Étiquette : Dumoulin
… ou que la vie renaisse ! par G. Morris
Fiche de … ou que la vie renaisse !
Titre : … ou que la vie renaisse ! (Tome 1 sur 3 – Les villes corolles)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir
Première page de … ou que la vie renaisse !
« Exactement comme une cérémonie d’inauguration, au bon vieux temps…
La pensée effleura l’esprit de Yann. Descendit jusqu’à ses lèvres où elle se traduisit, brièvement, par un vague sourire.
Curieux comme certaines traditions se perpétuent, en dehors de toute nécessité et de tout contexte…
Rien ne manquait au tableau.
Ni le ruban rouge que deux spécialistes de dernière catégorie, conscients de leur importance éphémère, tendaient présentement en travers du pont.
Ni la fanfare jouant – il est vrai – quelque chose de moins flamboyant qu’à ces époques révolues : quelque chose de plus conforme à l’esprit du temps, plus proche de la marche funèbre que de la célébration triomphale. »
Extrait de : G. Morris. « …Ou que la Vie renaisse ! – Les villes corolles. »
Fallait-il tuer dieu ? par G. Morris
Fiche de Fallait-il tuer dieu ?
Titre : Fallait-il tuer dieu ? (Tome 3 sur 3 – Les Plasmoides)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir
Première page de Fallait-il tuer dieu ?
« Je rêve et, rêvant, sais que ce n’est pas un rêve. J’entends par là qu’il ne s’agit pas de ce flux plus ou moins cohérent d’images virtuelles, organisées en scénarios plus ou moins logiques, de phantasmes engendrés par l’esprit redescendant, en roue libre, vers le traumatisme quotidien du réveil. C’est tout à fait autre chose et je sais, par expérience renouvelée, que c’est tout à fait autre chose. Quoi ? Cela aussi, je le sais, mais l’esprit qui rêve, lui, l’ignore. Ou feint de l’ignorer. Fait comme si. Par une sorte d’écartèlement entre subconscient et raison provisoirement reléguée sur la touche…
Une fois de plus, selon un processus qui m’est désormais familier, l’univers chaotique de mon cerveau s’emplit d’une lumière aveuglante. »
Extrait de : G. Morris. « Fallait-il tuer Dieu ? – Les Plasmoides. »
Les plasmoides au pouvoir ? par G. Morris
Fiche de Les plasmoides au pouvoir ?
Titre : Les plasmoides au pouvoir ? (Tome 2 sur 3 – Les Plasmoides)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les plasmoides au pouvoir ?
« L’homme assis en face de moi s’appelle Marty ou Martin ou Marten, en tout cas Ma-quelque chose, je n’ai entendu vraiment que la première syllabe, prononcée avec un accent tonique impossible, et pour ma commodité personnelle, je l’ai donc baptisé Machin. Il a une tête à s’appeler Machin, voire à ne pas s’appeler du tout, à se résorber, très vite, dans le néant des noms et des visages oubliés.
Mais pour le moment, il est là, vautré dans mon meilleur fauteuil, en train de boire mon meilleur whisky et de disséquer mon meilleur livre – celui que je considère, actuellement, comme mon meilleur livre – et contrairement à mes habitudes en matière de fâcheux, je ne peux pas me décider à lui montrer la porte. »
Extrait de : G. Morris. « Les plasmoides au pouvoir ? – Les Plasmoides. »
Untel, sa vie, son oeuvre par G. Morris
Fiche de Untel, sa vie, son oeuvre
Titre : Untel, sa vie, son oeuvre (Tome 1 sur 3 – Les Plasmoides)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir
Première page de Untel, sa vie, son oeuvre
« Enfin, le cauchemar récurrent qui l’avait écrasé, par épisodes, depuis le début de la nuit, atteignit ce degré de tension insoutenable, dépassa ce point de rupture au-delà duquel le cerveau en veilleuse refuse de continuer à jouer le jeu. Où le dormeur s’éveille en sursaut. Identifie son environnement. Retombe – avec quel soulagement indicible – dans sa réalité quotidienne… si peu satisfaisante soit-elle !
