Étiquette : Dumoulin

 

… et le paradis en plus ! par G. Morris

Fiche de … et le paradis en plus !

Titre : … et le paradis en plus ! (Tome 2 sur 3 – Les câlins)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de … et le paradis en plus !

« Le Haut Fonctionnaire de l’Eglise Normalisée qui a présidé aux Derniers Rites me tend l’urne en débitant je ne sais quelle formule, et je me trouve comme un idiot avec, précairement coincé entre mes deux paumes, le vase clos renfermant les cendres de Galbraith.

Surpris que le Doyen des Cryptocrates ait choisi l’incinération pour purger ce monde de sa dépouille. Je le voyais plutôt se faire embaumer afin de livrer son enveloppe terrestre, enchâssée dans un bloc translucide, à l’admiration de la postérité. Il est vrai que pour ce qu’il en subsistait, de son enveloppe terrestre, l’inclusion sous plastique, même pleinement réussie, n’eût pas constitué une pièce de musée bien impressionnante…

Surpris, ensuite, d’une manière plus subjective, que tant de puissance, même parvenue à son terme, puisse peser aussi peu, dans ce mirifique vase d’argent… »

Extrait de : G. Morris. « … Et le paradis en plus ! – Les câlins. »

Un pour tous… tous pourris ! par G. Morris

Fiche de Un pour tous… tous pourris !

Titre : Un pour tous… tous pourris ! (Tome 1 sur 3 – Les câlins)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un pour tous… tous pourris !

« Je ne me crois, ni foncièrement pessimiste, ni exagérément optimiste. Quelque part entre les deux. Lucide, quoi ! Réaliste. Un commandant d’astronef se doit de l’être. Et le doit à son équipage. Même quand l’astronef est le Space Coaster. Même quand l’équipage constitue la pire brochette de salopards qui aient jamais traîné leurs scaphandres sur tous les cailloux perdus de la galaxie !
Le Space Coaster… Dans ma langue natale — détrônée depuis belle lurette par l’anglais véhiculaire des cosmonautes de toutes nationalités — le  « Caboteur de l’Espace ». Tout un programme, non? Quand on se souvient que le « cabotage » de jadis consistait à naviguer de port en port, sur les océans de la Terre. »

Extrait de : G. Morris. « Un pour tous… tous pourris ! – Les câlins. »

Retour en avant par G. Morris

Fiche de Retour en avant

Titre : Retour en avant (Tome 3 sur 3 – Le talion)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Retour en avant

« La solitude, c’est comme tout : une notion purement relative. Moins le fait d’être seul que la façon de le ressentir et jamais personne ne s’est senti aussi seul que je peux me sentir seul aujourd’hui, le cul enfoncé dans la boue, au bord de ce putain d’étang, et glacé jusqu’aux os sous mes fringues bonnes à tordre.

La solitude, pour un mec dans mon genre toujours contraint de faire face, à poing nu ou armé, aux vacheries d’un monde hostile, c’est aussi de me retrouver comme ça, sans même un canif en poche, avec une putain d’avarie dans les cervicales qui me ferait hurler de douleur, chaque fois que je tourne la tête, si je ne craignais pas d’attirer l’attention pendant que je suis, une, désarmé, deux, pratiquement incapable de me défendre. »

Extrait de : G. Morris. « Retour en avant – Le talion. »

Feu sur tout ce qui bouge ! par G. Morris

Fiche de Feu sur tout ce qui bouge !

Titre : Feu sur tout ce qui bouge ! (Tome 2 sur 3 – Le talion)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Feu sur tout ce qui bouge !

« Face aux G.D.V., le personnel en grève de l’usine géante.
L’éternel face-à-face du travail en colère et des forces de répression. Le clash imminent, entre ces bricoleurs de la violence que sont les grévistes, et ces professionnels surentraînés, suréquipés, plus connus sous le nom de G.D.V. – « Gueules-De-Vache » – que sous leurs diverses appellations officielles.
Instruments contondants et projectiles hétéroclites, d’un côté. De l’autre, moyens de parade sophistiqués et moyens d’offensive allant des canons à eau, des mitraillettes chargées de balles en plastique non mortelles, mais à la puissance dissuasive, aux armes à tir réel, réellement meurtrières. Le pot de terre contre le pot de fer ou David contre Goliath. »

Extrait de : G. Morris. « Feu sur tout ce qui bouge ! – Le talion. »

Pour une dent, toute la gueule par G. Morris

Fiche de Pour une dent, toute la gueule

Titre : Pour une dent, toute la gueule (Tome 1 sur 3 – Le talion)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Pour une dent, toute la gueule

« Quand je descends chez Jo boire un « aller simple » – c’est chez Jo que tu peux boire le meilleur « aller simple » de toute la ville – le gars est à son poste et me donne le feu vert, d’un signe de tête presque imperceptible, accompagné d’une petite grimace rassurante.
La cave de Jo… Une des dernières où tu puisses descendre de confiance, si Jo est à la réception et s’il se fend, à ton arrivée, de la fameuse mimique connue des seuls initiés.
Quand Jo te fait signe que tu peux y aller, ça signifie que tu peux y aller. Qu’il n’y a pas la queue d’un seul G.D.V. dans la boîte. Ni probablement dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres à la ronde. La plupart des autres caves sont pourries. Des trous à rats dont les tauliers sont incapables de renifler à cent pas, comme Jo, l’odeur du G.D.V. en civil. »

Extrait de : G. Morris. « Pour une dent, toute la gueule – Le talion. »

Planète-suicide par G. Morris

Fiche de Planète-suicide

Titre : Planète-suicide (Tome 3 sur 3 – La nappe verte)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Planète-suicide

