Étiquette : Domis

 

Vengeresse par A. Reynolds

Fiche de Vengeresse

Titre : Vengeresse
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2016
Traduction : B. Domis
Editeur : Bragelonne

Première page de Vengeresse

« Adrana avait toujours détesté le docteur Morcenx, le médecin de notre famille depuis que nos parents avaient atterri sur Mazarile, avant notre naissance. Il avait vu Adrana grandir, et il avait été là quand l’épidémie avait emporté notre mère. Le fléau : la raison pour laquelle mon père s’en prenait à des hommes comme le capitaine Rackamore, les accusant de se mêler de choses qu’il aurait mieux valu ne pas déranger. Mais pour autant que je sache, personne n’a jamais prouvé que le fléau provenait d’un écrin.

Et cela ne l’avait pas empêché de se laisser convaincre d’investir précisément dans le genre d’entreprise qu’il désapprouvait.

Il était comme ça : aisément persuadé, malgré lui. Et la situation arriva à son point critique un forgedi soir du printemps 1799, à l’Historium. Père s’y était rendu pour savoir ce qu’était devenu son investissement. Et pour faire bonne impression parmi les huiles de la chambre de commerce de Mazarile, il nous avait traînées là avec lui et attendait de nous le comportement exemplaire de demoiselles bien élevées.

Adrana ne l’entendait pas de cette oreille.
— Docteur Morcenx ! (Père avait aperçu le médecin de famille à quelques tables de là.) Venez vous joindre à nous. Cela fait si longtemps que vous n’avez pas vu Adrana et Arafura. Regardez comme elles ont grandi. »

Extrait de : A. Reynolds. « Vengeresse. »

Mémoire de métal par A. Reynolds

Fiche de Mémoire de métal

Titre : Mémoire de métal
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2004
Traduction : B. Domis
Editeur : Bragelonne

Première page de Mémoire de métal

« Ma mère avait un faible pour la poésie. À la mort de ma sœur, mais avant la nouvelle de mon propre enrôlement, elle me fit lire des passages d’un poème de Giresun, Fleurs du matin.

C’était un acte illégal.

Giresun était la poétesse de guerre officielle des Mondes centraux. Les Systèmes périphériques avaient interdit ses œuvres, considérées comme de la propagande. Ma mère, qui possédait plusieurs de ses recueils acquis avant le conflit, n’avait pu se résoudre à profiter d’une des amnisties accordées par les autorités pour leur remettre ces livres. L’un d’eux, offert par Vavarel, contenait une dédicace de sa belle écriture si fluide.

Ma sœur avait toujours eu une bien meilleure écriture que la mienne.

Fleurs du matin avait pour thème la mort et le souvenir. L’acceptation de la perte d’un être cher, tout en se raccrochant au fil lumineux de son existence.

Giresun me fut d’un grand réconfort pendant cette période. Mais je ne pouvais pas parler de son œuvre en dehors de notre maison. Après mon enrôlement, je partis au combat en laissant son poème derrière moi. J’eus beau tenter de les graver dans ma mémoire, même les quelques vers brefs de Fleurs du matin résistèrent à mes efforts. »

Extrait de : A. Reynolds. « Mémoire de métal. »