Étiquette : Dumoulin

 

La guerre des Lovies par G. Morris

Fiche de La guerre des Lovies

Titre : La guerre des Lovies (Tome 3 sur 3 – Les malvivants)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de La guerre des Lovies

« Dan Winters pencha la tête vers son épaule droite et dans le champ du synthétiseur holographique, la radioscopie à trois dimensions exécuta le même mouvement.

Il pencha la tête vers son épaule gauche. Avec un résultat semblable. Poursuivit un instant son manège sans pouvoir déceler la moindre anomalie, le moindre symptôme de trucage. C’était bien la représentation en 3-D de l’intérieur de son crâne, non quelque autre radiologramme aux fluctuations habilement synchronisées. Tour de force réalisable, mais hautement improbable. Et c’était tellement extraordinaire de la retrouver ainsi, cette image, sans électrodes et sans conduits capillaires issus d’un stimocepteur implanté sous sa calotte osseuse que durant toute sa convalescence, Dan avait eu besoin de la contempler, et de la contempler encore, pour se persuader que c’était vrai, qu’il n’était plus un « câblé », un Wirie. »

Extrait de : G. Morris. « La guerre des Lovies – Les malvivants. »

La vie en doses par G. Morris

Fiche de La vie en doses

Titre : La vie en doses (Tome 2 sur 3 – Les malvivants)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de La vie en doses

« Survolée à cette altitude, la presqu’île offrait le spectacle titanesque de ses mille chantiers où s’affairaient vingt fois ce nombre d’engins énormes conduits chacun par un seul homme, à coups de pressions menues sur de minuscules boutons. Là, une pelleteuse géante mordait la planète à belles dents, creusant de nouvelles fondations dans le chaos des anciens sous-sols aux trois quarts comblés par les démolitions récentes. Ailleurs, une grue gigantesque posait, délicatement, tout un étage préfabriqué sur les étages déjà en place. Ailleurs encore, cerné d’échafaudages, un monument témoin du bon vieux XXe siècle recevait les soins d’équipes spécialisées, chargées de lui rendre sa splendeur archaïque. Rien n’était plus attendrissant que ces vestiges naïfs d’un passé (ô combien) dépassé, tels que le Washington Arch ou la cathédrale Saint-Patrick. »

Extrait de : G. Morris. « La vie en doses – Les malvivants. »

Les malvivants par G. Morris

Fiche de Les malvivants

Titre : Les malvivants (Tome 1 sur 3 – Les malvivants)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les malvivants

« Pilote expérimenté, Greg sut tout de suite que son F.K. ne l’emmènerait pas plus loin.

F.K. pour Flying Kangaroo : kangourou volant. Flying parce que le petit aéroglisseur biplace pouvait voler, effectivement, sur d’assez grandes distances, porté par ses ailerons escamotables. Et Kangaroo moins à cause de son mode de propulsion, par bonds souples, sur n’importe quel sol, qu’en raison de cette chaude impression de sécurité que l’on éprouvait, une fois sanglé dans le siège-baquet de la bulle incassable : le petit marsupial blotti au fond de la poche maternelle !

Tout cela en temps ordinaire, bien sûr. Greg tenta de virer de bord. Impossible. De sortir ses ailerons. Bloqués. Et le kangourou, déjà, ne courait plus que sur son erre. »

Extrait de : G. Morris. « Les Malvivants – Les malvivants. »

Un avenir sur commande par G. Morris

Fiche de Un avenir sur commande

Titre : Un avenir sur commande (Tome 3 sur 3 – Les kamikazes)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un avenir sur commande

« Congrès. Conférences.

Conventions, concertations, consultations, conseils.

Conciliabules confirmant conceptions, concrétisant conclusions consternantes…

Plus fort que lui, la litanie en forme de leitmotiv, dont la rime à l’envers de la première syllabe exprime tout à fait ce qu’il pense, en profondeur, s’égrène, interminablement, dans son cerveau vide.

Brusquement, il n’a plus envie de jouer, de participer à ces réunions, meetings, sessions, séances, séminaires… ce ne sont pas les mots qui manquent pour désigner ces parlotes au sommet, ces bavardages au top-niveau ; comme ils disent, où les « grands de ce monde » — tel qu’il apparaissait lui-même, à ses propres yeux, il n’y a pas si longtemps — discutent, à perte de vue, de sujets, de problèmes impliquant des tas de gens qui ne sont pas là pour exposer leurs thèses ou défendre leurs causes ! »

Extrait de : G. Morris. « Un avenir sur commande – Les kamikazes. »

Survivre ensemble par G. Morris

Fiche de Survivre ensemble

Titre : Survivre ensemble (Tome 2 sur 3 – Les kamikazes)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Survivre ensemble

« Madame Maud a toujours été une perfectionniste. Tous ceux qui la connaissent bien vous le diront : tous les privilégiés qui ont fréquenté, fréquentent ou fréquenteront les « petites fêtes » organisées dans son hôtel très particulier de Georgetown, Washington D.C., U.S.A.

Choix délibéré, en conséquence, que ce surnom de « Madame Maud », si proche, phonétiquement, de cet autre non moins célèbre à Paris : « Madame Claude », et tous deux désignant les tenancières – fi du vilain mot – disons plutôt les hôtesses de ce qui se fait de mieux dans le genre palais des plaisirs appointés réservés à une élite pourvue de gros appétits sexuels et de portefeuilles à l’avenant.

