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Un gars de l’enfer par A. et B. Strougatski

Fiche d’Un gars de l’enfer

Titre : Un gars de l’enfer
Auteur : A. et B. Strougatski
Date de parution : 1974
Traduction : B. Du Crest
Editeur : Denoël

Première page d’Un gars de l’enfer

« Ce trou ! Jamais je n’ai vu de bled pareil, je ne savais même pas que ça pouvait exister. Les maisons, bâties sur pilotis, hautes comme des miradors, étaient rondes, noires et sans fenêtres. Sous chacune d’elles, c’était un fouillis de jarres, de baquets, de chaudrons rouillés, de râteaux et de pelles… La-terre du sol luisait d’usure, tant elle était brûlée, foulée, battue. Des filets de pêche, secs, pendaient un peu partout. Que peuvent-ils bien pêcher dans ces marécages qui s’étendent à perte de vue et empestent pis qu’un tas d’ordures ?… Dire que des êtres humains moisissent depuis des siècles dans ce trou infect et que, sans le duc, ils y moisiraient encore mille ans ! Le Nord, quoi, un pays de sauvages… Naturellement, pas le moindre habitant en vue. Probable qu’ils ont déguerpi, de gré ou de force, à moins qu’ils ne se cachent dans leurs tanières…
Sur la place, devant le dépôt de chasse, une fumée montait d’une cantine de l’armée, dont on  »

Extrait de : A. et B. Strougatski. « Un gars de l’enfer. »

Le lundi commence le samedi par A. et B. Strougatski

Fiche de Le lundi commence le samedi

Titre : Le lundi commence le samedi
Auteur : A. et B. Strougatski
Date de parution : 1966
Traduction : B. Du Crest
Editeur : Denoël

Première page de Le lundi commence le samedi

« J’approchais de mon lieu de destination. La forêt verdoyante s’avançait tout au bord de la route, ne faisant que rarement place à des clairières couvertes de laiches jaunes. Le soleil, prêt à se coucher depuis un bon bout de temps, ne se décidait toujours pas et restait suspendu au-dessus de l’horizon. La chaussée était étroite et parsemée de gravier. Quand l’auto roulait sur de gros cailloux, les jerricans vides faisaient un bruit de ferraille dans le coffre arrière.
Deux hommes débouchèrent de la forêt et s’arrêtèrent sur le bas-côté en regardant dans ma direction. L’un d’eux leva la main. Je ralentis pour mieux les voir. C’étaient des jeunes gens, un peu plus âgés que moi peut-être et qui me firent l’effet de chasseurs. Leurs visages me plurent et je stoppai. Celui qui avait levé le bras passa par la portière un visage bronzé au nez en bec d’aigle et me demanda en souriant :
— Vous ne pourriez pas nous emmener jusqu’à Solovets ?  »

Extrait de : A. et B. Strougatski. « Le lundi commence le samedi. »

Il est difficile d’être un dieu par A. et B. Strougatski

Fiche d’Il est difficile d’être un dieu

Titre : Il est difficile d’être un dieu
Auteur : A. et B. Strougatski
Date de parution : 1964
Traduction : B. Du Crest, V. Lajoye
Editeur : Denoël

Première page d’Il est difficile d’être un dieu

« L’arbalète d’Anka était équipée d’un fût en matière plastique noire, d’une corde d’acier chromé, et un seul mouvement de son levier coulissant suffisait à la bander. Anton n’aimait pas les nouveautés, il utilisait un bon vieil engin du même modèle que celui du maréchal Totz, premier roi d’Arkanar : bardé de cuivre, avec un moulinet sur lequel s’enroulait une corde de boyau. Pachka, lui, avait pris une carabine à air comprimé. Paresseux et peu doué pour les travaux manuels, il considérait les arbalètes comme des armes préhistoriques.
Ils approchèrent d’une rive escarpée et sablonneuse, orientée au nord, où affleuraient les racines enchevêtrées de pins immenses. Anka lâcha la barre du gouvernail et regarda autour d’elle. Le soleil était déjà haut, tout était bleu, vert et jaune : le brouillard bleu au-dessus du lac, les pins vert sombre de la forêt, le sable jaune de la rive opposée. Et au-dessus d’eux, le ciel d’un bleu très clair.
« Il n’y a rien ici », dit Pachka. »

Extrait de : A. et B. Strougatski. « Il est difficile d’être un dieu. »