Comme chaque matin, sa lucidité acheva de se recristalliser autour du rai de jour gris qui soulignait le volet à lamelles. Pourquoi diable les fabricants et les installateurs de ces engins n’arrivaient-ils jamais à les rendre totalement hermétiques ? Non qu’il regrettât, ce matin, d’être réveillé si tôt ! Plus de deux heures avant celle de partir pour son travail. Ce cauchemar absurde avait été particulièrement horrible… »
Extrait de : G. Morris. « Untel, Sa Vie, Son Oeuvre – Les Plasmoides. »
L’agonie des hommes par G. Morris
Fiche de L’agonie des hommes
Titre : L’agonie des hommes (Tome 3 sur 3 – Les Oumladrs)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’agonie des hommes
« Le vaisseau spatial pourpre décroît rapidement, derrière nous, et je remarque le regard de Chtaal rivé avec nostalgie sur sa masse anguleuse.
Je comprends cette nostalgie. Que dans une certaine mesure, je partage. Murmure en orientant la navette vers la Terre :
— Il y a parfois des choix difficiles, hein, fils ? Chtaal hausse les épaules. Se retourne, à demi, vers l’arrière de la navette où dorment Claude et Cindy, encore sous l’influence des sédatifs et des remèdes spécifiques qui leur ont permis de combattre le virus mutant sorti des laboratoires de notre planète.
— Avions-nous tellement le choix, Hernahan ? Les choses étant ce qu’elles sont… quelle autre décision pouvions-nous prendre ? Mais bien sûr, c’est un déchirement de savoir qu’à moins de circonstances imprévisibles, nous ne reverrons jamais ce vaisseau… »
Extrait de : G. Morris. « L’agonie des hommes – Les Oumladrs. »
La piste des écorchés par G. Morris
Fiche de La piste des écorchés
Titre : La piste des écorchés (Tome 2 sur 3 – Les Oumladrs)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de La piste des écorchés
« Bien que le Doyen du Conseil des Sages, Ixtli-le-Vénérable, ait prétendu qu’une application prolongée de la « pompe psychique » ne laissait aucune séquelle physique décelable, je ressors de la séance avec un affreux mal de tête et la sensation précise qu’il n’y a plus rien dedans. Qu’on me l’a vidée, cette pauvre tête, non seulement de tout ce que j’avais conscience d’y avoir accumulé, en trente années d’études et d’expériences quotidiennes, mais aussi de tout ce que je ne savais pas y avoir emmagasiné, dans les profondeurs obscures de mon subconscient !
N’est-ce pas d’ailleurs toute la finalité du processus psycho-chimico-électrico-hypnotique mis en œuvre ? Moi qui d’habitude, suis du genre battant, je me sens, au réveil, plutôt cloche ! »
Extrait de : G. Morris. « La piste des écorchés – Les Oumladrs. »
En direct d’ailleurs par G. Morris
Fiche de En direct d’ailleurs
Titre : En direct d’ailleurs (Tome 1 sur 3 – Les Oumladrs)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de En direct d’ailleurs
« Une ombre gigantesque occulte la lumière diffuse qui filtre de l’extérieur, et brusquement arraché à ma transe, je me retourne d’un bond vers la sortie de la grotte.
Vite. Très vite.
Mais déjà trop tard !
Le knaal qui me bloque au fond de cette caverne où je cherchais des krêles est un spécimen particulièrement énorme. Vieux, probablement, de plus d’un siècle, avec les écailles pendantes de sa dernière désquamation tombant de son corps immense à mesure qu’il se frotte aux parois rocheuses.
