : Souvenance pleurait
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1950
Editeur : Librairie des Champs-Élysées
Première page de Souvenance pleurait
« LE PASSÉ DE GRENMARCH
Les deux hommes, bataillant avec leur ciré que les rafales plaquaient au corps ou soulevaient ridiculement, se hâtaient vers la baie.
C’était folie que de sortir par cette tempête. Ils n’auraient pas dû quitter la station radio, L’un des quatre opérateurs aurait dû rester, assurer l’écoute, alerter le port le plus proche, retransmettre le message tragique.
L’île de Grenmarch semblait prête à s’arracher de la surface des flots. Aux puissantes rafales, on avait l’étrange impression qu’elle vacillait. Des nuages gris couraient au ciel, masquant la lune.
— Valbert ! hurla une voix devant eux.
Le plus grand des deux hommes boutonna l’attache du col de son ciré noir que fouettaient les larges gouttes. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Souvenance pleurait. »
Sept à la morgue par Y. Dermèze
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Fiche de Sept à la morgue
Titre : Sept à la morgue
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1968
Editeur : Société Éditions Générales
Première page de Sept à la morgue
« Patrick Van Goneden freina lorsqu’il reconnut l’homme, et sa Jaguar rouge s’arrêta à hauteur de celui-ci. La rue était déserte.
— Quel bienheureux hasard ! s’exclama Van Goneden, souriant. Mon cher Hollegan, précisément je vous cherchais… et j’allais droit à votre domicile.
En se penchant, sans cesser de sourire, il ouvrait la portière de droite :
— Montez donc… Je vous déposerai où vous voudrez.
— Ma foi, dit Hollegan, ce n’est pas de refus. J’avais décidé de faire un peu de marche à pied… Mais je m’empâte… et je suis essoufflé presque tout de suite.
Il était plutôt petit, gros et rougeaud de visage. Tendance certaine à la congestion, pensa Van Goneden pendant que l’autre s’installait près de lui. Van Goneden, lui, était grand, élancé, souple et sportif et n’avait que dédain pour ce petit bonhomme ventripotent qu’il roulait beaucoup trop aisément depuis quelques semaines. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Sept à la morgue. »
Les lumières par Y. Dermèze
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Fiche de Les lumières
Titre : Les lumières
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1976
Editeur : Le Masque
Première page de Les lumières
« (Extrait de l’Encyclopédie galactique, volume 3 de SOL)
L’Homme avait à peine colonisé quelques planètes lorsqu’il fut brusquement coupé de ses bases. La Terre ne répondait plus.
Or, si les hardis conquérants de l’espace avaient déjà commencé à se multiplier sur diverses colonies et avaient reçu à peu près tout le matériel nécessaire à la fabrication d’objets manufacturés, ils dépendaient totalement de la planète mère pour le carburant, essentiel pour les astronefs.
Les appareils qui disposaient des réserves suffisantes s’élancèrent aussitôt vers la Terre qui ne répondait plus, mais on n’obtint jamais de leurs nouvelles. Ce n’est que beaucoup plus tard que l’on eût l’explication de ce silence.
Ils avaient atterri sans encombre, mais n’avaient trouvé sur III de Sol que ruines et désolation, et n’avaient découvert aucune goutte de carburant pour repartir. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Les Lumières. »
Le trésor du Dieu par Y. Dermèze
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Fiche de Le trésor du Dieu
Titre : Le trésor du Dieu
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1946
Editeur : Didier
Première page de Le trésor du Dieu
« — Qu’est-ce que c’est ?… murmura Mabel Bright, suffoquée, raidie par l’étonnement indigné.
Elle contourna la roche qui masquait les flots, vérifia d’un geste machinal la présence de l’automatique dans l’étui fixé à la ceinture, et s’approcha de l’homme.
Écroulé sur le dos, bras en croix, jambes écartées sur le sable chaud, il figurait assez bien un cadavre. Mabel Bright avait parfois assisté au tragique spectacle de corps humains fauchés dans leur course et s’abattant comme des pantins disloqués ; pourtant un vague émoi lui arracha un frisson.
