Étiquette : Dumoulin

 

Vic St Val en enfer

Fiche de Vic St Val en enfer

Titre : Vic St Val en enfer (Tome 5 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val en enfer

« Sheila MacReady vit disparaître le jeune couple dans le taxi précédent et, râlant ferme, repassa nerveusement sa première.

La vie d’un chauffeur de taxi n’est déjà pas marrante. À plus forte raison celle d’un chauffeur de taxi dans une ville comme Londres. À plus forte raison celle d’une « chauffeuse » !

Le préjugé contre les femmes au volant étant ce qu’il est, Sheila essuyait, chaque jour, pas mal de rebuffades. Et par élimination des clients « normaux », elle avait le chic pour se taper les cinglés ! Chaque fois qu’il y en avait un, il était pour elle ! Et ce n’était pas encore aujourd’hui que ça changerait…

Rapide, elle bloqua son frein à main, débarqua sans laisser à l’individu le temps d’ouvrir la portière.

— Donnez, m’sieur ! On va mettre ça dans le coffre ! »

Extrait de : Vic Saint Val en enfer

Vic St Val dore la pilule

Fiche de Vic St Val dore la pilule

Titre : Vic St Val dore la pilule (Tome 4 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val dore la pilule

« Au sommet du raidillon. Lena Wenzel se délesta de son sac à dos, planta sa canne de montagne dans le sol dur. Sa riche poitrine vibrait délicatement sous les coups de boutoir de son cœur emballé. Elle la gonfla au maximum, exécuta quelques mouvements de gymnastique. Le vent soufflait, sifflait dans les graminées. Frais. Presque froid. Chargé d’odeurs salines. La mer était proche. Lena percevait son ressac, en contrebas.

Elle soupira. Moins de cinquante mètres devaient la séparer d’une splendide vue nocturne sur la Jammerbugt, mais elle n’avait pas le courage de pousser jusqu’au bord de la falaise. Un pays plat, le Danemark ? Tous les géographes le prétendaient. Ils n’avaient jamais dû se taper, à pied, ces routes côtières ! »

Extrait de : Vic St Val dore la pilule

Vic St Val sans visa

Fiche de Vic St Val sans visa

Titre : Vic St Val sans visa (Tome 3 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val sans visa

« Édifiée, comme Rome, sur plusieurs collines, San Francisco est une belle ville riche en « espaces verts » et pleine d’un charme provincial, légèrement anachronique, que symbolisent les célèbres tramways à crémaillère, monuments ambulants issus d’un autre âge, jalousement préservés, soigneusement entretenus par une municipalité avisée.
Et les habitants de San Francisco sont à l’image de leurs tramways, jamais si pressés qu’ils ne prennent le temps de s’arrêter pour vous rendre service, amoureux du confort moderne mais respectueux des traditions, tolérants, relaxés, heureux de vivre et de laisser vivre. À peu près la seule chose qui puisse craqueler leur sérénité est d’entendre quelque étranger gratifier leur cité bien-aimée du diminutif de « Frisco ». »

Extrait de : Vic St Val sans visa

Vic St Val sur un volcan

Fiche de Vic St Val sur un volcan

Titre : Vic St Val sur un volcan (Tome 2 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val sur un volcan

« Madame Panzano était une femme qui aimait lire. Elle lisait dans la journée, à la sauvette, chaque fois que son époux avait le dos tourné. Et surtout, elle lisait le matin, très tôt, en attendant le réveil de son seigneur et maître. Elle savourait, ce jour-là, une passionnante histoire de vampires qui lui procurait de délicieux picotements à la racine des cheveux. Seule dans sa cuisine, elle haletait littéralement de plaisir et d’angoisse lorsque, d’un seul coup, la lumière s’éteignit.

Mme Panzano ne put réprimer une exclamation de terreur. Les créatures enfantées par l’imagination morbide de son auteur favori étaient là, autour d’elle, avec leurs incisives à nu et leurs grandes ailes membraneuses. Instinctivement, elle avait porté sa main gauche à sa gorge. Exécutant, de la droite, un rapide signe de croix. Le genre de chose qui ne peut pas nuire ! »

Extrait de : Vic St Val sur un volcan

Vic St Val s’en occupe

Fiche de Vic St Val s’en occupe

Titre : Vic St Val s’en occupe (Tome 1 sur 102 – Vic St Val)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vic St Val s’en occupe

« L’homme ouvrit la porte et se figea, clignant des yeux, en haut des marches de la « JAFFERIE ». L’espace d’une seconde, il parut sur le point de ressortir. Puis il se retourna, balayant attentivement, du regard, la place hantée de noctambules. Et ne vit rien de plus inquiétant, dans la lueur pâle des réverbères, que la silhouette pittoresque de « Coco-de-la-Mouffe », le clochard attitré de la Contrescarpe. Tête renversée en arrière. Son inévitable litre de rouge braqué comme un clairon vers le ciel de Paris…
Avec un haussement d’épaules, l’homme referma la porte, descendit les trois marches et s’approcha du comptoir.
— Scotch !
D’un petit coup de tête mécanique, Bouboule, le patron, accusa réception de la commande. »

Extrait de : Vic St Val s’en occupe

Une secte comme beaucoup d’autres … par G. Morris

Fiche de Une secte comme beaucoup d’autres …

Titre : Une secte comme beaucoup d’autres … (Tome 1 sur 2 – Sectes)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Une secte comme beaucoup d’autres …

« S’il y a une heure à laquelle je déteste rouler, c’est bien « entre chien et loup », durant cette période incertaine où il tombe juste assez de nuit, où il traîne juste assez de jour pour rendre la vision moins sûre et l’usage des phares à peu près inefficace.