Centre de négoce, à l’époque coloniale, Georgetown a périclité par la suite jusqu’à se ravaler, ou presque, au rang de bidonville. »

Extrait de : G. Morris. « Survivre ensemble – Les kamikazes. »

Kamikazement vôtres par G. Morris

Fiche de Kamikazement vôtres

Titre : Kamikazement vôtres (Tome 1 sur 3 – Les kamikazes)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Kamikazement vôtres

« Pourtant, la journée s’était annoncée on ne peut plus normale.

Sous un plafond qui avait tendance à s’abaisser, sans doute. Mais plus décoratif que menaçant, dans l’ensemble, avec ce ciel bleu par-dessus, omniprésent, resplendissant… grandiose ! Un rêve en technicolor, au temps où le procédé forçait parfois les nuances… Plus une température à la limite de l’accablant. Qui pesait bien un peu sur les épaules, mais léger, juste pour dire… Et ces effilochures de nimbus, pratiquement à portée de la main. Tels d’énormes paquets de coton hydrophile confiés aux caprices d’un vent haut perché par quelque moutard géant juché quelque part au sommet des montagnettes dont l’arrière-plan vallonné barrait l’horizon aux trois quarts noyé dans les brumes.

Bref, une de ces journées assez pesantes pour ne pas trop inciter au travail. »

Extrait de : G. Morris. « Kamikazement vôtre – Les kamikazes. »

Cosmodrame par G. Morris

Fiche de Cosmodrame

Titre : Cosmodrame (Tome 3 sur 3 – Les Cervoboules)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Cosmodrame

« La Vieille Planète. La Planète Bleue. La Terre.

Vue de la Lune.

Ni la distance qui séparait les deux corps célestes, ni la dimension de la planète, n’étaient conformes au lointain modèle, mais l’une rectifiant l’autre, pour l’œil des observateurs, l’illusion, parfois, était absolue. Ou presque.

Presque au point de faire oublier, à la demi-douzaine de Terriens naufragés au fond du cosmos, que ce satellite n’était pas la Lune, que cette planète n’était pas la Terre. Qu’ils étaient cloués, là, sur ce caillou, sans espoir de retour. »

Extrait de : G. Morris. « Cosmodrame – Les Cervoboules. »

Examen de passage de G. Morris

Fiche de Examen de passage

Titre : Examen de passage (Tome 2 sur 3 – Les Cervoboules)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Examen de passage

« Reconstruite à partir des phonèmes de l’anglais normalisé, langue véhiculaire des hommes de l’espace, la voix s’était adoucie, perfectionnée au cours des mois. Elle n’avait plus ces aspérités, ces intonations rugueuses qui trahissaient, naguère, son origine inorganique. Mais naturellement, c’était toujours une voix étrangère, une voix synthétique. La voix « fabriquée » des êtres mystérieux, invisibles, qui depuis près ou plus d’un an — temps local — retenaient les six Terriens à l’intérieur de cette étrange « réserve ».

Et la voix disait : — Nous vous traitons comme des hôtes privilégiés… Nous nous efforçons de satisfaire, à mesure que vous les exprimez, vos désirs les plus extravagants… Et cependant, vous n’êtes pas heureux… »

Extrait de : G. Morris. « Examen de passage – Les Cervoboules. »

Un monde impossible par G. Morris

Fiche de Un monde impossible

Titre : Un monde impossible (Tome 1 sur 3 – Les Cervoboules)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un monde impossible

« — Point de non-retour Stormbringer atteint avec un coefficient
d’approximation de neuf cent quatre-vingt-dix-neuf virgule neuf cent quatre-vingt-dix-huit pour mille, chiffre arrondi à la troisième décimale. Décimales exactes disponibles si nécessaire jusqu’à la…
Copilote et astronavigateur de l’Excalibur, John Warren lança du fond de son siègecouchette anti-g :
— Ecoutez-la se pourlécher les babines, cette vieille pute! Elle ne pourrait pas dire une erreur de zéro virgule zéro-zéro-deux pour mille, comme tout le monde ?
Il reconvertit la couchette en siège, d’une pression de l’index sur le bouton adéquat. Annula les champs de force qui la capitonnaient. »

Extrait de : G. Morris. « Un monde impossible – Les Cervoboules. »

Trop pour un seul homme par G. Morris

Fiche de Trop pour un seul homme

Titre : Trop pour un seul homme (Tome 3 sur 3 – Les câlins)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Trop pour un seul homme

« Il y a quelque chose d’apaisant, presque d’hypnotique, dans le ronronnement d’un chat qui vibre sur vos genoux… crescendo… decrescendo… au rythme de la caresse machinale qui lui parcourt l’échine, à intervalles réguliers.

J’ai bien dit : le ronronnement d’un chat. Si invraisemblable que cela puisse paraître. Le ronronnement d’un chat, et pas d’un câlin de Sugar. Il faut être gonflé, de nos jours, pour appeler un chat un chat, encore plus pour héberger, chez soi, un ou plusieurs représentants de la race féline terrienne, mais c’est bel et bien un chat qui s’étire en travers de mes cuisses. Béatement. Voluptueusement. Comme si le droit à l’existence lui était définitivement acquis, en ce monde, et comme si sa présence à cet endroit ne pouvait nous valoir, à lui la destruction immédiate, d’une giclée de pistolaser, à moi la peine de mort, au terme d’un jugement de pure forme. »

Extrait de : G. Morris. « Trop Pour Un Seul Homme – Les câlins. »