« Il se réveilla sans sursaut, avec la voix de Wally murmurant comme une brise au fond de son oreille et, dans la foulée de son rêve inachevé, se fendit d’un de ces rares sourires qui, l’espace d’une seconde, transfiguraient un visage habituellement sévère. Sacré Wally ! Tellement soucieux de ménager son repos qu’il n’élevait pas le ton, même lorsqu’il jugeait le message assez urgent pour le lui transmettre de cette manière. Un événement qui ne s’était guère produit plus de deux ou trois fois, depuis leur départ. Et pas toutes justifiées ! Il arrivait à Wally de se braquer sur quelque détail insignifiant et de se montrer, alors, pointilleux comme un vieux fonctionnaire…
Effleurant son propre cou d’un doigt expérimenté, Vic Lambert « brancha » le minuscule laryngophone incorporé à son arrière-gorge, et bâilla en réponse à l’intervention de Wally :
— Qu’est-ce qui se passe, ordi de mon cœur ? J’espère que tu as une bonne raison ! Sinon, je te prive d’infos pendant une semaine ! »

Extrait de : G. Morris. « Planète-suicide – La nappe verte. »

Les vivants, les morts et les autres par G. Morris

Fiche de Les vivants, les morts et les autres

Titre : Les vivants, les morts et les autres (Tome 2 sur 3 – La nappe verte)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les vivants, les morts et les autres

« C’était impressionnant sans qu’on sache très bien pourquoi. Ça ressemblait à de la mousse de savon figée, ou bien à un entassement inerte de ces bêtes transparentes et presque informes qui peuplent les océans, et que le reflux des marées oublie sur les plages. Avec cette différence que ça ne pourrissait pas, que ça ne bougeait pas, que ça n’avait jamais bougé depuis des décennies, et cependant, il en montait – à condition de prêter l’oreille – une sorte de pétillement languissant, à la limite du perceptible, comme de certains liquides chargés de matière organique en lente fermentation.
Tel avait été l’effet produit, naguère, par les cuves d’analyse entreposées au sous-sol du Centre des Sciences et Techniques, remplies de cette étrange matière prélevée dans les « marais vivants » d’Antéor, et que malgré cette appellation pour film d’épouvante, on avait eu, pendant plus d’un siècle, toutes raisons de croire définitivement inapte à la moindre métamorphose. »

Extrait de : G. Morris. « Les Vivants, les morts et les autres – La nappe verte. »

Techniques de survie par G. Morris

Fiche de Techniques de survie

Titre : Techniques de survie (Tome 1 sur 3 – La nappe verte)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Techniques de survie

« Étrangement, terriblement belle…
La notion traversa, en éclair, l’esprit du commandant Arkos, et il s’étonna, aussitôt, d’avoir pu la concevoir.
Comment pouvait-on trouver « belle » une machine de guerre et de destruction occupée à cracher la mort dans tous les azimuts ?
Pourtant, c’était ainsi.
Cernée par trois engins d’origine terrienne, mais protégée par des champs de force de puissance égale, sinon supérieure à celle de leurs propres « boucliers », la machine des Enivas résistait, impavide, au déluge de projectiles et de faisceaux de particules qui pleuvait sur elle.
Et répondait, coup pour coup. Dans une débauche réciproque d’énergies déchaînées… »

Extrait de : G. Morris. « Techniques de survie – La nappe verte. »

Objectif : surhomme par G. Morris

Fiche de Objectif : surhomme

Titre : Objectif : surhomme (Tome 3 sur 3 – La médicarchie)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Objectif : surhomme

« Jamais pu supporter les cérémonies et celle-là, dans le genre, elle les dépasse toutes! Le premier anniversaire de la «Libération de l’Homme» avec discours à la clef, attribution de titres et de grades, distribution de médailles et pour couronner le programme, inauguration de la statue commémorative bâtie au-dessous de cette «Arène du Souvenir» où nous trônons tous en grand uniforme.

Nous, les membres du Conseil des Hiérarques, réunis dans la tribune officielle autour de leur président, Crâne d’Acier.

Agglomérés sur les gradins en deux groupes numériquement égaux : les Hiérarques de toujours, à présent désignés, dans la langue populaire, sous le nom de « Vrais Hiérarques ». Et les « Nouveaux Hiérarques », que la logique de la langue a fini par étiqueter « Faux Hiérarques ». »

Extrait de : G. Morris. « Objectif : surhomme. »

La barrière du crâne par G. Morris

Fiche de La barrière du crâne

Titre : La barrière du crâne (Tome 2 sur 3 – La médicarchie)
Auteur : Gilles-Maurice Dumoulin
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de La barrière du crâne

« Le funambule qui marche et danse, à plusieurs mètres du sol, sur un câble d’acier tendu entre les poutrelles du gymnase, possède ceci de particulier qu’il a déjà conquis et reperdu, perdu et reconquis la maîtrise de cet art difficile. Les figures qu’il exécute pour nous, sur son fil, avec une adresse, une légèreté prodigieuse, il savait les faire, l’année précédente. Puis il a cessé de savoir les faire. Et ce soir il fournit, devant un aréopage de spécialistes, la preuve qu’il peut, de nouveau, défier les lois de l’équilibre et de la pesanteur au risque de venir s’écraser, devant nous, sur le bétoplast du gymnase.

Naturellement, en ma qualité de directeur de l’Institut National de Recherches Fondamentales, c’est moi qui trône au centre de l’aréopage et moins par intérêt sincère que pour masquer l’angoisse qui me monte à la gorge, je murmure en posant sur le genou de mon voisin une main protectrice :

— Vous qui avez dirigé cette série d’expériences depuis A jusqu’à Z, mon cher, voulez-vous m’en refaire succinctement l’historique? »

Extrait de : G. Morris. « La barrière du crâne – La médicarchie. »