Jusqu’à l’horizon, le Pacifique étendait son calme plat. L’ardent soleil d’après-midi scintillait aux frissons de la houle. Tout à droite, à l’extrémité du promontoire rocheux qui s’avançait dans les flots et qui cernait en demi-lune la minuscule plage de sable, un cotre à la voile carguée se balançait à la brise. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Le trésor du dieu. »
Le titan de l’espace par Y. Dermèze
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Fiche de Le titan de l’espace
Titre : Le titan de l’espace
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1954
Editeur : Le Masque
Première page de Le titan de l’espace
« CHOB
Le corps gigantesque de Chob frémissait à lentes pulsations régulières. Une extrémité s’étendait tout là-bas, vers ß du Cygne, l’autre entourait cette planète Pluton que les Terrestres, pendant longtemps, ont cru terre dernière du système solaire.
Ces pulsations inquiétaient Chob. Il savait fort bien ce qu’elles signifiaient : les atomes extérieurs de son corps nébuleux et sans forme précise commençaient à se désintégrer. Son énergie vitale ne pouvait plus empêcher le processus classique. Vainement il s’était distendu au maximum de façon à se placer à la limite extrême où la matière n’est pas encore de l’énergie et où l’énergie demeure encore de la matière. Dans ces conditions, il couvrait un volume de quelques centaines d’années-lumière au cube et il vivotait d’une misérable existence d’être inférieur. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Le titan de l’espace. »
Le Sharoun de Galicad
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Fiche de Le Sharoun de Galicad
Titre : Le Sharoun de Galicad
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1974
Editeur : Marabout
Première page de Le Sharoun de Galicad
« Le Sharoun de Galicad cracha sur le sol avec mépris et gratta la terre de son pied fourchu et corné.
— Prenez garde ! menaça-t-il. Si vous avez l’audace de cacher vos femmes, je me vengerai de telle façon que l’on en parlera dans votre village pendant deux générations !
Une fois de plus, il étudia les dix ou douze femmes alignées devant lui et ses trois guerriers. Il haussa les épaules. Les moins laides étaient les vieilles à la peau parcheminée. Certaines étaient même difformes. L’une d’elles était affligée d’un goitre monstrueux.
— Seigneur…, murmura le vieux chef de clan qui se tenait devant lui tout tremblant… Seigneur, toutes les femmes nubiles de mon clan sont devant Votre Seigneurie. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Le Sharoun de Galicad. »
Le coupe-gorge par Y. Dermèze
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Fiche de Le coupe-gorge
Titre : Le coupe-gorge
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1968
Editeur : Société Éditions Générales
Première page de Le coupe-gorge
« Un malaise, voilà ce que ressentait Cartier en regardant le petit homme silencieux assis dans l’angle du bureau, près de la fenêtre. Cette impression désagréable provenait uniquement de l’aspect physique de l’inconnu qui n’avait pas bronché, qui n’avait pas dit un mot à l’entrée de l’agent n°1 de Mr Smith.
Devant une telle attitude indifférente, Cartier lui avait alors tourné le dos et s’était assis devant Mr Smith qui, comme à son habitude, essuyait ses lunettes en cherchant ses mots.
Et Mr Smith avait longuement parlé – mais Cartier, tout en enregistrant ses paroles, n’avait pas cessé de penser au petit homme silencieux. Qui était-il ? Pourquoi le patron livrait-il devant lui les secrets du service ?
Puis Mr Smith s’était tu, et avait recommencé à essuyer ses lunettes. Et Cartier, machinalement, s’était retourné vers l’inconnu. »
Extrait de : Y. Dermèze. « Le Coupe-gorge. »
La pierre vivante par Y. Dermèze
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Fiche de La pierre vivante
Titre : La pierre vivante
Auteur : Y. Dermèze
Date de parution : 1958
Editeur : Fleurus
Première page de La pierre vivante
« C’EST des campeurs ! dit Lucien Valsetti.
Il y avait du mépris dans sa voix. Il passa la main gauche dans sa tignasse rousse ébouriffée, puis saisit un caillou et le jeta à ses pieds avec force. Il n’aimait pas les gars des villes. Lui, berger des garrigues, connaissait mieux que ceux-là la rude existence des campagnes.
— Ça se figure apprendre à se débrouiller ! poursuivit-il. Mais quand la promenade est terminée, ça trouve chez soi un père et une mère et un bon lit. Nous, hé, François ? Une paillasse, et la bergerie à nettoyer.
François ne disait rien. Il regardait.
— Oh, Valsetti ? murmura-t-il enfin. Ils vont descendre dans la Bouche du Diable !
Valsetti, sans répondre, s’allongea sur le sol surchauffé. Le soleil d’août grillait les rares buissons du Ségala. Les collines des Palanges barraient le ciel bleu de leur blancheur lépreuse. »
Extrait de : Y. Dermèze. « La Pierre Vivante. »