Que je me sois laissé surprendre, moi, un vieux routier de la collecte des krêles, c’est peutêtre encore ça qui est le plus énorme ! Mais ces saletés de knaals, en dépit de leur poids, savent se déplacer en silence, et le parfum des précieux tubercules résonnait à ce moment-là, dans mon esprit, avec une netteté, une régularité quasi hypnotique. »
Extrait de : G. Morris. « En direct d’ailleurs – Les Oumladrs. »
La longue errance par G. Morris
Fiche de La longue errance
Titre : La longue errance (Tome 3 sur 3 – Les Mitochondres)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir
Première page de La longue errance
« Ils n’ont voulu, dans la salle d’opération, personne d’autre qu’eux et moi.
Ou bien devrais-je dire « lui et moi » puisque nous ne sommes que deux au chevet de la patiente allongée sur la couche opératoire ?
On n’arrête pas de se planter dans ce genre de dilemme quand on veut parler d’eux. Ou de lui. Bref, des mitochondres. J’y reviendrai. Pour l’instant, nous avons, lui et moi — eux et moi — des préoccupations tout autres que grammaticales !
Une vie à sauver. Et quelle vie ! Celle de Béatrice. Plongée dans le coma, voilà quelques semaines, par une balle reçue en pleine tête. Au cours d’une de ces bagarres absurdes entre services secrets suscitées par la présence, sur Terre, des mitochondres.
Béatrice a repris connaissance, depuis lors. Mais la balle est placée de telle manière que d’après toutes les sommités médicales et chirurgicales consultées, sur la foi d’examens radiographiques particulièrement exhaustifs, toute tentative d’extraction du projectile la tuerait. Ou la condamnerait à une paralysie totale. »
Extrait de : G. Morris. « La longue errance – Les Mitochondres. »
Les êtres vagues par G. Morris
Fiche de Les êtres vagues
Titre : Les êtres vagues (Tome 2 sur 3 – Les Mitochondres)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les êtres vagues
« A l’approche de l’agence du boulevard Saint-Germain où j’ai toujours été honorablement connu — jusque-là — je ne peux empêcher mes jambes de trembler et mon cœur de se lancer dans un clip sauvage, à base de disco. Le bonjour et le sourire que j’échange avec le vigile posté devant la banque ne me vaudraient même pas une nomination à la nuit des César(s). Je me sens aussi mal dans ma peau que si j’avais un 357 Python glissé sous la ceinture et m’apprêtais à commettre un hold-up au lieu d’entrer, comme d’habitude et tout un chacun, avec l’intention parfaitement légale de prélever mon propre argent, sur mon propre compte! Une situation idiote. Parce que j’ai besoin de cet argent. Et qu’en dépit du temps écoulé, je suis sûr que l’opération ne va pas se dérouler sans accrochage. »
Extrait de : G. Morris. « Les êtres vagues – Les Mitochondres. »
Appelez-mois Einstein ! par G. Morris
Fiche de Appelez-mois Einstein !
Titre : Appelez-mois Einstein ! (Tome 1 sur 3 – Les Mitochondres)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir
Première page de Appelez-mois Einstein !
« C’est sans la moindre conviction que suivant le conseil d’un copain toubib qui m’avait trouvé, je le cite, vachement stressé sur les bords pour un mec habituellement aussi cool, je m’étais, dans un moment de profonde déprime, financé quinze jours de vacances au « Club Méd », à cheval sur fin août, début septembre.
« Club Méd », chacun sait ça, ne signifie pas « Club Médecine », mais « Club Méditerranée », cette institution tentaculaire, cette nouvelle religion qui comptera bientôt plus de fidèles que l’Eglise Catholique Romaine, et dont j’avais entendu dire trop de bien pour ne pas avoir quelques doutes. Le fait même que le Club m’ait été recommandé par la faculté, pour m’aider à récupérer toutes les miennes, ne constituait pas, à mes yeux, une recommandation suffisante. Au contraire. Et puis, j’avais toutes les raisons personnelles de jouer les sceptiques ! »
Extrait de : G. Morris. « Appelez-moi Einstein ! – Les Mitochondres. »