La période où il faut redoubler de vigilance ! Surtout quand on roule, déjà, depuis des heures et que la proximité du but, le fait de « sentir l’écurie » commence à vous plonger dans un état de relaxation trompeur…

Je louchai, discrètement, vers ma compagne. Elle qui n’avait guère cessé d’entretenir la conversation, mine de rien, au cours des trente ou trente-cinq dernières minutes – probablement en vertu du principe qu’il faut parler à un conducteur pour l’empêcher de s’endormir – elle succombait aussi, depuis un petit moment, à cette espèce de torpeur dangereuse. »

Extrait de : G. Morris. « Une secte comme beaucoup d’autres… – Sectes. »

Une odeur de sainteté par G. Morris

Fiche de Une odeur de sainteté

Titre : Une odeur de sainteté (Tome 2 sur 2 – Sectes)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Une odeur de sainteté

« C’est un cauchemar et je le sais. Plus exactement, je crois le savoir. Bref, je suis en train de vivre cette expérience absurde, paradoxale, du dormeur qui, sachant qu’il dort ou croyant le savoir, voudrait en persuader cette part inerte de lui-même encore immergée dans les affres abyssales… dans les profondeurs ténébreuses, hantées de présences reptiliennes, abominables… d’un sommeil sans repos…

Nouvel effort titanesque… désespéré… coup de talon psychique au fond de l’eau noire… sensation physique… bienheureuse… d’un mouvement ascendant… irrésistible… je rejaillis, comme on plonge, hors de ce sommeil agité, infernal… comme on plonge ou comme on plongerait, à l’envers… si l’on pouvait plonger du fond de l’eau à l’air libre, ou comme fuse un dauphin, flèche vive décochée à la rencontre du ciel… Toujours est-il que je crève enfin. »

Extrait de : G. Morris. « Une odeur de sainteté – Sectes. »

Un pied sur terre par G. Morris

Fiche de Un pied sur terre

Titre : Un pied sur terre
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un pied sur terre

« Avec un retard infime sur l’heure convenue qui en dit long quant à la discipline des participants, aux facultés d’organisation de leurs chefs de file, le cortège se met en marche et sort du village.

Défilé ? Procession ?

Il y a généralement, dans un défilé, quelque chose de martial et de revendicateur. Voire d’agressif. Dans une procession, quelque chose de recueilli. Voire de religieux. Même si la religion n’en est pas le prétexte. Le défilé commémore ou parfois conteste. La procession, elle, célèbre un culte. Or, il y a les deux dans ce cortège. Le côté positif, sûr de soi, d’un pas qui jamais n’hésite et va droit au but. S’accélère. Le côté silencieux, respectueux, de cette marche, de cette démarche commune d’une foule habillée de blanc. Uniformément revêtue de longues robes à cordelière, style Ku Klux Klan. »

Extrait de : G. Morris. « Un pied sur Terre. »

Soucoupes violentes par G. Morris

Fiche de Soucoupes violentes

Titre : Soucoupes violentes
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Soucoupes violentes

« L’objet volant gravitait sur son orbite équatoriale, à trente-six mille kilomètres de la planète.
À sa partie supérieure, quatre panneaux déployés collectaient l’énergie solaire, conjointement aux batteries de cellules photovoltaïques qui le tapissaient extérieurement.
Plantée dans son flanc, la grande antenne parabolique était prête à relayer, en un temps record, toute information fraîchement recueillie.
En giration « conique » sur son axe excentré, à raison d’une demi-douzaine de tours par minute, le télescope grand-angle guettait radiations visibles et radiations infrarouges que l’ordinateur enclos dans le corps cylindrique de l’engin percevrait, programmerait, codifierait, traduirait en données utilisables et finalement transmettrait à la station terrestre de traitement des infos. »

Extrait de : G. Morris. « Soucoupes violentes. »

Notre chair disparue par G. Morris

Fiche de Notre chair disparue

Titre : Notre chair disparue
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Notre chair disparue

« Franchement, je ne sais pas ce qui m’a pris.
J’aurais pu prévenir la catastrophe. Je la pressentais. Elle se manifestait en moi par une tension intolérable, qui croissait avec le fracas de la machine. Un fracas silencieux que j’étais seul à entendre. Exprimé par la progression de tous ces écrans et cadrans de contrôle vers le « rouge ». Personne ne s’en souciait, de cette progression ! Tout ce qu’ils voyaient, tout ce qu’ils voulaient voir, c’est que nous étions encore largement « dans le blanc ». Très en deçà de la marge de sécurité. Mais quelle valeur avait-elle, cette « marge de sécurité » arbitrairement fixée par le brain-trust ? Pour parler net : aucune ! Dans la mesure où ils l’avaient établie, calculée en fonction de critères purement théoriques…
Pourtant pas faute de le leur avoir dit, que cet essai de résistance du générateur était prématuré ! »

Extrait de : G. Morris. « Notre chair disparue. »